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La montée du WOW!

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait o

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait offert de lire : Un burnout en cadeau. Je n’étais pas prête tout de suite à voir ça comme un cadeau. Quand je travaillais à me remettre sur pied, il y a une chose à laquelle je tentais d’arriver : apprendre à me déposer. C’était ça, le cadeau.

Ma psychologue m’avait répété si souvent de prendre le temps de me déposer. Voilà qu’après deux séances, je m’assoyais à nouveau devant elle. Bien que je pensais me sentir mieux, je me suis assise et j’ai pleuré. Je pleurais et je cherchais les mouchoirs sur son bureau. J’étais découragée de pleurer encore. Avant d’arriver, j’avais le désir très fort de lui montrer que j’allais mieux et juste cette idée me procurait une certaine fierté. Mais non, c’était loin d’être le cas. Elle m’a alors dit : « Tu ne t’es pas encore déposée? » et j’ai répondu en sanglotant : « Je sais pas comment ».

Se déposer

Je ne pouvais pas savoir comment, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Tu l’aurais su, toi? Je ne savais même plus comment reconnaître mes besoins. Décidée à avancer et à apprendre à me déposer, j’ai appelé mon amie Manon Jean en renfort. Elle est fondatrice des ateliers Arbre en cœur, je sais qu’elle sait comment se déposer. Je lui ai dit en pleurant : « Il faut que je me dépose, mais je sais pas comment. » Elle a tellement ri. Elle a ri d’un rire rempli d’Amour et de Compassion qui m’a fait chaud au cœur. J’ai senti que j’étais accueillie et surtout comprise. Merci encore, mon amie.

Voici ce qu’elle m’a dit :

« D’abord, réjouis-toi, de désirer prendre soin de toi pour aimer davantage ta famille et tes amis. Réjouis-toi de constater que tu ne vas pas super bien et que par Amour, tu apporteras des changements à ta vie. Le but de la vie, c’est de trouver REFUGE dans son propre cœur et de lui faire confiance, et ce, sans attentes… Pas facile, car c’est un peu contradictoire avec tout ce qu’on voit. Prendre conscience que notre vie est brûlante, stressante et épuisante, c’est accepter que c’est nous qui en sommes les responsables. Ensuite, il faut laisser monter un sentiment de compassion tellement fort pour soi-même que tout se dépose ensuite. Peu importe comment les choses se déposent, c’est la réussite du sentiment de compassion envers soi… Rien de plus, rien de moins. Comme Bouddha l’a si bien dit : Le bonheur véritable est dans l’apprentissage de savourer ses propres vertus… savoir aimer, partager, être patient, compatissant, au moment même où nous les appliquons dans notre vie. Je te connais peu et beaucoup à la fois, mais tu es une fille UNIQUE avec un cœur AIMANT, tu es généreuse et radieuse… Ferme simplement les yeux et savoure ce que tu es… et une vague de wow montera en toi et ce wow est ta vraie nature. Faire confiance à cette vraie nature et en faire son chemin de vie, c’est ÇA, s’aimer pour vrai. »

Elle a fait naître en moi le début de cette Compassion et de cet Amour pour moi. Aujourd’hui, l’expression « Se déposer » prend tout son sens. C’est maintenant le chemin que je prends pour me retrouver dans un état de calme. C’est ma capacité de reconnaître les moments de stress pour m’arrêter et reprendre contact avec mes forces. C’est cette capacité de cesser de forcer pour me laisser porter par la vague qui me vient naturellement.

J’ai tellement forcé dans ma vie. J’ai forcé comme s’il fallait que je me batte pour réussir et que tout se réalise comme je le voulais et quand je le voulais. J’avais oublié un allié important dans la réussite : le T.E.M.P.S. La patience et la foi sont devenues mes alliées. J’ai appris que toute chose est bonne à cueillir lorsqu’elle est mûre.

En me déposant, j’ai appris à m’aimer et j’ai appris à profiter de chaque moment. « Se déposer », ça demeure une expression jusqu’à ce qu’on y ait donné du sens. Aujourd’hui, je connais le chemin que je dois prendre pour me déposer et il prend tout son sens chaque fois que j’y suis.

