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Maman… AIDE-MOI!

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces lignes, je doute toujours. Ce soir-là, j’ai pleuré en me demandant si la vie ne s’était pas trompée en me donnant le titre de maman…

Pourtant, c’était un dimanche soir plus que banal. On terminait notre souper. C’est vrai que dans la journée, il y avait eu beaucoup de frictions entre sœurs et entre maman et enfants. Pourtant, le souper se déroulait plutôt bien malgré tout.

Une simple petite phrase a tout fait basculer : « Mady, n’oublie pas, il faut faire tes devoirs ce soir. » J’aurais dû comprendre, avec son « non » tranchant et un peu agressif, de ne pas insister. Pourtant, j’ai succombé à la pression scolaire… j’ai insisté.

La tornade a touché terre à ce moment. Une crise forte, trop forte à mon avis, pour ce que je lui avais demandé. Des objets fusaient de tout bord tout coté. Des larmes, des cris, des mots durs sortaient de sa bouche. Toutes les tensions accumulées dans cette journée, cette semaine ou même ce mois s’évacuaient dans cet énorme débordement.

J’ai fermé les yeux et j’ai voulu mettre ma soirée sur pause. Rembobiner la cassette juste avant le moment qui a déclenché la crise. Malheureusement, je ne pouvais pas… Je devais vivre ça.

Mais mon cerveau refusait de gérer ça. J’ai regardé mon chum, en le suppliant du regard de m’aider. Je me suis butée à la même demande dans ses yeux.

Alors j’ai crié moi aussi, crié plus fort qu’elle. Je l’ai conduite dans sa chambre. Je lui ai interdit de sortir tant qu’elle ne serait pas calmée. J’ai fermé la porte sur ses pleurs, ses cris. J’ai fermé la mienne pour étouffer mes pleurs, mon désespoir.

Ma petite Boucle d’or est revenue plus tard, toujours en pleurant mais sans colère, me donner un petit carnet.

Elle y avait écrit son désespoir et me suppliait de l’aider à se comprendre. Elle se sentait perdue. Perdue face à ses explosions de colère qui la submergeaient, la contrôlaient.

Les larmes ont recommencé à rouler sur mes joues. Je n’ai pas compris ma fille, je n’ai pas vu toute cette peine, cette incompréhension, cette douleur en elle.

Je sentais que j’avais échoué dans mon rôle de maman. Même encore ce matin en vous écrivant, je me demande pourquoi je n’ai rien vu…

Mélanie Paradis

Déploie tes ailes, mon grand!

Mathis aura droit à un très beau cadeau de Noël cette année. Il

Mathis aura droit à un très beau cadeau de Noël cette année. Il pourra enfin se départir d’une partie de son corps dont il n’a jamais voulu. Il va pouvoir continuer sa transition. Mon enfant est transgenre.

Cela fait maintenant deux ans que Mathis a commencé sa transition physique. Deux ans qu’il prend de la testostérone. Deux ans à le regarder se transformer physiquement. Deux ans à chercher le moindre signe qui me permettrait de croire qu’il changerait d’idée, qu’il garderait ses tout petits seins. Mais non! Il est prêt! Il le désire depuis si lonnnnngtemmmmmps!

Bientôt, la chirurgie pour faire disparaître ses petits tetons aura lieu. Pour lui, la période d’attente a été une éternité. Pour moi, c’est beaucoup trop rapide. Une autre étape à vivre dans la transition de ma doudoune. Une autre étape à vivre dans mon deuil.

Nous avons rencontré la chirurgienne en septembre dernier. Elle est spécialisée dans ce type de chirurgie. Dans la salle d’attente, quelques parents accompagnent leurs enfants. Par curiosité, je les observe. Je voulais voir leurs yeux. Je voulais essayer de voir leurs émotions, je voulais voir si l’on ressentait la même chose. Mais chacun semblait dans sa bulle. Un peu malaisé. La peur du jugement? L’inconnu? Je ne sais pas!

J’ai peur! Peur de m’effondrer devant lui. J’ai peur pour lui. J’ai peur des autres. J’ai peur de sa réaction après la chirurgie. J’ai peur de MA réaction. Est-il vraiment prêt à subir une mastectomie? Est-il conscient de tout ce que ça implique? Qui va faire un suivi avec lui par la suite? Sera-t-il plus heureux? Plus libre? Plus ancré dans la vie? Dans sa vie? Aura-t-il besoin d’un soutien psychologique?

Il était tout heureux de m’appeler au travail pour m’annoncer la grande nouvelle. Pour me dire qu’il avait reçu un appel pour son premier rendez-vous. Moi je lui ai dit que j’étais très occupée et que je ne pouvais pas lui parler… j’en étais incapable! J’avais trop le motton… je me suis trouvée vraiment poche!

À qui puis-je parler de cette situation? Qui peut me comprendre? Qui peut consoler ma peine? Il y a très peu de ressources pour les parents d’enfants transgenres. Cette étape est la plus difficile à vivre pour moi. C’est certain qu’il y a la famille, les amis. Mais personne n’a vécu cette situation.

