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Que le temps passe vite…

Je ne m’habitue pas… Les rentrées scolaires de ma fille et les

Je ne m’habitue pas… Les rentrées scolaires de ma fille et les différentes étapes qu’elles impliquent me bouleversent tout autant que son entrée à la maternelle.

Pour sa toute première journée dans cette grande école du village où nous habitions, ma grande fille était accompagnée. Ensuite, elle devait marcher tout au plus dix minutes pour se rendre à l’école. Pour moi, un p’tit bout chou de cinq ans seul sur le trottoir, ça a toujours été un non-sens, même si nous étions à quelques pas de l’école. J’avais beaucoup de difficulté à accepter cette situation. D’autant plus qu’elle était timide et qu’elle manquait de confiance en elle. Je la regardais s’éloigner jusqu’à ce que je ne la voie plus. Pour ajouter à mon angoisse, Maude avait mal au ventre chaque matin. Ce petit manège a duré jusqu’en décembre. À l’époque, je ne voyais que la fillette timide avec une faible confiance en elle, mais aujourd’hui, je sais que j’ai ma part de responsabilité dans ce comportement.

J’ai appris, il y a quelques années, que notre attitude non verbale (posture, ton de la voix, expression du visage et des yeux, etc.) est ce qui se dégage de nous et ce qui est perçu par les gens bien avant notre langage verbal. À ce moment, j’ai compris que c’est moi qui lui avais transmis mon inquiétude et mon angoisse. Ses maux de ventre étaient la cause de mon attitude. Ma responsabilité était d’avoir une attitude confiante et rassurante. Je n’ai pas donné le meilleur exemple, mais il n’y a pas de parent parfait. 😉

À son entrée au secondaire, un déménagement de ville impliquant un changement d’école et d’amies a ajouté un stress. Le même scénario s’est répété : les maux de ventre, l’angoisse de ne connaître personne, la peur de se tromper de classe… Mais cette fois, elle a affronté sa première journée avec brio. Nous étions deux à être fières et mon cœur de mère a été soulagé.

Après le secondaire, ma grande fille était impatiente d’entrer dans le monde collégial. Le stress habituel s’exprimant par le mal de ventre s’est bien sûr manifesté. Cependant, après quelques jours, tout s’est effacé pour laisser place à la confiance, l’indépendance et l’autonomie. Vive la vie collégiale!

Le 2 septembre dernier, elle partait pour l’Université de Trois-Rivières. Cette rentrée dans ce nouveau monde scolaire a demandé de la préparation. Depuis quelques semaines déjà, elle planifiait ce déménagement. Je suis allée avec elle pour faire un peu de ménage dans sa résidence, apporter des bagages, l’aider à se trouver un emploi, faire prendre sa photo pour sa carte étudiante et payer la vignette pour le stationnement.

Je vis chaque changement avec des émotions mélangées. Heureuse et excité de la voir épanouie dans son cheminement et fière de la voir constater qu’elle grandit de façon responsable. De l’autre côté, il y a la tristesse de devoir me détacher et m’éloigner. Un pas de plus vers son autonomie et son indépendance. Bien sûr, c’est dans de tels moments que l’on fait la réflexion suivante : « … que le temps passe vite! »

C’est accompagnée d’un gros câlin et d’un « je t’aime » que je l’ai laissé partir vers sa nouvelle vie.

Je suis tellement fière de ma grande fille! Enfin, tu as atteint ton objectif. Tu as travaillé très fort. Il te reste seulement trois ans pour réaliser ton rêve de devenir kinésiologue. Bon succès ma grande!

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Quand la contraception rend malade

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Qu’on le veuille ou non, la contraception est souvent une responsabilité qui retombe sur les épaules des femmes. Souvent à un jeune âge, on suggère aux filles de prendre la pilule dès les premières relations sexuelles. Elle est même prescrite aux adolescentes afin de régulariser leur cycle et de diminuer les règles trop abondantes. Notre boîtier de pilules nous suit pendant des années jusqu’au jour où on se décide à fonder une famille.

Pour ma part, j’ai pris des contraceptifs oraux pendant près de dix-sept ans sans jamais arrêter. J’avoue même que j’ai pris la pilule en continu pour éviter des règles à plusieurs reprises. Je suis tombée enceinte très facilement dès l’arrêt de la contraception, puis j’ai fait une fausse couche à douze semaines pour retomber enceinte aussi rapidement et avoir un beau bébé en santé en novembre 2007.   Quelques semaines avant mon accouchement, mon médecin m’a demandé ce que je ferais pour me protéger après cette grossesse et m’a suggéré de m’installer un stérilet Mirena après la naissance de ma fille. Je n’avais jamais entendu parler de ce stérilet, mais une amie médecin m’en vantait les effets comme l’arrêt complet des règles.

Wow ! Quel bonheur de ne plus avoir à prendre de fameuses pilules chaque jour ! Je ne voyais que des avantages. Plus de cycle, moins de SPM (j’ai l’impression) et surtout adieu crampes, saignements et achats de tampons. Après cinq ans avec le premier stérilet, j’ai réitéré avec la pose d’un deuxième Mirena en 2013. Avec la naissance de ma fille, j’ai mis sur le dos du stress lié à un enfant ou du retour au boulot tous mes maux de santé mentale. Mes tristesses sans fond et mes moments de désespoir étaient récurrents et très pénibles.

Une lourde cape pesait sur mes épaules depuis tant d’années lorsqu’au printemps 2017, en lisant divers textes sur le Mirena, j’ai réalisé que cela faisait plus de dix ans que j’avais en moi ce fameux stérilet dont tout le monde parle. Des études parlent du taux de cortisol (hormone du stress) plus élevé dans le sang des femmes avec ce dispositif utérin. Humeur dépressive, perte de désir, idées noires, etc. : la liste des effets secondaires et les témoignages abondent partout sur les sites. J’ai tenté d’oublier le tout en me disant que cela n’avait aucun lien avec mon anxiété constante.

