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Deuxième grossesse : quand la culpabilité fait place à l’amour

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de 230 jours. Il nous reste encore quelques semaines à partager l’espace de mon corps et ensuite, tu seras parmi nous. Cette deuxième grossesse, elle est bien différente de la première. Comme lorsque je portais ton frère, je me sens bien, je suis en santé et toi aussi. Par contre, pour ton frère, je devais m’occuper que de ma bedaine.

Je connaissais tout ce qui se passait pour lui et pour moi à chaque semaine de grossesse qui passait. Les ongles qui poussent, l’ouïe qui se développe, la peau qui s’épaissit. Chaque semaine, je lisais religieusement à quel stade ton bébé frère était rendu. Pour toi des fois, on me demande le nombre de semaines de ma grossesse et je dois y réfléchir. Parfois, je me mélange même d’une ou deux semaines avant de me rectifier. Jamais je n’aurais cru cela possible.

Quand ton frère est arrivé au creux de mon ventre, je pensais à sa place dans notre famille. Il avait toute mon attention, toutes mes pensées ou presque. Cette fois, avec toi, j’étais plus inquiète de ne pas arriver à te faire une place, de manquer de temps, de manquer d’énergie. Je me suis sentie coupable de ça, j’espérais que tu ne te sentais pas rejeté.

Puis, un jour, l’une des sages-femmes qui assurent notre suivi m’a dit : « Au fond, cette grossesse‑là est plus normale. » Elle ne le disait pas de manière péjorative, mais me faisait plutôt valoir que c’est peut-être tout le surinvestissement de la première grossesse qui est hors norme. Ça m’a apaisée. C’est vrai, au fond, que la vie continue même si tu es dans mon ventre. Je ne suis pas moins attachée à toi, j’ai simplement d’autres obligations qui seront encore là à ton arrivée.

Le temps ne s’arrêtera pas, ton frère va continuer sa routine et notre famille aussi ; au fond, c’est ce qui est beau. Notre famille, elle existe déjà et tu vas la rejoindre. Ta place y est déjà faite. Je me dis aussi que tu auras droit à une maman beaucoup plus détendue. Avec ton frère, j’ai tout appris, tout remis en question et je me suis tellement donnée à fond dans mon rôle de mère que j’ai failli m’épuiser.

J’avais l’impression que chaque action, chaque décision pouvait marquer sa vie à jamais. Comme si tout devenait plus gros, plus important. Avec toi, je sais le beau chaos qui s’en vient, je sais que tout passe, le bon comme le mauvais, et je sais que je suis une maman suffisamment bonne. Ça, tu vois, c’est un avantage que ton frère n’a pas connu tout de suite. J’ai appris avec lui et tu pourras en bénéficier.

Même chose pour ta venue au monde. Avec ton frère, je ne savais pas si je fabulais, si mes souhaits étaient réalistes ou naïfs. Maintenant, je sais que c’est possible. Je sais que je suis capable d’accoucher chez moi, dans le calme et l’amour. Je sais que je peux faire confiance à mon corps et je connais le chemin que nous aurons à traverser ensemble pour que tu puisses venir au monde. Il reste encore des surprises évidemment! À chaque bébé son histoire, mais je n’ai pas peur et ça aussi, tu dois le sentir.

C’est vrai, j’ai dû me forcer pour avoir des petits rituels avec toi, prendre le temps de prendre le temps, mais je ne me sens pas moins attachée à toi pour autant. J’ai compris qu’une fois de plus, la vie m’enseignait à ralentir, à changer de rythme et à prendre conscience de mes priorités, de mon temps et de ce que j’en fais. Un bel enseignement que tu m’apportes, comme un cadeau.

Mon bébé, j’apprends à te connaître par tes mouvements et tes réactions intra-utérines. Je t’imagine, je t’espère, je te fais confiance. Un petit bébé tout doux et curieux qui s’étire doucement dans mon ventre. Un petit bébé qui interagit déjà beaucoup avec les mains qui le touchent, surtout celles de ton frère et de ton père.

Bref, je te porte avec bonheur tout près de mon cœur en espérant que tu ressens tout l’amour que j’ai pour toi malgré le tourbillon de la vie. Prends toute la place qui te revient, viens bousculer notre routine, nous en apprendre encore plus sur nous. Nous sommes prêts et quand le moment sera venu, nous t’accueillerons avec tout l’amour que tu mérites.

Roxane Larocque

Et la Vulve d’or revient à…

« Merci! Merci! Ha mon dieu, je n’en reviens pas! Je ne m’é

« Merci! Merci! Ha mon dieu, je n’en reviens pas! Je ne m’étais rien préparé! Je pensais réellement que quelqu’un dans le monde avait, a toujours une vulve pire que la mienne. Merci à mes parents d’avoir conçu ou mal conçu cette partie de moi. Merci à mon pH qui se déséquilibre facilement… »

Non mais sans blague! C’est quoi cette cochonnerie‑là de vaginites? Depuis mon premier accouchement, elles font partie de ma vie. Une partie dont je me serais bien passée. Tellement agréable de se gratter à en vouloir l’arracher pour la mettre sur le comptoir et avoir une pause.

Tout, tout peut la faire revenir. Pleins de petits bonheurs écrabouillés par ces foutus champignons.

Je rêve du temps où je pouvais prendre un bain moussant avec de la musique de détente et une coupe de vin. Entendre les petites bulles lentement s’éteindre une par une. Maintenant, si je me permets ce petit plaisir, une grattouille assurée le lendemain.

L’humidité est mon ennemie. Fini le temps où je pouvais tranquillement me faire bronzer en sortant de la piscine. Maintenant, je dois courir comme une folle, chronomètre à la main, pour ne pas l’exposer trop longtemps à cette humidité.

