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À toi l’adolescent(e) qui rêve d’être policier ou policière

Premièrement, laisse-moi te dire d’entrée de jeu que c’est, selon

Premièrement, laisse-moi te dire d’entrée de jeu que c’est, selon moi, le plus beau métier du monde. J’ai la chance et le privilège de le faire depuis vingt ans. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu devenir policier. Très jeune, dès que j’avais réussi à me ramasser un gros 2 $, je courais au dépanneur pas loin de la maison pour m’acheter un faux fusil avec clé et menottes d’une qualité questionnable. Comme j’ai eu du plaisir avec ces articles qui brisaient dans les jours suivants. Aucune importance, je m’en achetais d’autres dès que j’avais un 2 $.

J’ai commencé ma carrière à l’âge de vingt-quatre ans. Quelle journée incroyable! Cette première journée à revêtir l’uniforme et à servir la population restera gravée dans ma tête toute ma vie. D’ailleurs, ma première partenaire de travail vous confirmerait que cette journée n’en était pas une habituelle. Je me suis même dit : dire qu’on me paye pour faire ce métier!

Je ne sais pas pour quelle raison tu souhaites devenir policier. Pour changer le monde, sauver des vies, porter l’uniforme, arrêter des voleurs, pour le salaire… Bref, de nombreuses raisons peuvent t’emmener à vouloir faire ce métier. Laisse-moi donc te donner un aperçu de ce qui t’attend. Et toi qui ne désires pas être policier, prends quand même le temps de voir ce que signifie être policier en 2017.

Faire le plus beau métier du monde comporte beaucoup d’avantages, mais également beaucoup de… appelons ça des défis à relever.

Commençons par les avantages :

Tu auras la chance d’aider les gens de tout plein de manières. Tu pourras même avoir la chance de pratiquer pour quelques heures d’autres métiers du genre psychologue, infirmier, médiateur, garagiste, conciliateur et j’en passe. Tu auras peut-être la chance de sauver une ou des vies. Tu seras un exemple pour les enfants qui te regarderont avec des yeux brillants. Oui, tu auras un bon salaire, mais tu verras tantôt dans les défis à relever pourquoi ton métier mérite un tel salaire. Tu aideras la société à avoir un meilleur monde plus sécuritaire. Tu pourras faire la différence dans la vie de certaines personnes. Tu feras partie d’une belle grande famille très solidaire et attachante. Tu développeras dans cette famille des amitiés qui resteront à vie. Tu auras des congés dans la semaine, ce qui te permettra de faire tes courses quand les magasins sont moins fréquentés (hahaha! oui oui, avec le temps, on s’arrange pour trouver des avantages à nos horaires). Tes vêtements de travail te seront fournis, ce qui n’est pas à négliger. La fierté de porter l’uniforme! Tu pourras prendre ta retraite un peu plus jeune que la majeure partie de la population, mais ton fonds de pension, tu ne l’auras pas volé. Oui, il arrivera même qu’un commerce t’offre un café gratuit!

Tu feras donc le plus beau métier de ce monde.

Maintenant, voici les désavantages défis à relever qui sont malheureusement nombreux :

Tu auras de grandes responsabilités et la société aura donc de très grandes attentes envers toi. Les remerciements seront très rares, mais les insultes et reproches feront partie de ton quotidien. Insulter un policier est devenu acceptable pour la société. Tu auras à travailler sur des horaires qui hypothéqueront ta santé. Jour, soir, nuit, fin de semaine, Noël, Jour de l’an, Pâques… Bref, tu travailleras souvent pendant que les autres sont en congé et en famille. À cause de cet horaire, ta vie de couple sera difficile et il faudra trouver une conjointe TRÈS compréhensive. Ce n’est pas pour rien qu’il y a beaucoup de couples de policiers. Tu manqueras quelquefois des journées importantes pour tes enfants, car tu ne pourras pas prendre congé comme tu veux. Tu devras faire des heures supplémentaires qui ne seront pas prévues et tu n’auras pas le choix. Pensez-vous qu’on peut dire à une dame qui fait le 9-1-1 parce qu’elle a été attaquée : « Désolé madame, je comprends que vous avez été victime de voies de fait, mais moi je finis dans vingt minutes et j’ai un souper important avec ma femme et mes enfants, alors pouvez-vous nous rappeler demain? »

Tu mettras ta vie en danger quotidiennement. Tu verras des horreurs que d’autres êtres humains ne pourraient supporter. Tu seras confronté à la misère humaine, à des scènes difficiles, à des gens agressifs, à des gens qui veulent mourir et à des morts, bien évidemment.

Tu devras faire appliquer les lois, dont le code de la sécurité routière. Oui oui, des contraventions, tu devras en donner, car ça fait partie de la job. Tu te développeras un genre de protection pour ne pas te laisser atteindre, car tu en entendras de toutes les couleurs en donnant des tickets. Si tu es souriant, tu es considéré comme arrogant. Si tu ne souris pas, tu es considéré comme un air bête. Tu seras considéré comme un sans-cœur, un sans-génie, et on te souhaitera les pires choses en n’hésitant pas à te traiter de cochon, porc, chien sale, trou du cul, cave, imbécile… Je vais arrêter là, car il n’y a pas beaucoup d’insultes qu’un policier n’entend pas. Tu finiras par en rire, mais pas trop, sinon tu seras considéré comme baveux.

Tu auras des heures de repas irrégulières et souvent coupées par un appel. Tu devras alors foutre ton repas aux poubelles. Quand tu voudras prendre une pause, car ton heure de repas a été annulée, attends-toi à te faire dire qu’on ne te paye pas pour prendre un café.

Tu devras prendre des décisions dans une fraction de seconde lors de certaines interventions. Par la suite, des gens prendront des semaines voire des mois pour vérifier si tu as fait la bonne chose.

