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Laissez-les jouer!

C’est le festival des yeux rougis et des épaules qui tressautent

C’est le festival des yeux rougis et des épaules qui tressautent sous la force des sanglots. Dans une boîte, un corps. Une personne aimée. Adorée. Partie trop jeune. Beaucoup trop jeune.

Il fait froid dans la salle et dans nos cœurs. On ressent le vide immense laissé par cet être cher. On gèle… Plus tard, à la réception, on aura la force de se remémorer quelques anecdotes plus rigolotes. Le son de son rire. Ses rêves d’enfance. Et ceux qu’elle avait pour ses enfants. Devenus orphelins.

Mais pour l’instant, on observe le silence rituel. On chuchote nos condoléances. On entend le voisin se moucher, discrètement. On regarde le plancher parce qu’au moins, lui ne nous fait pas pleurer. L’atmosphère est lourde.

Et puis, il y a ces enfants qui jouent à la cachette entre les chaises. Les plus jeunes qui chevauchent les épaules des plus vieux. Une table avec des cahiers à colorier, quelques collations. Un enfant endormi au creux d’un fauteuil. Il est capable d’oublier ce qui se passe à l’instant, le chanceux… Un bébé qui réclame bruyamment son lait ou sa routine.

Il fut un temps où petits et grands avaient la même obligation lors des cérémonies mortuaires. À genou, debout, chut! Contenance obligatoire. Comme si le deuil faisait vieillir de vingt ans. Mais plus maintenant.

J’ai tellement passé de temps dans les salons funéraires que je m’y sens chez moi. Et chaque fois, je remarque les yeux embués qui s’illuminent quand un enfant reste un enfant. Je remarque la tension qui baisse de quelques échelons dès qu’un jeune parent entre dans la pièce avec son bébé. Je vois les regards soulagés de pouvoir observer les enfants qui jouent au lieu de n’avoir que le cercueil comme seul point de mire. Je vois les sourires au milieu des larmes. À la vue des enfants, on se souvient que la vie continue…

Je n’amènerais pas mes enfants « pour le fun » dans un salon mortuaire ou dans des funérailles, mais je ne m’empêcherai jamais de les y amener pour une personne proche ou s’ils demandent de m’accompagner. Et surtout (dans les limites du raisonnable, bien sûr!), je ne les empêcherai jamais d’être des enfants.

Au salon comme partout, les enfants ont un pouvoir magique : celui de s’ancrer dans le moment présent et de faire sourire les gens.

Nathalie Courcy

Maman… AIDE-MOI!

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces lignes, je doute toujours. Ce soir-là, j’ai pleuré en me demandant si la vie ne s’était pas trompée en me donnant le titre de maman…

Pourtant, c’était un dimanche soir plus que banal. On terminait notre souper. C’est vrai que dans la journée, il y avait eu beaucoup de frictions entre sœurs et entre maman et enfants. Pourtant, le souper se déroulait plutôt bien malgré tout.

Une simple petite phrase a tout fait basculer : « Mady, n’oublie pas, il faut faire tes devoirs ce soir. » J’aurais dû comprendre, avec son « non » tranchant et un peu agressif, de ne pas insister. Pourtant, j’ai succombé à la pression scolaire… j’ai insisté.

La tornade a touché terre à ce moment. Une crise forte, trop forte à mon avis, pour ce que je lui avais demandé. Des objets fusaient de tout bord tout coté. Des larmes, des cris, des mots durs sortaient de sa bouche. Toutes les tensions accumulées dans cette journée, cette semaine ou même ce mois s’évacuaient dans cet énorme débordement.

J’ai fermé les yeux et j’ai voulu mettre ma soirée sur pause. Rembobiner la cassette juste avant le moment qui a déclenché la crise. Malheureusement, je ne pouvais pas… Je devais vivre ça.

Mais mon cerveau refusait de gérer ça. J’ai regardé mon chum, en le suppliant du regard de m’aider. Je me suis butée à la même demande dans ses yeux.

