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La musique, service essentiel, vital

Habituellement, j’aime aller voir beaucoup de concerts.

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Habituellement, j’aime aller voir beaucoup de concerts.

Le 10 mars 2020, j’assistais à mon dernier show.

Deux jours plus tard, le gouvernement interdisait les rassemblements.

La semaine suivante, nous étions tous confinés.

Chaque jour, les décès annoncés ; chaque jour, les mesures sanitaires imposées…

Chaque jour de mars 2020 était une épreuve.

Chaque jour, comme de très nombreuses personnes, j’ai écouté mes chansons préférées pour m’aider, pour me motiver, pour ne pas virer folle, pour ne pas figer d’inquiétude quand mon conjoint a perdu son emploi, pour danser avec mes enfants qui n’avaient plus le privilège d’aller à l’école, pour me sentir moins seule, pour affronter ma peur de sortir travailler, pour me défouler quand tout était interdit…

Chaque jour, la musique m’a tenu la main.

Chaque jour, la musique me tient encore.

On nous a enlevé ce droit‑là, qu’on pensait acquis : aller voir des shows. Qui aurait cru que ça pourrait arriver ?

Les artistes, par solidarité, ont commencé à faire des représentations live. J’ai versé tant de larmes, seule dans mon salon, épuisée par ma journée de travail, à les écouter avec attention.

Je salue ce temps qu’ils ont donné, bénévolement, à des milliers de personnes. Une petite tape dans le dos… du temps en cadeau qui apaise tout…

Puis, après des semaines de confinement, petit à petit, la vie a repris. Sauf les concerts… Tout est annulé, reporté encore et encore…

La musique a été la première à être touchée par les mesures sanitaires et elle sera la dernière à se relever… Les artistes et les fans seront marqués à jamais par cette épreuve…

Depuis quelque temps, par passion et par instinct de survie, de petits évènements musicaux naissent ici et là.

J’ai eu l’immense privilège de participer à l’un d’entre eux. Je n’ai pas de mots assez forts pour dire l’émotion qui m’a submergée. C’était comme… reprendre vie… un peu… à distance les uns des autres… avec toutes les mesures sanitaires si présentes que chaque note et chaque lumière féerique m’ont fait oublier… Voir du monde vibrer et chanter… Respirer, enfin…

Je n’ai pas de mots assez forts pour vous dire merci. Merci chers artistes d’avoir écrit des chansons qui changent tout dans nos vies. Des chansons qui nous portent, qui nous font rêver, qui nous font oublier, mais surtout des chansons qui nous rassemblent. Grâce à vous, on est proches, même loin.

Très chers artistes et très chère industrie de la musique. Avec beaucoup d’amour et de compassion, je pense à toi… J’espère que tu tiens bon, j’espère que tu vas passer au travers, j’espère qu’on va se voir en show encore, j’espère que tu seras encore là. Parce que tu es un service essentiel. Vital pour des milliers de gens. N’oublie pas ça.

Et toi ? Quelle musique te tient la main ?

Gwendoline Duchaine

Ah! Les jeunes et leurs écouteurs!

Nous ne voyons que des adolescents avec divers types d’écouteurs

Nous ne voyons que des adolescents avec divers types d’écouteurs collés aux oreilles, ignorant le monde extérieur. Cela peut paraître impoli (évidemment, ça l’est si quelqu’un nous parle), antisocial, une autre folie de la nouvelle génération ou bien une étrange dépendance à la musique. Mais ceux qui profitent de leur trajet solitaire en bus ou à la marche pour remplir leurs oreilles de musique ont simplement compris les bénéfices de la musique.

La musique aide à finalement appuyer sur le bouton off de notre cerveau et à se perdre dans l’univers de la chanson que l’on écoute. Cela aide énormément à relaxer et à évacuer le stress. Quand on a besoin d’échapper au monde pendant quelques minutes, se perdre dans un univers musical aide toujours. Chanter ou jouer d’un instrument aide beaucoup de gens, mais comme ce n’est pas tout le monde qui sait chanter ou jouer d’un instrument, écouter de la musique déjà faite par quelqu’un de talentueux est très pratique.

La musique et les artistes musicaux que l’on écoute peuvent aussi aider à s’exprimer et à se trouver un modèle. Indirectement, la musique aide aussi à se faire des amis ! Aimer le même artiste musical que quelqu’un est un point commun et un sujet de conversation pour établir un lien avec quelqu’un.

Certaines personnes choisissent la musique qu’elles écoutent selon le rythme, d’autres focalisent sur les paroles ou encore choisissent en fonction de l’artiste ou du genre musical. Peu importe nos préférences musicales, la musique nous aide tous à aller mieux. Soutenir des artistes qui travaillent fort pour partager leur talent et leur passion en achetant leur musique et en l’écoutant est toujours une bonne chose !