Mathis attend impatiemment de pouvoir se promener le torse nu en sortant de la douche, de ne plus porter son chest binder, de pouvoir se baigner sans porter de chandail. Il veut être fier de porter ses poils sur son chest et de les montrer.

Depuis qu’il sait que l’opération est proche, il y a quelque chose de nouveau qui se dégage de lui. Il semble avoir déployé ses ailes, il semble plus léger. C’est drôle, car dans le bureau du médecin, il y avait une toile d’un beau papillon…

Vas-y mon grand! Déploie enfin tes ailes! Je serai toujours là pour t’accompagner et te soutenir, même si parfois mon cœur chavire encore et toujours. Je t’aime mon grand!

Line Ferraro

 

9 ans, 9 constats

En juin, ma fille a eu 9 ans. Si vous calculez bien, en septembre, c

En juin, ma fille a eu 9 ans. Si vous calculez bien, en septembre, cela fera une décennie que la maternité est entrée dans ma vie. Voici mes 9 constats de ma vie de mère qui n’ont rien de scientifique mais qui parlent avec mon cœur de maman.

Le temps

Si tu reviens d’un congé de maternité et que tu es en train d’apprivoiser la conciliation vie de famille-travail, tu te rends vite compte qu’il ne reste pas beaucoup d’heures à la fin d’une journée pour être avec ton enfant. Arrête de calculer, vis ce moment le soir. Si tu commences à trop calculer, tu risques de faire beaucoup d’urticaire.

Les vêtements

Ah! Choisir les vêtements le matin, pas toujours simple. Depuis que ma fille est jeune, je le fais le soir avec elle. C’est réglé, on n’en parle plus le lendemain. J’avais aussi comme principe d’accepter qu’elle se change 5 fois dans une journée de fin de semaine. Une fois par semaine, elle pouvait aussi choisir ce qu’elle voulait porter à la garderie. Au début, ce n’était pas toujours joli mais au fil du temps, elle s’est énormément améliorée et depuis la maternelle, elle choisit elle-même ses vêtements la veille. Dernier point pour les vêtements, à l’âge qu’elle est rendue, c’est beaucoup moins compliqué d’aller magasiner avec elle plutôt que de choisir sans elle. Ça évite les confrontations mère-fille et les aller-retour au magasin.

L’école

C’est une super belle aventure, c’est un endroit où elle s’épanouit et apprend tous les jours. En revanche, il faut arrêter de choisir pour son enfant. Je m’explique : il se peut qu’une année, ce ne soit pas nécessairement le prof que ton enfant veuille avoir. Décroche, il faut que ton enfant apprenne que c’est aussi ça la vie. Toujours être en arrière de son enfant pour prévenir les coups, ce n’est pas lui rendre service. Toi, est-ce que tu t’entends super bien avec l’ensemble de tes collègues? Pareil pour les enfants.

L’été

C’est pour moi la saison parfaite. Oui, il fait beau, oui il fait chaud. Cependant, c’est là aussi que tu vois ton enfant grandir et changer. La routine un peu plus rigide de l’année scolaire laisse place à des soirées plus douces et crois-moi, à la fin de l’été, tu ne peux qu’en faire le constat.

La pression

Je pense qu’on cherchera toujours un peu à se comparer et à dire que notre enfant est bon pour si ou pour ça. Des exemples : Oui mais le mien a commencé à marcher à 9 mois, la mienne parle super bien ou encore, à 4 jours elle faisait ses nuits. Take a break svp. Je pense que la pression des réseaux sociaux est pire que lorsque ma fille est née. C’est intense. Relaxe, essaie de te bâtir une bulle contre toute cette pression malsaine et vie.

Les microbes

Oui, ça c’est vrai, c’est un passage obligé qui n’est pas super le fun. Je me souviens un automne d’être passée à travers 3 rhumes et 2 gastros entre la mi-octobre et la fin novembre. Tout ce que je voulais, c’était d’être pas pire à Noël. Juste ça comme objectif et je l’ai atteint! Je n’ai aucune explication scientifique mais de mon côté, à partir de la maternelle quand elle ne mangeait que des lunchs que je lui préparais, plus de microbes ou presque.

Le temps (oui, encore!)

Avec ma fille qui vieillit, je regagne quelque chose d’important, du temps! Quand elle était jeune, après le souper, c’était la routine du bain, la petite collation et le ramassage de la salle de bain. Maintenant, à 9 ans, il faut une autorisation en bonne et due forme pour entrer dans la salle de bain pendant qu’elle est dans la douche. Tu verras, gagner un 5 minutes là, un 10 là, ça fini par faire wow.

L’autonomie

C’est quelque chose que j’ai rapidement enseigné à ma fille : s’habiller, se ramasser, faire son lunch, etc. Je t’invite à le faire dès le plus jeune âge, car c’est une des valeurs les plus importantes à mon sens pour en faire un bel humain. Cependant, cela veut aussi dire que parfois, ça prend plus de temps que si c’était toi qui le faisais et là, apprends à respirer. Moi, il m’arrivait très souvent de me mordre l’intérieur des joues, mais ça finit par se replacer, crois-moi.