Alors j’ai crié moi aussi, crié plus fort qu’elle. Je l’ai conduite dans sa chambre. Je lui ai interdit de sortir tant qu’elle ne serait pas calmée. J’ai fermé la porte sur ses pleurs, ses cris. J’ai fermé la mienne pour étouffer mes pleurs, mon désespoir.

Ma petite Boucle d’or est revenue plus tard, toujours en pleurant mais sans colère, me donner un petit carnet.

Elle y avait écrit son désespoir et me suppliait de l’aider à se comprendre. Elle se sentait perdue. Perdue face à ses explosions de colère qui la submergeaient, la contrôlaient.

Les larmes ont recommencé à rouler sur mes joues. Je n’ai pas compris ma fille, je n’ai pas vu toute cette peine, cette incompréhension, cette douleur en elle.

Je sentais que j’avais échoué dans mon rôle de maman. Même encore ce matin en vous écrivant, je me demande pourquoi je n’ai rien vu…

Mélanie Paradis

Offrir son temps pour les enfants

Ce matin, j’ai eu la chance d’accompagner mes collègues pour re

Ce matin, j’ai eu la chance d’accompagner mes collègues pour remettre un beau chèque à Opération Enfant Soleil ☀️.

Je m’attendais à être émue devant les enfants malades, à regarder mes filles en me demandant : « Et si c’était elles? ». Je m’y attendais et c’est arrivé.

Toutefois, je ne m’attendais pas à découvrir tous ces bénévoles, bien cachés derrière nos écrans de télés… Des humains au grand cœur, unis pour une cause rassembleuse.

Parce qu’un enfant, ça ne devrait pas être malade. Un enfant, ça court, ça fait du bruit, ça te saute au cou…

Des humains unis pour les enfants et pour leurs proches.❤️

Parce qu’une famille, ça fait des pique-niques, ça part en voyage, ça fait du camping…

Il y a des familles pour qui rien de cela n’est possible.

Et il y a des humains qui DONNENT de leur temps pour faire pousser un brin d’espoir pour tous ces gens…

Ce matin, c’est cela qui m’a frappée. Tous ces bénévoles, le sourire aux lèvres, les yeux brillants, le cœur fier! Une dame m’a confié être bénévole tout au long de l’année ; le téléthon, c’est plus que les quelques heures à la télé…

Les humains qui donnent de leur temps sont des êtres bons. La générosité, le grand cœur, on naît avec. La bonté se lit sur le visage d’un humain ; c’est comme s’il était enveloppé de velours.🌸

Vraiment, je tenais à souligner tout le travail qui s’opère derrière ces quelques heures de diffusion.

Bravo à toi, cher bénévole!

Karine Lamarche

Jamais seule sur la photo

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Sur ma photo de profil de Facebook : mon visage entouré du visage de mes quatre enfants. Sur ma photo de blogue ? Encore une fois, ma binette, entourée de la binette de mes quatre enfants. À l’occasion, c’est une photo de moi… avec un de mes enfants. Ou de mes quatre enfants, sans moi. Mais moi toute seule ? Euh… ça fait longtemps que ce n’est pas arrivé.

Depuis quinze ans, je me définis comme maman. Ils sont ma priorité. Mais pas la seule. J’ai des projets, une entreprise, un emploi, une famille, des amis, des passions.

Avec le temps, j’ai appris à prendre du temps pour moi, du temps pour la femme, pour l’enfant en moi, même ! J’existe sans eux, même s’ils sont toujours en moi.

Pourquoi, alors, sont-ils toujours sur les photos avec moi ? Pourquoi est-ce que je ne présente jamais de photo de moi seule, sans eux ?

Bien sûr, comme parent, c’est moi qui prends les photos. Même quand le papa était dans le décor, c’était moi qui pensais à prendre les photos, à documenter notre vie de famille, leur enfance.

Leur mémoire, c’est moi ! Même quand je demande à un de mes enfants de me prendre en photo, je ne me trouve pas « comme je veux ». Je vois surtout ce que je n’aime pas, alors que quand ils sont là, sur la même image, ils estompent ce qui me dérange en moi. Je me concentre sur leurs visages joyeux.