Bref, la prochaine fois que vous verrez quelqu’un dans le bus avec des écouteurs sur les oreilles ou même qui danse au son d’une musique dans la rue et que vous avez envie de le juger, dites-vous que ce n’est qu’un moyen de se sentir bien et que nous avons tous besoin de mettre notre cerveau à off.

 

Alexane Bellemare

Mon festival

J’atte

J’attendais cette soirée avec impatience, genre…

Une soirée mère-fille au Festival d’été. Pour l’appâter, j’avais mis toutes les chances de mon côté. Un accès VIP, avec table, repas raffiné… et alcool à volonté. Genre.

Le lien avec notre fille, des fois, il suit la vague. Vaguement utile actuellement. Pour emprunter des produits de beauté ou, même, pour porter mon linge sans me le demander. Au fait, je cherche encore ma belle blouse blanche…

Ça m’a bien fait rire, quand j’ai constaté que presque toutes mes amies rendaient disponible leur laissez-passer sur Facebook. Du Rap, à décibels assourdissants, pas trop notre tasse de thé. Genre.

Ma fille voulait tout particulièrement voir la performance de Future. Elle se moque de moi, car je parle du groupe. Il est seul, Future. Elle n’a jamais imaginé que le futur, il serait si près, si loin.

Elle est prête à l’heure. Un exploit digne de mention Nous sommes chanceuses, un stationnement trouvé à moins de dix minutes à pied du site. Je me dis que les fans, du genre, la majorité n’est peut-être même pas encore réveillée… Genre.

Pour l’accès, vite fait. Ma fille avait juste oublié la fouille. Trop de trucs gênants dans son sac-sacoche-bandoulière. Notre table est très bien située. J’ouvre avec un verre de rosé. Elle boit de l’eau. Elle se partira plus tard avec le rouge. Quelle assurance, pour indiquer à la serveuse qu’elle a dix‑neuf ans. Je reste sa complice silencieuse. Il ne lui manque que deux mois pour avoir la majorité. Elle mange une portion qui me rassure. Elle aura au moins son « fond ».

Le temps d’un selfie ensemble, un souvenir forcé par maman. Genre.

Puis, après le dessert, ça dégénère. Elle me sert (et se sert) quelques verres en rafale. Elle doit aller aux toilettes. Au retour, je devrais alors normalement la perdre pour le reste de la soirée. Elle veut aller dans la foule, pour en profiter davantage. Elle a déjà sûrement quelques rendez‑vous précis avec ses ami(e)s. Genre.

On vient me chercher !

« Votre fille est malade ! » Quand j’arrive, elle est déjà prise en charge par la sécurité. C’est pas chic chic. Ses si beaux cheveux longs imbibés rouge vin. Ça sera un voyage forcé en skate géant. Type civière. Pas trop discret, comme moyen de transport. Les jours suivants, c’est une de ses plus grandes craintes : tous ceux qui la connaissent et que nous avons croisés. La honte. Genre.

La tente médicale. Tout un choc. Une vingtaine de lits, tous occupés. Des blessures de chute, coupures et intoxication en tout genre. Genre. Même une personne en crise dans une section isolée. Son délire ressemble à du Rap, on ne comprend rien des paroles.

Soluté branché. Ma fille a de la difficulté à garder le bras tendu. Ça ne coule pas. Il faudra même lui réinstaller l’aiguille. Le lendemain, sa première question : « C’est quoi, ça ? »… en me montrant les trois endroits des piqures.

Je suis extrêmement reconnaissante au personnel dévoué et attentionné. La sécurité. L’infirmière et le médecin. On m’a dit que les gens de la tente médicale sont tous bénévoles. Wow !

Je souhaitais passer une soirée privilégiée avec ma fille. C’est totalement réussi ! La réconforter et la calmer. Pendant plusieurs heures. Jouer mon rôle de maman, avec amour et tendresse.

Au souper, j’étais dos au spectacle. En fait, je n’ai pas vu grand-chose de toute la soirée. La tente médicale était également très proche de la scène. Les décibels, je les ai bien absorbés. Moi.

Je vous fais une confidence… Ce n’est pas si pire que ça, le Rap. Genre.

Eva Staire

 

 

Carmen Campagne est décédée. Et alors?