 

Le bonheur d’être mère

C’est un réel bonheur, de l’amour à profusion et cela amène son lot de défis. Parfois, même souvent, on se sent dépassé, mais cela nous entraîne à développer des forces que l’on n’aurait pas développées si la maternité n’était pas passée. Ma dernière décennie m’a fait grandir, vieillir, rider, mais surtout, elle m’a appris à aimer, et ce, de manière inconditionnelle.

Evelyne Blanchette

Une bouteille à la mer (pour toutes ces enfances à la dérive)

Mon enfant, je souffre… je souffre du mal de mère.

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Mon enfant, je souffre… je souffre du mal de mère.

Chaque fois que je vois une larme couler sur tes joues, mon cœur essuie une tempête, car j’aurais voulu que tu ne connaisses que la douceur du soleil sur ta peau innocente. J’aurais voulu que tes yeux brillent toujours du bleu d’un ciel dégagé de toutes les peines qui pourraient l’assombrir.

Chaque fois que je te vois boire la tasse face aux épreuves de la vie, mon cœur tangue, car j’aurais voulu que tu ne navigues que sur des eaux calmes et limpides, loin des abîmes profonds dans lesquels tu pourrais te noyer.

Chaque fois que je te vois chercher ta raison d’être, mon cœur tourne comme une boussole qui n’arrive pas à trouver le nord, car j’aurais voulu que tu puisses toujours te fier aux étoiles pour te guider vers de nouveaux horizons qui n’attendent que d’être explorés.

Chaque fois que je te vois t’ancrer aux attentes des autres, l’âme en berne, mon cœur hisse les voiles, car j’aurais voulu que tu n’aies jamais à ramer à contre-courant lorsque tu as le courage de larguer les amarres qui te retiennent à quai.

Mais mon enfant, je ne suis ni le vent, ni le courant, ni l’étoile du Berger, ni l’appel du large dans cet océan hostile qu’est le monde qui t’entoure. Je suis juste une mère. Ta mère. Et je serai toujours ton port d’attache chaque fois que tu auras besoin de faire escale dans les eaux douces et apaisantes de mon cœur.

Vanessa Boisset

Le jour où tu as quitté le nid familial

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Il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. Tu es sortie de notre maison avec ta petite valise qui contenait toutes tes affaires. Tu tenais entre tes mains la peluche préférée que je t’avais achetée lorsque tu étais encore tout petit. J’y avais déposé une touche de parfum, et tu aimais prendre une « puff » de cette odeur qui allait te rappeler qui je suis.

À partir de ce moment où tu as déposé le pied dans la dernière marche de notre entrée, tu allais maintenant t’endormir loin de mes bras. Ce n’est pas quelque chose que j’avais planifié. Ce n’était pas un élément de ma vie que je croyais possible. Je ne croyais en rien de tout cela.

Je t’ai mis au monde un certain 14 septembre 2014. Tu es né 14 semaines d’avance. Tu voulais vivre, tout simplement. Je me souviendrai toujours de ton petit poids plume posé contre mon corps. Je tentais de te faire sentir ma présence du mieux que je pouvais. De nombreuses machines pour ta survie étaient bien placées, et chaque son appartenait à l’une d’entre elles. Je n’oublierai jamais ces sons. Ce n’est pas une douce musique. Ce sont des avertissements pour nous, pour le personnel soignant.

Quatre mois se sont écoulés et nous sommes entrés à la maison. Je me suis vite rendu compte que les petits changements t’affectaient énormément. Tu pleurais jour et nuit. Je voulais simplement te faire découvrir la nature, le soleil, le bonheur, les promenades en voiture, mais tu n’as jamais voulu. Évidemment, ce n’était pas de ta faute. N’oublie jamais que tu n’y es pour rien. Tu es un jeune garçon qui essayait de se faire comprendre.

Mais plus le temps passait, plus ton comportement était imposant et ton petit corps en souffrait. J’étais épuisé. Je n’en pouvais plus. Séparée de ton papa, je ne pouvais plus y arriver seule. Je ne pouvais plus vivre sachant que ton trouble de l’attachement allait nous nuire à tous les deux. Je devais prendre la décision de te laisser partir vivre chez ton père. Je savais qu’il allait pouvoir t’aider encore plus moi.

J’ai consulté. J’ai crié à l’aide. Mais personne n’y a cru et voilà qu’il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. J’aurais aimé qu’on nous entende, mon amour. J’aurais aimé que l’on me dise : « T’en fais pas maman, tout ira bien, nous allons trouver une solution! », mais ce n’est jamais arrivé malgré mes nombreuses actions. C’était inimaginable pour moi. La dépression m’a amenée dans un bas fond et je ne voyais plus le bout. Je devais remonter la pente, sachant que pendant un certain temps, je n’aurais plus la chance de te bercer, de t’endormir avec ma main dans tes doux cheveux. J’ai puisé une force je ne sais où. Je rêvais de te voir grandir épanoui et vivre comme un enfant doit le faire.