OK! OK! Je vais arrêter sur les défis à relever, car quand vous regarderez ma conclusion, vous allez penser que je suis complètement fou puisque j’ai envie de vous dire que jamais, je ne changerais de métier. J’ai eu la chance de choisir le meilleur métier du monde et le mérite de réussir ce qu’il fallait pour m’y rendre. Ce métier est incomparable et l’adrénaline que certaines situations te procureront n’a pas de prix. Quelle fierté d’aider ton prochain!

Malgré tous les défis que je t’ai énumérés et les autres que tu aurais pu entendre depuis que tu rêves de devenir policier, moi je te dis : VAS-Y, FONCE. Ne te laisse pas influencer par tout ce que tu peux voir dans les médias. C’est un métier honorable et ne t’inquiète pas, il y aura aussi une petite partie de la population qui n’hésitera pas à te remercier. Il y a même une page Facebook (Soutien aux policiers Qc/Support Cops Canada) qui existe pour soutenir les policiers. De plus en plus de citoyens rejoignent ces pages et je crois qu’on s’en va dans le bon sens. Alors voilà, continue à faire ce qu’il faut pour atteindre ton but.

Au plaisir de travailler avec toi! N’hésite pas à me contacter pour me poser des questions en cas de besoin!

Tu sais que tu travailles avec les enfants et que tu es aussi parent quand…

1— Tu clenches le monsieur de l’évangile en papier en b

1— Tu clenches le monsieur de l’évangile en papier en bricolages! À faire vingt exemplaires de cartes de vœux originales de la fête du moment et autres bricolages… presque tous les jours. Et en plus, rendu chez vous avec tes enfants, tu as de quoi avoir l’air d’Édouard aux mains d’argent.

2— Tu es obligé d’avoir un cœur d’enfant. Tu ris même des jokes de pipi caca pet. À force de vivre dans un milieu d’enfants, tu finis par leur ressembler… et honnêtement, je trouve que c’est une bonne chose! Même si j’ai l’impression d’être la Billy Madison de ma gang-d’amis-d’adultes-qui-travaillent-juste-avec-d’autres-adultes, je m’en fous! Tel un enfant de quatre ans… de huit ans ou encore de quatorze ans!

3— Tu distribues ta patience dans ton milieu de travail comme une reine de carnaval distribue des confettis sur son char allégorique. Il te reste juste deux/trois confettis dans le fond de ta poche rendu chez vous… De plus, à la naissance de tes enfants, tu réalises que ton réservoir de patience est étroitement relié à la qualité de ton sommeil. Et ça te provoque un mix de sentiments passant de l’horreur à l’espoir.

4— Tu es soit immunisé contre n’importe quel microbe de n’importe quelle époque ou tu pognes toujours tout… tout le temps. Parce que maintenant, tu as deux souches potentielles de virus : ton milieu de travail et le milieu « de travail » de tes enfants. J’ai moi-même réfléchi à la possibilité d’acheter des parts à ma pharmacie. J’ai aussi compris le sens du mot « famille » dans « médecin de famille ». À la voir aussi souvent, je vais finir par l’inviter à Noël. J’envoie toutes mes condoléances aux systèmes immunitaires des familles dans lesquelles les deux parents travaillent dans un milieu d’enfants.

5— Ta liste de prénoms pour tes futurs enfants est maintenant très restreinte… Tu sais que tu travailles avec les enfants et que tu es aussi parent quand… parce qu’avant, tu avais l’embarras du choix. Mais maintenant, tu as des références angéliques ou vraiment pas, à chaque prénom tendance. Tu as aussi une liste noire de noms que tu te promets de ne jamais utiliser pour baptiser ta progéniture… parce que quand le même prénom, porté par dix enfants différents, te donne de la misère, tu comprends que c’est sûrement pas un hasard! Ah! oui, parlant de prénoms, tu appelles tes enfants par le nom de tes élèves et vice et versa.

6— Tu as le cœur assez grand pour y entrer au moins cent enfants. Tu te rappelles chaque nom, leurs allergies, leurs forces et ce qu’ils ont à travailler. Tu y penses parfois même chez toi, la nuit. N’empêche que quand tu t’occupes des enfants des autres pendant que d’autres personnes s’occupent des tiens, tu te sens parfois coupable ou déchiré. Tu aimerais que tes enfants soient là, en train de jouer avec toi à ce nouveau jeu que tu viens d’inventer. Et quand tu dois t’absenter du boulot, tu as souvent une pensée pour les enfants et par le fait même, pour tes collègues qui auront à dealer avec ton absence et avec les coupes budgétaires du gouvernement.

7— Quand ta progéniture a le même âge que les enfants avec lesquels tu travailles, ta vie est comme la série Pat Patrouille : tu sais qu’aujourd’hui c’est un nouvel épisode, mais ça revient toujours à la même affaire. Tu ne fais que RÉPÉTER les mêmes interventions jour… et nuit. « Tu es fâché, dis-le-lui », « NON! Les dents c’est pour manger, pas pour mordre! », « Occupe-toi de tes choses à toi », « C’est pas important de savoir qui a commencé, on cherche une solution, là », « Non, pousser, c’est pas une solution », « Regarde mon visage! Je suis fâché! » Et c’est rendu que tu le dis même aux adultes que tu côtoies par pur réflexe. Tu as droit à huit terrible two au travail et un de plus rendu chez vous! Tu as vingt ados de sept ans à l’école et deux de plus une fois rendu chez toi! Par contre, tu as droit aux plus beaux côtés X 1000! Pas beaucoup de gens se font accueillir au boulot par quatre-vingts sourires « troués » ou ont cinquante câlins par jour et plein d’anecdotes vraiment marrantes!