Je t’accompagne afin de te déposer sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

Jamais tu ne t’arrêtes

Avec toi, ça bouge.

Avec toi, ça bouge.

Ça bouge tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Tu ne tiens pas en place. Tu montes, tu descends, tu grimpes, tu sautilles, tu cours, tu virevoltes, tu repars, tu reviens, tu gosses avec crayon, tu tapotes avec tes doigts sur la table, tu te penches sur ta chaise, tu tombes, tu te relèves, tu grouilles… tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Quand le soir s’installe, j’espère un peu de calme… Quand tu dors, tout est si paisible. Un peu de sérénité. Juste entendre ton souffle régulier, rassurant…

Sauf que chaque soir, je sais que la trêve sera courte… Je pense alors fort, fort fort : «Je t’en supplie, dors… s’il te plaît, qu’il dorme toute la nuit…»

Mais ça ne marche jamais… Je t’entends dès le premier gémissement… Tu te réveilles… souvent… tout le temps…

Jamais tu ne t’arrêtes!

Et moi? Je ne dors plus depuis que tu es dans ma vie…

Avec toi, ça brasse!

Je manque de patience, mon bébé! Je manque de sommeil, j’ai de la misère à encaisser les journées… Tu te colles, tu me fais ce joli sourire avec tes petites boucles blondes qui font fondre mon cœur… et tu repars de plus belle…

Quand tu n’es pas là… c’est vide, trop vide. Tu remplis tellement l’espace, tu engloutis mon temps… Mon cœur est froid quand tu es loin de moi.

Oh non, jamais tu ne t’arrêtes… alors, continue de bouger, mon enfant… Explore, teste, marche, cours, saute, avance! Bouge! Tu es la vie… parfois trop plein de vie… pour un corps fatigué de maman…

Mais ne t’arrête jamais, mon enfant…

 

Gwendoline Duchaine

 

Le plus vieux doit attendre

Au moment d’écrire ces lignes, notre grand a 2 ¾ ans et notre mi

Au moment d’écrire ces lignes, notre grand a 2 ¾ ans et notre mini a six mois. Assez rapidement après mon accouchement, dans divers contextes, on m’a dit que c’était mon plus vieux qui devait attendre, pas mon bébé. « Il est grand maintenant », « Il doit comprendre qu’il n’est plus le centre de votre univers », « Moi, j’en ai trois et je n’ai jamais laissé pleurer un de mes bébés pour m’occuper d’un plus vieux ». Ces propos m’ont fait réfléchir.

Bien qu’on ait l’impression que notre Deux ans est géant quand on le prend dans nos bras depuis la naissance de son petit frère, ils ont tout de même seulement deux ans de différence. Deux ans et presque deux mois. Il me semble que ce n’est pas si vieux pour saisir en un claquement de doigts qu’il faut attendre maintenant… et j’espère bien qu’il ne comprendra jamais qu’il n’est plus le centre de notre univers!

On est chanceux, notre bébé est calme et très facile. Mais quand chéri-mari est retourné au travail avec un horaire me laissant en solo deux soirs par semaine alors que notre mini pleurait sans arrêt pendant au moins une heure tous les soirs, pile pendant la routine bain-histoire-dodo du plus vieux… j’ai trouvé ça difficile. J’ai eu de l’aide, heureusement, mais ç’a été un défi.

Notre grand attendait sagement assis sur le divan que la crise de son bébé frère passe en me disant parfois « Papa, pas là. Hein, maman? » ou « On appelle mamie? » Mais jamais un signe d’impatience. Au contraire, il était calme, comprenait qu’une histoire pouvait attendre, qu’on se collerait plus tard. Je le regardais en berçant mon bébé et j’étais si fière du grand frère qu’il devenait doucement, mais j’étais aussi un peu triste. Parce que je le trouvais bien petit pour être si sage.