Je suis désolée de ne pas avoir été à la hauteur, mais sache que maman a tout fait pour te garder avec elle. Je suis désolée de ne pas avoir compris toute cette douleur que tu portais en toi.

Le temps s’est écoulé et nos retrouvailles sont merveilleuses. Le temps passé avec toi aujourd’hui me fait oublier ces souffrances que nous avons vécues tous les deux.

Je te vois sourire, profiter de la vie, découvrir chaque petite chose subtile de la nature. Rire aux éclats pour des petits riens. Mais mon dieu que cela m’apporte du velours à bien grosses doses dans mon cœur de mère.

Je n’ai peut-être pas été à la hauteur dans tes yeux d’enfant, mais il n’y a jamais personne qui a su t’aimer et qui t’aime comme une mère peut le faire.

Peut-être qu’un jour, tu m’en voudras. Peut-être qu’un jour, tu me jugeras, mais n’oublie jamais que j’ai juste fait de mon mieux.

 

Jessyca Brindle

Ma fille, nos passions et moi

Depuis qu’elle est née, ma fille aînée a bien dû se faire dire

Depuis qu’elle est née, ma fille aînée a bien dû se faire dire 300 millions de fois (sans exagération bien sûr!) qu’elle me ressemble sans bon sens. Elle est à l’âge où ça lui fait encore plaisir (ouf!), mais aussi à l’âge où elle se rend compte à quel point notre ressemblance dépasse notre binette.

Au-delà de notre teint et de nos cheveux foncés et de nos yeux bridés, on partage aussi plusieurs passions : les livres, les arts, l’écriture, les mots. Alors quand on peut, on en profite pour se faire une journée entre « grandes » (bon… 5′ 2″, ce n’est pas nécessairement ce qu’on appelle « grandes », mais disons qu’on est les plus vieilles de la famille à part le papa). Plus ça va, et plus ces journées sont ressourçantes!

Pendant plusieurs années, la relation entre nous deux a été tendue, limite destructrice. Ses crises m’usaient, mon impatience grandissante l’enrageait. Mauvais match. Entre nous, le principe de l’enfant qui reflète son parent (et inversement) s’applique à 2000 %. Nous nous connaissons tellement par cœur que même inconsciemment, nous sommes capables d’appuyer avec insistance sur les boutons pression de l’autre. Pas winner, quand tu essaies d’avoir une famille zen.

On a travaillé très, très fort ensemble pour améliorer les choses et pour retrouver le plaisir que nous avions à être ensemble quand elle était petite et pas compliquée. Et on a réussi! Donc maintenant, quand les plus jeunes accompagnent papa dans ses aventures Pokemon, nous en profitons pour vivre un condensé d’activités qui nous plaisent et pour reconnecter.

En fin de semaine, bonus : nous avions trois jours ensemble, juste toutes les deux. On a pris ça cool… cinéma, dodo jusqu’au milieu de l’avant-midi, soirées à jaser, quelques heures écrapoues sur le divan pour qu’elle m’enseigne les rudiments de son logiciel de dessins (ça fait longtemps qu’elle m’a dépassée dans l’art de dessiner, et si on ajoute le mulltimédia aux techniques traditionnelles, je suis complètement out!) J’étais sincèrement intéressée, et elle était sincèrement comblée.

Tout un dimanche à magasiner, à vagabonder au Michael’s (le paradis pour mon artiste!) et dans les librairies, à manger de la crème glacée molle trempée dans des délices à l’érable et aux Oréo, à dire des niaiseries et des réflexions philosophiques, à se donner des colleux, à dessiner ensemble et à prendre le temps de vivre. Non mais, c’est qui la chanceuse? Bibi! Ma fille me répète souvent qu’elle se trouve chanceuse d’avoir une mère qui ne lui fait pas honte, qui n’est « pas juste une mère » et qui la comprend vraiment. Elle rit de mes conneries et de mes maladresses, et elle écoute mes homélies sans protester.

L’inverse est aussi vrai. Je suis chanceuse d’avoir une grande fille comme elle. On en a arraché pendant des années, mais maintenant que les crises et les sautes d’humeur incontrôlables sont choses du passé (la plupart du temps), on a vraiment du plaisir ensemble. On se comprend mutuellement sans s’expliquer, et pourtant, on s’explique quand même, juste parce qu’on aime ça, parler. Elle me rend fière. Je ris de ses conneries et de ses maladresses, et j’écoute toutes ses histoires (ok, parfois, je lui demande de me donner une pause! Elle a le mâche-patates à spin encore plus que moi!). On se fait du bien.

Avoir passé ces années à l’aimer et à chercher des solutions pour qu’elle redevienne elle-même rend notre relation encore plus solide. Elle exprime maintenant sa reconnaissance devant mon entêtement à l’aider et à la soutenir. Elle se veut gentille et elle l’est. Vraiment. Et quand on prend le temps d’être ensemble, juste toutes les deux, loin du tourbillon de ce que représente une famille de six personnes, on se rend encore plus compte du chemin parcouru. C’est un moment privilégié qui nous permet d’être, tout simplement, et de vivre nos passions et notre ressemblance.

