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Pas besoin d’un prince charmant pour la Saint-Valentin !

Je sais, tu dois ressentir beaucoup de pression depuis notre liaison

Je sais, tu dois ressentir beaucoup de pression depuis notre liaison. Écoute, ce n’est pas de ta faute ni de la mienne. Tu dois comprendre que depuis toujours, je ne suis pas comme les autres fillettes qui rêvent du prince charmant. Celui qui galope à toute allure sur sa monture et qui vient me délivrer en me donnant un baiser passionné. Celui avec qui nous vivrons heureux éternellement et avec qui nous aurons plein d’enfants.

Je sais, tu dois ressentir beaucoup de stress parce que je la joue comme une femme forte, solidaire, indépendante, fière et qui veut une grande liberté.

Je sais, tu dois être tout mêlé parce que je ne suis pas une princesse en détresse qui attend son prince pour se faire libérer le temps d’une soirée. Tu dois comprendre que je suis le « genre de femme » qui ressemble à une fille dans le film Les belles de l’Ouest. Tu te souviens de ce film ? Je l’ai écouté assez jeune à vrai dire (peut-être trop jeune quand j’y repense, mais bon…) et j’ai eu un déclic en voyant comment une femme pouvait se faire traiter dans la société et comment elle pouvait se choisir.

Ces femmes m’impressionnaient par leur caractère et leur entraide. Leur volonté d’être ce qu’elles veulent : courageuses, intelligentes, drôles, belles et heureuses dans une jungle remplie d’hommes affamés. Vivre à cette époque ne semblait pas facile ni de tout repos pour les femmes. Ce que j’aimais par‑dessus tout, c’est que ces femmes ont décidé de prendre leur vie en main et qu’elles ont retrouvé la liberté qu’elles méritaient. Elles étaient hors la loi, certes, mais elles étaient les reines de leur vie et non les spectatrices de la réussite de leur roi.

Je sais, tu as de la pression toi aussi, car tu as grandi avec les mêmes histoires de princesses et de chevaliers que moi. Depuis que tu es tout petit, on te montre des guerriers qui doivent conquérir des royaumes et sauver des princesses. Mais là, tu te retrouves avec une femme qui veut prendre les rênes et qui veut elle aussi être le personnage principal de sa propre histoire. Fidèle à sa personne, libre, rêveuse et heureuse. C’est ce que je veux et c’est ce que tu devrais vouloir toi aussi.

Je sais, je pense être la seule de ma génération à avoir écouté ce film, puisque certaines de mes amies attendent encore leur prince charmant. J’ai un peu de peine pour elles. Leur joie et leur bonheur dépendent de ce prince, « THE PRINCE » qui viendra faire de leur vie la vie qu’elles s’imaginent depuis leur tendre enfance.

En fait, en regardant ma génération et celles qui ont précédé la mienne, on s’aperçoit rapidement que les femmes étaient à la recherche, dans une quête sans fin, pour enfin trouver leur prince charmant. C’est vrai, regardez nos films de jeunesse. Ceux qui mentionnaient que Cendrillon était malheureuse jusqu’au jour où le prince l’a sortie de ses chaudrons. Même Blanche-Neige, qui était enfin heureuse avec ses sept nains (je suis certaine que deux nains tripaient sur elle !), a eu besoin de son prince pour la sortir de la mort avec un simple baiser. Et c’est un peu la même histoire pour la Belle au bois dormant.

Je suis convaincue que ni Cendrillon ni Blanche-Neige n’ont visionné le film Les belles de l’Ouest. Sinon, elles n’auraient pas attendu que leur prince vienne les sauver et qu’il leur donne une maison. Du confort. Des rêves. Du respect. Une vie.

Je sais, ce film m’a marquée. Il m’a enseigné la façon dont j’avais le goût d’être perçue par un homme. Il m’a appris la manière dont j’avais le goût de vivre ma vie à moi. J’imagine que tu ne seras pas étonné si je te dis que j’étais un peu plus p’tit gars manqué à papa que la petite fille à maman. Et que tu ne seras pas surpris, non plus, si je te dis que ça me plaît ainsi.