8— Tu interviens de façon pédagogique presque 24 heures sur 24. Tu gesticules plus que la moyenne et tu prononces tous-les-bons-mots-en-mettant-l’accent-sur-les-mots-difficiles-ou-omis. Tu as l’air d’un prof de chant qui fait des vocalises avec tes bruits de bouche exagérés! Ça t’arrive même de le faire avec ton entourage. « On dit S’ASSEOIR, pas s’assire, alors oui, je viens M’ASSEOIR si c’était ça ta question. » Ce n’est même pas pour bien faire, c’est juste qu’à être en mode pédagogique à la garderie, à l’école et en plus, rendu à la maison, tu as de la misère à mettre la « switch pédagogique » à off.

9— Tu te mets de la pression pour bien élever tes enfants. Tu as eu tout plein de cours et de formation pour savoir comment intervenir avec ces petits êtres humains. C’est vraiment pratique, mais ça fait que justement, tu sais comment intervenir. Alors, quand tu fais quelque chose de pas « pédagogique », tu le sais aussi et tu te sens coupable ou encore tu te dis que les autres te jugent. Ça fait aussi que ton enfant te dit des phrases d’éducatrice (celles que tu répètes au no 7) : « Maman! Regarde mon visage, je suis fâché! » Tu as probablement assez de matériel pédagogique chez vous pour ouvrir une garderie ou une école.

10— Tu es passionné par ton métier. Tu ne comptes pas les heures travaillées on the side, un flash par-ci, un résumé d’intervention par-là, une planification d’activités et de la correction chez toi, cher prof. Le tout, pendant que tu berces ton plus jeune ou que tu termines ton café froid. Mais tu le sais que ça vaut la peine d’y mettre tout ce temps et toute cette énergie. Parce que tu sais que ces enfants et les tiens sont les adultes de demain et que tu aides à faire grandir du mieux que tu peux la prochaine génération.

Krystal Cameron, éducatrice spécialisée

www.parentsconfiants.ca

 

Mère au foyer 2.0

Ma profession : mère au foyer.

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Ma profession : mère au foyer.

Était-ce mon rêve? Pas du tout, mais je m’y plais et je fais de mon mieux! Est-ce que je suis assise devant la télé à longueur de journée? Oh non! Loin de là! La seule chose que je me permets de regarder du coin de l’œil est la fameuse Pat Patrouille.

Mon conjoint et moi avons fait ce choix lorsque je suis tombée enceinte de notre troisième enfant. Nous avons choisi ce « luxe » pour offrir du temps de qualité à nos enfants. Moins de temps avec une gardienne et plus de temps avec maman. Plus d’activités sportives pour les enfants également, puisque « Jo le taxi » est toujours présente!

C’est bien un luxe de nos jours de vivre aisément d’un seul salaire pour une famille de cinq. Est-ce qu’on roule sur l’or? Pas du tout. Il y a des moments plus durs que d’autres, mais nous savons que tout est une question de temps. Lorsque les enfants iront tous à l’école, je me trouverai un nouvel emploi.

Est-ce si évident d’être une femme au foyer de nos jours? Non. Si mes enfants sont impolis, c’est de ma faute. S’ils sont mal élevés, c’est de ma faute. S’ils ne sont pas assez instruits, c’est de ma faute. Ce que je veux dire par là est qu’il est facile de rejeter le blâme sur la gardienne ou l’éducatrice, mais dans mon cas, si mes enfants ont une lacune, c’est clairement de ma faute. Une pression que je me suis mise sur les épaules le jour où j’ai décidé d’être mère au foyer. Je souhaite le meilleur pour mes enfants et j’espère de tout cœur être le juste choix pour eux.

Quel est mon plus gros manque depuis que je suis à la maison? Vous savez, ce sentiment lorsque vous avez une semaine de vacances du bureau et que vous êtes simplement heureux de rester à la maison? Et bien moi, c’est tout le contraire : il faudrait littéralement que je me sauve pour avoir un break! Je rêve sans cesse à la prochaine petite sortie loin de la maison, à ma prochaine évasion. Lorsque je travaillais, je chérissais la route en voiture le matin. Vous savez pourquoi? Parce que j’étais seule. Sans enfants, sans collègues de travail. Cela peut paraître égoïste de ma part, mais c’était mon petit moment à moi.

Loin de moi l’idée de me plaindre parce que je suis consciente de la chance que j’ai, mais les enfants en bas âges ne comprennent pas que parfois, maman a besoin d’une petite pause. Le lavage non plus ne comprend pas que je mérite un répit. J’ai bien tenté de lui parler, mais il ne cesse de s’accumuler.

J’aime l’idée d’être une femme au foyer 2.0. JE peins la maison. JE fais le ménage du garage. JE pellette. JE ne fais PAS de repassage. Oups, ben non! Si mon homme a besoin d’une chemise, il le fait lui-même. L’histoire veut que je n’aie pas mis les plis aux bons endroits à plusieurs reprises. Était-ce voulu? Qui sait…

Je trouve frustrant de voir dans le regard des autres le malaise lorsque je leur dis ce que je fais comme travail. Oui, mon travail. Les gens paient une gardienne ou une ménagère. Moi, j’ai pris la décision de ne pas payer autrui. J’ai accepté le fait de perdre la totalité de mon salaire pour être présente pour mes enfants. Est-ce la meilleure décision? Je n’en ai aucune idée! Mais je ne juge pas les mères qui travaillent, alors ne me jugez pas non plus. J’ai fait le choix de mettre ma carrière de côté pour mes enfants et ce n’était pas un choix évident. Alors de grâce, respectez ce choix.

Je suis une mère qui, un jour, travaillera pour être rémunérée. Pour l’instant, je travaille fort à bien élever mes enfants.

Geneviève Dutrisac

Mon éducatrice à moi

Je m’appelle Leïla et j’ai un an et demi. Hier, j’ai entendu

Je m’appelle Leïla et j’ai un an et demi. Hier, j’ai entendu de grandes personnes discuter et ça m’a rendue triste. Tu sais ce qu’ils disaient? Ils disaient qu’être éducatrice, ce n’est pas un travail. Le monsieur dans la télé disait que les éducatrices se battaient pour leurs conditions de travail. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais ça avait l’air sérieux. Il y a eu une grande discussion entre mes parents et leurs invités. Papa et maman leur expliquaient le travail de mon éducatrice, mais les autres disaient que ce n’est pas un travail, être éducatrice, qu’elles ne font que jouer à la journée longue.