Dans le regard de la femme seule sur la photo, je vois mes pensées, mes questionnements, mes incertitudes. Alors qu’avec mes enfants, mes pensées sont tournées vers eux, vers nos moments heureux, vers nos folies et nos rires, et c’est ce qui transparaît dans mes yeux, dans mon teint, dans mon attitude.

Je me trouve plus belle avec eux qui encadrent mon visage. Je rayonne plus avec eux dans mon histoire. Dans leurs yeux, je vois le meilleur de moi. Une photo avec eux est remplie d’amour et d’histoires.

La seule photo où je suis seule, c’est ma photo d’écrivaine. Comme auteure, je suis autonome, fière, confiante, accomplie, autant que je le suis par rapport à mes enfants et à la famille que nous formons. Dans ma vie de tous les jours, je m’appuie sur eux, comme eux s’appuient sur moi.

Un jour, je serai seule sur la photo. Je me regarderai dans les yeux et je verrai l’étincelle que je vois dans mes yeux quand je suis entourée de ma gang.

Ce jour-là, je crois que ce sera un signe que je suis prête, peut-être, à ajouter un autre visage sur mes photos, le visage d’une personne qui aimera d’abord la femme en moi.

 

Nathalie Courcy

Les enfants sont à tout le monde

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Vous avez sûrement déjà entendu le proverbe : « Il faut tout un village pour élever un enfant. » En tant qu’éducatrice spécialisée, j’y adhère profondément. Je fais de mon mieux pour aider les enfants des autres… en plus des miens. Maintenant, j’essaie de l’appliquer le plus possible, et ce, partout où je vais et non seulement à l’école. 

 

Bien sûr, les parents ont priorité sur les interventions qui concernent leurs enfants. Mais quand je vois qu’ils sont dépassés ou découragés et parfois carrément absents, je me dis que moi, je suis là. L’enfant n’est pas seul au monde. Et c’est la même chose en ce qui concerne les miens. L’année passée, mon fils avait cinq ans et il pleurait parce qu’il avait égaré son jouet à l’épicerie. Une dame qui était au kiosque de dégustation l’a remarqué et lui a offert un autocollant en le réconfortant. Je l’ai laissée prendre la place avec plaisir. J’ai trouvé magnifique que mon fils soit consolé par une étrangère. Elle avait son bonheur à cœur même si ce n’était pas le sien. 

 

Si un enfant fait une crise digne de l’exorciste au magasin, au lieu de regarder ailleurs ou pire, de juger, j’offre un simple sourire aux parents, un regard de « je compatis, je suis passée par là » et je leur propose de passer avant moi à la caisse. Oui, ça aide les parents, mais encore plus l’enfant au bout du compte. Ce n’est pas agréable pour lui de hurler devant tout le monde. 

 

Au cours de natation, un enfant dans le groupe de mon fils de six ans se retrouvait souvent sans parents pour le regarder. Il donnait du fil à retordre à sa monitrice. Je suis allée le voir et je lui ai dit que je le regardais, moi. Que j’avais remarqué qu’il était très bon (il l’était vraiment!) et qu’il était capable. Son attitude a changé et il m’a prouvé que j’avais raison. Quand c’était son tour, il s’assurait  que je le regarde. Je le félicitais discrètement à coups de pouce en l’air et d’air impressionné. Mon fils m’a questionnée à savoir pourquoi j’encourageais aussi son ami. Quand je le lui ai expliqué, il s’est mis à l’encourager à son tour. Bien sûr, quand son parent arrivait à la toute fin, je lui redonnais toute sa place. 

 

À l’école, pour plein de raisons, parfois, le parent ne collabore pas autant que l’on souhaiterait. Alors, on compense. Quand l’enfant réussit un défi, on est fier de lui pour deux, on met le paquet comme on dit. On l’écoute pour deux, on l’encourage pour deux. C’est certain que rien ne vaut le parent dans toutes ces situations, j’en suis consciente et l’enfant aussi. Mais je me dis que plus tard, il va peut-être se souvenir que quelqu’un était quand même là pour lui. 