Un savon parfumé! Mais quelle bonne blague! Je ne peux même plus sentir bon en sortant de la douche. Mon pH me l’interdit. Et je ne peux pas compter sur mon détergent à lessive pour sentir bon. Je dois en prendre un sans odeur parce que sinon…

Adieu la dentelle, le lycra ou autre matériau des sous-vêtements sexy. Moi, j’ai juste le droit au coton. C’est plate le coton et pas toujours évident de trouver de beaux sous‑vêtements.

Est‑ce que j’en ai vraiment besoin? Attiser l’homme n’est peut-être pas une bonne idée. Parce que devine quoi? Les relations sexuelles aussi fuckent mon pH.

Serviettes hygiéniques, menstruation, antibiotiques sont aussi devenus les ennemis jurés de mon pH.

Je dois prendre soin de ce coin‑là comme de la prunelle de mes yeux, si je ne veux pas me taper grattage et tortillage (solution au grattage dans les endroits publics) compulsifs.

Voilà pourquoi je me décerne le titre de Vulve d’or. J’ose croire que je ne suis pas la seule à vivre avec un pH récalcitrant.

Mais il y a peut‑être juste moi qui l’écris ouvertement sur un blogue.

 

Mélanie Paradis

Parlons changements corporels

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abord

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abordé. Alors, pourquoi choisir d’en rajouter? Parce qu’à travers ce qui est véhiculé et partagé, je trouve peu de nuances. Surtout, je sens qu’on ne peut pas vraiment en parler.

Certaines perdent du poids tellement rapidement que leur allaitement est remis en question ou que leurs proches s’inquiètent d’un trouble alimentaire. Certaines le vivent bien, d’autres non. Il y a celles pour qui les changements diffèrent d’une prise de poids; vergetures, bassin élargi, seins plus gros/petits/bas/pendants/mous/tout est possible, peau en trop sur le ventre, cheveux qui frisaient et ne frisent plus ou l’inverse, peau modifiée, etc.

Bien que la variation de poids soit ce qui paraît le plus et qui est le plus difficile à accepter, c’est plus complexe que ça. En fait, rares sont les femmes qui ne doivent pas apprivoiser leur corps modifié par les grossesses. Celles à qui on répète qu’elles sont si chanceuses, qu’on jalouse plus souvent qu’autrement sans trop de subtilité, doivent, elles aussi, vivre avec un corps qui n’est plus le même : du mou ou du surplus qui n’est pas aux mêmes endroits qu’avant, des vêtements dans lesquels elles entrent peut-être encore, mais qui ne leur vont pas nécessairement aussi bien qu’avant. Bien qu’on ne puisse être contre une vie saine et active, ça ne suffit pas toujours. Car après la maternité, c’est généralement beaucoup plus à gérer et à accepter que des livres en trop. Beaucoup de ces modifications corporelles ne se règlent pas en mangeant bien et en allant s’entraîner.

En plus de devoir apprendre à s’accepter, il faut malheureusement y arriver seule. C’est très difficile d’en parler sans se faire simplement répondre : « Ben voyons, arrête! T’es belle! » Parce que quand on entend certaines personnes commenter les choix alimentaires ou le poids des autres, ça nous enlève souvent le goût d’aborder la question avec elles. Parce qu’on sait bien que derrière la phrase toute faite pour changer de sujet, il y a fréquemment un jugement. Tout le monde a son opinion sur les méthodes les plus efficaces pour être plus mince et plus ferme.

Cependant, c’est si complexe à vivre pour beaucoup que nous devrions pouvoir en parler librement et être simplement écoutée. Sans qu’on nous coupe avec un compliment un peu vide par malaise ou avec un conseil déplacé. Juste écoutée. Parce qu’on peut considérer ça difficile sans être complexée ou se trouver laide pour autant.

Oui, oui, c’est possible de se trouver belle, de croire qu’un kit nous met particulièrement en valeur, mais de ne pas oser porter certains vêtements parce qu’on se trouve moche dedans. C’est possible de se trouver vraiment hot d’avoir donné la vie, mais vraiment poche de ne pas encore pouvoir sauter sur un trampoline avec ses enfants. C’est aussi possible d’être véritablement fière du poids perdu, mais d’être découragée parce que ça ne va pas assez vite à son goût.

C’est complexe et rempli de contradictions, et on devrait pouvoir en parler avec nos proches si on en a envie et ne pas le faire si ça ne nous dit rien. Ça ne devrait pas être un sujet tabou parce que ça fait partie de la maternité. Je me considère bien entourée par ma famille et mes amies. Je suis de celles qui créent des liens facilement et qui tente de les entretenir du mieux qu’elle le peut, qui parle de tout sans gêne.

Néanmoins, ce sujet-là… il passe rarement, met mal à l’aise, crée des jugements, rapporte à soi, alors que ça ne devrait pas. Je sens que je peux aborder ces préoccupations avec seulement trois personnes : mon chéri-mari et nos deux précieuses, choisies comme marraines. C’est tout. Je suis chanceuse de les avoir et j’espère leur dire assez, mais certaines ne sont capables d’en parler à personne, et c’est encore trop peu.

Il y a peu de temps, à travers ces réflexions, ces préoccupations, ces inconforts, je me suis rappelé que mon corps a donné naissance à deux êtres humains merveilleux et le fera sûrement encore; que malgré mes poumons usagés d’asthmatique, j’arrive à courir, danser, sauter et jouer avec eux, et ça c’est hot en titi. Que le regard de mon homme me renvoie l’image d’une femme désirable, pas seulement celle d’une maman, et que ça m’aide à me trouver belle. Que j’ai pu allaiter mes bébés autant que je le désirais et, ça c’est une autre chose très cool que mon corps fait. Il me permet aussi de goûter, danser, jouer, ressentir du plaisir, me sentir vivante.

Tu peux avoir des objectifs à atteindre, vouloir perdre du poids ou être plus en forme, et être fière de toi. Les sentiments contraires peuvent cohabiter. Trouve-toi hot. Tu es la seule personne qui vit avec toi tout le temps. Sois fière de toi quand tu mets tes espadrilles même si tu n’as pas encore atteint le bon nombre de kilomètres. Tu peux travailler fort pour t’y rendre et savourer les efforts nécessaires pendant, pas juste après.