Il m’est important de vivre ces tête-à-tête avec chacun de mes enfants, avec mon amoureux et avec moi-même. Ça me permet de remettre le compteur à zéro, d’approfondir les relations et d’intensifier le bien-être.

Et vous, vous réservez-vous des moments en tête-à-tête avec chacun de vos enfants? Que faites-vous quand vous vous accordez ce privilège?

Quand papa n’est plus là…

Difficile pour u

Difficile pour une maman de voir ses enfants grandir sans être accompagnés du père…. Vivre toutes les étapes de la vie de ses enfants et se demander ce que papa dirait ou ce que papa en penserait. Cette année chez nous, il y a beaucoup d’étapes que je devrai franchir en me posant ces questions. Les années passent, les enfants grandissent et pourtant, je ne m’habitue pas. C’est toujours aussi difficile que la première fois où j’ai vu ma grande faire son numéro de claquette sur scène; c’était le rêve de son père.

 

Ce soir, c’est mon grand qui m’a fait vibrer d’émotions. Mon beau garçon qui me demandait depuis quelques années déjà de jouer au soccer. Étant seule et travaillant selon un horaire rotatif et atypique, j’avais toujours refusé. Il a fallu que je me rende à l’évidence que le soccer, il avait ça dans la peau. Le sport, il a ça dans le sang. Il adore bouger et il en a besoin. Quand je lui ai annoncé que cette année était la bonne, il jubilait.

 

Après deux mois d’attente, c’est ce soir qu’il a joué son premier match. Sous la pluie battante et le vent. Mais rien ne les arrête à dix ans. Il a débuté le match comme gardien de but. Il a bien fait; même s’il s’est fait compter le premier but, il ne s’est pas découragé. Pendant la deuxième demie, il a joué à l’avant. Encore là, il a bien fait avec un but. Sur le chemin du retour, comme chaque parent, on a discuté du match et je lui ai dit à quel point j’étais fière de lui.

 

Au retour à la maison, le téléphone a sonné. C’était notre voisin, le papa d’un de ses coéquipiers et son ami avec qui il joue tous les jours au soccer au retour de l’école. Notre voisin qui était très proche du père de mes enfants. Un grand complice, une personne au grand cœur qui a toujours été là pour nous aider. Il appelait mon fils pour lui dire qu’il avait joué un très bon match. Mon voisin ne se doutait pas à quel point son geste allait me toucher, moi. C’est à ce moment que j’ai réalisé à quel point le papa de mon garçon serait fier de lui, fier du jeune garçon épanoui qu’il devient…

 

Des moments d’émotions comme celui-là, je vais en avoir quelques-uns encore dans les mois à venir puisque ma grande termine le primaire dans quelques semaines et en septembre, ce sera l’entrée au secondaire… Ouf! Je n’ai pas fini de pleurer…

 

Annie Corriveau

 

Réflexion de maman un dimanche matin

J’ai trois enfants. Une fée de huit ans, une artiste de presque q

J’ai trois enfants. Une fée de huit ans, une artiste de presque quinze et un futur policier de dix-huit. Ces trois enfants qui sont les miens sont les amours de ma vie. C’est cliché mais c’est comme ça.

J’aime les voir grandir. J’aime participer à la construction de leurs rêves et à ce qu’ils deviennent. J’ai l’intime sentiment que je leur ai donné le meilleur de moi-même. Pas toujours mais souvent. Pour ce qui leur aura manqué, ils peuvent toujours être sauvés par la thérapie ou par une rencontre avec quelqu’un qui saura être significatif. Ce bout-là me console. Je sais fort bien que même si j’ai donné le meilleur de moi-même, il y aura toujours des manques, des failles. Je ne peux pas répondre à tous leurs besoins sur-le-champ. D’autant plus qu’ils sont trois. Trois enfants que j’aime, mais trois enfants fort différents avec des besoins et des attentes différentes. Non pas que je ne veux pas, mais des fois je passe à côté, je ne décèle pas tout ce dont ils ont besoin. Et hop! Une thérapie de plus.

Je ne suis pas une maman parfaite. Loin de là. Je n’ai d’ailleurs aucune idée de ce à quoi ça ressemble. Celle qui fait les lunchs, qui assiste à tous les tournois de hockey, qui est toujours bien mise, qui ne crie jamais après ses enfants? Ça m’importe peu. Je suis toutefois une maman qui ressemble à la femme que je suis. What you see is what you get, qu’on dit. Je ne peux pas être plus transparente que je ne le suis.

Mes enfants grandissent donc à une vitesse folle. Parfois, j’en perds le nord. Fréquemment, lorsque je les aime au travers de mon regard, de par mes gestes, dans ces paroles que je peux leur dire, je me rappelle les paroles de Khalil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. » J’ai mis des enfants au monde pour qu’ils puissent parcourir le leur. À leur façon et non pas à la mienne. Et ça des fois, ça me fait peur. Et ça des fois, ça me fait pleurer.