Puis à la fin juin, je suis tombée sur un article qui parlait encore des effets secondaires et j’ai réalisé que je ne pouvais plus ignorer que cette contraception me rendait malade. J’ai réussi à faire enlever ledit stérilet dès le début juillet. Deux mois et demi plus tard, je réalise que je ne me suis pas sentie aussi zen depuis des années. J’ai passé un été avec un sentiment de calme intérieur dont je ne me souvenais pas. Malgré le stress de la rentrée, de la folie au boulot, je me surprends à être calme. Est-ce lié ? Chose certaine, je ne tiens pas à réessayer ce moyen de contraception.

En conclusion, je ne tiens pas à effrayer toutes les femmes portant ce stérilet, mais juste à vous faire prendre conscience que si vous vous sentez triste, dépressive ou anxieuse depuis quelques années et que cela concorde avec la pose de ce fameux dispositif, votre état pourrait être lié à votre méthode contraceptive.

Pour en savoir plus :

 

http://information.tv5monde.com/terriennes/sterilet-mirena-les-femmes-maltraitees-par-les-hormones-et-la-gynecologie-175492

https://www.researchgate.net/publication/314138176_The_levonorgestrel-releasing_intrauterine_device_potentiates_stress_reactivity

http://www.journaldequebec.com/2017/05/10/sterilet-mirena-des-femmes-denoncent-une-omerta-sur-les-effets-secondaires

https://www.letemps.ch/sciences/2017/07/07/linquietude-monte-sterilet-mirena

Véronique Hébert

Au plaisir de vous lire et de répondre à vos commentaires !

v23hebert@icloud.com

Je n’aurais jamais assez d’une vie

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai

La vie est courte. Ma tête bouille de rêves et de projets. J’ai 37 ans et j’ai l’expression « j’aurais donc dû » beaucoup trop souvent dans la bouche. Ça me laisse un goût amer, comme quelque chose d’inachevé… Le fameux un jour…

Je suis une Montréalaise de naissance. J’avais tout à ma portée. Les écoles, les gros cinémas, les arts, les restaurants et surtout la diversité. Alors pourquoi je ressens ce vide? Je n’ai jamais vraiment voyagé, je n’ai jamais demeuré loin de la maison familiale et surtout, je n’ai pas exploré ce que le monde avait à m’offrir. Je suis restée dans mon confort, car l’anxiété me paralysait. Tout d’un coup que je me trompe? Si je quitte tout et que je n’aime pas? Si Si et Si.

Le grand regret de ma vie

J’ai souvent rêvé de partir sur un coup de tête. Tu décides d’un endroit, tu fais ta valise et puis bye bye la famillia, je suis partie. Au lieu de ça, je suis restée prise dans mes bottes. Je voulais aller apprendre l’anglais en Colombie-Britannique, j’aurais voulu être femme au pair à Los Angeles ou juste étudier au Cégep de Jonquière (je sais, c’est moins exotique, mais pour moi, c’était déjà le bout du monde), mais la peur a pris toute la place. Je ne dois pas vivre dans le regret, car je suis ce que je suis, mais c’est plus fort que moi. Une partie de moi le souhaite encore.

Même côté carrière, je m’y suis perdue

Pendant douze ans, j’ai travaillé dans le milieu culturel. J’ai adoré faire de la coordination et de la production de spectacles et d’albums. J’y étais foncièrement heureuse. Par contre, je désirais une famille. Je ne voulais pas me sentir déchirée entre ma passion et mon enfant. Alors, j’ai pris la décision de faire passer ma famille en premier. Aujourd’hui, ma passion me manque. Le thrill du métier résonne souvent dans mon cœur à chaque spectacle que je vois. Ai-je fait le bon choix? Je crois sincèrement que oui. Mais je me sens quand même incomplète.

Avoir une famille change les perspectives

Maintenant, j’ai une famille. Je ne peux plus partir comme je l’aurais donc souhaité. Ma fille est malade et nous ne pouvons pas nous éloigner trop longtemps de l’hôpital. Par contre, certaines pensées resurgissent. Je m’imagine souvent avoir ma petite maison sur le bord de l’eau dans Charlevoix ou vivre dans la magnifique ville de Québec. Je sens en moi une urgence de changement, d’être déracinée. Qu’est-ce qui me retient? La peur de ne plus voir ma famille aussi régulièrement? La peur de m’ennuyer de la ville? La peur de la solitude? La foutue peur!

Mais qu’est-ce qui m’en empêche réellement

La seule chose qui me bloque, c’est moi. Je pense beaucoup trop. L’inconnu peut être très effrayant, mais aussi très valorisant et ressourçant! Je ne veux pas vieillir avec le sentiment de n’avoir rien tenté. Je veux montrer à mon enfant que peu importe ton rêve, tu as le droit d’y croire. Que l’aventure, c’est un pas vers la liberté. Je veux vivre ce dont moi, j’ai envie! Je souhaite ardemment me souvenir de ma vie, le sourire en coin, car je serais fière de ce que j’ai enfin pu accomplir.

Alexandra Loiselle-Goulet

Phobie, nous te vaincrons !

Pour ma grande Peanut de 13 ans, une seringue, c’est l’équivale

Pour ma grande Peanut de 13 ans, une seringue, c’est l’équivalent d’un missile-laser-longue-portée-nucléaire. L’idée de recevoir un vaccin ou de devoir faire une prise de sang l’angoisse profondément, la fait hyperventiler, la plonge dans l’insomnie, lui donne des maux de ventre et de tête, lui fait faire des cauchemars. Même si elle essaie de se calmer le pompon. Mais aujourd’hui, elle a vaincu.

Retour en arrière.

Petite, grande Peanut accumulait les phobies comme une fillette collectionne les autocollants. C’était devenu impossible de sortir, de voir du monde, d’exister. Mais on le faisait quand même. À petites doses, progressivement. Je ne voulais pas qu’on reste prises dans le duo « fuir ou combattre ».

On en a fait, des mini pas de bébé pour que les choses s’améliorent. Au début, ça s’améliorait parfois et ça dégénérait souvent. Mais à la longue, on a fini par apercevoir un semblant de lueur entre deux séries d’orages.