 

Je sais que je ne suis pas la seule à penser ainsi. Au karaté de mes fils, c’est impressionnant! C’est un cours d’âges et de niveaux mixtes. Dans le groupe de mes garçons, la fourchette d’âges est de quatre ans à environs soixante ans. Chaque enfant et chaque adulte est encouragé par le reste du groupe, quand c’est un défi pour lui, jusqu’à ce qu’il réussisse. Il est ensuite applaudi et félicité. C’est émouvant de voir qu’on peut réussir beaucoup de choses avec du soutien. 

 

Les enfants n’ont pas demandé à venir au monde.

 

Il faut arrêter de regarder notre nombril et de se dire que comme ce n’est pas notre enfant, on ne peut rien faire. C’est totalement faux. Chaque personne compte, chaque regard et chaque sourire comptent : la blague de la bibliothécaire, la personne âgée qui arrête sa promenade pour saluer les enfants de la garderie, le klaxon tant convoité du camionneur, la voisine qui propose d’aller au parc, etc. 

 

Je crois que si chaque personne prenait conscience que les enfants sont à tout le monde, la vie serait meilleure. Les enfants sont les adultes de demain, prenons soin d’eux.

 

Krystal Cameron

 

12 raisons pour lesquelles j’admire mes enfants

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier par

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier parce que je suis zéro objective). Dans le sens où ils forcent l’émerveillement. Ils m’émeuvent. Pourquoi, donc?!

1-      Ils disent « Je t’aime » à tour de bras. En toute sincérité. Pas juste sur un lit de mort parce que rendu là, t’sais… il faut bien. Pas de gêne, pas d’obligation. Pas de conditions.

2-      Quand je leur demande ce qu’ils veulent pour souper, ils s’exclament « D’la salade! » Ou mangent du thon pour déjeuner. Et s’offrent souvent même pour cuisiner. La version ado fait même la vaisselle!

3-      Ils utilisent des mots cool comme « interdépendance », « gender fluid », « métaphorique » et « cortex cérébral », comme ça, tout naturellement.

4-      Ils ont un sens de l’humour qui me fait craquer. Les rois et les reines du calembour. Et rient de mes jokes plates de quarantenaire. La compassion, t’sais…

5-      Ils sont des argumentateurs hors pair. Je prendrais parfois une pause, mais ils iront loin. Ils changeront le monde. Ils changent le mien chaque jour. S’ils rencontrent Trump un jour, il va passer au cash.

6-      Leur hypersensibilité est autant un défi qu’un tremplin. Leur p’tit surnom d’amour, c’est Empathie. Ils peuvent éclater en sanglots à l’idée qu’une bouteille de plastique s’est retrouvée à la poubelle et non à la récup. Ou éclater de joie parce que la rentrée scolaire approche.

7-      Ils font la différence entre la déception, la tristesse, l’insatisfaction, l’ennui. Ce n’est pas tout le temps exprimé en toute clarté, mais ils connaissent ces émotions. Moi dans mon temps, il n’y avait que les cinq émotions de Sens dessus dessous… Pas de nuance, pas de demi-teintes.

8-      Ils arrivent dans un parc et en trois secondes et quart, ils ont déjà cinq nouveaux amis. Facile de même. Ils pourraient donner des cours de fidélité à bien des adultes.

9-      Ils sont allumés. Ils sont curieux. Ils veulent comprendre. Ils en comprennent pas mal plus que nous à leur âge. Et oui, ils savent que Wikipédia ne dit pas toujours la vérité. Dans la même conversation, ils peuvent parler de façon intelligente (ou pas) de VIH, de licornes, de société démocratique et de caca de moufette.

10-  Ils prennent soin des autres. Et d’eux-mêmes. Ils sont aussi capables de demander un massage que d’en offrir un.

11-  Ils rêvent. Dans le moment présent et pour le futur. Ils choisissent de croire aux licornes même s’ils savent que ça n’existe pas. Et ils se donnent le droit de croire en eux.

12-  Ils sont eux-mêmes, même quand c’est un défi. Même quand c’est marginal.