Carmen (si je peux me permettre cette familiarité, l’ayant côtoy

Carmen (si je peux me permettre cette familiarité, l’ayant côtoyée durant des décennies à travers mon téléviseur et mon radiocassette) avait encore un long chemin devant elle que nous aurions aimé la voir emprunter. Elle nous a quittés, emportant avec elle des générations entières. Des générations à avoir entonné ses ballades, ses rythmes, son dynamisme, son humour et ses reprises de notre folklore et de nos traditions. Des générations à avoir eu les cassettes audio jusqu’à en casser le ruban. Des générations entières qui chantent encore ses chansons encore aujourd’hui. Ma génération entre autres.

J’étais éducatrice, en plein début de carrière lorsque j’ai entendu puis chantonné les airs animés de Carmen pour la première fois. Il n’y avait pas une seule chanson que nous n’entamions pas dans mes stages pour ramener nos petits groupes à l’ordre. Les enfants dansaient sous ses airs. C’était magique pour nous, les chansons amenaient au rassemblement. Nous pouvions passer d’une activité à une autre grâce à ses paroles invitantes. Nous avons gestuellement bougé sur ces hits. Tout était prétexte à chanter du Carmen Campagne. Tout était prétexte à se lever le popotin et bouger avec énergie. Encore aujourd’hui, ses chansons ont leur place au sein de mes groupes d’enfants. J’aime son accent qui amène à bien prononcer et articuler notre si belle langue française.

Puis, sont apparues les vidéocassettes. Les VHS… Le bonheur. Nous pouvions mimer sans cesse le siiiiiiiii « Bon chocolat chaud », « La moustache à papa », « La soupe à mon ami » et bien d’autres. Pas surprenant qu’elle ait remporté des prix honorifiques. On la louangeait dans les foyers! Bien des chaumières ont dû faire jouer en boucle ses vidéocassettes. Au même moment, dans les maisons, il y avait des générations d’enfants absorbées par le téléviseur et des générations de parents qui pouvaient vaquer plus librement à leurs tâches ménagères (tout en chantant, on ne se le cachera pas). Sachant que Carmen veillait sur les enfants dans le salon. Les parents n’étaient sollicités que pour rembobiner la vidéocassette.

Carmen Campagne est décédée. Et alors?

Et alors? À l’annonce de son décès, ce sont des souvenirs enfouis par le temps, par nos occupations d’adultes, qui sont ressurgis de nos cœurs, de nos mémoires. Je me suis revue, le temps que l’animateur termine de nommer cette bouleversante information à la télé, bercer mes filles lorsqu’elles étaient bébés, en chantant, murmurant même, tout doucement les ballades de « Rêves multicolores » avec sa « Poule aux œufs d’or ». J’ai d’ailleurs encore le CD dans des cartons. J’ai aussi, du même coup, revu mon mari sur la scène d’un spectacle offert par le CPE où je travaillais à l’époque. Il dansait avec d’autres papas fiers d’avoir « La moustache à papa ». Le spectacle était rempli de cris d’amusements de centaines d’enfants et de parents ébahis de voir leur progéniture si survoltée. Carmen avait sa place sur scène pour les enfants, comme celle qu’avaient les Beatles pour d’autres. Des salles de spectacles littéralement déchaînées.

Tout au long de la journée de l’annonce de son décès, j’ai lu les mille et un commentaires écrits sur les différents médias. Tous, unanimement, témoignaient de souvenirs positifs. Carmen a passé dans nos vies pour différentes raisons, à différents moments. Elle a passé pour calmer les petits corps excités. Pour animer jusqu’à l’effervescence les plus apaisés. On l’a vue, on l’a entendue et on se souviendra longtemps de cette femme remplie à la fois de calme, d’histoires animées, d’enseignement, de créativité et d’amour pour les enfants. Pour nos enfants. Elle a, en plus d’avoir fait swigner des gens du Québec jusqu’à la France, fait une carrière d’enseignante; je souris en pensant qu’il devait y avoir tant d’imagination dans ses enseignements.

De là-haut, toi cette amoureuse des comptines, des chansons et des tout-petits, laisse-toi bercer par l’écho de tes airs que nous ne cesserons d’entonner. Pour toi, pour moi, pour nous. Sois pleinement satisfaite de tout. Tu m’as marquée, pour toujours et à jamais.

Et vous? Quel souvenir vous aura laissé cette habile auteure-compositrice-interprète?

Mylène Groleau

 

Anne-Lune : critique culturelle mère-filles d’une marchande de bonheur💐

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Fin décembre, on reçoit une jolie carte de Noël accompagnée d’un CD joliment présenté; ça débute bien ce temps festif!

 

On me laisse à peine le temps de retirer l’emballage… Mes filles me supplient de placer le disque dans leur radio! Elles ont hâte de découvrir cette artiste.😁

 

Le charme opère : la voix d’Anne-Lune semble les ensorceler!