Si une femme aborde ce sujet, écoute‑la.

Des fois, souvent, ça dépend, on oublie que notre corps est notre ami. C’est bien de se le rappeler plus souvent qu’autrement.

Jessica Archambault

 

Les amitiés de maternité

Quand tu décides d’avoir un enfant, tu sais évidemment que ta vi

Quand tu décides d’avoir un enfant, tu sais évidemment que ta vie va changer, tu sais que ce petit humain t’apportera son lot de bonheur. Tu te lances dans cette grande aventure avec la conviction que ta vie sera dorénavant meilleure. Mais tu ne sais pas vraiment à quel point. Tu ne te doutes pas que ce p’tit bout de vie que tu es en train de construire te fera voir la vie sous un autre angle. Mais surtout, tu n’imagines jamais qu’il mettra sur ta route des personnes extraordinaires, dont ce p’tit troupeau de filles qui seront dorénavant « tes mom’s ».

Une amitié de maternité, c’est précieux et c’est soudain. Des filles que tu ne connaissais pas avant, des filles que tu avais perdues de vue depuis longtemps. Des filles qui comme toi portent la vie et ça, c’est quand même le plus beau point commun que peut avoir une gang de filles !

Après trois enfants, mes amitiés de maternité se sont accumulées, elles sont toutes restées précieuses, certaines plus fortes que d’autres, mais elles sont toutes demeurées chères à mon cœur. Elles ont fait de moi la femme, la mère et la blonde que je suis.

Mon p’tit denier cependant m’a liée d’amitié à des filles que je n’aurais sans doute jamais rencontrées. Un groupe de mom’s qui sont presque toutes mamans pour la première fois. Je me suis donc laissé charmer par des mamans apprenant le rôle de mère et en appréciant chaque petite facette. Des filles qui s’inquiètent, qui s’exclament, qui pleurent, qui aiment d’un amour démesuré pour la première fois de leur vie. Et elles m’ont tellement fait du bien. Elles m’ont ramenée à l’essentiel, elles m’ont fait oublier les côtés sombres du rôle le plus ingrat du monde, elles m’ont fait rajeunir.

Avec elles, tu jases de la couleur du contenu des couches que tu changes, de tes seins qui coulent, de ton entrejambe enflé et de ton accouchement dans tous ses moindres détails. Tu te plains de ton chum qui t’énerve donc ben, de ta mère pis de ta belle-mère pis de la visite. Tu les textes au milieu de la nuit entre deux boires ou en pleine après-midi entre deux brassées.

Elles te font rire fort toute seule dans ta cuisine, elles te réconfortent quand tu te ronges d’inquiétude. Elles te déculpabilisent quand tu portes le poids du monde sur tes épaules. Mais le plus important, elles ne te jugent jamais, pour la simple et bonne raison qu’elles te comprennent.

Vos bébés grandissent en même temps que votre amitié. Vous vous retrouvez pour bruncher en plein milieu de semaine et parfois même autour d’une bonne bouteille de vin le vendredi soir. Ces filles-là deviennent ton repère.

Et puis un bon matin, la première du troupeau retourne au boulot… sonnant l’alarme que bientôt, vos rendez-vous devront être planifiés. Que bientôt, ce sera ton tour à toi aussi de retourner à la vie qui va vite.

Mais malgré la vie de fou qui habite ma maison, malgré le quotidien chargé et les obligations. Malgré tout ce qui pourrait m’éloigner d’elles, je me promets, en fait non, je leur promets que pour toujours, elles resteront une des meilleures choses que mon p’tit dernier m’a apportées.

 Karine Arseneault

Journée mondiale de la sage-femme

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc e

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc en profiter pour faire l’éloge de grandes femmes compétentes et dévouées qui servent humblement le monde de la naissance depuis la nuit des temps. Je le mentionne tout de suite, je suis complètement en amour avec ce service. Bien que je comprenne que c’est encore un choix de suivi qui peut faire peur, intriguer ou même rebuter certaines personnes, aujourd’hui je n’ai pas envie de convaincre qui que ce soit. J’ai juste envie de vous partager ma vision et mon expérience avec les sages‑femmes qui ont marqué ma vie. Celles qui m’ont suivie et celles qui sont passées autrement dans ma vie, mais qui m’ont tout autant influencée.

Il a bien changé, le métier de sage-femme avec les époques. Maintenant, les femmes font quatre ans d’études universitaires spécifiquement liées à la physiologie de l’accouchement, à sa normalité et à ses complications en plus des milliers d’heures de stages cliniques. Il y a également un ordre qui les régit. Elles arrivent formées, outillées, compétentes, mais surtout respectueuses de la femme qui porte la vie. Et ça, c’était présent bien avant leur formation officielle.

Le service

Je n’ai jamais eu un aussi bon service public que celui offert lors de mes grossesses. Je me suis sentie respectée, écoutée, encouragée. Les rencontres, d’au moins une heure, ne couvraient pas seulement l’aspect physique, mais aussi psychologique et la préparation mentale de la naissance. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai partagé mes peurs les plus profondes par rapport à mes grossesses et mes accouchements et toujours, j’ai été reçue avec respect et empathie. Comme un beau mélange d’approches féministes inclusives écosystémiques qui redonnent le pouvoir aux femmes et leur permettent de comprendre toute la force qui les habite. Le plus beau c’est que la place des conjoints/conjointes est très bien définie. Le bébé, la femme, le partenaire, la famille, la famille élargie, tout le monde est pris en considération.