Je ne parle pas beaucoup, mais j’aurais aimé pouvoir leur dire tout ce que mon éducatrice Mélanie fait pour moi.

Juste hier, un des amis du groupe est arrivé avec des bobettes. Wow! Mélanie lui a dit qu’elle était fière de lui. Il a fait pipi par terre et Mélanie n’était même pas fâchée. Elle lui a dit que c’était un accident, elle a ramassé le dégât, changé les vêtements de mon ami. Pendant ce temps, nous (les autres amis du groupe) on a fait un peu de niaiseries. Plus tard, mon ami a réussi à faire son caca dans le pot. Mélanie était tellement contente, elle tapait des mains, dansait, disait « Bravo! Bravo! » Je ne comprends pas trop pourquoi, elle ne fait pas ça quand je le fais dans ma couche, mais ça m’a donné le goût d’essayer. Mélanie a bien voulu. Elle m’a assisse sur le pot. Je n’ai pas réussi, mais elle m’a dit que ce n’était pas grave, que je pourrais réessayer plus tard si j’en avais envie.

Gabriel et Madyson ne s’entendaient pas bien aujourd’hui. Mélanie a dû les aider plusieurs fois à résoudre leurs conflits (comme elle dit). Elle les aidait à trouver les bons mots au lieu de se taper et de se mordre. Elle nous le répète souvent. Et tu sais quoi? On s’en vient vraiment bons. On utilise de beaux mots et je vois dans les yeux de Mélanie qu’elle est fière des amis.

Mélanie, elle chante tout le temps et nous explique tout. Elle parle sans arrêt. Et moi, j’apprends plein de nouveaux mots dans ce temps-là, sans même m’en rendre compte.

Hier, maman a dit à Mélanie qu’elle était fière de moi parce que j’arrive à m’habiller seule pour partir et on gagne beaucoup de temps. Les amis et moi, on a travaillé fort pour y arriver. Mélanie a eu chaud, mais elle continuait à nous aider, à nous encourager. Elle a même trouvé des trucs pour que ce soit plus facile. J’aime ça quand elle chatouille mes orteils lorsque j’arrive à sortir le pied de mon pantalon de neige. Je ne m’en rends même pas compte, mais son jeu me pousse à faire des efforts.

Au dîner, je trouve ça difficile parce que j’oublie souvent d’utiliser ma cuillère pour manger. Je prends mes mains. Mélanie nous répète souvent de manger avec notre cuillère. On essaie et on met de la nourriture partout. Des fois, Mélanie dit que le plancher mange plus que nous et ça nous fait bien rire. Ça en fait du dégât à ramasser.

Oui, c’est vrai, on joue. On joue beaucoup même. Mais Mélanie, elle est hot parce que je joue, mais j’apprends. J’apprends à partager, à tenir un crayon, à découper, j’apprends à réfléchir, à m’exprimer, j’apprends à attendre mon tour, j’apprends à dire « s’il vous plaît », « merci » et « est-ce que je peux? » J’apprends à m’excuser lorsque je fais mal à un ami. J’apprends à tousser dans mon coude. Mélanie nous apprend même à nous moucher et c’est vraiment difficile. J’apprends tellement et Mélanie me valorise beaucoup, me soutient quand c’est vraiment trop difficile pour moi.

Elle prend soin de moi quand je suis malade. Parfois, elle appelle papa ou maman au travail parce que c’est mieux pour moi d’être à la maison. Je l’aime beaucoup, Mélanie, mais quand je suis très malade, c’est avec maman et papa que j’ai envie d’être.

Elle me console lorsque j’ai du chagrin, elle m’aide à mettre des mots sur mes sentiments. Elle me respecte et respecte mes choix, même si des fois, c’est vraiment long avant que je réussisse à mettre mon soulier toute seule. Mais tu sais, à dix-huit mois, j’y tiens vraiment, vraiment beaucoup.

Moi, je grandis. J’essaie de nouveaux trucs que je réussis et je suis fière de moi. J’aime voir la fierté dans les yeux de Mélanie.

Mélanie, elle m’offre l’environnement idéal pour faire tout ça et elle m’offre une routine qui me sécurise. Elle m’accueille tous les matins avec un grand sourire et un câlin lorsque c’est plus difficile pour moi de dire « bye » à papa et maman.

Derrière chaque activité, chaque jeu, chaque routine, se cache un but et Mélanie a pris le temps d’élaborer ça juste pour mes amis et moi. Toi, tu as peut-être l’impression que Mélanie fait juste jouer, alors tu n’as pas compris que moi, j’apprends en jouant.

Si je pouvais parler plus comme vous, les grands… c’est ça que je te dirais. Tu comprendrais peut-être mieux tout ce que fait mon éducatrice à moi.

Je l’aime Mélanie et du haut de mes 18 mois, j’apprécie tellement ce qu’elle fait pour les amis et moi!

Mélanie, elle est éducatrice et elle me dit souvent qu’elle fait le plus beau métier du monde!

Mélanie Paradis

Mon marathon désorganisé

Je vous envie un peu, beaucoup (je dirais même à la folie), vous,

Je vous envie un peu, beaucoup (je dirais même à la folie), vous, les gens bien organisés. Ici, dans ma maison, toutes les tentatives d’engager madame organisatrice ont échouées. Je suis pourtant remplie de bonnes intentions, mais sans succès.