 

Sa voix mélodieuse, les sons diversifiés et très actuels et les arrangements très réussis amènent mes filles à se trémousser, sourire en coin. Je sens que si je m’éloignais un brin, elles se donneraient à fond!

 

Elles trouvent la chanteuse si belle et me demandent rapidement si elles auront la chance de la rencontrer un jour!

 

Je les observe à la première écoute…

 

Léanne se demande ce que contient son baluchon. 😉 Cette chanson retient d’ailleurs leur attention, c’est la première mélodie qu’elles me demandent à nouveau après la première écoute.

 

Maëlie, ma plus grande, écoute attentivement les paroles et s’amuse à reprendre les refrains.

 

En tant que maman, j’avoue avoir été séduite par le ton rafraîchissant et les rimes recherchées. Par le biais de sa voix douce et harmonieuse, elle transmet de belles valeurs. Elle parle, entre autres, des hauts et des bas de l’amitié, de la confiance en soi et de l’importance d’être fiers de nos réalisations. Le vocabulaire est adéquat et le ton, jamais trop moralisateur. Tout est raconté avec dynamisme et naturel. 💕

 

Mention spéciale pour la dernière piste de l’album, entièrement musicale. Votre enfant est invité à y ajouter les paroles de son choix! Il s’agit d’une chanson « dont vous êtes le héros ».

 

Pendant l’écoute, Léanne, ma plus jeune, s’amuse à réécrire son prénom dont la calligraphie semble avoir été soigneusement choisie… 🌙

 

Anne-Lune, tu as conquis le cœur de mes filles! Elles s’endorment désormais au son de ta voix…

 

Tu recevras sous peu une carte de leur part : elles ont manifesté le souhait de te remercier personnellement. 

 

Vraiment, je te souhaite une longue et belle carrière et la chance d’entrer dans le cœur et du coup, dans les souvenirs, de nombreux enfants…

 

À tous les parents, je vous recommande d’entrer dans l’univers de cette marchande de bonheur! 🌈

 

 

Karine, Léanne et Maëlie

 

 

 

 

On répare et on avance!

Depuis la séparation, quand on me demandait comment j’allais, je

Depuis la séparation, quand on me demandait comment j’allais, je répondais : « Des hauts, des bas. Je prends le temps de me reconstruire. » C’était honnête. Je refuse d’être une victime, mais aussi de jouer la femme forte.

Puis, j’ai eu un down. Un bout rough. La gastro des enfants et le manque de clarté extérieure n’aidant pas, j’ai commencé à tout voir en noir. Comme dans broyer du noir. Prendre la noirceur que je percevais partout en moi et autour de moi, la passer dans le blender de mes dialogues intérieurs et me badigeonner l’âme avec la glue goudronnée que ça faisait. Il ne manquait que les plumes des Dalton.

Je me connais, des passes de même, ce n’est pas bon signe. Je devais me ressaisir rapido presto pour ne pas m’enfoncer.

Et c’est là que j’ai compris que j’avais peut-être sauté des étapes.

Je suis une fille très axée sur l’action. Problème = solution. Cette équation m’évite de patauger trop longtemps dans les situations difficiles. Une fois que la décision de la séparation a été prise et annoncée, je me suis pitchée dans le processus du déménagement et de la médiation. Rencontres avec la notaire, visites de maisons, discussions avec ma banque, répartition des biens. Vous le voyez, hein, le problème que ma solutionnite aigüe a créé? Le vieux principe des sables mouvants : plus tu t’énerves, plus tu t’enfonces.

J’étais dans l’action-réaction, mais peu dans l’émotion. Pas que j’aie refusé complètement de m’y plonger, mais disons que je me suis contentée de faire de la plongée en apnée au lieu d’aller en profondeur. On ne peut pas tout faire en même temps, me direz-vous. C’est ce que je me disais aussi, et je ne regrette pas d’avoir respecté l’ordre de la pyramide de Maslow (les besoins de survie et de sécurité ont priorité sur les besoins plus « sentimentaux »). M’assurer d’avoir un matelas pour dormir et une maison pour accueillir mes enfants était plus urgent que de sortir la pelle pour creuser mes émotions.

Mais voilà, une fois que le camion de déménagement est reparti et que les boîtes ont été à peu près défaites, ça faisait de la place pour le deuil. Le temps de me reconstruire était venu, pensais-je…

« Mes blues passent pu dans porte », chantait Offenbach dans mes jeunes années. Quand je voulais faire sortir le méchant, je mettais cette toune-là sur Repeat et je braillais tant que je voulais. Là, c’était le temps de faire sortir le méchant et de le regarder dans le noir des yeux. Avancer dans le deuil au lieu de m’y enfoncer.