Quand le temps est venu de recevoir les vaccins de quatrième année du primaire, on a établi un plan de match avec l’infirmière du CLSC. Elle avait bien vu, à l’école, que le cas était sérieux. On ne parlait pas ici d’une peur normale, même pas d’une peur anormale. On parlait d’une vraie phobie. Une peur démesurée, incontrôlable, créée par un sentiment que sa vie est menacée et que la souffrance sera immense et éternelle. Doudou, toutou, musique, Au clair de la lune, bouteille d’eau, visualisation, faire des jokes pour changer les idées : tout y a passé. Ça a pris trente minutes, elle a hurlé, pleuré, essayé de se sauver. Mais on a réussi. Ensemble. Et elle était fière d’elle. Elle avait survécu (littéralement, puisque telle était sa peur), et elle pouvait construire là-dessus pour la fois suivante.

On a célébré ce progrès. Il faut dire que la fois précédente, il avait fallu se mettre à quatre infirmières, une maman et une couverture de contention pour faire une prise de sang. Et ben, ben de la volonté. J’avais perdu cinq livres juste en transpiration. Alors là, trente minutes et juste mes muscles pour la tenir, c’était un grand pas.

Revenons au présent.

Ma fille devait faire une prise de sang ce matin. À treize ans, elle comprend que c’est nécessaire. Elle comprend que ça pique une seconde et qu’elle n’en mourra pas (d’ailleurs, c’est elle qui fait la préparation mentale pour ses frères pour diminuer leurs peurs avant la vaccination). Elle comprend tout ça. Sa tête comprend tout ça. Sa tête connaît aussi tous les trucs pour se calmer, pour éviter d’avoir la patate qui veut sortir de la poitrine, pour dormir malgré l’angoisse. Elle sait qu’il n’y a pas moyen de fuir et que combattre rendra la prise de sang plus difficile, voire douloureuse.

Sa tête sait tout ça. Son cœur veut sincèrement que ça se passe bien.

Ce matin, donc, on arrive au CLSC pour la prise de sang. On s’y rend avant 7 heures pour lui éviter d’angoisser toute la journée. Elle a bu, elle a mangé. Elle respire. Elle a apporté sa musique et ses écouteurs, son livre, mais elle n’a pas la tête à ça. Dès qu’elle voit la porte de la clinique, son corps se raidit, prêt à fuir ou à combattre.

– Maman, je sens le stress monter. J’ai encore plus mal au ventre que la nuit dernière.

Dans la salle d’attente, elle est agitée, elle bâille. Elle se colle sur moi, apprécie que je lui caresse le dos. Elle redevient cette fillette qui collectionnait les autocollants. Elle parle peu, chose inhabituelle mais compréhensible.

– Numéro 515 ? Salle E8.

C’est le temps. Dans quelques minutes, ce sera chose du passé. J’ai même osé porter une jupe, tellement j’ai la certitude que je n’aurai pas besoin de la maintenir de force.

– Maman, j’ai pas envie. Ça va faire mal, je le sais. Pas aujourd’hui, un autre jour. Je suis pas prête. Je peux pas. Ça fait plus ou moins mal qu’un vaccin ? Peux-tu chanter pour moi ? Non, chante pas. Ça me stresse encore plus. Tiens-moi dans tes bras. Faut pas que je voie l’aiguille. Est-ce qu’elle est longue ?

Son cerveau vire dans le vide. Je peux imaginer les influx nerveux se bousculer et s’entrechoquer. Une collision d’heure de pointe. Elle lutte entre sa volonté de rester calme et de faire ce qu’il faut pour être en santé, son désir instinctif de s’enfuir de la clinique (au moins pour une minute, ou pour une journée… mais le lendemain, le stress serait encore plus présent) et son besoin de combattre ceux qui essaient de la piquer.

Un deuxième infirmier arrive. Il l’a entendue pleurer doucement.

– Salut, je m’appelle Jonathan ! Toi, c’est comment ?

Ma fille n’est même pas en état de se rendre compte que quelqu’un lui parle.

La bonne nouvelle, c’est que l’histoire se termine très bien, presque sans larmes. Sans cris.

Une infirmière a tenu sa main pour garder son bras droit, tout en douceur. L’infirmier Jonathan, pas intimidé du tout par sa phobie (« T’sais quoi ? Quand j’avais ton âge, moi aussi ça me faisait paniquer, les aiguilles. Pis r’garde maintenant, je suis infirmier. On peut tout le temps dépasser nos peurs. Heille, c’est super ! C’est déjà terminé ! En plus, tu as du beau sang rouge, même pas vert ! Bonne nouvelle, tu n’es pas une extraterrestre ! »), a piqué et fait les prélèvements tout en lui changeant les idées. Et moi, maman toujours prête, je l’ai prise dans mes bras en détournant sa tête (et la mienne !) de l’aiguille.

Et maintenant, si on se déplace dans quelques mois ou dans quelques années, je peux vous dire que la prochaine fois qu’elle devra se faire piquer pour un vaccin ou pour un prélèvement, elle fera ça comme une championne. Encore plus qu’aujourd’hui ! Parce qu’elle a appris. Parce que son corps apprend à gérer la menace et à la relativiser. Parce que l’empreinte d’une expérience positive (bien qu’inquiétante pour elle) se grave dans son cerveau. Parce que d’ici là, elle continuera de faire des baby steps et des pas de géants. Et elle vaincra sa phobie.

Pour lire d’autres textes qui parlent de l’anxiété de ma grande Peanut et de ses stratégies pour la vaincre :

http://www.mafamillemonchaos.ca/on-jase/non-ne-te-sauverai/

http://www.mafamillemonchaos.ca/on-jase/monsieur-zen-rencontre-miss-peur/

Nathalie Courcy

 

Un garçon aussi

Un garçon aussi peut avoir une faible estime de soi. Un garçon aussi peut être très anxieux. Un

Un garçon aussi peut avoir une faible estime de soi. Un garçon aussi peut être très anxieux. Un garçon aussi peut être dépressif. Un garçon a le droit de pleurer. Un garçon a le droit de consulter. Un garçon aussi peut avoir des troubles alimentaires. Un garçon aussi peut avoir des complexes. Mon fils est un de ceux‑là. Un de ceux que l’on peut ignorer en prétextant que ce ne sont que des enfants. Que ça va passer. Au contraire, on ne doit pas sous-estimer ces enfants.