Ai-je réussi à toujours faire attendre notre grand et jamais le bébé? Non, je cherche encore l’équilibre. Il m’est arrivé de gérer la crise de bacon sons et lumières de mon plus vieux avec, en fond sonore supplémentaire, le plus jeune qui chignait-pleurait parce qu’il était tanné d’être sur son tapis de jeux. Est-ce que je me sentais mal? Un peu, mais je pense sincèrement que le plus grand avait plus besoin de cette attention immédiate que le mini d’être diverti. Ai-je déjà lu une histoire d’avant dodo sous le doux son du petit dans le porte-bébé qui commençait à être dû pour son dernier boire? Oui. Me suis-je sentie mal de le « faire tougher un peu »? Non, je me suis trouvée hot d’arriver à coucher le plus vieux à peu près à la même heure que d’habitude et d’allaiter le plus jeune à peu près à son heure habituelle.

Alors, le plus vieux doit attendre… OK, mais en toutes circonstances, vraiment? Sans considération de qui sont nos enfants et de leurs besoins? Je ne suis pas d’accord. Chaque enfant a sa personnalité, chaque famille a sa réalité. C’est certain qu’on aimerait que notre bébé ne pleure jamais, mais ce n’est pas toujours envisageable. Ni nécessaire.

Être parents… cette éternelle quête de l’équilibre et ce perpétuel exercice de laisser-aller face aux commentaires d’autrui.

À tous les parents d’enfants en bas âge : faites ce que vous pouvez. Gérez votre chaos à votre façon. Donnez le meilleur de vous-même avec amour. Et ça ira. Promis. Peu importe ce que la voisine de la cousine de la collègue de la tante de madame Chose en pense!

Jessica Archambault

Tu es arrivé trop vite !

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Comme le temps est long avant que tu ne sois avec nous, chez nous ! Et ces temps-ci, le temps nous donne une belle leçon… car il faudra du temps avant que tu n’aies tous les réflexes et les aptitudes d’un bébé né à terme. Comme une grossesse qui se poursuit pour toi, les semaines de vie que tu accumules à l’hôpital seront déduites de ton âge pour quelques années à venir. Ce sera ton « âge corrigé » dont parlent tous les parents de prématurés. C’est tout de même ironique de t’avoir avec nous et de devoir soustraire ces semaines à ton âge plus tard ! Comme si on nous volait du temps ensemble…

 

Ces douze semaines manquantes ne m’auront jamais parues si importantes ! Importantes pour toi, pour que tu sois parfaitement en forme. Importantes pour moi, pour me préparer à ta venue, mais surtout, pour profiter de cette belle bedaine que j’avais et qui me faisait me sentir si belle… Oui, il me faudra bien du temps pour faire le deuil de cette bedaine que j’aimais tant et de ce moment merveilleux de grossesse… Il faudra que le temps passe, que mon âme accepte cette rupture brutale, cette séparation de toi si rapide… Mais le temps va passer, mon cœur, et maman ira mieux elle aussi. Promis.

 

Il faudra de la patience aussi à tes parents qui t’espèrent à la maison, qui regardent ta chambre pas prête, tes meubles à peine déballés de leur boîte de livraison et tes vêtements reçus en cadeau, posés çà et là avec le cœur gros… Il nous faudra être patients. Patients avec nous-mêmes, avec les larmes qui nous montent souvent aux yeux, encore bouleversés que nous sommes par tous ces évènements. Patients pour apaiser la tempête qui fait rage dans le cœur d’une maman qui n’a pas pu mener à terme sa grossesse et qui s’en veut tellement de ne pas avoir pu t’éviter toutes ces souffrances et ces problèmes.

 

Oh oui, il en faudra du temps ! Tes parents devront apprendre à vivre avec les déplacements vers l’hôpital pour te voir. Apprendre à vivre avec l’ennui de toi qui leur serre la gorge. Apprendre à être en communion avec toi à distance, à aller puiser ailleurs le réconfort alors que tu n’habites pas ton lit dans ta chambre, dans ta maison, mais bien un incubateur à l’hôpital… Nous devrons apprendre à devenir parents d’une manière toute spéciale, différente et pas vraiment sympa, mais tout de même apprendre à devenir tes parents, mon amour.