Et pour le faire, je ne pouvais pas commencer la reconstruction tout de suite. Pour reconstruire, il faut que les fondations soient solides, et les miennes étaient ébranlées. Si vous montez des murs après un tremblement de terre sans avoir solidifié le sous-sol et réparé les fissures du béton, les risques sont grands que ça ne tienne pas longtemps. À la moindre brise, ça va sacrer le camp.

J’ai décidé de faire un pas de recul. De reprendre mon coffre d’outils accumulés au fil des années et des débarques. De sortir ma masse et de défaire ma carapace peu à peu, à mon rythme, pour voir ce qu’il y a en dessous, bien enfoui. Je vais garder les morceaux qui sont encore bons et me départir des parties pourries, clouer avec des clous plus durables, mettre plus de vis. Travailler sur la structure plutôt que sur la tapisserie.

Ce qui ne m’empêchera pas de planter des fleurs autour de la maison et de faire jouer des tounes disco dans la baraque pour sourire et danser. Faire des rénovations, c’est plus le fun avec de la musique!

Nathalie Courcy

 

Un garçon aussi

Un garçon aussi peut avoir une faible estime de soi. Un garçon aussi peut être très anxieux. Un

Un garçon aussi peut avoir une faible estime de soi. Un garçon aussi peut être très anxieux. Un garçon aussi peut être dépressif. Un garçon a le droit de pleurer. Un garçon a le droit de consulter. Un garçon aussi peut avoir des troubles alimentaires. Un garçon aussi peut avoir des complexes. Mon fils est un de ceux‑là. Un de ceux que l’on peut ignorer en prétextant que ce ne sont que des enfants. Que ça va passer. Au contraire, on ne doit pas sous-estimer ces enfants.

 

Ce soir, mon fils de neuf ans m’a dit : « Maman, ça ne me donne rien d’être là, ici avec vous, je ne sers à rien dans la vie. Personne ne me fait me sentir aimé. J’ai deux bons amis, c’est tout. Je ne m’en fais pas, des amis, moi. Je ne suis pas bon à l’école, je suis bon dans rien. »

 

La gorge nouée, j’ai pris de grandes respirations et je lui ai expliqué que ces paroles me faisaient très mal à entendre, mais que j’étais reconnaissante qu’il partage ses pensées avec moi. Il m’a lancé ces paroles dans le chaos de la routine du dodo. J’ai essayé de discuter avec lui immédiatement, mais je n’y arrivais tout simplement pas. « Maman a besoin de ton iPod, je vais aller réfléchir en prenant une marche dehors et on discutera à mon retour. »

 

J’ai quitté d’un pas ferme en ne sachant pas où j’allais exactement, écouteurs aux oreilles à écouter sa playlist. Des chansons tristes et des chansons joyeuses. Des chansons qui font mal à mon cœur de mère. Des chansons qu’on a choisies ensemble, lui et moi, il y a moins d’un mois. Ces chansons qui, lorsque je les écoute dans le contexte de son état présent, me donnent le vertige.

 

Je me pose et repose sans cesse les mêmes questions. Pourquoi ? À neuf ans, comment peut-on déjà penser qu’on ne vaut rien pour personne, même pas pour ses propres parents ? Comment se peut-il qu’avoir des moyennes générales de 90 % à l’école sans lever un petit doigt soit encore signe de découragement ? Jamais assez bon. Jamais fier de lui.

 

Mon cœur a mal, mais je n’arrive pas à pleurer. J’ai plutôt une certaine colère qui m’envahit. Et ça aussi, je ne le comprends pas. Je repasse en boucle une panoplie d’images de nos sorties, de nos fous rires, et la réalité me rattrape. Je devrai consulter, il est ma priorité numéro un. J’ai mal. Je me résigne à retourner à la maison, il se fait tard.

 

Il s’est endormi. Je le regarde et je ne comprends toujours pas tous ses complexes, toute sa souffrance. Mon fils n’a jamais manqué de rien. Jamais. Il est aimé, il est bon à l’école, il est sportif, il a une qualité d’adaptation exceptionnelle. Il est beau comme un cœur, c’est un bon humain, tout le monde l’aime. Nous sommes très proches de lui, autant son père que moi. Nous sommes des livres ouverts.

 

Tout ce dont j’ai besoin ce soir est de le coller et de m’endormir en petite boule d’amour contre lui, car je sais que même s’il dort, il entendra mes murmures à son oreille. Ceux lui disant que je l’aime plus que tout et qu’il est la plus belle chose qui me soit arrivée. Il sentira mes larmes couler sur ses petites joues trop parfaites. Il sentira que sa maman est là pour lui, qu’elle ne le juge pas. J’espère qu’il acceptera les démarches que nous entamerons afin de l’aider à cheminer dans la joie, le bonheur et l’amour.