 

Nathalie Courcy

Histoire de camion jaune

On vient de déménager. Un nouveau chez-nous, plus petit, plus tran

On vient de déménager. Un nouveau chez-nous, plus petit, plus tranquille, plus chaud en hiver, plus économique pour votre papa, mais surtout plus familial. Ici, les espaces vous permettront de jouer à la cachette, de courir partout en jouant à la tag et d’inviter plein d’amis.

Déjà, vos jouets s’accumulent, traînent et s’empilent. Reçus de vos cousins, cousines et amis. Il y a en tellement que je ne sais plus où les mettre. Et je trouve difficile de m’en défaire, pour certains du moins, car j’y ai tissé des toiles de souvenirs. Mais il faudra. Je crois que tous les jouets essentiels devraient être gratuits. On ne devrait pas payer pour une première bicyclette, un premier ballon, un premier cerf‑volant et surtout un premier livre. C’est essentiel à tous les enfants comme l’oxygène dans les poumons, les arbres dans les parcs, l’ombre un jour chaud d’été et le sable sur une plage.

Assis sur le balcon, vous dégustez vos glaces faites maison pendant que je termine ma sixième tasse de café. En regardant tous ces jouets, je réalise que nous ne manquons de rien. Il y en a assez pour amuser une garderie tout entière pendant une année. Ok j’exagère. Six mois! Et si nous en avions trop? Donner fait toujours du bien. Le geste humain multiplié par l’intention. Un camion jaune, payé 50 sous, traîne près de nous et souffre dans sa solitude. Délaissé, inanimé et aussi malheureux qu’un personnage du film Histoire de jouets. Il nous implore de lui offrir une nouvelle vie. Soudainement, une famille de quatre enfants, nos nouveaux voisins fraîchement débarqués du Burundi, se pointe dans notre champ visuel.

J’entends la demande du camion jaune et il me vient une idée : « Ouin, ok. Mon fils, s’il te plaît, prends le camion et va l’offrir au petit garçon là‑bas. Celui que tu vois au coin qui a les mains vides ». Les enfants doivent jouer et aucun d’eux ne devrait faire exception. Et j’aime vous lancer des défis mes chers enfants, vous amener ailleurs. Alors, tu me regardes droit dans les yeux pour bien valider ce que je viens de te dire. Je vois une bulle imaginaire sortir de ta tête comme celle qu’on voit dans les bandes dessinées : « Quoi, à eux? La grande famille que je ne connais pas? » Sous mon regard attentif et l’œil protecteur de ta sœur cadette qui te suit, tu t’exécutes, convaincu après tout du bien-fondé de ton geste. Ton nouvel ami, celui qui viendra cogner à notre porte pour apprendre les joies de l’hiver, celui qui élargira ton esprit, était content. J’ai vu de loin ta surprise de recevoir un gros câlin de sa maman que tu ne connais même pas. Et puis tu es revenu vers moi et nous avons pris conscience de ce qui venait de se passer. Dans un monde devenu trop virtuel, on peut encore serrer des mains et faire des accolades. Notre champ visuel restera le même, nous aurons l’occasion de mieux les connaître. Ça viendra.

Plus tard, à la pataugeuse, question de combattre cette canicule qui crache du feu, tu me poseras bien humblement LA question parmi les millions de questions que tu as en tête du haut de tes six ans. Elle était naïve et bien sincère. « C’est-tu vrai papa que les Noirs sont plus pauvres? » « Ben non mon fils. La couleur de la peau n’a rien à voir avec la richesse. Ce qui compte, c’est celle du cœur. Et d’être gentil. Tu sais, les enfants que tu as rencontrés pour la première fois ce matin ont sans doute laissé tous leurs jouets là où ils vivaient avant d’arriver ici. Ça prend beaucoup de place des jouets dans un avion ». Et je sais oh! combien tu aimes les défis, à quel point ton esprit compétitif est aiguisé. Et j’ajoute « Et en passant mon fils, je pense que nos nouveaux voisins courent très vite. Je pense aussi qu’ils font de la magie avec un ballon de soccer. Tu verras bien ». Allumé, tu captais le message aussi vite que tes mains sur un bol de jujubes. « Ils courent vite? » me demandes-tu. « Ils courent très vite. Tu vas aimer. Tu auras bien besoin de toutes les flammes des souliers offerts par ton grand cousin. Je te le dis! Et puis tu sais quoi? Je pense aussi qu’on vient de trouver les joueurs de hockey de ruelle qu’il nous fallait, tu sais, ceux que tu me demandais déjà de dépister avant d’arriver ici. Va te pratiquer à courir vite maintenant ».