 

Ce soir, mon fils de neuf ans m’a dit : « Maman, ça ne me donne rien d’être là, ici avec vous, je ne sers à rien dans la vie. Personne ne me fait me sentir aimé. J’ai deux bons amis, c’est tout. Je ne m’en fais pas, des amis, moi. Je ne suis pas bon à l’école, je suis bon dans rien. »

 

La gorge nouée, j’ai pris de grandes respirations et je lui ai expliqué que ces paroles me faisaient très mal à entendre, mais que j’étais reconnaissante qu’il partage ses pensées avec moi. Il m’a lancé ces paroles dans le chaos de la routine du dodo. J’ai essayé de discuter avec lui immédiatement, mais je n’y arrivais tout simplement pas. « Maman a besoin de ton iPod, je vais aller réfléchir en prenant une marche dehors et on discutera à mon retour. »

 

J’ai quitté d’un pas ferme en ne sachant pas où j’allais exactement, écouteurs aux oreilles à écouter sa playlist. Des chansons tristes et des chansons joyeuses. Des chansons qui font mal à mon cœur de mère. Des chansons qu’on a choisies ensemble, lui et moi, il y a moins d’un mois. Ces chansons qui, lorsque je les écoute dans le contexte de son état présent, me donnent le vertige.

 

Je me pose et repose sans cesse les mêmes questions. Pourquoi ? À neuf ans, comment peut-on déjà penser qu’on ne vaut rien pour personne, même pas pour ses propres parents ? Comment se peut-il qu’avoir des moyennes générales de 90 % à l’école sans lever un petit doigt soit encore signe de découragement ? Jamais assez bon. Jamais fier de lui.

 

Mon cœur a mal, mais je n’arrive pas à pleurer. J’ai plutôt une certaine colère qui m’envahit. Et ça aussi, je ne le comprends pas. Je repasse en boucle une panoplie d’images de nos sorties, de nos fous rires, et la réalité me rattrape. Je devrai consulter, il est ma priorité numéro un. J’ai mal. Je me résigne à retourner à la maison, il se fait tard.

 

Il s’est endormi. Je le regarde et je ne comprends toujours pas tous ses complexes, toute sa souffrance. Mon fils n’a jamais manqué de rien. Jamais. Il est aimé, il est bon à l’école, il est sportif, il a une qualité d’adaptation exceptionnelle. Il est beau comme un cœur, c’est un bon humain, tout le monde l’aime. Nous sommes très proches de lui, autant son père que moi. Nous sommes des livres ouverts.

 

Tout ce dont j’ai besoin ce soir est de le coller et de m’endormir en petite boule d’amour contre lui, car je sais que même s’il dort, il entendra mes murmures à son oreille. Ceux lui disant que je l’aime plus que tout et qu’il est la plus belle chose qui me soit arrivée. Il sentira mes larmes couler sur ses petites joues trop parfaites. Il sentira que sa maman est là pour lui, qu’elle ne le juge pas. J’espère qu’il acceptera les démarches que nous entamerons afin de l’aider à cheminer dans la joie, le bonheur et l’amour.

 

Mon fils, tu peux pleurer. Merci de me faire confiance, de discuter avec moi, de me partager tes émotions. Je te promets que je m’investirai dans chaque démarche afin de te redonner ton petit sourire qui me faisait tant craquer. Je t’aime, et ensemble, on y arrivera. Aime-toi. Aime qui tu es et qui tu deviens. Tu es un garçon et toi aussi, tu as le droit d’être heureux.

 

Eva Staire

Pas de panique !

Ça faisait sept ans. Sept années sans être attaquée par la paniq

Ça faisait sept ans. Sept années sans être attaquée par la panique. B’ah ! Du stress, de la nervosité, de la misère à me concentrer, l’impression d’être une poule pas de tête et d’en perdre la tête, ça, oui ! Malgré les afuuu afuuu et les anxiolytiques. Mais pas de véritable crise de panique. Et là, la semaine dernière, c’est arrivé.

Milieu d’une journée où les choses ne vont pas tout à fait comme prévu, mais où tout est réchappé malgré tout. Milieu d’une semaine où les heures supplémentaires et les réveils tôt se multiplient. Milieu d’un mois où les défis et les questionnements sont monnaie courante et me font courir partout. Bref, je suis au milieu d’une tornade que je pense assez bien contrôler.

Puis, ce midi-là, je commence à avoir de la difficulté à focaliser mon attention sur mon travail. Je me sens plus agitée par en dedans et en dehors. Je ne tiens pas plus en place qu’un enfant de quatre ans qui attend l’arrivée du Père Noël après avoir ingurgité trois chocolats chauds aux guimauves. Je me mets à genoux sur ma chaise, puis en indien. Je me lève, je fais quelques pas, je reviens. Qu’est-ce que je fais là ? J’ai du travail à faire, moi !

Je m’assois. J’observe mon ordinateur comme s’il allait me dire quoi faire.

– Allez ! Mets tes doigts sur les touches du clavier et pitonne !

– Hein ? Quelles touches ? Quel clavier ? Pourquoi faire ?

– Déguédine ! Tu perds ton temps ! Tu le sais que tu n’as pas de temps à perdre.

– Inquiète-toi pas, je le sais ! Tout le monde va attendre après moi si je ne me réveille pas. Mais je ne suis pas capable.

– Pas capable de quoi ? Tu as les deux yeux grands ouverts !

– Oui, mais je ne me souviens même pas de ce qu’il faut que je regarde… Tu as vu ? Mes yeux bougent tout seuls !

Pas d’inquiétude, je ne parle pas vraiment à mon ordinateur. Bon, parfois, mais lui, il ne me répond jamais. Quand même, ça donne une idée de l’état dans lequel je me trouve à ce moment. Incapable de me déposer.

Ma collègue arrive. S’assoit près de moi.

– Je ne sais pas ce que j’ai, ça fait une heure que je tourne en rond, pas capable de me calmer le pompon.

Elle sait que quand je suis dans cet état-là, le mieux, c’est que je parte me promener quelques minutes. Mais je m’obstine (avec moi-même). Non, j’ai du travail à faire. Tout de suite. Et plus je m’obstine, et moins je suis capable de le faire. J’ai une rubber ball dans la cervelle et une pile branchée sur le 400 volts à la place du cœur.