Depuis plusieurs années, j’essaie très fort d’introduire une certaine routine de préparation dans ma vie de maman. Quand je n’avais que moi à gérer dans mes petites bottines, je détestais avoir une structure de vie. Pour moi, l’organisation tuait la spontanéité. Pour être honnête avec vous, je la trouvais même ennuyante. J’aimais que la vie me surprenne chaque jour, j’appréciais n’avoir aucune idée de la suite des choses. Je voyais ces femmes noter tout dans leur agenda, avoir des « to do list ». Elles semblaient être réglées comme une horloge. Je peux dire que leur emploi du temps semblait extrêmement bien structuré, mais à cette époque, je ne voulais en rien leur ressembler. Maintenant, je les comprends tellement.

Me voilà, aujourd’hui, maman d’un grand soleil de 8 ans et d’un petit loup de 20 mois. Le matin est toujours digne d’une course olympique dans notre petit nid. Tout doit se passer si rapidement qu’Usain Bolt serait médaillé d’argent s’il nous avait comme adversaires.

Je me lève trop tard. Ensuite, je dois faire les lunchs, habiller mon trotteur, lui donner la toast qu’il me demande pour qu’il me la rejette en hurlant, car ce n’est pas LA rôtie qu’il veut. Puis, mon grand bonhomme ne désire pas s’habiller, il souhaite regarder la télévision. Je sens la tension monter en moi. C’est à ce moment que je cherche la boîte à lunch et qu’elle est introuvable. Je me dis que j’aurais vraiment dû la préparer la soirée d’avant. Le moment venu de quitter la maison, je veux le parapluie et devinez qui a disparu de sa cachette? Hé oui! Le parapluie a fait une fugue. Ouf… je suis déjà épuisée.

La soirée n’est pas plus paisible. Papa termine le travail à des heures toujours différentes, souvent plus tard que tôt. Je me transforme alors en poule pas de tête. J’arrive, je lance les sacs au sol, je dépose petite bouille sur le plancher et demande à mon petit écolier de faire ses devoirs. Par la suite, je me pose la fameuse question « qu’est-ce qu’on mange pour souper? ». Je regarde l’heure, je me dis que le temps presse, Lilix, de son surnom, semble affamé. Tellement qu’il essaie, lui même, de faire à manger en se disant qu’il pourrait se transformer en bacon sautillant sur le plancher. Voilà que je m’efforce à gérer la crise en plus de mon grand coconut qui m’obstine qu’il ne veut pas faire ses devoirs ce soir, qu’il les fera demain. Il désire sortir jouer, mais bien entendu je suis DÉBORDÉE, donc je n’ai pas du tout le temps de le surveiller, alors la réponse est non. Nous avons également droit à du boudin pour le souper. J’apprécie grandement leur aide, mais du boudin au bacon, je n’aime pas! Une heure plus tard, je finis par trouver une idée de repas rapide et nous finissons par manger. Par après, la course folle au bain arrive, mon mini se débat pour être certain que je sois incapable de lui mettre sa couche. Je vous dirais même que c’est une grosse torture pour lui. Le pyjama, lui, je n’en parlerai même pas. L’heure du dodo sonne enfin!

Le dernier bisou rempli de rêve donné, je descends les marches à pas de souris. C’est aujourd’hui que je vais changer. C’est ce soir que je prépare tout pour demain. Je me donne le droit à une petite pause. Je m’installe confortablement et je regarde mon Facebook. Le temps passe et je bâille aux corneilles. Je décide de me coucher, me disant que je ferai tout demain. Et voilà que le matin venu le marathon olympique recommence…

 

Le vrai sens des vacances, c’est quoi?

Un énorme merci à notre photographe attittrée d'avoir accepté de nous prêter ce si

Un énorme merci à notre photographe attittrée d’avoir accepté de nous prêter ce si beau texte qui porte réellement à réfléchir

Ça fait si longtemps que je pense à ces images et je suis contente de les avoir enfin faites. Surtout parce que ces images viennent avec un message spécial.

Plusieurs facteurs étaient contre nous. Joaquim a fait une crise du démon (oui!) 30 minutes avant ces photos parce que tsé, maman voulait lui enlever son écharde. Mes enfants à moi couraient et criaient en arrière plan. Ça l’air que tout leur linge était au lavage (quand c’est l’été on slaque sur le lavage ici aussi)! Les planchers d’Annick étaient sales (C’EST ELLE QUI L’A DIT PAS MOI)… Pour rajouter à la folie, on a fait quelques photos avec Joanie, la soeur d’Annick, et sa fille parce que why not elles étaient là.

Et malgré ça, qu’est-ce que vous voyez dans les photos? Du bonheur et de l’amour. Alors les excuses que vous construisez dans votre tête ne sont que ça, des excuses. Parce que du beau il y en a dans chaque famille et dans chaque journée. C’est pas vrai que vous n’êtes pas assez cool, que votre maison n’est pas assez belle, que vous n’êtes pas photogéniques. Vous n’êtes pas une famille traditionnelle? So what! C’est quoi ça une famille traditionnelle de toute façon? La famille c’est ce qu’on décide qu’elle est et avec qui on décide de la faire.

Il faut cesser de vouloir tout planifier et contrôler, la beauté réside dans le vrai et dans les petits moments spontanés. Arrêtez de vous comparer et pensez à ce qui vous fait du bien. Quand votre plus jeune vous dit “mmmm c’est bon” et “merci maman” après le souper (ça arrive pas souvent ça, am I right?). Quand votre plus vieille ramène le doudou ou la suce de sa petite soeur égaré(e) dans la pile de jouets. La façon dont votre enfant se tient après vous par la poche de votre short, ou bien quand ils se mettent les pieds en l’air à table et que vous tentez très fort de ne pas rire pour ne pas encourager un comportement “négatif”.

Votre famille est unique, votre famille est belle, que vous soyez deux ou dix. Ces moments que vous vivez vont rapidement passer et vous manquer. Même les soirs de découragement parce que la petite bande de tannants se relève 1001 fois dans la soirée et que vous voulez juste faire du Netflix-and-chill en couple, même les après-midis durant lesquels vos cocos se mettent à sauter dans une flaque de bouette alors que vous leur avez mis leurs “bons shorts propres”.

