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Septembre: pas de pitié pour les parents!

Comment vas-tu, parent? Es-tu comme moi : épuisée, dépassée, <e

Comment vas-tu, parent? Es-tu comme moi : épuisée, dépassée, surbookée, agressée par les requêtes infinies et ruinée par les frais de scolarité et autres dépenses hallucinantes de ce mois si intense?

Septembre. Il fait beau, il fait chaud, l’été s’étire sauf que… ce n’est pas du tout le même rythme!

Le matin, alors que tu as encore les yeux tous collés, ton réveil t’arrache de ton lit douillet. Tu as l’impression de peser une tonne. Tu mets un pied devant l’autre; chancelant, trébuchant dans le camion de ton gars, tu migres vers la douche.

TOO BAD!

Mademoiselle ton ado a déjà pris la place! Comme chaque fois que tu as envie de te soulager ou de brosser tes dents. L’ado passe des heures dans cette pièce-là.

Toi tu veux juste un café, un café ben relax, traîner en pyjama, regarder le chat jouer avec les reflets de soleil mais…

Tu dois t’assurer que les lunchs sont faits, que les enfants sont réveillés, que les chiens sont sortis, que les sacs sont prêts. Tu avales trop vite tes toasts et ton café trop chaud, tu sautes dans la douche entre deux portes qui s’ouvrent, tu cours déjà… Pourtant, la journée ne fait que commencer…

Tu te jettes le plus vite possible dans le trafic… Tu termines de boutonner ta chemise dans ton char, tu n’as pas eu le temps de te réveiller vraiment. Les centaines de véhicules autour de toi avancent au compte-goutte… tranquillement tu te rends vers le travail…

C’est là que le téléphone commence à sonner. Parce que ta progéniture ne trouve pas ses souliers de sport. Tu donnes les consignes habituelles… que tu répètes chaque fichue journée. Tu es tanné de courir. Tu es tanné de rabâcher. Ça sonne encore… la chicane est pognée dans ta demeure, tu entends les enfants hurler… tu gères à distance, tu négocies, tu punis, tu oublies de redémarrer quand la lumière passe au vert…

Tu penses : que va-t-on manger pour souper? Comment le grand va-t-il rentrer sans sa clé? La réunion est à quelle heure ce soir? Quel jour on est?

QUEL JOUR ON EST?

Y’a-tu du karaté, de la course, de la musique, du trampoline ou du soccer ce soir?

Quel mois? Septembre… C’est là que tu réalises que… ça ne fait que commencer. Chaque jour, il va falloir tenir ce rythme jusqu’en décembre!

Tu arrives au travail épuisé… découragé…

Comment fais-tu, cher parent, pour ne pas virer fou dans ce tourbillon?

Gwendoline Duchaine

 

Déjà 12 ans

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a comme

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a commencé ça en grand ce matin, on avait oublié que c’était notre anniversaire! Douze ans, c’est plus que le tiers de notre vie d’amour. Un tiers de vie qu’on s’endure, qu’on rit, qu’on pleure, qu’on se chicane, qu’on se supporte. Des hauts, des bas, de moyens, des médiums saignants.

Je pense que ce qui fait notre force, c’est qu’on était amis depuis même plus longtemps, des buddies. Je te comptais mes histoires de gars, tu me comptais ton amour inconditionnel pour une fille et j’essayais de te matcher… Je trouvais ça si cute à quel point tu pouvais aimer cette fille. Cette fille maintenant, c’est moi. Quoiqu’on dirait que de l’intérieur, on le voit moins l’amour, on a besoin de se le faire dire souvent. Je suis quand même intelligente mais pour ça, pas trop vite… Tu le sais, tu as toujours dit qu’à moins d’avoir une pancarte en néons qui éclaire New York, je ne vois pas quand je me fais cruiser.

Douze belles années au cours desquelles on en a vécu de toutes les couleurs; des réussites, des passions, le départ de ton père, puis de tes grands-parents et de ma grand-mère, nos fausses couches, nos deux merveilleux enfants! Des carrières qui ont changé, des intérêts qui ont émergé, toi pour la chasse, moi pour les voyages, donc des ajustements. L’école pour le grand, la garderie pour notre princesse-destroy, une débarque, un retour puis ton ami, cet ami de longue date qui est parti. Quand je fais le point, on dirait que je trouve qu’on en a vécu beaucoup des choses difficiles autour de nous. Je trouve que notre amour est fort parce que, malgré la tornade constante autour de nous, malgré les difficultés, même si des fois on se questionne, qu’on se chicane, qu’on se boude, on finit toujours par s’ajuster, par se retrouver.

Au cours de ces quelques petits moments, même si c’est rapide, même si c’est peu, on se retrouve. Je TE retrouve quand tu décides de danser dans le salon pour imiter Justin Bieber pour le plaisir de nos enfants qui se tordent de rire, que tu interprètes une chanson dont tu changes les paroles pour des niaiseries que je ne peux répéter mais qui sont si drôles. Je te retrouve quand tu joues avec nos enfants, et que je vous trouve si beaux que j’arrêterais le temps. Pour te dire la vérité, je sais que c’est toi le plus fort de nous deux, je t’admire. Tu as surmonté bon nombre d’obstacles depuis plusieurs années, mais tu restes debout, tu me supportes, tu prends soin de nous, même si c’est ardu. Dans ces moments, je te retrouve toi, heureux, et je m’accroche car je sais qu’un jour, tu émergeras à nouveau et que tout ira mieux.