Cinq minutes plus tard :

– Ok, ça n’a pas de sens mon affaire, remplace-moi s’il te plaît. Je ne suis bonne à rien anyway quand je suis dans cet état-là. Je ne me souviens même plus comment je m’appelle (oui, j’ai une légère tendance à l’exagération… l’autodérision me permet de réduire l’impact de la panique que je commence à identifier).

Et je sors de l’édifice. J’ai la présence d’esprit d’apporter ma bouteille d’eau (essentielle pour que les connexions de mon cerveau parti en vrille se refassent), mon cellulaire (bien pratique pour appeler une collègue si je me perds dans les dédales de ma panique ou de la ville) et mes lunettes de soleil (que j’ai beaucoup appréciées quand je me suis mise à brailler comme un âne pris dans une clôture barbelée. Électrifiée.)

Je marche, je marche. En ligne droite, parce que j’ai trop peur de me perdre. Déjà que je n’ai pas de GPS intégré (ça ne venait pas avec le modèle de base quand on naissait en 1977), je ne vois rien à travers mes larmes et je ne peux mémoriser aucun repère pour m’aider à me situer. Je m’enfonce dans la ville alors que mon instinct aurait dû me mener vers un parc ou une rivière, où je me serais sentie plus en sécurité. Mais ça, j’y ai pensé après seulement. Je marche, et je braille, et j’essuie mes larmes en me sentant jugée par les inconnus qui marchent aussi. Dans le fond, ils ne me remarquent même pas. Tant que je marche. Si je m’effondre, si je me roule en boule sur le trottoir, ils s’enfargeront dans mon corps et appelleront le 911. Je ne veux pas. Alors je marche.

Mais plus je marche, plus je panique de ne pas être capable de mettre un stop à ma panique. J’essaie de visualiser du beau et du bon, je ne vois que du laid et du mauvais. J’essaie de ralentir mon souffle, d’approfondir ma respiration ; j’hyperventile. J’imagine tout ce CO2 qui est fait prisonnier dans mes poumons et je panique encore plus. J’empoisonne mon corps à force de paniquer.

Mon esprit est encore juste assez présent pour former un plan de secours.

1- Continuer à essayer de me calmer par moi-même jusqu’au prochain coin de rue.

2 a- Si ça fonctionne, continuer à marcher jusqu’à ce que je sois calmée à 50 %, puis revenir vers le bureau pour continuer mon travail (ah ! Non ! J’ai dit « travail »… afuuu afuuu !)

2 b- Si ça ne fonctionne pas, virer de bord, appeler ma collègue ou ma superviseure et leur demander de venir me chercher. Au bureau, on pourra trouver une salle fermée où je pourrai reprendre mes sens, méditer et mettre de la musique. J’ai besoin de ne penser à rien.

3- Si je m’effondre sous la pression ou le manque d’oxygène, il y a toujours l’ambulance. Mais vraiment ? Je partirais en ambulance juste pour une attaque de panique ? Juste parce que je ne suis pas capable de gérer mon stress ? Non mais… on se calme ! (Ben non, justement. Je ne suis pas capable de me calmer !)

Le coin de rue arrive et j’hyperventile toujours autant, je me déshydrate à force de pleurer. C’est le méchant qui sort, faut croire. Et là, au coin de la rue, j’aperçois une table avec des livres. Je tourne à droite et je passe une porte. S’il y a des livres, c’est qu’il y a des gens qui aiment les livres. Je me retrouve dans une librairie (ça aurait pu être l’antre d’un dragon lecteur, je serais entrée quand même. Comme un enfant poursuivi par un kidnappeur qui s’engouffre dans la première maison qu’il croise). Et là, pour la première fois depuis près de deux heures, je me sens un peu en sécurité. Une mini brise d’apaisement m’effleure. Je me dis que je peux rester ici en silence, sans me justifier, le temps de me calmer. Le temps de retrouver assez de morceaux de casse-tête de ma personne pour me reconstruire suffisamment. Le travail attendra.

Quand je suis retournée au bureau, j’ai rassuré ma collègue, j’ai mis mes écouteurs et je suis restée dans ma bulle jusqu’à ce que je me sente moi-même. Le travail m’avait attendue, sagement, mais le surplus de stress s’était évaporé. J’ai parlé de mon moment de souffrance intérieure et physique (oui, une crise de panique, c’est souffrant pour le corps) à mes collègues, à mes superviseurs. Je n’ai pas été jugée. Je veux qu’ils comprennent ce qui m’arrive même si ça peut prendre sept autres années avant que la panique s’invite une autre fois. Je veux qu’ils comprennent que ça peut arriver à n’importe qui. Et je veux surtout qu’ils sachent agir quand ça arrive, à eux ou à d’autres.

Note à moi-même : Tu as de quoi être fière d’avoir su identifier l’attaque de panique même en pleine souffrance. Sois fière de l’avoir gérée et d’avoir trouvé tes moyens pour te calmer. Mais la prochaine fois, demande plus d’aide, plus vite. Ça pourrait t’éviter de te sentir aussi mal.

 

Nathalie Courcy

L’anxiété, mon alliée !

Tout le monde a déjà vécu un stress avant un examen, avant une <e

Tout le monde a déjà vécu un stress avant un examen, avant une date, avant de passer une entrevue, avant un rendez-vous chez le médecin, bref, vous savez ce que je veux dire !

Mais une angoisse, la première fois que ça arrive, je te jure que tu ne comprends pas ce qui se passe ! Pourquoi tu as les mains moites, pourquoi tu as l’impression de ne plus entendre les gens parler autour, pourquoi ton cœur s’emporte, pourquoi tu as envie de t’isoler en boule dans ton coin ?

En fait, tu ne sais même pas qu’il s’agit d’anxiété, puisque tu crois que tu fais une crise cardiaque, que tu ne redeviendras jamais « normale ». Tu sais seulement que tu as mal en dedans, et qu’il faut vite que ça cesse ! Comme ça ne t’est jamais arrivé auparavant, parce que oui, ça pogne d’un coup sec cette affaire-là, tu penses tout de suite que tu as une maladie, que ta vie est finie, que tu ne pourras plus travailler, ni même sortir pour voir tes amies, bref tout te semble une montagne !