C’est correct.

C’est beau.

On va profiter de l’été, du soleil, de la famille, de se coucher tard et manger trop de crème glacée.

On fera le lavage à l’automne, ok?

 

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**Pour voir le magnifique (ok je suis vendue à son talent) de Véronique, allez au www.veroniquemoisan.com

Soyons conciliants

Récemment, une bombe éclate au Québec : Pierre-Karl Péladeau démissionne.

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Récemment, une bombe éclate au Québec : Pierre-Karl Péladeau démissionne.

La raison : une cohabitation entre la famille et le travail complètement impossible.

Qu’on adhère ou non à cette théorie, n’en demeure pas moins que pour moi ça relance une fois de plus la réflexion sur cette fameuse conciliation travail-famille; termes qu’à peu près tous les parents ont en bouche pour justifier maladroitement leurs cernes sous les yeux.

Mais est-ce possible de rapprocher ces deux univers? Avant de tenter une réponse, il faut d’abord se rappeler ce que veut dire « conciliation ». J’ai donc « antidoté » le tout et on m’explique que concilier signifie « trouver par des concessions l’approbation de personnes qui étaient divisées par leurs opinions, leurs intérêts. »… OK, j’ai rien appris de nouveau, mais ce que je sais par exemple, c’est que c’est probablement ce que je trouve le plus difficile dans le fait d’avoir des enfants. Oui, on dort moins qu’on aurait besoin; oui, on s’inquiète plus qu’on devrait…mais d’être capable de bien naviguer entre le rôle de papa et celui de travailleur, c’est ce qui me donne le plus de sueurs froides. J’me sens toujours à cheval entre la fierté et le doute; le désir d’accomplissement et la volonté d’être plus présent; entre la tête et le cœur.

Pourtant, je fais partie des chanceux qui, étant travailleur autonome, peut se libérer plus facilement quand arrive un pépin à la garderie. À moins d’une réunion avec le pape, je peux généralement m’arranger. Et comme ledit pape refuse toujours mes invitations, je n’ai pas ce problème-là. Toujours est-il que même si je suis capable de me libérer en cas de force majeure, même si mes employeurs sont très ouverts et compréhensifs…y’a toujours un imprévu qui débarque : la culpabilité. Sondage : levez la main ceux et celles qui ne se sentent absolument pas coupables d’aviser son patron que le plus p’tit a vomi ce matin et que vous allez devoir prendre un congé? Allez-y, levez la main… Je sais pas pour vous, mais moi je ne vois aucune main levée. J’ai prouvé mon point.

On se sent coupable de ne pas être là où on « devrait » être. Professionnellement, on s’entend. Comme quoi le travail, de façon sournoise, a pris une grande place dans nos vies. La plus grande, en fait. On parle de conciliation travail-famille, mais on devrait plutôt parler de conciliation travail-vie… On a tous déjà dit « Désolé(e), chéri(e), mais ce soir, je dois travailler un p’tit peu. » Eh bien si p’tit peu soit-il, ce p’tit peu-là a quand même tassé l’être aimé. Mais dans la vie, on a le temps. Toujours. Et on détermine à quoi on l’utilise. C’est tout. Quand quelqu’un dit « J’ai pas le temps », moi j’entends « J’ai préféré faire autre chose ».

C’est dur d’être en paix avec tout ça. Quand on est travailleur autonome, on est très conscient du travail qui n’avance pas pendant qu’on passe du temps avec nos enfants pendant les heures d’ouvrage. Alors, on pense bosser dès que les p’tits seront couchés pour compenser mais là, c’est le couple qui en prendra pour son rhume. Donc pour éviter ça, on travaille quand toute la maisonnée dort. Et j’récupère quand dans tout ça? Oh, j’dis pas ça pour me plaindre; c’est le job que j’ai choisi et c’est la famille que j’ai choisie aussi. Mais je suis convaincu que je ne suis pas le seul dans cette situation-là.

De nos jours, on travaille fort pour garder l’équilibre; on veut une relation amoureuse saine, des enfants de qui on est proche, une carrière qui brille… on souhaite aussi être en forme, bien manger, prendre du temps pour soi, pour ses amis. Après on va se surprendre de la quantité de couples qui éclatent, des connaissances qui s’éloignent et du nombre de chefs de parti qui démissionnent.

La solution? Faire de son mieux, probablement. Accepter qu’il n’y a rien de parfait et que pour un bout, y’aura une patte du tabouret qui va branler un peu. Mais dès qu’on aura trouvé le bon tournevis, on va l’ajuster. Pendant qu’on le cherche, on essaie de rester en équilibre. Mais l’équilibre ne peut pas exister sans le déséquilibre. Comment on fait pour vraiment apprécier une situation si on n’a pas vécu son contraire?

Pour moi, la conciliation travail-vie, c’est comme…oh, désolé, j’dois aller changer la couche de L’héritière.

Bonne semaine!

Crédit photo tech.co

Un quiz pour faciliter votre conciliation travail-famille

Chers parents, saviez-vous que cette semaine (du 09 au 15 mai 2016) c'est la Semaine québécoise de

Chers parents, saviez-vous que cette semaine (du 09 au 15 mai 2016) c’est la Semaine québécoise des familles et que le gouvernement veut vous rendre hommage ? Mais qu’est-ce qu’une famille en 2016 ? Comme elle a maintenant plusieurs formes, c’est sous le thème Plein de familles, plein de réalités que se dérouleront les festivités.

Pour connaître l’horaire des activités dans votre région : http://www.quebecfamille.org/la-semaine-des-familles/repertoire-des-activites.aspx

Vous pouvez également répondre à un quiz, qui en fonction de votre réalité familiale, vous propose des pistes de solution afin de faciliter votre conciliation travail-famille.

Quiz : http://www.quebecfamille.org/reconcilions-travail-et-famille/par-ou-commencer.aspx

Parce que la famille est peut-être de moins en moins traditionnelle mais nous sommes encore nombreux à y accorder beaucoup d’importance.