 

Il faudra du temps pour digérer tout ce qui s’est passé si rapidement en si peu de temps… Un malaise, une hospitalisation dans une autre ville, des espoirs et des K.O. successifs, un accouchement, ta naissance, la peur, les douleurs… Les choses changent parfois très vite… trop vite… mais le temps va passer et nous savons que nous parviendrons à assumer tout ce qui est arrivé. Même si c’est loin de notre scénario idéal. Même si c’est difficile à accepter. Même si on est parfois bien découragés… Nous savons que le temps va passer et que tout va rentrer dans l’ordre… Il n’y a pas d’autres options pour nous.

 

Il faudra que le temps passe pour que tu sois complètement hors de danger et que l’on puisse savourer le plaisir de t’avoir avec nous sans toujours craindre un danger imminent. Il faudra que le temps fasse son œuvre et apaise nos cœurs pour que l’on respire plus librement. Déjà mon amour, tu nous prouves que tu es fort et que tu veux vivre. Nous sommes plus qu’heureux de te voir ainsi prendre du mieux.

Bien sûr, nous restons aux aguets, mais nous avons confiance en toi et… au temps ! Seul remède valable pour que tu ailles mieux. Pour l’instant, nous tenons tes petites mains, nous te prenons parfois dans nos bras lorsque tu vas bien et essayons par tous les moyens que l’amour que nous avons pour toi se rende jusqu’à toi. Nous t’aimons si fort ! Mais d’ici à ce que les choses se placent, ce sera ainsi et nous attendrons à tes côtés… patiemment… que le temps arrange les choses. Dors en paix mon cœur, nous sommes là à tes côtés et nous nous battons avec toi.

– 7 janvier 2009

 

Félix est né prématurément à vingt-huit semaines de grossesse.

955 grammes et 34 cm d’amour dans nos vies.

97 jours d’hospitalisation.

Il a maintenant huit ans, il est en parfaite santé, il est magnifique à voir grandir.

La vie a trouvé son chemin.

 

On dit qu’il faut prendre son mal en patience. Et si on prenait notre bien en urgence? (Ludovic Soliman)

On dit que l’homme descend du singe, je dis qu’il descend du son

On dit que l’homme descend du singe, je dis qu’il descend du songe.

On entend souvent : « Ahhh! Prends donc ton mal en patience »…

Un beau samedi matin, une copine m’a envoyé une citation qui l’inspirait. J’ai tellement vibré que je me suis mise tout de suite au clavier. Les mots émergeaient de mes doigts si vite que même moi je m’étourdissais! Cette citation est…

On dit qu’il faut prendre son mal en patience.

Et si on prenait notre bien en urgence?

Ludovic Soliman, conteur exceptionnel de son état, a vu tout juste. Nous sommes tellement pris dans notre mal-être que nous ne nous préoccupons pas de créer notre bien-être…

Comment faire pour mettre plus d’énergie dans le positif que dans le négatif? Comment se fait-il que notre bonheur ne soit pas notre priorité? Pourquoi se laisse‑t‑on souffrir en attendant qu’un jour, le bonheur se pointe?

On vit dans un monde où l’action que nous posons définit ce que nous sommes. On est constamment distrait par un milliard de notifications qui nous étourdissent et nous enlèvent du temps pour soi.

Le temps est une richesse exceptionnelle que nous gaspillons à être connecté à autre chose qu’aux gens qu’on aime.

On regarde la vie des autres au lieu de se concentrer sur la nôtre.

On ne sait même plus ce que NOUS aimons vraiment. On ne se connaît plus. On ne sait plus ce qui NOUS fait vibrer, triper, sourire.

À force d’être connecté, on s’est déconnecté de notre vie.

Si on n’est pas bien, si on n’est pas heureux, satisfait, accompli dans notre vie, il faudrait bien commencer à travailler ces aspects de notre vie.

La dépression est une des maladies les plus courantes à notre époque. Dans notre entourage, les gens tombent comme des mouches au combat. Sommes-nous en ligne pour l’abattoir psychologique?

Le bonheur, notre bien, doit être notre mission la plus urgente. Il faut faire comme lorsqu’il y a un crash d’avion : mettre la ceinture de sauvetage ainsi que le masque à oxygène sur nous avant d’aider les autres.

Car si notre heure arrive, notre voie vers le bonheur sera l’Everest à grimper.

Et si on prenait notre bonheur en urgence?