Après une visite aux urgences, pour te faire dire que c’est seulement de l’anxiété, on te donne une pilule miracle, puis on te renvoie chez toi. « Qu’est-ce que je vais faire si ça recommence, qui peut m’expliquer ce qui se produit dans mon corps lorsque je suis anxieuse ? », te dis-tu. Par chance, tu as un amoureux extraordinaire et une famille hors du commun. Ils ne comprennent pas tout à fait ce qui se passe, mais ils seraient prêts à tout pour que tu retrouves ton sourire ! Tu essaies de leur expliquer ce que ça te fait, d’où ça part, mais quand tu ne souffres pas (j’utilise bien le verbe « souffrir », parce que quand tu ne sais pas ce que c’est, c’est très souffrant), tu ne peux pas comprendre ce qu’est l’anxiété.

Finalement, tu te mets sur une liste d’attente dans un endroit spécialisé en troubles anxieux (puisqu’on t’a dit que c’est de cela qu’il s’agissait). Durant tout ce temps d’attente, tu continues de prendre tes médicaments, qui t’ont été prescrits un peu à la hâte. Les jours avancent et malgré les effets secondaires des médicaments et ta tristesse, tu reprends peu à peu le dessus en lisant sur Google (non, je blague ! Quelle mauvaise idée), mais tu te rends compte que tu n’es pas seule.

Un an plus tard, on te rappelle pour te donner un rendez-vous avec une psychiatre ! Une psychiatre ? Moi ? Quoi ? Non ! Je ne suis pas folle ! Puis tu angoisses pendant les jours avant ton rendez-vous, puis tu ne dors pas la veille dudit rendez-vous ! Il s’avère finalement que la dame en question est une vraie perle et qu’elle te fait te sentir tout à fait normale ! Elle t’explique en détail de quoi il s’agit, ce que provoque l’anxiété dans ton corps et ta tête. Elle banalise cette maladie mentale (non pas que ce n’est rien, mais on n’en meurt pas) ! Elle te propose même une thérapie de groupe avec des gens comme toi. Croyez-moi que si vous avez cette chance un jour, saisissez-la ! C’est un beau cadeau que vous vous faites en acceptant d’aller parler de vous, devant des gens qui, comme vous, souffrent d’anxiété de différentes façons.

Puis, la vie suit son cours et tu apprends à vivre avec cette nouvelle alliée ! Parfois, tu trouveras qu’elle est trop présente et parfois, tu l’accepteras et tu te diras qu’elle fait désormais partie de toi. Elle t’aura appris à prendre soin de toi, à dire non, à faire des choses que tu aimes, à prendre du temps pour toi, à éloigner les mauvaises choses qui te causaient tant d’anxiété.

Mais avant tout, cette alliée sera la preuve d’une grande force en toi et fera de toi la magnifique personne que tu seras devenue. Non, ça ne sera pas toujours beau ; oui, tu auras des moments de détresse où tu croiras revenir au point de départ, mais sache que tout ce que tu as accompli et que tu continues d’accomplir fera toujours partie de toi ! Et crois-moi, tu n’es jamais seule et tu es magnifique telle que tu es !

Vanessa Lamoureux

 

On dira ce qu’on voudra, l’amour de ma vie, c’est toi!

À toi l’amour de ma vie,

Je

À toi l’amour de ma vie,

Je ne me suis jamais vraiment vue être une mère. J’étais indépendante, toujours dans le 5 à 7 à la mode et surtout, je n’étais pas très stable. Je croyais en l’amour (peut-être trop même, parfois), mais je ne m’imaginais pas devoir m’occuper de quelqu’un d’autre que moi. Mais un soir, dans un bar de la rue Mont-Royal, j’ai rencontré ton père. Nous avons su assez rapidement que ce serait sérieux… que ce serait ZE relation. T’sais, celle qui te fait voir la vie en rose, celle qui te fait rêver au bonheur ultime et surtout celle qui te fait voir le futur différemment. Tout d’un coup, je rêvais d’une famille. Je rêvais à toi.

Tu es née d’un amour sincère et profond.

J’ai toujours été une femme angoissée… mais honnêtement, la vraie angoisse, je l’ai connue dès que j’ai croisé ton regard la toute première fois. Vais-je être à ta hauteur? Vais-je être une bonne mère pour toi? Si je décide de ne pas allaiter, vais-je te rendre malade? Tout ça tournait en boucle dans ma tête… (J’avoue aussi que la pression [le mot est faible] des infirmières à l’hôpital me hantait!) J’ai su ce jour-là que ma vie avait changé. Que je ne serais plus jamais comme avant. J’avais maintenant le cœur qui me faisait mal tellement je ressentais de l’amour pour toi. Ce mal, je ne l’avais jamais eu avant.

La première année de ta vie a été extrêmement difficile. Je savais au fonds de moi que quelque chose n’allait pas. Que ce que je vivais n’était pas le quotidien normal des mères dans le Mieux — vivre. Plus les jours avançaient, plus j’angoissais. Plus j’essayais de te comprendre. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps plus souvent qu’à mon tour en essayant de te faire boire, de te faire manger et de te faire dormir. Je n’y arrivais juste pas. Je me tapais sur la tête en me disant : « Alex, tu n’aurais pas dû avoir d’enfant, tu es une mauvaise mère! Tu n’arrives pas à combler ses besoins primaires! »

Comme je ne savais pas ce que tu avais et les médecins non plus, les gens se sont mis à mettre ton comportement sur le dos de mon anxiété : « T’sais, si tu n’étais pas si angoissée, ton enfant ne serait pas comme elle est… Relaxe, tu verras… » En somme, l’anxiété avait le dos très large. Ces paroles n’ont eu pour effet que de doubler mon doute et ma peur d’être la pire mère que le monde ait portée. Et pourtant! Des hôpitaux, j’en ai vu! Des spécialistes, des nutritionnistes, des psychologues, j’en ai consulté à la pelletée pour prouver à quel point je savais que quelque chose clochait. Je n’ai jamais abandonné!