Si nous le leur permettons, les enfants font tomber des barrières qu’ils utilisent pour bâtir des ponts d’or, sur lesquels pourra rouler le camion jaune à 50 sous. Notre chez-nous est soudainement devenu plus grand, plus chaleureux et surtout plus amical.

Marc-André Bergeron

Ma tête, mon chaos

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendan

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendant la grossesse. En effet, il y a une perte naturelle et physiologique de matière grise, un mécanisme qui permettrait surtout d’aiguiser l’instinct maternel !

Mon cerveau rétrécit pendant la grossesse ? Ça explique tout ! Les pertes de mémoire, les difficultés de concentration, les oublis et l’épuisement intellectuel constant !

D’après les études, cette matière grise se remet en place lorsque la grossesse est terminée… J’ai l’impression que dans mon cas, ce n’est jamais revenu !

Avoir des enfants, c’est être sollicité sans arrêt de tous les côtés. Ça fait dix-sept ans que j’ai mis au monde mon premier bébé, et ça fait dix-sept ans que dans ma tête, ça part dans tous les sens ! C’est le chaos !

Je ne sais jamais quel jour on est, j’oublie les réunions et les rendez-vous, je passe tout droit quand il faut aller chercher les enfants (« Hey mam! Tu m’as ENCORE oublié »), je mélange les noms de leurs profs, j’oublie de brancher la mijoteuse le matin, mon café coule souvent sur le comptoir car il n’y a pas de tasse, je me trompe d’activité ou de terrain de soccer, je vais quatre fois acheter du lait pis je ramène TOUT sauf du lait !… La liste de mon déficit d’attention est longue, au plus grand désespoir de mes enfants !

Mon cerveau est en constante ébullition. Ma tête, mon chaos…

Ma progéniture n’a donc pas le choix de se prendre en charge et de s’organiser. Ils me rappellent perpétuellement les horaires et les changements… Ils sont ma matière grise perdue !

Et vous ? Est-ce le chaos dans votre tête ? Quels sont vos gaffes et vos trucs pour y remédier ?

Gwendoline Duchaine

 

J’ai gagné à la loterie !

J’ai gagné à la loterie ! La loterie de la vie... La vie m’a

J’ai gagné à la loterie ! La loterie de la vie… La vie m’a donné deux magnifiques enfants en santé.

Deux enfants conçus avec un papa qui prenait un cocktail de médicaments pour le cœur.

Malheureusement, papa nous a quittés après s’être battu comme le plus grand des superhéros ! Chaque fois que j’entends mon fils parler du papa d’untel qui fait ci ou du papa de l’autre qui fait ça, la seule idée qui me vient en tête c’est : tu n’as pas idée à quel point ton papa à toi était fort et extraordinaire ! Le papa le plus courageux d’avoir traversé l’opération qui l’a emporté ! Le papa le plus fort d’avoir vécu dix‑sept jours suite à une opération de plus de treize heures, branché sur un cœur artificiel, la dialyse, un respirateur.

Chaque jour que le ciel me donne, je remercie cet homme de m’avoir confié deux aussi beaux trésors ! Je connais la chance que j’ai d’avoir à mes côtés ces deux petits rayons de soleil ! Bien sûr, ce n’est pas toujours évident d’être mono. De n’avoir personne à consulter lors de lourdes décisions concernant ces enfants. De n’avoir personne avec qui partager les petits bonheurs et les petits malheurs.

La vie m’a donné une chance extraordinaire, le gros lot !

Chaque fois que j’entends une pub de Loto-Québec, je me dis que dans le fond, le plus gros des lots, c’est moi qui l’ai gagné !