Douze ans, c’est long mais si court en même temps; ça a passé aussi rapidement qu’un clignement d’yeux. L’important, c’est que si j’avais à recommencer, je ferais exactement le même choix. Je t’aime autant, même plus qu’au début.

Merci d’être dans ma vie et de me rendre meilleure chaque jour.

Fort de combien d’années d’amour votre couple est-il?

Marie-Ève Piédalue

Je suis une éducatrice

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filÃ

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filé plus vite que les étoiles filantes, j’ai croisé le chemin de centaines d’enfants… J’ai été passionnée et motivée, plus souvent qu’à mon tour. Je suis celle qui déborde d’énergie, qui a des idées plein la tête et des projets toujours aussi créatifs. Ces enfants, tous ceux que j’ai croisés, ont marqué mon cœur d’une façon ou d’une autre.

J’ai été celle à qui on confie les groupes plus difficiles et les enfants plus turbulents. J’ai été celle à qui on a répété : « Mais comment tu fais avec celui-là? » C’est si simple… Pour moi, un enfant est un livre rempli de pages blanches. C’est à nous, adultes responsables et aimants, de lui montrer comment écrire son histoire. Un enfant qui a eu un départ difficile dans la vie ou qui a fait de mauvais choix ne doit surtout pas cesser d’écrire son histoire. Le livre de sa vie sera plein de rebondissements et il est toujours temps d’en changer le dénouement.

J’ai rencontré des enfants attachants, des enfants pour qui j’ai eu des coups de foudre. Ceux-là m’ont marquée au fer et dans mon cœur, le temps s’arrête quand je pense à eux. Rose a encore trois ans et me tient la main dans la cour du CPE… Zyad arbore toujours son sourire vainqueur quand je le maquille… Alice a encore 18 mois et me saute dans les bras quand sa maman part… Dans mon cœur, ces souvenirs sont impérissables et j’ai peine à croire que les années ont passé…

J’ai travaillé dans tous les types de milieux et j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai fait des projets impensables avec des enfants de 9-10 ans et j’en ai bercé des bébés. Je pense que je me souviens de l’odeur de chaque bébé que j’ai bécoté dans le cou…

J’ai tourné aujourd’hui une page importante de ma carrière. Mais je n’oublie pas. Je n’oublierai jamais vos enfants. Et à vous, chers parents, je dois vous dire merci. Merci de m’avoir permis d’aimer vos enfants. Merci de m’avoir confié ce que vous avez de plus cher. Merci pour votre confiance, jour après jour. Merci.

Et à mes chers enfants… aux vôtres en réalité… Merci mille fois. Merci Hubert de me regarder avec tant d’amour et d’admiration. Merci Violette pour tes mille câlins volés dans une journée. Merci Elliot de m’avoir appris le nom de chacun des dinosaures. Merci Leila de t’être ouverte et épanouie à mes côtés. Merci Edouard de m’avoir permis de te regarder grandir. Merci Florence pour ta vivacité d’esprit. Merci Lily de m’avoir offert tes premiers pas. Merci d’avoir fait de moi l’éducatrice passionnée que je suis. Merci de m’avoir donné le droit de vous aimer, pour de vrai.

J’ai eu une chance inouïe de voir s’épanouir ces enfants, ces frères, ces sœurs et ces familles. Et oui, notre travail est parfois ingrat, parce que ces petites âmes peuvent nous oublier avec le temps… Mais j’espère encore me rappeler de tous ces visages. Et si ma mémoire faillit, je sais que j’ai reçu assez d’amour pour toute une vie.

L’éducatrice de vos enfants se dévoue pour eux. Demain matin, prenez-la dans vos bras. Donnez-lui une autre dose d’amour, pour l’aider à se rappeler toute sa vie…

Joanie Fournier

 

Sorties en famille, du beau bonheur ?

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famil

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famille et d’avoir la conviction que cette fois-ci, ce sera la bonne?

Tu prépares les (trop nombreuses) collations. Il faut que les enfants tiennent le coup!

Ton chum est dans la voiture, déjà prêt; il s’impatiente.

Lui, il serait déjà prêt à quitter le domicile familial, ce lieu réconfortant où tout le nécessaire au bonheur de tes petits se trouve.

Toi, tu es déjà en train d’imaginer les trois pipis dans le pantalon, la couche qui a débordé ou pire encore, le dégât dans la voiture… Tu sais, quand tu oublies de donner du Gravol à ton enfant qui souffre du mal des transports?

Et que met-on dans le sac à dos?