En plus, elles sont accessibles. Elles font de la garde par cellulaire pour les urgences, 24 h sur 24 h, sept jours sur sept. Bien sûr, je n’ai jamais abusé du concept, mais savoir que je pouvais leur parler directement s’il y avait quelque chose, ça me faisait un grand bien. Et puis, les fois où je les ai appelées, elles m’ont tout de suite déculpabilisée. Parfois, j’ai eu peur pour rien, d’autres fois, elles ont préféré faire des tests supplémentaires. Jamais je n’ai senti de panique et elles m’ont toujours prise au sérieux. C’est ce qui est beau des sages-femmes, elles font confiance aux femmes et mélangent leur savoir à notre instinct maternel pour être certaines de ne rien laisser passer. Un service rigoureux, mais pas exagéré.

L’accouchement

Je vivrai bientôt mon deuxième accouchement à la maison et je repense encore au premier avec beaucoup de bonheur. Il y a certainement eu de la douleur oui, on ne s’en sort pas. Mais ce que je retiens, c’est tout le travail fait avec mon bébé vague par vague. Mon conjoint présent et encourageant. Ma mère qui veille à ce que tout le monde soit bien. La sage‑femme en retrait, mais jamais loin, confiante, rassurante, aimante. À un moment donné, j’étais découragée, elle m’a simplement prise dans ses bras et m’a dit que j’allais y arriver. Peu de mots, mais une douceur et une confiance qui m’ont fait continuer.

Elle est repartie quatre heures après la naissance de mon fils. Elle n’a rien précipité, la pesée, les mesures, tout ça a attendu à après le premier boire. Il y a bien sûr eu un examen pour s’assurer que mon bébé et moi allions bien, mais ce n’était pas intrusif. Nous avons collé notre bébé mon mari et moi, je l’ai allaité, il s’est endormi et puis on a fait le reste. Puis tout le monde est reparti et on est restés dans notre bulle d’amour à regarder notre bébé dormir et manger à son rythme sans être dérangé. J’ai mangé ma nourriture, dormi dans mon lit avec mon fils et mon mari, je me suis lavée dans mon bain. Bref, le confort de notre maison pour récupérer, c’était parfait pour nous.

Les six semaines suivantes, c’est encore les sages‑femmes qui assuraient le suivi. Un service personnalisé de la sorte, ça n’a pas de prix, surtout pour une nouvelle maman un peu perdue et sans repère. Savoir que les mêmes deux sages-femmes qui avaient assuré le suivi de ma grossesse suivaient maintenant mon petit bébé sorti du bedon, c’était hyper rassurant pour moi, car elles avaient toute ma confiance.

Le bébé

Finalement, une chose qui m’a beaucoup touchée chez les sages‑femmes outre leur vision si enrichissante de la naissance, c’est toute la place qu’elles font au bébé dès sa conception. Il est reconnu comme un être à part entière. Elles se soucient de son physique, mais de son psychologique aussi et ça, c’est extrêmement rare dans notre société. Avant de toucher ma bedaine, elle s’adresse toujours à mon bébé pour l’avertir, pour se présenter, pour prendre de ses nouvelles. Elle lui reconnaît des traits de caractère ou une humeur à la façon dont il bouge, dont il réagit.

En cette journée mondiale des sages‑femmes, je vous dis merci ! Merci de vos sacrifices, surtout merci de ne pas nous en faire porter le poids. Merci de votre respect, de votre écoute, de votre grande compétence et de votre dévouement. Merci aux sages‑femmes pionnières du Québec qui ont ouvert le chemin pour les nouvelles, et merci aux nouvelles de continuer à se battre pour être reconnues à leur juste valeur. Le Québec a besoin de plus de sages‑femmes accessibles, mais pas à n’importe quelles conditions non plus. Je vous souhaite finalement la reconnaissance que vous méritez.

Roxane Larocque

Je ne savais pas

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et je le savais. On rit encore, mon amie et moi, de nos discussions au secondaire. Elle, à quinze ans, disait ne pas vouloir de bébé parce qu’elle ne voulait pas accoucher. Et moi, gentiment, je riais d’elle et je lui assurais le contraire. (Elle est d’ailleurs maman, maintenant.)

Avant de faire mon premier test de grossesse, je savais que j’étais enceinte. Quand j’ai vu le +, j’ai eu un petit vertige. J’étais enceinte. C’était vrai : j’allais être maman. J’ai pris le téléphone et j’ai appelé l’amie qui, à quinze ans, ne voulait jamais accoucher. Dire qu’elle est maintenant la marraine de mon troisième, ma p’tite boule d’amour!

Mais là, je ne savais pas ce qui m’attendait.

Je ne savais pas que j’aimerais déjà à la folie, même si mini, ce petit être que je fabriquais de toutes pièces, que je tricotais. Je ne savais pas que je m’inquièterais déjà pour lui et que ce sentiment se répèterait à toutes les grossesses. Que je devinerais déjà les traits de personnalité de mon bébé-bedon, mais que cette petite bibitte finirait toujours par me surprendre.

Je ne savais pas que mon corps serait autant mis à l’épreuve, grossesse après grossesse. (Disons simplement que je n’avais pas des grossesses de rêve.)

Est arrivé le jour de l’accouchement. Lorsqu’on a déposé bébé sur moi, ma poulette adorée, que j’ai pu la tenir et la regarder enfin, ça m’a rentré dedans comme une tonne de briques.

Je ne savais pas. Vraiment pas.

Je ne savais pas que je pouvais aimer autant. Que je pouvais avoir mal en dedans chaque fois que je regarderais mon bébé. Que mon univers serait chamboulé, car ma vie prenait tout à coup un sens complètement différent.

Je ne savais pas que je ne me tannerais jamais et que je serais encore aussi émue de regarder ma fille et mes fils dormir, même à sept ans. Surtout, je pensais m’habituer à toutes ces émotions si complexes qui viennent avec la maternité, mais non. J’ai trois enfants, et les trois me remplissent d’une émotion indescriptible tellement je les aime. L’amour, la fierté, les angoisses, les peurs, la protection, name it… Tout ça, mélangé à beaucoup de fatigue qui occasionne souvent la disparition de la patience, disons‑le. Ce n’est pas toujours simple, hein! D’ailleurs, je ne savais pas que je pourrais être autant à bout, par moment.