Martine Wilky

Le syndrome du plus pressé…

Dans notre monde d’aujourd’hui, ce monde où le temps c’est de

Dans notre monde d’aujourd’hui, ce monde où le temps c’est de l’argent et où tout le monde ne regarde que son petit nombril, il y a toujours des gens plus pressés que les autres. Encore aujourd’hui, j’étais au lave-auto en train d’attendre que les gentils et patients jeunes hommes terminent de frotter mon luxuriant SUV de banlieusarde pressée. Ça faisait déjà plus de quarante minutes que j’attendais dans mon véhicule avec mon fils de dix ans full allergies et ils en étaient à terminer leur travail quand une jeune fille est entrée en trombe dans ledit lave-auto. Elle a dit au commis : « Je veux faire laver ma voiture, mais je n’ai vraiment pas le temps d’attendre. Est-ce que vous pourriez me passer tout de suite? » Le commis lui a répondu bien poliment que c’était premier arrivé, premier servi. La demoiselle de renchérir : « Oui, mais MOI, je suis pressée! » Bon, bon, bon… On va se dire les vraies affaires, ne sommes-nous pas tous pressés?

Qu’est-ce qui justifie dans notre quotidien que certaines personnes ont le droit, où que ce soit, de s’immiscer et de dépasser les gens qui eux, attendent patiemment? C’est comme ça partout de nos jours. Ça nous arrive à tous. Que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie, dans le trafic… On a tous vu ces gens tellement pressés venir couper une file à la dernière minute pour ne pas faire comme le bon peuple qui attend dans sa ligne parce que la madame ou le monsieur ignorait qu’il y avait du trafic. Il y a du trafic tous les jours dans la région métropolitaine, alors fais comme tout le monde et LÈVE-TOI PLUS DE BONNE HEURE! On a tous une bonne raison d’être plus pressés que les autres en toutes circonstances. Et ces personnes qui, innocemment, passent devant les autres dans l’espoir de ne pas être vues et que ça passe… La réplique du « Oh, excusez-moi, je n’avais pas vu la file » est tellement trop facile.

Dans mon cas, je dois dire que j’ai une vie très bien remplie. Mère soloparentale de deux enfants, une maison à entretenir, un travail, un entraînement de demi-marathon aux quatre mois pour garder la forme, des amis. Mais j’ai pour mon dire qu’on ne connaît pas la vie de tout le monde. Oui, peut-être que c’est vrai des fois que dans une file d’attente, la personne qui est derrière moi est plus pressée. Mais qu’est-ce qui justifie que son temps vaut plus que le mien? Et comment fait-on pour savoir qui a le temps qui vaut plus que les autres? J’avoue que pour moi, quand il s’agit d’une jeune maman avec un bébé en crise dans une file d’attente, j’ai comme une petite tendance à la laisser passer, mais pour le reste, si tu es en ligne seule ou avec des enfants assez grands pour leur faire comprendre qu’on a tous notre temps à faire, et bien fais comme tout le monde… ATTENDS!

Annie Corriveau

 

C’est « juste » une infirmière…

C’est elle qui t’accueille quand tu arrives à l

C’est elle qui t’accueille quand tu arrives à la clinique ou à l’hôpital, c’est ton premier contact avec le réseau de la santé. Ce n’est pas le médecin, non : c’est « juste » l’infirmière… et pourtant…

Même quand elle est fatiguée, quand elle a faim, quand elle vient de se faire hurler dessus par un patient, quand elle a tenu la main d’un mourant, quand les cris d’un enfant résonnent encore dans son cœur… malgré tout, elle a toujours un sourire pour t’accueillir.
Un beau sourire rassurant, réconfortant et encourageant. Un sourire qui te dit que tout va bien se passer.

Elle est en première ligne. C’est elle qui absorbe la tonne d’informations que tu lui donnes trop vite, parce que tu es si angoissé. Elle prend note, résume et synthétise. Telle un détective, elle décortique ton discours afin que le médecin puisse donner un diagnostic. Ce diagnostic que tu attends avec inquiétude et impatience… elle, c’est « juste » l’infirmière… alors elle ne te le donnera pas. Elle est pourtant le premier maillon de cette chaîne qui te porte vers la guérison.