J’aime ce qu’ils sont. Ce qu’ils deviennent. Mais non, je ne suis pas toujours en accord avec leurs choix. Je ne suis pas toujours d’accord avec la route à prendre. Je les vois parfois s’engager sur des chemins difficiles, sinueux et qui amèneront inévitablement souffrances et déceptions. Je voudrais les prévenir, leur crier : ne va pas là! Tu vas tant te blesser! Et parfois je le leur dis. Et parfois non. Parce qu’à la toute fin, c’est eux qui décideront. Qui emprunteront le chemin qui leur semble juste, porteurs d’espoirs et de désirs, qu’importe ce que j’en dis. Des Christophe Colomb à la conquête de l’Amérique. De la leur.

Le mieux que je peux faire est de les accompagner. S’ils en ont envie. Au-delà de mes peurs et de mes incohérences. Les laisser s’envoler du nid et parcourir des montagnes jonchées de chemins tranquilles et d’une beauté à couper le souffle. Emprunter les chemins les plus obscurs et terrifiants. Respirer un grand coup. Rester disponible pour qu’ils me racontent leurs voyages. Et continuer de leur faire confiance, me rappeler le bagage qu’ils portent en eux-mêmes, le legs que leur père, de leur entourage et de moi‑même leur avons laissé. Et le plus important : les aimer fort et le leur dire. Et leur envoyer des baisers même si c’est de bien loin.

Isabelle Bessette

 

Maman est en peine d’amour!

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Je suis une maman. Je suis une femme. Séparée du père de mes enfants depuis cinq ans, je ne pourrai jamais affirmer que j’accepte le fait d’être avec mes enfants une semaine sur deux. Si vous préférez, passer du temps avec eux la moitié de l’année. Je ne suis pas un Nobel de mathématique, mais vite de même, c’est le calcul. Je suis aussi obligée de dire que la semaine sur deux en solo me permet de m’épanouir de plusieurs façons pour être une meilleure maman, une meilleure personne et pour avoir de l’espace pour un nouvel amour.

Être une maman séparée, c’est aussi, pour moi, vouloir trouver une personne pour partager ma vie amoureuse. Que les enfants soient bien avec lui et vice versa.

J’avais trouvé cette personne, celui avec qui je désirais me bercer à 90 ans. On a passé beaucoup de bon temps en couple et avec les enfants. Les siens, les miens. J’étais heureuse dans ce contexte familial. Je l’ai aimé et un bon matin, comme si tout cela n’avait que peu d’importance, il m’a dit ne plus vouloir continuer sa route avec moi. Un grand choc dans mon cœur, un tsunami dans ma vie. Comme si tous mes repères s’étaient effacés.

Dans cette tempête d’émotions, je continuais d’être une maman, une maman en peine d’amour. En plus de vivre mes propres émotions, j’ai vu à quel point, dans cette situation, les enfants ressentent tout, saisissent tout. Ils sont excellents pour remettre les idées en perspective, pour nous soutenir à leur façon. Je suis restée l’adulte et eux, les enfants; dans cette période, ils m’ont démontré tout l’amour inconditionnel qu’ils me portent et ce fut réciproque. On était déjà proches les enfants et moi; maintenant on est très proches tous les trois. Je me suis tant inquiétée de leurs réactions, tant inquiétée de la façon dont je serais encore une bonne maman dans cette tourmente. Je suis rassurée!

Comment leur parler de ma peine, pourquoi maman a envie de se rouler en boule dans un coin, pourquoi maman a la larme à l’œil aux cinq minutes. Vivre une peine d’amour avec mes enfants lorsque ce n’est pas avec leur père m’a fait peur, peur de les blesser. Vite envolée grâce à ces deux êtres si bien faits dans leur cœur. Dans les faits, je n’ai rien eu à expliquer. J’ai été totalement vraie à chaque instant. Je ne me suis pas excusée d’être triste comme on ne s’excuse pas d’être joyeux. Toutes les émotions méritent d’être vécues, c’est une valeur primordiale à transmettre pour moi et c’est ce que j’ai fait. Mes enfants seront un jour en amour, ils vivront des ruptures, mais sauront que la lumière revient toujours, que l’on reste entier avec ou sans la personne qu’on a aimée. Quelques mois sont passés depuis; tranquillement, je me retrouve, la maman, la femme, et je continue ma route.

Éventuellement, je trouverai cet homme pour me bercer à 90 ans et je sais que mes enfants auront reçu un message très important : l’amour fait parfois mal, mais l’amour nous rend surtout incroyablement bien. Être bien avec soi pour être doublement bien à deux! L’amour de mes enfants et envers mes enfants demeure ma priorité numéro un et il y a une belle place pour l’amour d’un homme pour la femme que je suis. Le soleil revient doucement, tout retrouve de merveilleuses couleurs.