Et vous, vous en pensez quoi ?

Voici quelques faits intéressants pour alimenter votre réflexion :

  • Au Québec, chaque année, près de 38,000 femmes (et autant d’hommes, probablement) deviennent parents pour la première fois.
  • Selon les dernières données de Statistiques Canada, les familles recomposées représentent 16 % des familles québécoises, les familles monoparentales 29 % et celles vivant en union libre plus de 38 %. Au Canada, près de 10 % des couples de même sexe ont des enfants.
  • Dans une majorité de familles, les revenus proviennent des deux adultes de la maisonnée. Les défis reliés à la conciliation travail-famille sont, de ce fait, présents pour un grand nombre d’entre elles.
  • Près de 700 municipalités du Québec se sont dotés d’une Politique familiale municipale cherchant à tenir compte de la diversité et des besoins des familles de leur milieu.

On a hâte de vous lire !

 

 

Le jour où tout change

Ce jour où les mauvaises nouvelles fusent de partout... Ce jour où l’on t'annonce que tu devras

Ce jour où les mauvaises nouvelles fusent de partout… Ce jour où l’on t’annonce que tu devras changer de milieu de travail alors que tu y pratiques depuis quelque temps. Eh oui, ce jour fut le mien malheureusement. Depuis la fin du congé de maternité de bébé numéro 4, j’étais confortable dans mes pantoufles. Depuis plusieurs années j’avais l’impression de rouler sur le « cruise control ».  J’avais acquis une belle expérience et toute une expertise en post-natalité, en support à l’allaitement et en vaccination. Et puis tout à coup, grâce aux merveilleuses coupures dans notre réseau de la santé « pouf » tout s’écroule et l’on m’oblige à continuer ma vocation dans un autre milieu. Un champ clinique pour lequel je n’ai aucun intérêt et très peu de connaissance.

Et oui, je suis de la génération Y*, cette génération aux familles éclatées et aux petits poumons roses emboucanés par la fumée secondaire de leurs parents. La génération nommée Y tout simplement parce qu’elle suit la génération X. Notre génération a déjà connu toute une histoire. Elle a pu bénéficier de certains congés préventifs, de beaux congés de maternité et parentales et de garderie à 5$, 7$ et à je ne sais même plus combien. Notre génération est celle dont plusieurs parents commençaient leur vie dans une usine, une compagnie ou dans les instances gouvernementales et ils y restait jusqu’à leur retraite à 60 ans. Nos parents ont aussi connu les coupures, les relocalisations, l’hypothèque à 16% d’intérêt et les maisons à 20 000$.

Nous de notre côté, nous avons connu le début de l’informatique et de l’internet en passant par les walkmans à cassette aux super VHS. Nous sommes l’éclosion d’une grande ouverture sur le monde par les voyages en sac à dos loin, la mondialisation et le désir d’apprendre d’autres langues. Mais, ce qui m’embête le plus de notre génération c’est le changement de milieu de travail continuel. En passant par les fusions au public, par les faillites ou encore les changements de structure et de propriétaire au privé. Nous avons déjà connu plusieurs employeurs dans notre courte vie de travailleur. Nous voulons une stabilité dans le meilleur des mondes en travaillant près de la maison de 8h00 à 16h00 , 5 jours sur 7, et ce, de semaine svp. Je pense que le plus grand défi est attribuable à la conciliation travail-famille, et ce, tout en étant super actif et reconnu dans notre milieu de travail. Pour les femmes, nous sommes les « superwomen » de notre époque. Nous voulons la belle vie de famille en banlieue,  la job valorisante et un bon salaire. En optant pour une planification des naissances rapprochée, la porte de sortie est simple pour éviter de retourner au travail trop rapidement ou trop longtemps. Mais tôt ou tard, les enfants vieillissent et le retour à la vie routinière du travail devient un incontournable. Dodo, boulot, métro, lavage, bouffe, épicerie, ménage, devoirs, garderie, école, réunion et  taxi entre les arénas, les gymnases, la piscine… Ouff c’est essoufflant! Puisque nous sommes plus actives et supposément plus en santé que celles d’avant,  nous sommes probablement la génération qui devra travailler jusqu’à 70 ans. Il est évident que nous serons plus en forme pour travailler longtemps, longtemps que ceux qui nous ont précédés.

La génération Y est celle qui aspire en permanence à un équilibre entre sa vie privée et professionnelle pour se réaliser pleinement. Nous vivons dans le « ici et maintenant » et voulons que tout arrive rapidement. Le fossé générationnel qui nous sépare des autres générations s’explique par une accélération du changement et par l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Bonne nouvelle, l’Église et l’armée ont moins d’influence sur nous que sur les générations passées. Ce qui domine notre monde est attribuable à l’internet, la télévision, les réseaux sociaux, les blogues, les cellulaires intelligents et les écrans tactiles.

Nous sommes des jeunes ambitieux qui ne manquent pas d’audace. Je n’ai pas peur pour notre génération malgré toutes les coupures des instances gouvernementales, CPE, écoles, hôpitaux et j’en passe…

Mais ce jour où tout change, ce peut être un message que la vie nous envoie qu’il y a quelque chose de mieux encore pour nous. Ce jour où j’ai perdu mon équilibre, j’ai vidé mon bureau le cœur gros en remerciant le ministre de la Santé pour ses coupures dans le réseau en me disant que le destin m’envoyait un message et que je ne devais pas baisser les bras…

*Génération Y 1980-1995

Des enfants en enfer

[gallery size="full" bgs_gallery_type="slider" bgs_gallery_title="Crédit photo : http://www.gmb-aka

Lorsqu’on a voulu partir cette page web et notre groupe Facebook, c’était pour parler famille et s’entraider entre parents. On passe notre temps à vouloir le meilleur pour nos enfants. On veut s’améliorer et devenir de meilleures personnes pour nous-mêmes, mais aussi pour eux.