Alors tu finis de remplir le sac pour la sortie. Tu y mets :

Des vêtements chauds et d’autres, plus légers, des bottes de pluie, des sandales et une seconde paire (parce que les premières sont neuves et font des ampoules à ta plus vieille). Des gourdes (attention : ces objets dangereux peuvent devenir des projectiles dans la voiture) et des lingettes. Ne pars JAMAIS sans une bonne réserve de lingettes! Ton chum se débrouillerait avec du papier brun et un peu d’eau, mais… fais tout pour éviter cela!

Tu es enfin prête à partir! Tu tournes à peine le coin de la rue que… LA question est posée : « On arrive-tu bientôt? » Ouf! Si tu es chanceuse, les petits s’endorment au début du trajet, ce qui leur assure (on le souhaite) une humeur agréable à l’arrivée.

Après les arrêts pipi, vous arrivez à destination. La chicane prend dans la file : ta plus jeune veut être devant sa sœur dans la file, car cette dernière est accusée d’avoir couru un sprint pour arriver la première et elle crie à l’injustice. Ça part bien!

Tu veux mettre à ta plus jeune le fameux bracelet (qu’elle voudra garder deux mois par la suite), mais pour le moment, elle REFUSE catégoriquement que tu le lui mettes!

Après lui avoir fait croire qu’elle a l’air d’une princesse avec le bracelet du zoo, tu commences la visite. À peine trois enclos de visités et tu constates que la plus gaga de la gang, c’est toi! Tes enfants réclament des collations, se plaignent de la chaleur et de l’odeur. Toi, tu t’évertues à clamer les splendeurs des animaux, sans succès.

Enfin, tu parviens, non sans peine, à la zone des manèges. Chouette! Tes enfants seront ravis!

Premier manège : Ta mini est trop petite, c’est la crise. Elle doit patienter pendant que la grande fait son tour. Tu fais des « be-bye » chaque fois que la voiture tout-terrain passe devant toi. Tu respires à fond l’huile des machines. C’est génial! Ta grande est heureuse!

Enfin, un manège pour les deux enfants! Elles prennent place dans l’éléphant rose. Tu te dis que tout est parfait. Les deux sœurs ensemble, du beau bonheur! Ça leur fera un souvenir mémorable!

Ouin… Tu n’avais pas prévu que la petite se mettrait à pleurer toutes les larmes de son corps après deux tours de piste… La honte. Ils arrêtent le manège. Tout le monde attend. Tu récupères ton trésor, sors la gourde et les mouchoirs. Tu l’assois dans la poussette, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Zut! Le manège est fini et tu n’as pas pris ta grande en photo!

Prochain manège : Ta plus vieille éclate en pleurs; elle est trop grande pour les voitures avec des faces de clowns. Honnnnn. Tu refoules un rire, car en fait, tu trouves ça hilarant. Elle aurait eu les genoux dans le front, de toute façon! Ça vient de te coûter une barbe à papa. Sors les lingettes!

La grande roue. LA-GRANDE-ROUE. Tu as le vertige, mais tu veux faire plaisir à tes enfants. Tu te dis que si des bouts de chou ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles, bien perchés dans le haut du manège, c’est faisable… FAUX. Tu avais oublié que la nacelle bouge. Elle bouge. Beaucoup. CHAQUE FOIS qu’on y fait monter ou descendre des passagers. Cette année, dans mon cas, ce fut la dernière fois.

Ah! oui, ça t’a coûté une deuxième barbe à papa parce que ta plus jeune a crié à l’injustice, une fois de plus, en sortant du manège de face de clowns. Ressors les lingettes.

La journée prend fin. Tu remets tes petits et le sac dans la voiture. Tu es beaucoup moins pimpante qu’au départ, c’est ÉVIDENT. Tu n’as pas pris autant de photos que tu le souhaitais. Malgré tout, ton chum et toi êtes quand même heureux.

Une vraie sortie en famille, C’EST ÇA! Et j’avoue que je les aime comme ça, mes sorties. Avec leurs bons côtés et leurs travers. Ça fait de plus belles anecdotes à raconter… Qu’en penses-tu?

Bon, on va où, maintenant?

SILENCE!

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« On se calme! », « On arrête de parler! », « Silence! », « Chut! » Tous ces petits mots me font dresser les poils sur les bras. Je ne veux surtout pas généraliser parce que comme dans tous les métiers, il y a des travailleurs compétents qui innovent, et d’autres moins compétents qui sont là pour la paye. Je sais également que la plupart du temps, les enseignants font tout en leur pouvoir pour offrir à nos enfants une qualité de vie enrichissante.

Par contre, je me pose des questions sur la liberté de nos enfants dans les écoles. Je n’ai pas de doutes que dans les classes, les apprentissages peuvent se faire de différentes façons et que les enseignants sont souvent des vrais magiciens pour trouver la bonne manière d’enseigner à nos enfants, qui ont chacun leur personnalité. Je fais ici un portrait global de la situation sans pour autant mettre toutes les écoles dans le même panier.

Mais… est-ce qu’on est vraiment obligés d’imposer autant de moments de silence dans une journée? Silence dans les rangs, silence dans les corridors, silence dans le vestiaire, silence dans les salles de bain, silence dans la bibliothèque et parfois même, silence dans la classe pour que les élèves puissent se concentrer. De plus, dans certaines écoles, le silence est demandé pendant le dîner pour éviter que les enfants qui discutent trop avec leurs camarades prennent du retard pour la récréation. Donc, si je résume tout ça, les enfants ont le droit de s’exprimer lorsqu’ils en ont la permission en classe et dans la cour d’école?