 

Marie-Josée Gauthier

 

 

 

 

Ma fille est maintenant mon fils

Ma doudoune, oups! Mathis va avoir dix-sept ans. Il sait maintenant

Ma doudoune, oups! Mathis va avoir dix-sept ans. Il sait maintenant ce qui se passe en lui. Il s’est informé sur ce qui se passait dans sa tête et dans son corps. Il peut mettre des mots sur ce qu’il ressent. Il a pris contact avec un jeune qui vit la même chose que lui. Il communique avec lui, lui pose des questions. Il ne se sent plus seul. Il peut enfin affirmer, confirmer qu’il est bien un garçon dans un corps de fille.

C’est pour cela qu’il m’a envoyé un texto pour me dire qu’il n’était pas bien dans son corps, qu’il n’était pas dans le bon corps. Biologiquement, mon enfant est né fille, mais son cerveau lui dit le contraire. Maintenant, je comprends tellement de choses! Mon fils a une dysphorie de genre, qu’on appelait autrefois un trouble de l’identité.

Après le choc de son coming out, j’ai versé beaucoup de larmes, je pleure encore cachée dans ma chambre. J’ai été en colère, car je me sentais coupable. Qu’est-ce que j’avais fait pour qu’il se sente ainsi? J’ai cherché de l’information sur le net, il n’y en a pas beaucoup. J’en ai parlé avec mon chum, mais il garde tout pour lui. Avec la jumelle de Mathis, qui est tout à fait à l’aise avec la décision de Mathis. Pour mon fils le plus vieux, c’est une autre histoire, mais comme il me l’a déjà dit : « Je comprends pas, mais je vais toujours l’aimer. »

Ce n’est pas toujours facile, l’angoisse me monte souvent à la gorge et m’empêche de respirer, mais je ne peux que l’aimer, le soutenir, l’accompagner dans sa transition.

Maintenant qu’il se sent de mieux en mieux dans son corps et dans sa tête, il est beaucoup plus calme, agréable, souriant, drôle, joyeux, moqueur, disponible pour ses études et ses apprentissages. Il ne fait presque plus de grosses colères, il est beaucoup moins impulsif et il me permet maintenant de l’embrasser, de lui faire des massages aux pieds, de gratter son dos, il veut parfois que j’aille le border, on fait des blagues ensemble. Cela faisait tellement d’années que je n’avais plus de contact affectueux avec lui. Il ne me laissait plus l’approcher.

N’ayez crainte, il est comme tous les autres adolescents que je connais, il passe par sa crise d’adolescence lui aussi! Et ce n’est pas toujours une partie de plaisir!

J’ai dû contacter le CLSC pour avoir une personne ressource pour aider Mathis à prendre la bonne décision. Une sexologue clinicienne a pris Mathis en charge et elle le voit régulièrement à l’école depuis le mois d’octobre.

Mon fils a fait sa transition sociale. Il se fait appeler Mathis par sa famille et ses amis. Nous utilisons le pronom « il », il nous parle de lui au masculin. Je le trouve fort et courageux. Je le découvre, j’apprends à le connaître.

Il s’habillait déjà avec des vêtements de jeune homme, donc pas si nouveau comme changement, et facile d’adaptation pour sa famille et ses amis.

Il en a parlé à deux de ses professeurs en qui il a confiance. La directrice, l’éducatrice spécialisée, le médecin de famille, la coiffeuse sont maintenant au courant.

Il s’est fait pousser le poil sur les jambes et sous les aisselles, un p’tit choc pour maman!

Il avait les cheveux longs jusqu’aux fesses, maintenant ils sont très courts. Il a perdu tout le blond doré de ses belles bouclettes… Un autre choc pour maman!

L’autre changement qu’il voulait faire le plus rapidement possible, c’était de cacher ses seins. Sa sœur jumelle, Mathis et moi sommes partis à Montréal, dans une ressource pour personnes trans pour qu’il puisse faire l’acquisition d’un chest binder (camisole d’un tissu extrêmement rigide qui permet de cacher ses seins) Nous étions tous les trois dans la salle de bain lors de l’essayage. On a eu quelques fous rires, ça nous a fait du bien.

Mais ça ne s’arrêtera pas là! Mathis veut se faire enlever les seins à dix-huit ans! Un ostie de gros choc pour Maman!

Je trouve ça pénible de savoir que mon enfant va souffrir physiquement lors de cette intervention. Même si je sais que présentement et depuis quelques années, il souffre psychologiquement. C’est comme un point de non-retour!

La sexologue nous a donné le numéro de la clinique du Dr Gosh. Il est le seul pédiatre au Québec spécialisé en la matière. L’attente fut longue pour Mathis. Il s’est mis en colère à plusieurs reprises, car ça n’allait pas assez vite pour avoir un rendez-vous, et c’est moi qui payais pour cela. Il devenait agressif envers moi. Une chance que j’avais du soutien moi aussi de la part de la sexologue et qu’elle m’aidait dans tout ce cheminement.