 

Annie Corriveau

 

Ces 300 chiens qui font du bien à mes enfants

Après un temps des fêtes franchement revitalisant, j’ai enfin se

Après un temps des fêtes franchement revitalisant, j’ai enfin senti la paix s’installer dans mon petit cœur. Ce n’est que lorsque la sérénité s’est installée que j’ai réalisé que je venais de traverser un deuil.

Je ne voulais pas réellement balancer par la fenêtre ma vie bien rangée. Ce que je voulais, c’était voyager. Le déménagement, c’était mon sacrifice, le prix à payer pour découvrir l’Europe.

Savoir que je retrouverais ma maison, ma famille et mes amis dans trois ans a bien sûr facilité mon départ du Québec, mais pas mon adaptation en Italie. J’ai perdu trop de temps, pendant mes premiers mois ici, à rêver à mon futur retour à la maison. Déjà qu’on vit souvent au conditionnel dans un déménagement, empêtrés dans nos craintes et nos espoirs… Ça ne laissait pas beaucoup de place au moment présent, tout ça.

Mais le temps des questionnements est révolu, mes rêves déçus ont été digérés. Non, nos garçons ne deviendront sûrement pas les meilleurs amis de nos petites voisines italiennes, mais ils se sont fait de super copains canadiens. Et oui, mes petits trésors vont probablement accueillir chaque nouveau projet de voyage avec méfiance, mais l’avantage est qu’ils ne seront jamais déçus, toujours agréablement surpris. Ça pourrait être pire que ça.

Je vous assure que si vous ajoutez : organiser un déménagement outre‑mer et apprendre une nouvelle langue à votre liste de priorités, l’équilibre de votre vie foutra le camp tout d’un coup. « Trop de priorités » équivaut à « pas de priorités ». Mais maintenant que la transition est complétée, j’ai pu retrouver les habitudes qui me faisaient du bien. Elles possèdent même, maintenant, un charmant accent italien. Notre routine, fracassée à grands coups de massue en quittant notre pays, s’est teintée de nouvelles couleurs. Nos priorités ont pu reprendre leur place.

Après un été et un automne mouvementés, l’hiver s’annonçait donc beau et doux chez nous. Seul nuage à l’horizon : mes enfants, eux, étaient toujours pris dans la tempête. Déni, Tristesse et Colère (on dirait les personnages du film Sens dessus dessous!) prenaient encore beaucoup de place. Pas toute la place, heureusement, mais juste assez pour réaliser que mes cocos auraient besoin d’un peu d’aide pour atteindre l’oasis d’acceptation à leur tour.

Comme de vrais endeuillés, mes petits bonhommes de sept et dix ans avaient besoin d’exprimer leurs émotions (cet élément était déjà bien en place) MAIS AUSSI des pensées plus positives (cet élément pouvait être amélioré). L’équation me semblait évidente. Plus ils vivraient de beaux moments en Italie, plus ils apprécieraient leur nouvelle vie. S’ils se contentaient de ruminer leurs plans d’évasion vers le Canada, ils éveilleraient encore et encore Déni, Tristesse et Colère. C’était leur responsabilité de cesser d’alimenter la machine à idées noires pour diriger les projecteurs sur les moments plus heureux. Après six mois en Italie, ils avaient un choix à faire et deux parents prêts à les soutenir dans leur démarche. Nous étions en mode Intervention.

Nous avons demandé aux enfants ce qu’ils aimaient faire en Italie et leur réponse était claire : ils voulaient aider le refuge canin San Francesco. À notre arrivée à Naples, nous nous y étions rendus pour participer à une activité de financement et rencontrer les gens qui ont à cœur d’aider les chiens errants, trop nombreux ici. Mes enfants voulaient y retourner et faire du bénévolat auprès des 300 chiens du refuge. Aussitôt dit, aussitôt fait! C’est ainsi qu’on allait débuter notre année 2018.