Nos enfants ont des idées et des opinions. Nos enfants devraient être libres de créer et de laisser aller leur imagination, qui à leur âge, n’a pas de limites. Une petite fille qui a une moins bonne note parce qu’elle n’a pas suivi exactement le modèle du clown que l’enseignante leur a proposé… est-ce acceptable? Que le clown ait les cheveux jaunes ou mauve, est-ce vraiment grave? Moi, j’aurais félicité l’enfant pour sa créativité! D’un autre côté, je peux comprendre les exigences d’un programme scolaire qui désire voir si l’enfant peut reproduire quelque chose, s’il a un bon sens de l’observation. De quel côté doit-on se mettre?

Et bien moi, je me positionne du côté de la liberté avec encadrement. Le gros bon sens! Quand mes enfants reviennent de l’école avec du linge taché, je me dis qu’ils se sont amusés. S’ils reviennent avec les pantalons pleins de bouette, je me dis qu’ils ont exploré. S’ils reviennent avec de la peinture en dessous des ongles, je me dis qu’ils ont créé. Et si mes enfants reviennent avec un billet de communication parce qu’ils riaient trop fort dans la salle de bain et qu’ils ont dérangé une classe dans le gymnase d’à côté, et bien moi, je me dis qu’ils ont socialisé et qu’ils ont appris le respect des autres.

Je vous pose maintenant la question : qu’est-ce qu’un enfant pour vous? Pour moi, un enfant est un être unique, qui découvre, qui explore, qui pose des questions, qui rit, qui court, qui danse, qui expérimente pour devenir un adulte épanoui, heureux et en amour avec lui-même.

Valérie Grenier

Vendre et acheter une maison… avec des marmots dans les bras

Vendre et acheter une maison, c’est un défi en soi. Que dis-je 

Vendre et acheter une maison, c’est un défi en soi. Que dis-je ? Un sport olympique qui tient du sprint ou du marathon, c’est selon.

En tant qu’épouse de militaire, des maisons, j’en ai vendu et j’en ai acheté. La première fois, c’était stressant et excitant à la fois, on était un jeune couple, budget limité, on se lançait dans le vide. Mais on voulait notre nid, et on était tannés de payer des locations dans le vide. On avait le temps et pas d’enfants, alors on a pris notre temps. Au pire, on renouvellerait notre bail d’appartement.

On a quelques anecdotes, bien sûr (entre autres cette maison où habitaient plusieurs générations cultivant des champignons étranges, ou encore le sous-sol envahi par un élevage d’oiseaux de toutes sortes). Mais ça ne peut pas battre les journées passées à essayer de trouver la maison parfaite alors qu’on était accompagnés de nos ti-pets d’amour.

Des bébés qui visitent des maisons à vendre, ça peut être pratique contrairement à des enfants qui grouillent. Ça dort, ça n’argumente pas, ça boit n’importe où. Ça se vide aussi n’importe où. Comme j’avais le modèle régurgiteur au cube, on a dû nettoyer quelques planchers… et aussi emprunter des comptoirs et des planchers pour changer les pantalons souillés (et trouver une façon correcte de disposer de la couche puante et débordante).

On a pu tester l’insonorisation des murs grâce à nos enfants hurleurs. Et avec un bébé qui se dandine à quatre pattes, ça nous force à penser à tous les dangers éventuels d’une maison : les escaliers sans contremarches, les sous-sols sans porte, les calorifères aux coins pointus. Il m’est arrivé de ne pas visiter des maisons (ou de les visiter en courant) parce que bébé avait choisi son moment pour téter… et pour s’endormir en buvant… ou pour exprimer un besoin urgent de se promener en poussette.

Mais ces situations nous ont permis de développer nos techniques de visite. Il visitait, je l’interrogeais, on prenait des notes pour se rappeler de tout ce qu’on avait vu (les familles militaires ont une semaine tout au plus pour visiter les maisons, faire tout le processus des offres-contre-offres-contre-contre-offres, inspecter et signer, donc c’est assez intense). Ensuite, on s’obstinait parce qu’on n’avait pas vu les mêmes choses, selon lequel des deux avait couru après les ti-pets à moteur.

Quand ça se met à marcher et à explorer ces petites bibittes-là, ça va vite ! Et ça trouve systématiquement tous les coins et les trous et les prises qu’ils ne devraient pas trouver. Et ça veut tester la balançoire, la course dans l’escalier, le bain, goûter à la tarte aux pommes qui parfume l’air ambiant… Ça se tient sur le bol de toilette pour se tenir debout, ça sort les livres de la bibliothèque pour apprendre à lire là-maintenant-tout-de-suite, ça ne veut plus quitter la salle de jeux.