Je ne savais pas que « choisir ses batailles » deviendrait ma devise. Que j’aurais un instinct qui deviendrait mon meilleur allié. Qu’une wannabe superwoman ainsi qu’une maman ultra poule cohabiteraient dans mon p’tit corps. Que parfois, ces deux rôles-là me nuiraient. Je ne savais pas que je n’aurais pas toujours réponse à tout. Que je me poserais souvent trop de questions. Même si les p’tits vieillissent, ça n’arrête jamais. Je ne savais pas que je deviendrais ma pire juge.

Je ne savais pas que ma mémoire me lâcherait sans cesse, mais que je me souviendrais du jour de mes accouchements à la seconde près. Je ne savais pas que mes enfants me feraient prendre conscience de moi-même. Que je me verrais en eux, que j’apprendrais à mieux me connaître. Qu’ils m’amèneraient à me dépasser, mais aussi à ME respecter.

Je ne savais pas que devenir parent serait le rôle plus beau, tout en étant le plus difficile de toute ma vie.

Il y a bien d’autres choses que je ne savais pas, et d’autres que je ne sais assurément pas encore.

J’ai peut-être toujours su que j’allais être maman. Sauf que, maintenant, je sais ce que c’est que d’être UNE maman.

Je me souviendrai toujours de ce jour en 2011, quand mon premier enfant est né. Et de ceux de 2012 et de 2014. Je me souviendrai de chaque naissance, pratiquement de chaque minute.

Sept ans déjà que je suis maman…

Je ne savais pas que ça passerait si vite.

Caroline Gauthier

L’instinct maternel qui avait oublié de se pointer le jour de ta naissance

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42 semaines… 42 semaines à cohabiter. 42 semaines à connecter. 40 semaines, c’est une moyenne, paraît-il. J’avais si hâte de te voir! Te découvrir. Te prendre. Être ta maman. 42 semaines à te bercer au sein de mon ventre. À te chanter une berceuse. Toujours la même. Comme si j’instaurais une routine. En tout cas, cette berceuse me calmait. Alors, je la fredonnais souvent. Tout le temps même.

Un accouchement que je n’avais jamais imaginé. Toute ma grossesse avait été de rêve. Tu valsais en moi. Tes mouvements étaient légers et délicats. C’était si agréable de te porter que t’accoucher serait un véritable conte de fées. Ben non! Rien de tout ça. Un accouchement pour m’ébranler un peu et me montrer que la maternité, c’est parfois autre chose que du bonbon.

On devait me provoquer, car tu semblais trop bien en moi et que tu ne faisais aucun effort pour que le travail débute. Finalement, le travail a commencé son œuvre au lever du jour. Un soleil entrait par la fenêtre de chambre pour créer une ambiance féérique. Et puis… pendant des heures, l’obstétricienne qui n’arrivait pas à crever la poche des eaux. Mal placée, semblait-il. Le col qui ne dilatait pas. Le col qui ne s’effaçait pas. Huit heures d’essais atroces et interminables pour percer cette poche. On provoquait ton arrivée. Mais comme tu as toujours été calme, pourquoi t’en faire? Tu restais là. Attendre que l’on vienne te chercher. On m’annonce finalement que ce sera une venue par césarienne. Il y en a pu de problèmes, rendu là! Je veux te voir et te sentir dans mes bras! Et que cette douleur prenne fin. Je suis légèrement confuse. Je m’abandonne aux décisions de la médecine.

J’étais à la merci d’une équipe de travail qui était bien compréhensive envers mes inquiétudes. Je n’étais plus moi-même. Pleine de médicaments pour amoindrir ma conscience de ce qui se tramait autour de ta venue. J’ai perdu le fil de ce qui se passait. J’ai vu tes pieds passer au-dessus de ma tête. Ton père est parti avec toi. On m’a refait une beauté du bas ventre et je suis montée en salle de réveil. Puis à ma chambre, papa t’a amenée contre moi. J’étais encore sous médication. J’avais mal au cœur. J’ai grommelé un : « Enlève-la de là… je vais lui vomir dessus. » L’infirmière est venue te chercher pour me laisser reprendre mes sens qui avaient assurément pris la fuite dans la salle d’opération. Ta première nuit lui a appartenu. À elle, cette inconnue pour nous deux. Cette infirmière qui t’avait toute à elle et rien pour moi. J’ai passé, tout comme toi, ma nuit sous surveillance.

À mon vrai réveil, un interne t’avait amenée dans ma chambre froide de toutes décorations. Aux murs aussi pâles que mon teint. Je n’arrivais pas à m’asseoir pour mieux te regarder dans ton petit lit de verre. Tu bougeais aussi calmement que dans mon ventre. Je t’ai reconnue, aussitôt. Tes pas de danse, nous les avions chorégraphiés ensemble, au fil des mois.

Nous avons eu quatre jours pour nous apprivoiser à l’hôpital. C’était toi. Rien pour en douter. Mais je ne connaissais rien de toi. C’était rassurant d’avoir quelqu’un à mes côtés pour prendre la relève le cas échéant. Ton papa avait le tour avec toi. Bien lovée dans ses bras, tu y trouvais la sécurité, la chaleur. Moi, frêle d’une forte anémie, je peinais à t’offrir ce dont tu avais besoin.