 

Mon fils, tu peux pleurer. Merci de me faire confiance, de discuter avec moi, de me partager tes émotions. Je te promets que je m’investirai dans chaque démarche afin de te redonner ton petit sourire qui me faisait tant craquer. Je t’aime, et ensemble, on y arrivera. Aime-toi. Aime qui tu es et qui tu deviens. Tu es un garçon et toi aussi, tu as le droit d’être heureux.

 

Eva Staire

Le festival des festivals

Chaque année, j’attends ce moment avec impatience

Chaque année, j’attends ce moment avec impatience : la saison des festivals commence!
Ça m’a frappée la première fois que je suis venue au Québec : ici, il y a un festival pour chaque occasion! Sans aucun doute une belle excuse pour se rassembler et s’amuser!

On nous appelle les « festivaliers. » Notre équipement? De bons souliers, quelques dollars, des chaises pliantes et beaucoup de bonne humeur! Nous parcourons les routes du Québec à la découverte de régions plus passionnantes les unes que les autres. Il existe une multitude d’événements et d’activités qui peuvent satisfaire tout le monde par leur diversité.

Le Festival des hommes forts, le Festivent, le Festivoix, le Rockfest, le Festival de Jazz, les Francofolies, le Festival Juste Pour Rire, le Festival des Montgolfières, le Festival de la Poutine, le Festival de la Blague, le Festival du Cochon, le Festival de la Barbotte, le Festival d’Été, le Festival de la Chanson, Woodstock en Beauce, le Comiccon, le Zoofest, Osheaga, le Festiblues, le Festival Western, le Festival du Bœuf… La liste est si longue pour mon plus grand bonheur!

J’adore arriver sur un site, visiter, découvrir tant de choses différentes, me nourrir de cette culture québécoise, si riche et fascinante. Je prends mon temps, je flâne tout en dégustant une bière de microbrasserie accompagnée du mets à l’honneur. Il y a toujours de nombreuses activités pour les enfants. On est dehors, au grand air, et juste ça, c’est si bon.
Le soir, on se colle autour d’un feu en chantant des chansons et en regardant les étoiles, avant d’aller se coucher sous la tente en se disant qu’on recommencera le lendemain.

Se laisser vivre dans les festivals est, à mon sens, une des plus belles manières de découvrir ce merveilleux pays dans lequel nous vivons. Il regorge de trésors et de gens si gentils à rencontrer au fil des événements.

Alors si vous avez des festivals coup de cœur à me présenter, dites-moi! J’irai faire un tour!

 

Gwendoline Duchaine

 

40 ans et tous mes souhaits!

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un chiffre, mais pour moi, c’est une occasion de célébrer. Je ne suis pas du genre à attendre d’avoir la bénédiction de je ne sais pas qui pour célébrer la vie et le temps qui passe.

Quand mon mari a eu trente-quatre ans, je voulais le fêter. Lui qui ne trippe pas à l’idée d’être le centre de l’attention, m’a dit « Ben là, c’est juste trente-quatre ans, c’est même pas un multiple de cinq! » Ma réponse a été convaincante : « Mon père est mort à trente-trois ans. À partir d’aujourd’hui, nos enfants ont un papa plus vieux que mon père ne l’a jamais été. » Touché. On a célébré.

Quand il a eu quarante ans, il était tout aussi intimidé d’être placé sous les spotlights. Devant ses protestations, ses parents lui ont dit : « Tes quarante ans, ce n’est pas juste pour toi qu’on les fête. C’est aussi pour nous qui sommes devenus parents pour la première fois il y a quarante ans. Laisse-nous donc la chance de te dire qu’on t’aime! »

Souvent, Ze fête mémorable (ou non, selon le nombre de bouteilles calées), c’est pour les dix‑huit ans. Le droit de voter, de sortir dans les bars légalement, l’indépendance… Moi, cette journée‑là, je l’ai passée dans le Parc de la Mauricie en canot-camping avec une gang du cégep. Mais vraiment, j’ai été déçue. Je m’étais imaginé que je serais fêtée. Mais non. À mon retour à la maison, j’ai bien reçu quelques cadeaux, des cartes, mais rien de différent des autres années. Maintenant, quand j’ai le goût de célébrer, je m’arrange pour que ça arrive.