À cet âge, ils peuvent aussi partager leur opinion : « C’est celle-là que je veux, papa ! Elle a une méga giga piscine et le gazon est plus doux ! ». Et ils sont très rapides pour décider de la division des pièces. La plus grande chambre et tout le sous-sol, et peut-être aussi l’espace bureau, sont à eux ! Dans leurs rêves, du moins.

Et que dire des séances de discussions avec l’agent d’immeuble, des rendez-vous de signature de paperasse en 10 000 copies, du rendez-vous à la banque ou de la visite avec l’inspecteur ? Sérieusement, à moins d’être de futurs Maïka Desnoyers, ils n’en ont rien à cirer de la solidité de la charpente ou de la valeur immobilière comparativement au marché actuel. Les sacs de jouets et de collations s’avèrent plus qu’essentiels, mais comme tout, ça finit par finir.

Mon mari et moi avons toujours préféré le processus d’achat à la vente de maison. On a plus de contrôle sur l’achat que sur la vente puisqu’on décide de faire une offre, on décide de visiter une autre maison ou de changer de quartier. Tandis que pour vendre, ça prend des acheteurs et eux, on ne peut pas les forcer à entrer dans notre maison ni à la choisir. On peut les y encourager en gardant notre maison impeccable, en cuisinant des tartes aux pommes que les enfants des visiteurs voudront dévorer ou en ayant une méga giga piscine qui attirera les papouts…

Tout ça nécessite du temps et de l’énergie. À moins d’avoir les gènes de Monsieur Net et le talent de Madame Chasse-Tache, il y a de bonnes chances que notre demeure ne ressemble pas toujours aux pages centrales des revues de déco. On épure, on entrepose, on classe, c’est bien beau, mais les enfants ont le don de sortir tous les jouets (incluant les plats de plastique, le maquillage de maman, les outils de papa, le papier de toilette…) à une vitesse folle. Alors à un certain moment, il faut s’exiler avec eux, ou au moins qu’un des deux parents se sauve avec la marmaille pour que l’autre parent clenche le ménage avant l’arrivée des visiteurs.

Qui dit arrivée des visiteurs dit « ça peut arriver n’importe quand ». Un coup de fil de l’agent immobilier et hop ! On doit tout ramasser, faire semblant qu’on ne vit plus dans la maison, et disparaître avec tous les occupants. Au yâble la sieste de la petite dernière ou la routine de devoirs du plus vieux. Le Tim Horton du coin devient la résidence secondaire de la familia jusqu’à ce que la vente soit conclue. Prions pour que ça arrive avant que les enfants atteignent la majorité !

Mon fils joue avec une cuisinette

J’adore faire la cuisine. Ça me relaxe et je suis telleme

J’adore faire la cuisine. Ça me relaxe et je suis tellement fière de moi ensuite, ne serait-ce que d’avoir trouvé le temps de le faire et de manger plus équilibré. Pour moi, ça allait donc de soi que j’allais y initier mon fils, le plus tôt possible.

Je l’implique le plus possible dans la préparation des repas, et ce depuis un bon moment. Rien de bien compliqué : une petite planche à découper, un bol à côté et un petit couteau d’enfant font des merveilles et l’occupent pendant qu’on prépare tranquillement le souper. Les traditionnelles pancakes du dimanche sont faites en équipe. Je suis chanceuse, il est très curieux et aime beaucoup « aider » maman et papa (ou leur créer un beau dégât)!

Quand est venu le temps des idées cadeaux pour Noël et son anniversaire (qui ont une semaine d’intervalle), on m’a suggéré une cuisinette. J’ai trouvé l’idée tellement intelligente! Il adore cuisiner, pourquoi pas? Il pourrait alors laisser libre cours à son imagination, en toute sécurité.

En discutant de ceci, j’ai cependant été tellement surprise! Surprise des gens qui me disaient que c’était « un jouet de fille ». Que mon fils allait être « efféminé » plus tard, et donc qu’il allait avoir droit à des remarques de ses amis.

Pour une cuisinette? Vraiment? Je suis restée abasourdie.

J’ai commencé à me justifier, insistant sur le fait que c’était une cuisinette neutre, « qu’elle n’était pas rose quand même ». Puis, je me suis ravisée. Vous savez quoi? Si mon fils a envie d’une cuisinette rose, eh! bien, il aura une cuisinette rose. Il veut jouer à la poupée? Poupée tu auras, coco.

Regardez un moment les enfants dans un local d’une garderie : pensez-vous que les éducatrices font le contrôle de qui joue avec les outils et qui joue avec la maison de poupées lorsqu’ils ont accès aux deux? Certainement pas… Pourquoi ne pas laisser les enfants jouer avec les jouets avec lesquels ils ont envie de jouer?

Les préjugés ne sont pas innés, mais acquis. Somme toute, si un jour mon fils a droit à des railleries parce qu’il joue au cuisinier, eh! bien, ce sera probablement par des enfants à qui on a appris que la cuisine, c’est pour les filles, et c’est bien dommage!