Elle est toujours là. Sept jours sur sept, le jour et la nuit. Le dimanche et les jours fériés, elle laisse sa famille pour t’accueillir, toujours avec ce sourire. Pourtant, elle culpabilise de ne pas être présente auprès de ses enfants. Le soir, elle rentre chez elle, épuisée, vidée. Elle a toujours une pensée pour ses patients et se remet en question indéfiniment.

Elle a une capacité vésicale immense, une grande prédisposition au jeun, une patience infinie, une dextérité à toute épreuve, des jambes capables de la tenir debout des heures durant et de parcourir un grand nombre de kilomètres.

Elle joue dans tes urines, te prélève du sang, nettoie tes plaies, te pique les fesses, t’administre de l’oxygène, te réanime, te donne les médicaments et les soins dont tu as besoin. Grâce à elle, tu vas te sentir bien mieux. Elle écoute et réconforte. Elle enregistre tes signes vitaux et se tient prête à bondir s’ils flanchent. Elle accompagne, et ce, jusqu’à la fin.

Alors, peut-être penses-tu que c’est « juste » une infirmière à ton chevet. Elle est les yeux, les oreilles et les mains du médecin, comme une passerelle, une équipe bien rodée qui œuvre pour améliorer ta santé.

Ce matin, une petite fille à mon travail jouait à écouter le cœur de son ourson avec un stéthoscope. Sa maman lui a demandé :
– Tu joues au docteur?
– Non, maman, je joue à l’infirmière!

Merci fillette, de montrer qu’être infirmière, c’est le plus beau métier du monde!

 

 

Gwendoline Duchaine

 

Tes colères…

Encore un drame. Un autre drame... Ce matin, j'ai eu le malheur de

Encore un drame. Un autre drame…
Ce matin, j’ai eu le malheur de couper ta tartine de pain dans le mauvais sens.
Alors tu as deux triangles de toast au lieu de deux rectangles.
Et tu bloques.
Une autre fois…

Tes mains tremblent, tes lèvres se raidissent, tes larmes coulent, ton visage est figé dans cette expression d’effroi…
Le drame.
Tu n’utilises pas de mots, c’est trop terrifiant. Ta colère monte, monte. Tu ne pleures pas. Tu ne cries pas. Tu es juste bloqué là.
Je sais que ce matin, rien n’ira bien, tout sera compliqué. À cause d’un fichu morceau de pain.

C’est comme ça pour tout. Chaque étape de ta journée est rythmée par des rituels précis et vitaux. Si une chose n’est pas à sa place, si un geste n’est pas effectué de LA bonne manière : ton univers s’écroule. C’est LA PANIQUE.

Je me sens alors complètement démunie et ça m’énerve. Tu m’énerves! Mince! Tu as neuf ans! Tu n’es plus un bébé! Mon cœur de maman se sent impuissant face à cette détresse qui ne devrait pas en être une. Mes mots ne t’apaisent pas, au contraire, tu bloques encore plus! Je ne sais plus quoi dire, ni quoi faire. Tes colères prennent en otage notre vie de famille, notre quotidien.

Chaque jour, on marche sur des œufs, on va dans ton sens, on t’assiste dans tes manies pour éviter ce carnage émotionnel. Chaque jour, un autre rituel s’installe… Tout est si compliqué…

Les pantoufles à gauche au pied de ton lit, les franges du tapis alignées bien droites, la porte de ta chambre entrouverte de très exactement 7,4 centimètres, les cinq phrases que je dois te réciter avant ton dodo (toujours dans le même ordre et qu’il faut recommencer depuis le début quand je me trompe…), le beurre parfaitement étalé sur tes toasts dans chaque minuscule recoin… La liste est longue… les risques de se tromper sont immenses…

Et ce matin, c’est encore le drame… Parce que j’ai oublié un détail…
Pardonne-moi mon manque de patience… Tu sais, une partie de moi comprend vraiment ce qui se passe en dedans de toi, j’étais pareille, enfant… Tu verras, tout ira bien. Inspire, expire, essaie de trouver le calme, mon grand. On est là…

Gwendoline Duchaine