Nous avons quitté l’hôpital en nouvelle petite famille que nous étions devenus. Papa a dû partir dès notre arrivée à la maison. Une équipe de jeunes athlètes l’attendait sur le terrain de foot. La vie ne pouvait cesser parce que princesse Lauriane était là. Il a quitté, malgré ta peine du moment. Une peine de quoi? Je l’ignorais! J’allais rester là, plantée au beau milieu du salon un bon moment. Toi dans mes bras avec ta peine. Moi, avec mon immense peine de ne pas savoir quoi faire. Anéantie par mon incompétence! Et si je n’y arrivais pas? Et si je n’y arrivais pas? Jamais! Ce ne serait certainement pas ton seul chagrin à vie! Tu avais une couche toute propre, tu venais de boire. J’ignorais ce qui pouvait bien provoquer cette peine. Et puis…

… Alors, je ne sais pour quelle raison, je me suis mise à fredonner cet air que nous connaissions par cœur, toutes les deux. Cette chanson, fredonnée lorsque tu étais au creux de mon moi tout entier, tu l’as reconnue. Comme dans un moment de pure magie, nous nous sommes regardées dans la plus grande profondeur de nos âmes et c’est à ce moment précis que j’ai compris que j’avais en moi tous ces répertoires pour te protéger, t’accompagner au gré de ta vie, de tes embûches, de tes peines et de tes bonheurs. J’avais en moi cet instinct qui me connectait à toi.

Depuis, j’ai encore parfois douté, je douterai encore, mais jamais je ne cesserai de fredonner nos airs à nous. Ceux qui font que nous nous faisons confiance mutuellement.

 

Mylène Groleau

Préparer les valises pour l’accouchement

Vous en êtes au troisième trimestre, le huitième mois approche et

Vous en êtes au troisième trimestre, le huitième mois approche et l’arrivée de bébé est imminente! Vous serez bientôt en route vers le lieu de naissance que vous avez choisi pour la rencontre avec votre trésor. Vous en êtes à l’étape des valises et vous vous sentez un peu perdue. Mais qu’est-ce qu’on apporte pour la plus grande rencontre de notre vie? Trop de choses, évidemment… comme toujours! Mais après deux accouchements, après avoir consulté plusieurs listes, des dizaines de mamans et une accompagnante à la naissance, voici un (gros) résumé des essentiels à apporter!

La valise de bébé :

  • 3 ou 4 petites couvertures légères
  • 1 ou 2 couvertures plus épaisses
  • 5 ou 6 paires de petites chaussettes
  • Mini-mitaines d’intérieur (pour éviter les égratignures au visage), mais les petites chaussettes font vraiment l’affaire et tiennent encore mieux!
  • 5 ou 6 pyjamas (vive les pyjamas à fermeture éclair qui s’enfilent et s’enlèvent rapidement, surtout au milieu de la nuit!)
  • 1 ou 2 petits chapeaux d’intérieur
  • 5 ou 6 cache-couches
  • Un ensemble pour sortir de l’hôpital, selon la saison
  • Une dizaine de débarbouillettes pour bébé
  • Un paquet de lingettes humides
  • Un paquet de couches de taille Nouveau-né et un paquet de taille 1
  • Des contenants en format voyage de shampoing, de savon et de crème hydratante non parfumés pour bébé
  • Vaseline (pour les cacas collants) et crème pour l’érythème fessier
  • Suce en format 0-6 mois
  • Petit toutou
  • Siège d’auto pour bébé (obligatoire pour sortir bébé de l’hôpital)

Dans la valise de maman :

  • Vos cartes d’hôpital et d’assurances maladie ainsi que vos documents d’assurances s’il y a lieu.
  • 2 ou 3 jaquettes de nuit (idéales pour les petites visites de l’infirmière qui vient vous examiner). Si vous prévoyez allaiter, procurerez-vous des jaquettes qui se déboutonnent sur le devant, elles seront plus pratiques.
  • 2 ou 3 pyjamas ou vêtements de détente pour le jour
  • Votre robe de chambre
  • Un cardigan ou un châle au cas où il ferait plus frais
  • Un ensemble de maternité et des souliers confortables pour les pieds enflés à la sortie de l’hôpital
  • Des bas de laine pour réchauffer vos pieds durant le travail
  • Des gougounes pour la douche
  • 7 ou 8 sous-vêtements confortables qu’on n’aura pas peur de jeter ou d’abîmer (privilégier les tailles hautes en cas de césariennes)
  • 2 ou 3 soutiens-gorges d’allaitement si vous souhaitez allaiter votre bébé
  • Certaines recommandent les soutiens-gorge sport ou même sans bretelles pour le travail
  • Les lingettes Tucks pour l’hygiène intime
  • Un paquet de serviettes sanitaires de nuit extra absorbantes
  • Un paquet de vos serviettes sanitaires régulières
  • Votre trousse de toilette (brosse à dents, dentifrice, désodorisant, shampooing sec, etc.)
  • Des contenants en format voyage de vos produits pour la douche
  • Une brosse et des élastiques pour les cheveux
  • Du baume à lèvres
  • Un coussin d’allaitement
  • Des pantoufles qui s’enfilent rapidement
  • Des coussinets d’allaitement pour les montées de lait
  • La crème du docteur Newman pour l’allaitement (à faire préparer en pharmacie)
  • Plusieurs débarbouillettes et une serviette de bain
  • Une boîte de mouchoirs

Des petits extras qui vous serons utiles :

 

  • Plusieurs petites collations (barres tendres, muffins, noix, fruits, galettes)
  • Des jus de fruits
  • Une bouteille d’eau réutilisable pour maman et une pour l’autre parent
  • Vos oreillers de la maison
  • Une couverture (et une pour votre accompagnateur)
  • Des bouchons pour les oreilles
  • Un masque ou un loup pour les yeux si vous voulez faire la sieste
  • Un sac pour les vêtements sales
  • Une chandelle à piles ou une veilleuse
  • Une liste de lecture sur votre cellulaire avec vos écouteurs ou un petit haut-parleur
  • S’il y a des frères et sœurs, un petit cadeau pour eux de la part du bébé
  • Un cahier ou le livre de bébé et des crayons (utiles pour la paperasse à remplir)
  • Un livre ou des magazines pour passer le temps
  • Du désodorisant pour la toilette
  • Des lingettes désinfectantes (style Lysol)
  • Votre chargeur de cellulaire
  • De l’argent comptant en petite quantité pour la cafétéria ou les distributrices

Bien sûr, l’autre parent ou la personne qui vous accompagne peut aussi préparer un sac. Des vêtements de rechange, des pantoufles ou des souliers confortables, sa trousse de toilette. Bref, tout ce qu’il lui faut pour être loin de la maison pendant quelques jours.