Sabrina Guesthier

 

Le jour où tu t’es lassé de nager

J’avais dix-neuf ans qua

J’avais dix-neuf ans quand je t’ai rencontré. Tu avais six ans de plus que moi. Tu avais les cheveux longs et des Dr Martens rouges, et tu conduisais un vieux 4X4 brun duquel émanait une odeur de soirées de party entre amis. Je ne peux pas dire qu’il y a eu un coup de foudre, mais rapidement, une complicité s’est installée. On habitait le Plateau Mont-Royal, on courait les festivals de musique, on regardait des films underground. On était libres et heureux. Tu étais mon ami, mon meilleur ami.

On a grandi ensemble, on a fait un bout de chemin. La vie n’était pas toujours rose, la mer n’était pas toujours calme. On a souvent voulu fuir; on a souvent eu des doutes. Je ne compte plus les fois où j’ai fait mes valises dans ma tête et imaginé ce que ce serait de repartir à zéro, de refaire ma vie avec quelqu’un d’autre.

Malgré les épreuves, on a eu trois enfants ensemble, trois magnifiques enfants. J’ai vu ton regard s’illuminer en les voyant grandir. Tu prenais un plaisir fou à leur faire découvrir le monde. Tu étais un papa fier et affectueux. Je me suis souvent dit que peu importe ce qui nous arriverait, je ne regretterais jamais de t’avoir choisi comme père de mes enfants. Tu les aimais d’un amour pur et sincère!

Notre chemin a abouti à un cul-de-sac. Avec du recul, je vois maintenant que ton problème de santé mentale était un facteur important dans notre éloignement. On a choisi de se séparer, de ne plus se contenter. On se souhaitait du bonheur et on voulait plus que tout réussir notre séparation : pour le bien de nos trésors. On a levé nos verres à nos dix ans de vie commune, on s’est serrés fort et on ne s’est souhaité que du beau pour l’avenir.

Et c’est là que la tempête a frappé. Non seulement la mer n’était pas calme, mais on se faisait engouffrer par les vagues. Impuissante, je te regardais te noyer et toi, tu t’accrochais à moi, me tirant vers le fond. Deux ans de tempête, deux ans pendant lesquels je t’ai regardé te débattre dans l’eau, revenir à la surface reprendre ton souffle pour replonger dans les profondeurs. Il y a eu des moments où je me suis demandé si ce n’était pas ce que tu voulais, au fond, te laisser couler. Tout le monde te lançait des bouées, mais tu n’en voulais pas.

En octobre, tu t’es lassé de nager. J’imagine que tu n’en avais plus la force. On était tous à bout de forces! Nos enfants avaient neuf ans, six ans et trois ans. Par une douce journée d’automne, trois enfants ont appris qu’ils n’avaient plus leur papa. Ces trop petites merveilles que tu aimais plus que tout, tu avais choisi de les abandonner. Ces trois petits êtres qui ont fait naître une lueur dans ton regard ont vu la leur s’éteindre en un instant.

Aujourd’hui, je le dis : je t’en veux! Je te déteste pour ce que tu as fait! Je voudrais avoir la chance de te brasser et de te raisonner. Je voudrais te faire prendre conscience de toute la douleur, de toutes les questions, de toute la culpabilité et de toute la tristesse que tu nous as laissées en posant ce geste. Cette douleur que tu n’arrivais plus à supporter, tu nous l’as léguée. Tu m’as laissé un énorme fardeau sur les épaules : être le seul parent de nos enfants. Comprends-tu ce que ça signifie? Comprends-tu la pression qui pèse sur moi? De savoir que peu importe ce que je ferai, peu importe l’amour que je donnerai à nos enfants… jamais, JAMAIS, je ne pourrai leur épargner cette douleur et ce vide qui les suivront toute leur vie. Jamais je ne pourrai répondre à tous leurs questionnements, car jamais je ne pourrai expliquer l’inexplicable.

J’avais trente-deux ans quand tu t’es suicidé. Tu avais six ans de plus que moi. Tu avais les cheveux courts, tu étais père, tu étais amaigri et je ne te reconnaissais plus. La vie continue pour les enfants et moi : on se lève le matin, les enfants vont à l’école, on rit en famille, on fait des activités, on se colle, on s’aime…

La vie continue, mais elle ne sera plus jamais la même : elle sera toujours teintée par ton départ. Ce nuage noir nous suivra toujours, de près ou de loin : il fera à tout jamais partie de qui je suis et de qui les enfants deviendront.

 

Les « plusse-meilleures » raisons des enfants pour se relever le soir

Les enfants ont un don particulier pour écourter la soirée en amou

Les enfants ont un don particulier pour écourter la soirée en amoureux de leurs parents, ou pour empêcher leur papa ou leur maman de clencher le ménage afin d’avoir quelques minutes calmes avant d’aller dormir à son tour. Qui n’a pas entendu des « plusse-meilleures » raisons pour se relever cinquante fois au lieu d’aller se coucher pour vrai?

–          J’ai envie de pipi.

C’est sûr, mon tiloup, que si tu te tapes trois verres d’eau entre le moment du bain et du coucher, il y a des chances que ta vessie soit sur le bord d’éclater. Go pipi, et après, fais un nœud.

–          J’ai peur du noir.

Ok. Je vais allumer ta veilleuse.