Une certaine semaine en mai, nous avons su que tu étais malade. Le diagnostic est finalement tombé. Malformation cardiaque de naissance. Ma tête tournait et mes oreilles bourdonnaient. Tout ce que j’ai entendu, c’est : « Votre fille devra être opérée. Cela ne guérira jamais. » Un frisson a parcouru mon corps tout entier. Autant j’avais le cœur en miette que tu doives affronter une opération à cœur ouvert à un si jeune âge, autant j’étais fière de moi. Fière de ne jamais avoir lâché. Fière d’avoir écouté cette voix en moi qui me murmurait de t’aider. Ce jour‑là, j’ai su que je serais la mère dont tu aurais besoin.

Mon amour,

La vie avec toi est si belle. Ton sourire, ton énergie et ton humour me comblent de bonheur. Sache que malgré mes peurs et mon anxiété, je t’aime plus fort que tout au monde. Je vois maintenant la vie à travers tes yeux et c’est magnifique! Tu es si forte. Je suis fière de toi. Grâce à toi, je suis la mère que j’ai toujours voulu être. Merci du plus profond de mon cœur.

Je sais ce qu’est la maladie pour l’avoir côtoyée de près. Je pense à tous les parents qui vivent ces situations infernales. Je suis de tout cœur avec vous, sincèrement.

Et toi, si tu te cherches une cause : Enfant Soleil. C’est le plus beau cadeau que tu peux faire à la vie.

http://www.operationenfantsoleil.ca/

Ne lâchez jamais!

Alexandra Loiselle

 

Moi, stressée ?

Le fameux stress : la cause de bien des maux selon plusieurs livres

Le fameux stress : la cause de bien des maux selon plusieurs livres et études. Cancers, problèmes de santé mentale, troubles de sommeil et j’en passe. Cependant, c’est aussi le stress qui nous donne cette dose d’adrénaline qui nous pousse à agir rapidement lors de situations urgentes. Une vie sans aucun stress serait sans doute aussi calme qu’un lac sans vent lors d’une belle journée estivale. Vous en rêvez peut-être lorsque tout va trop vite ou lors de périodes très intenses au travail, mais pourrait-on vivre sans stress?

Personnellement, j’ai toujours été une fille assez anxieuse et stressée. Je me mets beaucoup de pression. En 2002, j’ai vécu une grave dépression qui m’a fait prendre conscience que personne (oui, personne!) n’est irremplaçable et que comparativement aux héros de jeux vidéo, je n’ai pas de deuxième vie si je ne prends pas soin de moi. Maintenant, je relativise beaucoup et lors de situations très stressantes, je fais doublement plus attention à moi. Bien manger, dormir assez, prendre un bain chaud, recevoir un massage, lire quelques pages d’un roman avant d’aller au lit ou écouter de la musique me permet de relaxer.

Vous allez me dire que c’est la base, mais honnêtement, il faut prendre le temps de s’arrêter, surtout AVANT une période de vie stressante qu’on peut planifier (par exemple, un déménagement, un changement de boulot, un accouchement…) et aussi APRÈS. En fait, peu importe l’activité qui vous fait du bien : aller courir dix kilomètres ou encore magasiner un nouveau vêtement, il faut savoir décrocher avant et après.   Fixez-vous un but pour passer à travers une période très intense : vous savez que vous allez travailler quatorze jours sans arrêt pour un gros projet au boulot? Prévoyez de partir trois ou quatre jours en congé avant si c’est possible et dès le lendemain, offrez-vous une journée dans un spa.

N’oubliez jamais de relativiser les drames. Personne n’est encore mort d’un délai demandé à son employeur quand on n’arrive pas à finir un gros dossier à temps ou d’un retard de dix minutes à une rencontre de parents! Une chanson que j’adore et qui m’aide à me calmer : Human de Christina Perri. Elle parle justement du fait que nous pouvons faire beaucoup, mais que nous sommes des humains et non des robots. Cette chanson me fait du bien et je vous invite à l’écouter la prochaine fois que vous vivrez un grand stress.

 

Véronique Hébert

 

Pour tous vos commentaires : V23hebert@icloud.com

Prendre le temps de voir le beau

On le fait tous. C’est facile. Ça fait du bien sur le coup, mais

On le fait tous. C’est facile. Ça fait du bien sur le coup, mais à long terme, bof…

On chiale. On parle de ce qu’on n’aime pas. On met l’accent sur ce qui nous fâche, nous attriste, nous tape sur les nerfs. Sur le coup, ça fait du bien de faire sortir le méchant. Pis c’est correct! Mais à long terme, quand le méchant prend toute la place et nous empêche de voir le beau, c’est sur les nerfs de notre entourage qu’on « tape ».

On le fait tous.

Pendant le souper, un enfant va raconter qu’il s’est chicané avec tel ami à la garderie. Un autre va parler de la peine qu’un ami lui a faite à l’école ou des travaux qu’il n’aime pas faire. Maman et papa vont parler des problèmes qu’ils ont eus au boulot, du stress qu’ils vivent, des commentaires poches qu’ils ont reçus, des enfants qui ont été « pas du monde » dans la journée… Bref, on le fait tous. On a tous des journées où ça va tout croche.

Mais même dans les pires journées merdiques et chaotiques, est-ce que ça va réellement tout croche, tout le temps?

Et si on s’arrêtait pour prendre le temps de parler du « beau » de notre journée?

En septembre dernier, un petit rituel s’est installé dans notre famille, malgré moi. Grande fille de cinq ans vivait une période un peu plus difficile avec beaucoup de changements. Grande fille est une enfant merveilleuse avec un trouble anxieux généralisé, une difficulté d’adaptation et une hypersensibilité. Mon cœur de maman et mon cerveau hyperactif aux mille idées cherchaient comment arriver à l’aider et à changer un peu la dynamique et l’énergie qui régnaient dans notre maison. Un midi, après une crise de larmes, elle m’avait timidement confié avoir osé prendre le bâton de la parole qu’ils utilisaient à la maternelle, lors des causeries, et elle était très fière d’elle. C’est alors que l’idée de fabriquer une « baguette magique » m’est venue.

Ce soir-là, j’ai bricolé ce qui allait devenir une partie importante de nos futurs soupers. Ma fille l’a baptisée « La baguette magique des beaux secrets ». À tour de rôle, pendant le repas, on allait prendre la baguette et parler d’au moins un beau moment que nous avions vécu dans notre journée. Un seul, pas besoin de plus si on n’en avait pas, mais tant mieux s’il y en avait plusieurs. Une chose qui nous avait rendus heureux ou fait du bien. Tout le monde devait participer.