J’ai déjà commencé à faire ma liste de ce que je veux pour mes quarante ans. Bien sûr, je veux être entourée d’amis et de ma famille pour ma journée de fête. Je veux me sentir précieuse pour des gens qui sont précieux pour moi. Je veux une journée spéciale-sans-chicanes. Avec un déjeuner au lit. Et beaucoup de câlins. Et de la bonne musique. Pour le reste, carte blanche.

Mais mes quarante ans dureront toute une année, pas juste une journée. Changer de décennie, c’est un bon boost qui me motive à me gâter, à ne pas attendre. Attendre quoi? Que ce ne soit plus le temps? Qu’il soit trop tard? D’avoir des regrets? De ne plus être capable?

J’ai établi une liste qui a la qualité d’être extensible selon mes envies :

–          Ma liste à moi : Première étape : je veux passer du temps avec mon moi-même et avec mon mari pour faire la liste des dix souhaits qui nous habitent le plus profondément. Un genre de reset de priorités pour repartir (ou continuer) sur des bases solides. Pas besoin d’attendre d’être invitée à l’émission de Christine Michaud pour le faire!

–          Publier mon recueil de nouvelles : En 2016, j’ai publié mon premier livre pour la jeunesse: Zoé douée. La moitié d’un recueil de nouvelles patiente dans l’ordinateur, l’autre moitié traîne dans ma tête et dans mes cahiers de notes. D’ici mes quarante-et-un ans, je tiendrai mon recueil de nouvelles dans mes mains.

–          Rencontrer Sylvie Lussier et Pierre Poirier : Ben oui. Je n’ai pas la fibre groupie très développée, mais eux, je les admire depuis l’émission Quatre et demi. J’ai le goût de créer et d’écrire comme eux, avec le sourire aux lèvres et la passion au cœur.

–          Faire une retraite de ressourcement et de création : J’ai besoin de temps pour moi, et j’ai besoin de temps pour créer. Pas juste une heure par jour ou par semaine, là. Un véritable arrêt, une bulle dans le temps.

–          Voyager pour le plaisir : Je voyage au Canada pour mon travail et j’ai déjà enseigné en France. Mais j’ai perdu l’habitude des voyages pour le fun, que ce soit en famille, en couple ou avec mon nombril et mon ombre. J’ai bon espoir qu’une fois le prochain point atteint, nous pourrons recommencer à explorer le monde. Déjà, il y a Vancouver et Los Angeles à mon agenda.

–          Constater que nos enfants gèrent mieux leurs émotions fortes : Nous avons donné au monde quatre enfants merveilleux, hypersensibles, hyper intelligents et hyper-tout. Qui sont têtus en prime. Leurs conflits et leurs sautes d’humeur, c’est ce qui me gruge le plus d’énergie et je préférerais mettre mon énergie ailleurs, genre à jouer avec eux,  plutôt qu’à jouer à la psychoéducatrice.

–          Rencontrer un médium : À quelques reprises, j’ai rencontré des médiums pour jaser avec mes morts. Je leur fais un clin d’œil quand je reçois un traitement de reiki. Je suis due pour leur piquer une vraie jasette, pour voir la vie d’un autre œil.

–          Faire une formation en massage et mon cours de premiers soins en santé mentale : Cette année, comme j’étais seule avec les enfants, j’ai mis un « wo » à toutes les formations. Mais ceux qui me connaissent savent que Nathalie rime avec formation continue. J’ai besoin d’apprendre, de découvrir, de me dépasser. Tant qu’à faire des massages à toute la famille, j’aimerais mieux les faire comme du monde!

–          Me remettre au kayak : En tant que cancer bien assumé, j’ai besoin d’eau pour me sentir en sécurité. J’ai l’intention de faire mon cours de navigation à voile dans les prochaines années, mais en attendant, je me remettrais bien au kayak! Ça tombe bien, la rivière des Outaouais ne coule pas très loin de chez moi.

–          En direct de l’univers : En m’inspirant de l’émission, j’ai demandé à mon conjoint et à ma plus vieille de collaborer avec moi pour faire une liste musicale de plein de tounes marquantes. Ça va de « Mon p’tit porte-clé » qui me rappelle le Burkina Faso à « Let it be » qui jouait pendant mon premier accouchement (et comme ça s’est étendu sur quatorze heures, je l’ai entendue en boucle !) Ça jouera pendant mon party de fête, et j’aimerais utiliser des extraits pour faire un montage photos qui me replongera dans mes souvenirs.

C’est ma liste à moi, une liste bien personnalisée, une liste à laquelle je tiens. Il n’y a rien de mieux que de mettre par écrit ses souhaits et de les partager pour les lancer dans le cosmos et les voir se réaliser. Avec quelques bons coups de pouce de notre part.