Depuis deux mois, nous nous joignons donc au groupe de bénévoles qui offrent une promenade hebdomadaire aux pensionnaires. Nous commençons toujours par aller voir Willy, âgé d’une dizaine d’années, que nous avons pris sous notre aile plus officiellement. Son père devait être un Border Collie noir et blanc, mais sa mère… allez savoir! Il vit au refuge depuis au moins trois ans et ne le quittera sûrement jamais. Même les adorables chiots (une vingtaine arrivés depuis janvier seulement) risquent de grandir et de mourir au refuge, alors le vieux Willy…

Pour nous, Willy a été un coup de cœur dès le premier instant. L’affection est réciproque. Il laisse les enfants brosser son poil crasseux, les yeux mi-clos, le museau tourné vers le soleil…

Les autres bénévoles, qui nous ont d’abord réservé un accueil cordial, nous offrent maintenant un sourire chaleureux chaque samedi. (Je comprends tellement leur manque d’enthousiasme initial à décoder mon baragouinage italien!) Notre fidélité au rendez-vous et nos efforts à comprendre leur façon de fonctionner (on n’est pas à Walt Disney!) ont porté fruit. Désormais, lorsque nous mettons les pieds au refuge, la vénérable « nonna » nous gratifie d’un « Willy vous attend » où perce l’émotion.

Depuis notre premier avant-midi de bénévolat, la nostalgie a cessé de se pointer le bout du nez au moment du coucher. Mes enfants se laissent à présent doucement hypnotiser par Morphée, fiers de suivre l’exemple de leurs héros de l’émission Refuge animal et convaincus que de petits êtres poilus ont besoin d’eux ici. Ces 300 chiens ont définitivement illuminé et changé notre vie.

Elizabeth Gobeil Tremblay

À vous trois

À vous trois,

Les amours de ma

À vous trois,

Les amours de ma vie, ceux qui m’ont permis de vieillir, oui, oui, à vous!

À vous, qui avez su me faire aimer la vie.

À toi, ma choupinette, quand j’ai su que tu étais là, bien présente dans ma toute petite bedaine d’adolescente d’à peine dix huit ans, mon cœur s’est empli de joie! Parce que ton papa me semblait le meilleur, celui dont toutes les petites filles rêvaient… parce que chaque jour, ton sourire et tes frustrations d’enfant de huit ans me rappellent à quel point je peux t’aimer. Tu resteras à tout jamais ma princesse, ma grande fille, ma belle grande fille d’amour.

Ensuite, petit loup est arrivé quinze mois plus tard. Enfinnnnn, ma famille était complète! Papa et maman étaient tellement sur leur nuage! Petit garçon, grands soucis : les semaines d’hospitalisation, les quatre opérations. Mais comme je t’ai toujours murmuré à l’oreille : « Prépare toi, petit garçon, elle sera longue l’expédition, et même si on n’en revient jamais vivant, il faut regarder droit devant. » Mon beau petit bout de bonheur qui traversait chaque épreuve mieux que nous, ton père, ta sœur et moi! Merci de faire partie de nos vies… je t’aime.

Un jour, entre papa et maman, ça n’allait plus du tout, les chicanes se succédaient. Maman a décidé de mettre un point final à tout ça. Mais sachez, mes amours, que ce n’est pas de votre faute.

Quelques mois plus tard, maman a rencontré celui qu’elle croyait être le prince charmant… nous avons eu un beau petit bébé de cette union, mais sachez que maman ne vous aime pas moins que ce petit bout de chou!

Un beau grand garçon aujourd’hui âgé de presque trois ans. Un autre petit guerrier! Qui a failli laisser sa vie à l’âge de deux ans… Mon grand colosse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Mon beau grand blond qui sait nous faire rire à tout moment. Mon guerrier, je t’aime plus que tout.

Maman s’est fait laisser quatre ans plus tard, par ce fameux prince… celui qui lui promettait l’éternité!

Aujourd’hui, six mois après cette séparation, maman est fatiguée, fatiguée de se battre.

Mais aujourd’hui, quand maman a faussement pensé qu’elle avait tout échoué dans sa vie, elle a pensé à vous trois. Vous trois qui rendez ma vie plus que merveilleuse, vous trois sans qui ma vie aujourd’hui n’aurait pas de sens.

Merci d’être mes enfants, merci la vie de m’avoir donné ces trois petits miracles.

Un jour, la vie sera plus belle.
À toi maman qui n’en peut plus, regarde tes enfants et souris à la vie.

Eva Staire