Le premier soir, j’ai pu savoir pratiquement tout ce que grande fille avait fait dans sa journée! Elle qui était muette depuis des jours, elle était tellement emballée par l’idée, c’était beau à voir. Les premiers temps, j’imposais un peu ce petit jeu, question de ne pas oublier de prendre le temps. Puis, le temps est passé, grande fille allait de mieux en mieux et la vie suivait son cours. Ce sont alors les enfants qui se sont mis à réclamer la baguette magique des beaux secrets. Ou naturellement, un des deux plus vieux allait la chercher et l’apportait à la table.

Je me rappelle un soir où maman et papa avaient vraiment eu une mauvaise journée (lire : une journée de marde). Surtout papa. Il n’était pas d’humeur. Puis, son tour est arrivé pour partager le « beau » de sa journée. J’ai insisté pour qu’il dise au moins une chose. Il a fini par trouver. Et on dirait que les démons de la mauvaise journée se sont un peu dissipés.

Un jour, pendant qu’il l’avait dans les mains pour faire comme les autres, mon pas délicat de presque deux ans a cassé la baguette. Je me promettais d’en fabriquer une autre, puis le temps a passé, passé et passé. La baguette est tombée dans la catégorie « Faudrait ben que je fasse ça quand je vais avoir le temps ». Un après-midi, après l’école, grande fille m’a demandé de lui apprendre à dessiner des étoiles. Elle en a vite été capable et est aussitôt allée s’enfermer dans sa chambre avec des ciseaux, du carton et de la colle.

La version carton de la « baguette magique des beaux secrets » est née. C’est maintenant celle-ci que nous prenons pour prendre le temps de raconter nos « beaux secrets ». Je trouve ça tellement touchant de voir que l’initiative vient d’une cocotte de cinq ans.

Selon moi, ce petit moment fait vraiment une différence dans notre quotidien. La baguette prendra probablement le bord quand mes enfants vieilliront, mais j’espère que cette simple habitude restera en eux. Ça ne nous empêche pas de passer des journées merdiques, mais ça nous rappelle que malgré tout, il y a toujours du beau sous nos yeux. S’agit juste de prendre le temps de le voir.

Caroline Gauthier

Ma fille, mon miroir

Ma belle grande fille,

Déjà,

Ma belle grande fille,

Déjà, quand tu étais si petite, tu avais ces traits de caractère bien à toi. Certains diront que tu as toujours été dure d’approche, difficile à comprendre, super réservée, une vieille âme, une enfant plus capricieuse, etc. Mais tu as toujours choisi les personnes avec qui tu voulais être, celles avec qui tu te sentais rassurée. Si mini, avant même de parler et de marcher, tu étais habitée par plusieurs insécurités. «Bah, ça va passer, ce sont des phases», que j’entendais et que j’entends encore souvent. Mais non.

Il y a toutes ces petites choses en toi, qui font que tu es toi. Mais tu as aussi cette volonté de fer qui t’habite et cette conscience particulière.

À peine à quatre ans, tu me disais: «Moi j’aimerais ça être comme mon frère et ne plus être gênée. Je n’aime pas ça, moi, être gênée. Ça me fait de la peine.»

Tu évites trop souvent de demander de l’aide aux autres tant c’est angoissant pour toi. Alors tu as vite compris que c’était plus facile de tout faire toi-même. Maman le sait que depuis que tu es toute petite, tu as de grandes peurs. Et maman le sait qu’elles sont réelles ces peurs.

Mon amour, après avoir tellement lu sur le sujet, après avoir essayé par tant de moyens, j’ai dû demander de l’aide. Ouf… ça, ça a été dur pour la maman-Germaine-habituée de tout régler elle-même que je suis. J’ai pleuré, mais je l’ai fait. Je voyais bien que tes peurs grandissaient toujours et que tout devenait plus difficile. Même pour toute la famille, ça devenait compliqué. Cette année, tu as commencé l’école et en dedans de moi, il y avait une petite voix qui me criait que je devais t’aider à affronter tout ça, à affronter cette vie sans maman toujours à tes côtés.

Des changements, tu en as vécu plus qu’à ton tour. Notre vie folle des dernières années  ne t’a pas aidée, ma pauvre poulette. Mais c’est aussi ça la vie, parfois : c’est fou. Je te l’explique avec des mots différents quand on se parle toi et moi, mais ton petit corps et ta tête sont envahis par ce qui s’appelle « l’anxiété ». Mélangée à tout ça, il y a aussi l’hypersensibilité, mais ça, on s’en reparlera. C’est inscrit en toi, ça fait partie de toi. Et il paraît que ce n’est pas le voisin qui t’a transmis ça. Plus je travaille fort pour t’aider, plus ça me pète en pleine face. Maman est si désolée, ma cocotte.

Je sais ce que c’est que d’avoir peur, et surtout, de ne pas les aimer, ces peurs-là. Qu’à la place, on essaie de tout contrôler pour les éviter.

Je le sais qu’on est faites fortes, tout le monde nous le dit, mais qu’en dedans, on se sent souvent tellement petites et faibles. Je n’avais jamais réalisé, avant, à quel point je portais ça en moi.   Plus je te vois grandir, plus je sais dans quel monde je t’envoie.

Plus je comprends, aussi, certains de mes comportements. Et surtout, quand je te vois, je le sais tellement comment ça peut faire mal en dedans. Pour devoir t’aider convenablement, mon amour, j’ai dû et je dois encore me faire face à moi-même. Être maman, c’est aussi ça : voir notre reflet à travers notre enfant.

C’est admettre qu’on est imparfaites et nos enfants aussi. Parfaitement imparfaits.

Mais aussi, je suis tellement reconnaissante. Me faire face à moi-même, c’est un cadeau difficile, mais un cadeau précieux.

Être maman, c’est avoir la chance d’essayer de devenir une meilleure personne de jour en jour, pour toi, pour tes frères, pour papa, mais aussi, pour moi.

Merci d’être toi.

Merci de m’avoir choisie comme maman.

Merci d’être aussi merveilleuse.

Ensemble, on va continuer à travailler fort.

Ensemble, on va continuer à apprendre.

Caroline Gauthier