Mais dites-vous bien que peu importe à quel point vous serez prêts, il est possible d’oublier des trucs. Préparer vos valises quelques semaines à l’avance vous aidera à les peaufiner et à être prêt au cas où vous auriez un p’tit pressé de vous rencontrer!

Karine Arseneault

C’est ta fête, mon fils

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C’est ta fête, mon fils Pour la plupart des couples, une naissance est un événement heureux. Pas la tienne, mon fils. Et ce n’est pas de ta faute.

 

Tu n’as pas été conçu par amour, mais par l’ivresse d’un Nouvel An trop arrosé. Un lendemain de veille qui a gardé de la veille les rancœurs, la jalousie et le mépris.

 

Au lieu de partir sur de nouvelles résolutions, ton père et moi, nous sommes restés avec les restes de la veille, et avec les bouteilles vides de nostalgie de l’année que l’on venait d’enterrer.

 

Malgré cette nuit de rapprochements, nous n’avons pas réussi à nous débarrasser de nos vieilles pantoufles usées, pourtant si inconfortables.

 

Et puis, il y a eu le test de grossesse qui a scellé notre union aux effluves d’alcool rance.

 

Un + qui nous a divisés au lieu de nous réunir.

Un + qui a soustrait l’amour au lieu de le multiplier.

Un + qui a été la croix que ton père a utilisé pour me crucifier.

 

Car ton père était persuadé que tu n’étais pas sien. Que tu étais l’enfant d’un autre. Que tu étais la preuve de mon adultère alors que c’est lui qui cumulait les maîtresses.

 

Cette grossesse était devenue celle de la honte et de la culpabilité.

 

Plus tu grandissais dans mon ventre, moins il me touchait.

Plus il me rejetait, moins je te voulais.

 

Ma bedaine, je l’ai traînée comme un boulet pendant neuf longs mois.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu étais devenu la chaine qui me retenait attachée à cette union.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu m’avais volé la clé de ma liberté.

 

Et puis un jour d’automne, tu as décidé, toi aussi, de te séparer de moi. De couper le cordon qui nous unissait l’un à l’autre.

 

Tu es sorti de mon ventre, sans douleur, sans un cri, sans être attendu.

 

On t’a posé contre moi et on s’est regardés comme deux étrangers qui ne se reconnaissaient pas

 

C’est alors que j’ai remarqué la tache écarlate sur ton dos. Cette tache qui, il y a quelques siècles, aurait été considérée comme la marque de mon adultère.

 

Une ironie de la vie.

 

Mais pour moi, cette tache écarlate que tu portes est celle de la honte. La honte de celui à qui tu tourneras le dos un jour pour ne pas t’avoir reconnu. La honte d’avoir pu douter que tu puisses être le fruit de ses entrailles.

 

Une autre ironie de la vie, c’est que tu es le portrait craché de ton père.

 

Moi, je le savais depuis le début qui était ton père. Je n’en ai jamais douté un seul instant. Même si lui ne me croyait pas et tentait de me faire avouer une faute que je n’avais pas commise.

 

Tu comprendras toi aussi, un jour, que ton père n’est pas un père, mais que c’est bien ton père.

 

Alors, sache, mon fils, qu’en ce jour de ton cinquième anniversaire, je t’aime. Je suis heureuse que tu sois dans ma vie et moi dans la tienne.

 

Car même si ce n’est pas l’amour qui t’a donné la vie, il y a cinq ans, toi, mon fils, tu as donné vie à l’amour.

 

Bonne fête mon amour!

 

Eva Staire

Ma ride d’affront

J’ai eu mes premières rides sur le tard. Tellement qu’en fin de

J’ai eu mes premières rides sur le tard. Tellement qu’en fin de semaine, je me suis fait cruiser par un petit jeune qui devait être au début de la vingtaine. Moi, la vieille peau de quarante ans!

Mais ma toute première ride, je me souviens du jour exact où elle est apparue. C’était le 23 mars 2004. Je ne fais pas une Paul Houde de moi-même en retenant par cœur la date de naissance de toutes mes rides, ne vous en faites pas! C’est seulement que cette ride qui scinde mon front en deux s’est formée sous la douleur de mon premier accouchement. Alors vous comprenez que j’ai une titi de bonne raison pour me souvenir de la date!

Le travail avait commencé en début de soirée. J’avais passé les heures suivantes dans le bain pour me soulager de la souffrance des contractions, avec des pauses près du comptoir pour finir de m’épiler. Non mais, quand c’est un premier accouchement, il arrive qu’on mette les priorités au mauvais endroit!

Un bon moment donné, j’ai lâché le call officiel du 2 minutes. « Chéri! C’est maintenant. Là. Tout de suite. Now! » Bon. On est arrêtés au courrier et au club vidéo (autre époque…), on a fait des tatas au policier qu’on dépassait sur la 30. Et on a été accueillis à l’hôpital par des infirmières convaincues que bébé allait se pointer trrrrrès rapidement. Deux heures du matin. Tout le personnel se préparait pour une expulsion avant le lever du soleil.

Ben non. J’ai eu droit à deux anesthésies qui ont fonctionné à moitié. À des tâtements de bedaine et de col (super le fun quand tu es à 9,5 depuis des heures!) « Je ne comprends pas, madame, votre bébé remonte au lieu de descendre… » J’ai eu droit à la percée des eaux (ma fille en garde d’ailleurs un trou permanent dans son cuir chevelu, ce qui m’a forcée longtemps à faire des séparations de lulus décentrées…) Au cathéter pour vider ma vessie qui menaçait d’exploser. Et au massage de l’espace plissé entre mes deux yeux. « Madame, tout votre stress reste pris dans votre front. Détendez votre visage. C’est la ride de la colère qui s’exprime. Il faut lâcher prise, votre bébé va finir par arriver… »

Oui mais quand? C’est parce que ça fait douze heures que vous me dites qu’elle arrive d’une minute à l’autre alors que tout ce qu’elle fait, c’est remonter jusqu’à mes clavicules! Êtes-vous sûrs que vous ne pouvez pas la sortir par là? Une petite incision au niveau du plexus solaire, toute petite…

L’option n’a pas été retenue. Il a fallu attendre que bébé accepte de parader sur le tapis rouge. J’avais préparé mes techniques de relaxation, de respiration, de visualisation… mais rien pour me dérider la ride de la colère. Une colère ancrée dans l’impuissance de ne pas savoir ce qui allait se passer et quand. Et aussi, il faut l’avouer, dans la souffrance de contractions ininterrompues et inefficaces.