J’avais aussi besoin de m’exprimer sur ce que j’étais en train de vivre comme maman. J’avais besoin de comprendre, j’avais besoin de pleurer, j’avais besoin de dire tout haut ce que j’avais sur le cœur, sans jugement, sans taire ce qui me blessait au plus profond de mon être.

Mon bébé a choisi de vivre une vie différente de celle que je lui ai offerte.

Mon bébé a choisi un chemin de vie difficile. Et j’ai peur pour lui.

Peur qu’il souffre des commentaires et des jugements des autres. Peur qu’il ne trouve personne pour l’aimer comme il le mérite, peur qu’il vive de l’intimidation, peur qu’un jour il regrette…

Nous avons posé nos questions, Mathis aussi! Nous sommes repartis avec une requête pour des prises de sang et une prescription pour des bloqueurs d’hormones (transition médicale). Mathis a encore le temps et le droit de changer d’idée à cette étape. Mais je ne crois pas qu’il le fera. Mais pour moi, c’est rassurant! Il est très heureux de savoir qu’il n’aura plus à subir de cycle menstruel.

Prochaine étape, ce sera la thérapie hormonale qui va commencer autour du mois de juin.

Je m’arrête ici, car j’essaie de vivre une étape à la fois. Le « ici et maintenant »! Le moment présent!

Ha oui! Mathis est un jeune homme qui pogne avec les filles. Merci aux parents qui vont peut-être croiser le chemin de mon fils. Merci d’être ouverts d’esprit, merci de l’accepter, de ne pas porter de jugement. Merci de respecter le choix de vie de votre fille, de respecter mon enfant. Nous les adultes avons souvent peur des différences, peur de ce que nous ne connaissons pas, peur des qu’en dira-t-on. Mais donnez-vous la chance de connaître mon enfant, il est et il sera un homme d’une belle droiture.

Line Ferraro

Tu es tellement plus que ça…

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Je tiens ta main en sortant du bureau du médecin. Tu souris et me parles de tout et de rien. Moi je souris pour ne pas t’inquiéter. Pourtant, tout se bouscule tellement dans ma tête. J’ai envie de crier parce que j’aurais voulu que la vie soit facile pour toi. J’ai envie de pleurer de soulagement parce que quelqu’un m’a écoutée, m’a soutenue, m’a expliqué ce qui était. J’avais une partie de réponse. Je n’étais pas folle. Il y avait une explication ou plutôt des explications à tes comportements. TDA (trouble du déficit de l’attention) et TOP (trouble oppositionnel avec provocation) faisaient possiblement partie de ta vie.

 

Je voudrais être dans ta tête, ma puce. Je voudrais comprendre comment ça marche dans ton cerveau. Je voudrais comprendre pourquoi tu exploses comme un petit volcan. Je voudrais savoir d’où viennent toute cette impulsivité et cette colère.

 

Cette impulsivité et cette colère qui te font perdre tout contrôle. C’est elles qui provoquent ces comportements si déplaisants. C’est elles qui te transforment et qui font que pendant quelques instants, papa et moi, on ne te reconnaît plus. Tu sais ma puce, je t’aime. Je t’aime plus que tous les univers réunis. Dans ces moments, je voudrais seulement te serrer très fort dans mes bras. Te calmer en te disant que je t’aime, que tout va bien aller, que je suis et serai là pour toi chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ta vie. Du haut de tes cinq ans, tu arrives à me dire que dans ta tête, tout va trop vite. Que le petit minou que tu as dans le ventre se change en une fraction de seconde en un gros lion que tu ne peux pas retenir.

 

Après chaque colère, tu regrettes, tu pleures, tu te dis les pires choses. Les choses que les oreilles d’une maman ne veulent pas entendre. Mon cœur saigne à t’entendre te dévaloriser ainsi. Tu es une petite fille si merveilleuse. Ta seule présence met du soleil dans nos journées et dans les journées des gens qui te côtoient. Tu as ce petit quelque chose de spécial qui fait que les personnes qui passent sur ton chemin sont touchées en plein cœur. Tu laisses dans leur cœur une petite trace de toi. Ton sourire éclaire la plus sombre des journées. Si seulement tu pouvais te voir avec mes yeux pendant quelques instants, tu verrais quel précieux trésor tu es dans notre vie et dans celle des gens autour de toi.

 

Tu sais mon amour, tout ça, nous allons le travailler ensemble. Pour que toi aussi, tu voies tout le potentiel qui t’habite. Tu ne te définis pas par ces pertes de contrôle. Les émotions, même pour un adulte comme moi, c’est parfois difficile à gérer, à comprendre et à exprimer.

 

Ces murs que tu dresses parfois devant toi, je t’aiderai à les abattre. Je te ferai comprendre que tu es un être merveilleux, que les embûches, tu les affronteras parfois difficilement, mais tu t’en sortiras. Et si parfois tu tombes et que tu oublies que tu peux tout faire, regarde derrière toi, maman sera là et je te tendrai la main. Je te rappellerai que tu peux soulever toutes les montagnes parce que tu es exceptionnelle.

 

Je t’aime tellement!

 

Maman

 

Mélanie Paradis