–          Il y a trop de lumière! Je ne peux pas voir mes rêves!

Ferme tes trois petits yeux, tu vas voir qu’il va faire noir.

–          Il y a des monstres en dessous de mon lit!

Oui, et si tu passais le balai plus souvent, il n’y aurait pas de monstres. Parce que tu sais quoi? Les monstres se nourrissent de poussières et de bubus qui volent. Pas de poussières = pas de monstres. Assure-toi de rentrer tes pieds en dessous de tes couvertures, au cas où tu aurais le modèle de monstres mangeurs d’orteils.

–          Je m’ennuie de papaaaaaaaaaaaa!

Ça adonne bien, moi aussi! Alors on l’appellera demain, on lui fera un dessin, on lui enverra des photos. En attendant, allez, dors avec le toutou singe qui ressemble à papa.

–          J’ai soiffffffff!

Eille, le comique! Ton verre d’eau était sur ta table de chevet. Tu l’as renversé à moitié dans ton bedon, à moitié par terre. Alors c’est assez pour ce soir (en partie à cause du numéro 1, en partie parce qu’un bon moment donné, la mère se tanne de jouer à la serveuse). Tu ne devrais pas te déshydrater complètement d’ici demain.

–          Je veux que ma porte soit fermée.

Lève-toi et marche! Mais ne t’avise pas d’en profiter pour rallumer ta lumière et faire des mauvais coups en cachette! Une maman, ç’a des yeux partout.

–          J’ai. Mal. Au. Ventre.

Okidou. On va masser ton petit bedon, tout doucement, tout gentiment. On va mettre une bouillotte. On va chasser les idées stressantes en gardant la séance de quête de solutions pour les moments où il fera clair.  Bonsoir, bonne nuit, pas de puces, pas de punaises.

–          J’ai quelque chose à te dire, ça presse!

Pourquoi, donc, tu n’as jamais rien à me raconter quand je te demande ce que tu as fait à la garderie ou à l’école, mais que tout à coup, tu as quatorze histoires urgentes à partager là-maintenant-tout-de-suite?

–          Ma sÅ“ur me dérange!

Oui, et toi aussi tu l’empêches de dormir. Vous faites un excellent travail d’équipe, mais gardez ça pour des objectifs plus louables que pour vous empêcher mutuellement de dormir.

–          Comment ça s’écrit, ornithorynque?

Euh… comme ça se dit? Avec deux ou trois lettres bizarres.

–          Ma musique s’est arrêtée!

En effet. C’est parce qu’au bout d’une heure, tu devrais déjà dormir. Même Ari Cui Cui a besoin de faire dodo la nuit, alors laisse-la se reposer.

–          Maman, c’est dans combien de dodos, ma fête?

  1. Tu as le temps de penser à tes cadeaux et à tes invitations. À un autre moment.

–          Qu’est-ce qui va arriver si tu meurs en dormant? Qui va s’occuper de nous?

Ce n’est pas dans mes intentions, mais si je ne peux pas aller me coucher bientôt, ça se peut, oui, que je meure de fatigue. Allez! Dodo!

–          Maman! J’ai vraiment quelque chose à te dire! Si je ne te le dis pas, la Terre va exploser! Trump va être élu! (oups … too late!)

Ok. Une dernière, dernière, dernière chose. Qu’est-ce qu’il y a, mon poussin?

 

–          Je t’aime, maman. Je pourrais te donner un dernier câlin?

Les enfants, c’est comme le repassage!

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Les enfants c’est un peu comme le repassage. On veut toujours que ce soit beau, sans plis, juste parfait. Dès qu’il y a un petit pli, ça nous achale, on ne comprend pas pourquoi on ne l’a pas vu avant. La pression sociale est forte, très forte, et nous sommes constamment jugés de part et d’autre. Pour ma part, je ne fais plus de repassage depuis bon nombre d’années.

 

À mon premier enfant, je recherchais toujours la perfection. Mon fils était toujours habillé en petite carte de mode des pieds à la tête. Lorsqu’il se salissait, je m’empressais de le changer. Il mangeait très bien, je calculais ses portions de fruits et légumes et je le stimulais à la tonne. Les sorties s’accumulaient, je vivais à fond et je voulais lui offrir tout ce qu’il y avait de meilleur pour lui. Encore aujourd’hui, je ne sais pas exactement ce que je recherchais à ce moment de ma vie. Probablement une certaine valorisation que je n’avais pas eue plus jeune.

 

Puis vient un jour où on se tanne d’être ce parent qui veut tout gérer et tout calculer. On se met dix millions de tâches sur la tête afin que personne ne manque de rien et que tout soit parfait. L’alimentation fait partie de ces petits débats de la vie. On ne veut pas que notre enfant se bourre la face dans le pot de Nutella le matin et il doit avoir le lunch le plus santé possible. On le veut toutes. Mais la réalité est parfois différente.