Grande Peanut a fini par trouver son chemin, mais l’affront était fait : sa mère (c’est moi, ça!) savait désormais qu’elle ne contrôlait rien du tout.

Plus tard, quand les comportements de ma fille se sont mis à déraper, j’ai retrouvé cette ride que j’avais tant tenté de lisser à grands coups de afuuu afuuu. J’ai appris la colère, j’ai apprivoisé l’impuissance. Et c’est seulement quand j’ai appris le lâcher-prise sincère que la colère liée à la perte de contrôle s’est atténuée. Et que les comportements dérangeants sont disparus.

Ma ride de front, elle, est encore là. Des médecins m’ont suggéré de l’aplanir, de la botoxer. Mais je lui trouve une certaine beauté. Elle est plutôt isolée dans mon visage (merci, peau grasse!), mais elle est là, me rappelant mon parcours. Et parfois, pour me calmer le pompon quand je m’énerve le poil des jambes (les priorités ont changé, voyez-vous!), je frotte doucement ma ride de front, comme l’infirmière l’a fait dans le temps. C’est devenu mon ancrage : respire, ça va passer…

Nathalie Courcy

Le jour où j’ai découvert la béatitude

Il y a longtemps

Il y a longtemps que je souhaitais reprendre le yoga. Je devrais même dire débuter le yoga puisque tout ce que j’en connaissais était relié à mes grossesses : yoga prénatal et yoga avec bébé…

 

Bref, j’étais loin de me douter à quel point la pratique du yoga pouvait devenir un entraînement et me guider vers une remise en forme tout en me permettant de ME retrouver, de retrouver la femme en moi, la personne que j’étais avant de devenir maman. Et vous savez quoi? En plus de m’avoir permis de me retrouver, la pratique du yoga m’a transformée… J’ai gagné de la confiance en moi et beaucoup d’assurance.

 

Pour y arriver, il me fallait trouver l’endroit et une certaine proximité (j’habite en plein cœur des montagnes, loin de certaines activités 😉).

 

Et le miracle s’est produit! Yoga Lac-Beauport a ouvert ses portes en septembre 2016, au même moment où moi, je décidais de ME choisir : heureux hasard!

 

J’étais déjà vendue avant même d’y avoir mis les pieds. Mon instinct prédisait un lieu magique, un espace dont je tomberais amoureuse et duquel je ne pourrais plus me passer.

 

Et le charme a opéré…

 

Tout est pensé pour notre confort. La délicate odeur d’huiles essentielles, l’éclairage tamisé, le revêtement de sol, si invitant, l’immensité de la pièce… Une atmosphère de calme et de détente qui s’installe instantanément🌿

 

La possibilité de gérer notre horaire ajoute à mon bonheur et surtout, convient à ma réalité de maman et d’enseignante. Je peux donc espacer mes visites si le temps est compté, certaines semaines.

 

Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le sentiment de pouvoir suivre mon propre rythme, d’une séance à l’autre, selon mon niveau d’énergie, mon aisance ou mes besoins du moment. Chacun des professeurs prend soin de le rappeler fréquemment, ajoutant à notre détente…

 

J’adore la variété de chacun des cours! J’apprends à tout coup! On nous guide dans l’apprentissage et dans la maîtrise des postures, toujours dans le plus grand respect. D’une fois à l’autre, on retrouve des postures de base, mais toujours avec des variantes qui nous poussent un peu plus loin. 

 

J’ai toujours hâte à ma prochaine visite…

 

Yoga Lac-Beauport, je vous aime d’amour!

 

Il m’est impossible de passer sous silence tous les bienfaits que m’a apportés Judith Blondeau, spécialisée en yoga prénatal et avec bébé. Mes deux grossesses, je les ai vécues sous ses bons conseils, en ayant le sentiment incroyable de prendre soin de moi et à la fois, du petit humain que je créais, doucement.

 

Chez Judith Blondeau, on se sent chez soi, on se sent importante, on a l’impression d’être unique. Elle mélange à merveille l’enseignement des postures de yoga et celui des bases de l’accouchement.

 

Elle l’ignore, mais grâce à elle, j’ai vécu des accouchements sereins. J’ai appliqué ses trucs en me les appropriant et tout ce que j’ai visualisé en ces instants est à jamais gravé en moi 💜.

 

Le yoga avec bébé appelé Yogi-boogie fait aussi partie des expériences merveilleuses vécues pendant mon congé de maternité. On nous y enseigne des postures dans lesquelles notre trésor est intégré 😊. C’est magique!

 

Je me souviens que les étoiles s’étaient alignées lors de ma seconde grossesse et que tous mes cours s’étaient déroulés à l’extérieur, avec une vue sur les montagnes 🌿

 

Désormais, j’affirme sans gêne avoir développé une dépendance au yoga! J’aimerais explorer une nouvelle tendance : le air-yoga. Il s’agit de réaliser les postures suspendu à une bande de tissu… Wow!

 

Je rêve également d’une retraite de yoga, quelque part dans les Caraïbes… Je m’offrirai ce cadeau un jour!

 

Namaste 🌿

 

 

http://yogalacbeauport.com/

 

http://www.santedonnacona.com/organisateur/judith-blondeau-108/

 

Karine Lamarche

Enseignante