Quels sont vos rêves, petits et grands, pour les prochains mois? Pas besoin d’attendre d’avoir vingt, quarante ou quatre-vingts ans pour rêver et s’arranger pour que ça arrive!

Nathalie Courcy

Gauche-Droite, le Manoir

Cet automne, j’ai eu le privilège de participer à un focus group

Cet automne, j’ai eu le privilège de participer à un focus group et de tester un jeu vidéo très intéressant : Gauche-Droite, le Manoir. Ce jeu de mémoire est maintenant disponible sur l’Apple Store et arrivera sur Android dans les prochains jours.

Gauche-Droite, le Manoir est né d’une idée originale de Karl Tremblay (chanteur des Cowboys Fringants). Il a travaillé avec la gang de Triple Boris (un studio de développement indépendant spécialisé en jeux vidéo et en applications mobiles, basé à Varennes).

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Dans ce jeu, le personnage principal Billy doit retrouver son chien Gigi qui s’est enfui dans un mystérieux Manoir. Il doit choisir entre deux portes : gauche ou droite. C’est simple, basique et vraiment difficile, car ça fait travailler la mémoire ! Il faut se souvenir de la séquence des portes. Quand il se trompe de porte, Billy voit toutes sortes de personnages, que ni les enfants ni les chiens n’apprécient (des légumes, un bain, un dentiste, des monstres…)

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Les décors, magnifiques, ont été créés sous la direction artistique de Valérie Dupras et nous aident au fur et à mesure des tableaux à nous souvenir des séquences. La musique est signée par Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine (multi-instrumentaliste) Jérôme Dupuis-Cloutier (trompettiste). Ce jeu est une œuvre d’art de poche. C’est très agréable d’y jouer et c’est addictif ! On veut aller plus loin et trouver Gigi !

Gauche-Droite, le Manoir me rappelle les jeux simples de mon enfance, dont on se souvenait des séquences longtemps ! Il est, à mon sens, un excellent outil pour travailler sa mémoire.

Lancez-vous ! Allez-vous oser tester votre mémoire et mettre votre famille et vos amis au défi ?

Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, vous allez adorer Billy et son univers !

Gauche-Droite : Le Manoir par Triple Boris inc.

http://apple.co/2msHO1M

https://play.google.com/store/apps/details?id=com.tripleboris.leftright

Gwendoline Duchaine

Sortir le soir

J’ai toujours aimé ça : sortir le soir. Aller dans les bars,

J’ai toujours aimé ça : sortir le soir. Aller dans les bars, savourer des ailes de poulet, boire de la bière, sentir l’odeur du tabac, danser jusqu’au petit matin… À quinze ans, j’ai commencé à rentrer tard le soir et à fréquenter ces endroits mystérieux et rassurants. Je m’y suis toujours sentie à ma place.

Puis un jour, j’ai eu des enfants. Quand mon ventre s’est arrondi, je n’ai plus eu envie de sortir. J’étais fatiguée, nauséeuse… Quand bébé est arrivé et m’a volé toute mon énergie, je ne sortais pas non plus. Je ressentais le besoin de rester collée à lui, je ne voulais pas me séparer de lui. Puis vinrent bébés numéro deux et numéro trois. Trois enfants en trois ans et demi! Les seuls moments où je pouvais avoir une soirée de libre, je la passais avec mon chéri!

Quand numéro trois a eu dix-huit mois, j’ai eu de nouveau la piqûre… Pour la première fois depuis des années, je suis retournée voir un concert, puis un autre, et encore un autre… Ces occasions étaient rares et précieuses! Mon échappatoire et ma soupape!

Petit à petit, mes enfants ont grandi… Cette année, je fête mes quarante ans. Eux vont avoir seize, quatorze et douze ans. Ils sont autonomes! Alors, le soir, leur maman sort dans les bars! Parfois avec son amoureux, d’autres fois avec ses amis. Leur maman est très souvent en shows. Elle fait presque tous les festivals l’été et adore l’ambiance de Woodstock!

Mes enfants me regardent aller avec fierté. Pourquoi? Parce que je savoure chaque journée et que je profite de la vie! Je m’amuse! Et ça fait de moi une bonne maman parce que ça m’aide à lâcher prise! Je remercie la petite chose rectangulaire qui me permet de rester en contact avec eux en cas de besoin quand je vais lâcher mon fou!

Et qui sait? Un jour, peut-être que je leur ferai découvrir les planchers collants des bars le vendredi soir et la multitude d’artistes que l’on peut y découvrir. Un jour, ils se laisseront eux aussi porter par la musique, la tête légère de houblon et le corps qui bouge au rythme du rock québécois.

Gwendoline Duchaine