 

J’ai beau faire ma planification de repas pour la semaine, il m’arrive de céder aux caprices de l’un et de l’autre. Je ne me sens pourtant pas mal lorsque je cède. Ce qui me rend mal à l’aise, c’est le monde qui se permet de juger. Le jugement peut tellement faire mal, surtout quand nos enfants sont touchés! Tout le monde le sait que le fameux chocolat du matin est rempli d’huile de palme et de sucre. Je l’accorde. Mais toi qui te permets de me juger, si tu t’occupais des déjeuners sept jours sur sept, tu plierais toi aussi, parfois, et lui ferais sa maudite tranche de pain au Nutella pliée de la bonne manière — parce que sinon ça ne goûte pas pareil et ce n’est pas bon — on le sait tous ça, nous autres, les parents!

 

Ce n’est pas parce qu’on achète la paix de temps en temps ou qu’on accorde un certain relâchement que nous sommes de mauvais parents. On a le droit d’être fatigués. On a le droit d’avoir eu une grosse journée. On a surtout le droit de décider de manger un bol de céréales un soir de semaine pour passer plus de temps avec nos enfants au final. Et nos enfants dans tout ça? Je vous garantis que mes enfants me parlent plus souvent du soir où on a mangé des Rice Krispies avec des bananes que du soir où on a mangé du tofu avec des carottes et du brocoli. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas à cœur leur bien-être, au contraire. J’ai l’impression de retrouver un certain équilibre et de profiter de moments magiques avec mes enfants. Ces petits soupers donnent lieu à quelque chose d’inattendu accompagné de petites étoiles brillantes dans les yeux des plus petits.

 

Si certaines personnes trouvent inacceptable que nous acceptions certaines situations qui auparavant, nous semblaient inadéquates, je n’ai qu’une chose à dire. Je vous donne le relai, trois jours. Juste trois. Moi, j’en ai trois cent soixante-cinq dans une année. Trois, ce n’est rien. Je peux par contre vous promettre qu’après ces trois journées, vous nous supplierez de revenir et que vous nous comprendrez davantage.

 

Notre famille n’est pas sans plis. Je la trouve parfaite dans ses imperfections. De cette manière, nous retrouvons notre équilibre. La perfection n’existe pas, nulle part. Ma famille, je la vois, je vis avec et je l’aime comme ça. Ce sont tous ces petits plis qui font de nous une famille heureuse.

 

Maggy Dupuis

 

 

Lorsqu’ils s’en vont…

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Lorsque l’on se sépare et que le noyau familial éclate, il y a plusieurs deuils qui nous attendent. Parmi ceux-ci, il y a celui de voir les enfants partir à la fin de chaque période de garde. Qu’on les ait avec nous pour deux jours, une semaine ou un mois, la tristesse est la même.

Pour ma part, chaque veille de départ me souffle son vent de nostalgie, de « c’est déjà fini » et de cœur de maman qui se serre… Le combat débute. D’un côté, l’adulte raisonnable me rappelle que nous avons passé de très bons moments et qu’ils reviendront la semaine suivante. De l’autre, l’enfant en moi a les yeux qui s’embuent facilement et ne veut pas les voir partir.

Pourtant, Dieu seul sait combien ils arrivent parfois à nous exaspérer et à nous mener aux limites de notre patience! Certains pourraient croire que le départ est doux et presque désiré. Que c’est facile, voire agréable d’avoir du temps pour soi, sans eux. Non. Jamais. C’est toujours trop tranquille lorsqu’ils n’y sont pas. La maison est vide. Sans âme. Privée d’une partie d’elle, comme nous.

Parce que c’est un peu contre nature de ne pas avoir sa couvée sous son toit chaque soir. Malgré ce qu’on en dit. Et malgré le fait que la famille éclatée est maintenant ultra commune. Ce n’est pas ce que l’on souhaite lorsqu’on voit leur petite binette pour la première fois. On ne pense pas qu’on devra se séparer d’eux un jour. Du moins pas avant trèèèèès longtemps! Surtout pas pour des raisons de grands que les petits doivent subir.

Et lorsqu’ils partent, on sait qu’on devra affronter à nouveau ces moments difficiles. Ces matins trop calmes où l’on décide de déjeuner au bureau pour ne pas voir leurs chaises vides à table. Et il n’y aura pas ces petites voix aigües qui racontent leur journée à notre retour du travail. Et on n’aura personne à border après le pas-d’histoire. Non, il n’y aura que notre vie d’avant eux, celle qui fait plus ou moins de sens maintenant qu’ils sont là.

Et à travers tout cela, on doit trouver notre équilibre personnel. Et on doit, bon gré, mal gré, trouver un nouveau rythme de croisière. Peu à peu, semaine après semaine, le cœur s’habitue. De nouvelles habitudes s’installent, on comble le vide avec autre chose parce qu’il faut bien avancer. Comme tout deuil, le temps fait bien les choses et réussit à nous faire voir tout cela différemment. Ce n’est ni un scénario idéal ni le chemin le plus facile, mais on doit assumer et y trouver notre compte. Et on y arrive.

Et les jours passent et on les retrouve enfin! On vit tous ces petits moments avec ardeur, sachant trop bien que c’est toujours éphémère. Trop court! Mais, ce n’est pas ce que l’on dit après tout, que la rareté d’une chose en augmente la valeur?

 

Isabelle Rheault