Et un matin on se réveille et BAM on voit ce genre de clichés sur le net. Le genre de clichés qui nous prend aux trippes. Les enfants ne devraient JAMAIS vivre de cette façons.

Souvent, on ne réalise pas que nous avons de la chance. Remercions la vie.

Voici quelques photos provenant de la série de photos Angels in Hell , où le photographe GMB Akash a capturé des moments du quotidien d’enfants au Bangladesh alors qu’ils doivent travailler.

*** Selon l’UNICEF, plus de 7,4 millions d’enfants sont engagés dans l’activité économique au Bangladesh. ***

Cette femme là…

C'est drôle, la vie. Tu passes des années à juger les autres, à les tourner en ridicule et à cl

C’est drôle, la vie. Tu passes des années à juger les autres, à les tourner en ridicule et à clamer que jamais, JAMAIS, tu ne seras comme elle et puis un matin tu te réveilles et en te croisant dans le miroir, ça te frappe en pleine gueule : tu es devenue cette femme-là.
Cette femme-là, j’en ai entendu parler si souvent que j’avais l’impression de la connaître par cœur. Cette femme-là, j’ai travaillé avec elle, je l’ai eue comme amie, je l’ai croisée dans la rue et à l’épicerie et chaque fois, je me disais tout bas “My God, c’est donc ben épouvantable, se laisser aller d’même”.
Puis là, à 33 ans, maman de jumeaux de 12 semaines, j’te dirais que j’ai un p’tit laisser-aller au niveau de l’épilation du sourcil et de la jambe, et que oui, c’est du vomi sur mon chandail. J’me suis croisée dans le miroir ce matin puis j’me suis dit “My God, c’est donc ben épouvantable, se laisser aller d’même”. Ça arrive tout seul j’pense. Tu penses que tu contrôles tout là, le ménage, la vaisselle, le souper…  T’es tellement sur l’adrénaline, tellement fière de ta nouvelle marmaille que tu roules à 100 milles à l’heure, tu jongles avec toutes les tâches de la maisonnée, tu es Wonder Woman toi, au fond!

Puis, à un moment donné, tu t’essouffles un peu. Tu sors le linge de la sécheuse mais les vêtements ne vont pas tout de suite dans leur armoire et leur tiroir… Ils dorment un moment dans le panier et puis, après un moment, ça n’te dérange plus vraiment d’avoir un panier de linge sale et un panier de linge propre. “C’est propre ou sale ça chéri???” “J’sais pas, sens-le”. Puis, ça s’installe peu à peu… Avant, toi tu t’arrangeais tout le temps. Même pour aller au dépanneur tu mettais un peu de mascara parce que t’es fière toi, puis t’aimes ça être belle, ça te fait sentir en contrôle. Mais là, le contrôle tu l’as laissé filer pas mal. Pas que t’es pas fière, ou que t’es pas bien, nanon. T’as juste pas le temps d’avoir du temps pour toi. Parce qu’entre deux brassées de linge et entre deux biberons, t’aimes mieux penser au souper plutôt que de te faire les ongles (d’ailleurs, mes orteils sont vraiment laids en ce moment).

Des leggings c’est plus confortable que des pantalons.  Une tache de vomi sur un chandail c’est pas une raison pour se changer.  Si tu attends assez longtemps, ta repousse va devenir un bel ombré naturel.  Manger des grains de café ça réveille pas tant que ça.

Alors tu m’excuseras, oh sainte femme! Je t’ai jugée, sans savoir! Pardonne-moi d’avoir pensé que tu te servais des enfants comme excuse et qu’au fond de toi, tu avais toujours été paresseuse. Je ne savais pas qu’en fait, tu courais le marathon de ta vie et que, malgré les cernes et les cheveux gris qui repoussaient dans ta tignasse noire, tu étais plus belle que n’importe quelle autre femme parce qu’il sortait de tes pores tout l’amour du monde, et qu’au lieu de te le donner à toi-même cet amour là, tu le partageais autour de toi, dans ta maison.

Je m’excuse, belle amie! Je ne savais pas que ton gym à toi c’est de tenir 30 livres en équilibre sur ta hanche pendant que tu parles à ta mère au téléphone et que tu prépares les lunchs du lendemain pour ton plus vieux. Pardonne-moi, ma belle inconnue! Je croyais que tu n’avais pas l’amour propre bien placé, alors que c’était moi qui avait tout faux. Je lisais des articles sur la fréquence des rapports sexuels dans un couple adulte avec enfants et je scandais haut et fort que toutes ces femmes là étaient frigides et que je ne sacrifierais jamais ma vie sexuelle, enfant ou pas. J’étais bien loin de me douter que la première fois où les enfants ont dormi plus de deux heures en ligne, mon mari et moi en avons profité pour dormir en cuillère et faire la vaisselle en baillant.

Je t’ai jugée, maintenant je t’admire! À te voir l’allure à l’épicerie, avec ton bas de pyjama et ton manteau d’hiver dans la rangée des couches, je trouvais donc que tu faisais dure! Je ne savais pas que, malgré ta fatigue, tu avais conduit dans la presque nuit pour aller chercher des couches au plus jeune et des gouttes pour l’otite de ta plus grande, qui a passé les deux derniers jours à pleurer dans tes bras en se tenant les oreilles. Je t’ai en adoration maintenant! Toi et tes deux parties de soccer par semaine l’été et tes pratiques de hockey à 7 heures le matin le samedi.  Toi et tes réunions de parents-enseignants et ta carrière à toi que tu réussis à combiner et à gérer sans l’aide de rien ni personne. Et par dessus tout je te respecte, parce que peu importe à quel point ils sont laids, tes joggings, chaque fois que ton petit te regarde, il sourit.
C’est drôle la vie parfois, tu croises une femme qui a l’air d’en arracher mais au fond, c’est elle qui a le plus beau trésor du monde : c’est une maman.