Je sais que je peux te faire peur, car je suis une belle de l’Ouest assumée qui ne laissera pas un homme décider de tout. De tout ce qui me concerne et encore moins s’il veut me marcher sur les pieds. Tu sais, les traces de nos pas qui marquent le sol sont uniques. On ne peut pas être tous les deux dans les mêmes traces. Mais, si tu veux emprunter le même chemin que moi et si tu veux qu’on ait notre propre royaume à conquérir ensemble, je serais très heureuse qu’on galope côte à côte. Tu pourras découvrir le genre de fille que je suis et peut-être qu’on pourra apprendre à se connaître réellement en dégustant un bon souper.

Qui sait, peut-être qu’un jour, je te donnerai un baiser passionné et que la pression te quittera. Peut-être qu’un jour, ce sera nous qui vivrons heureux et qui aurons beaucoup d’enfants, comme dans ces contes de fées.

Maman Gonflée !

Sois une grande dame!

« Sois une grande dame », qu’on m’avait dit.

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« Sois une grande dame », qu’on m’avait dit.

Tu ne le sais pas encore ma belle enfant, mais comme tu es de sexe féminin, tu auras beaucoup de pression dans cette société. On exigera beaucoup de toi, de ton rôle, de ton sexe, de ton image. Bref, on exigera la perfection ou presque !

Tu entendras des phrases qui suivront ton parcours de petite fille à femme de demain, mais je t’en supplie, ne les écoute pas…

« Sois belle et tais-toi », qu’on m’avait dit !

On m’a également répété à maintes reprises : « Il faut souffrir pour être belle »…

Sache que tu as le droit de te sentir belle ma chérie, peu importe ton physique.

La souffrance n’y changera rien…

Je veux te faire comprendre quelque chose d’important.

La société est hypocrite et elle te le démontrera en valorisant les belles et intelligentes personnes, mais tout en les rabaissant en même temps.

Elle te dira de te maquiller, de cacher tes imperfections, de te raser, de rallonger tes cils, de gonfler tes seins ou d’en enlever, d’être bronzée, poudrée, de teindre tes cheveux, de les faire allonger, d’être mince, souriante. Et pour finir, elle te dira d’être NATURELLE !

Un petit conseil : ne l’écoute pas, car elle n’a pas d’affaire à te définir.

Au premier instant, les gens remarqueront ta beauté et ensuite, ils découvriront ton intelligence. Celle-ci sera scrutée pour être comparée à celle d’un homme, et tu devras malheureusement te prouver.

Beaucoup ont tendance à rabaisser ceux qui possèdent ce que tous désirent intérieurement. Tout le monde recherche la beauté, tout le monde veut être intelligent, tout le monde veut avoir la belle vie, mais plusieurs dénigreront ceux qui semblent les posséder.

Aussi, sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens te sembleront tellement heureux et parfaits et qui semblent vivre une vie de rêve, mais pourtant, une vie ne se vit pas à travers le téléphone. La vie rêvée se vit à travers le regard que tu porteras sur toi.

Tu te compareras pour voir si tu as quelque chose de plus.

Ce que tu peux avoir de plus, c’est de t’aimer réellement et de ne pas faire semblant.

Assure-toi de t’aimer !

T’aimer suffisamment afin :

  • d’oser partager tes idées, tes opinions et tes émotions ;
  • d’oser utiliser ton intelligence pour faire le bien ;
  • d’oser laisser ta marque ;
  • d’oser utiliser ta personnalité et ton caractère pour faire avancer les choses ;
  • d’oser écouter ton cœur, tes intuitions ;
  • d’oser t’accepter telle que tu es, avec ton corps parfait, imparfait !

Regarde ce qui est beau à l’intérieur de toi et utilise ta beauté intelligemment.

Peu importe les traits que tu possédais à ta naissance, tu deviendras belle lorsque tu seras bien avec toi-même. Tu seras tellement :

BELLE, lorsque tu souriras !

BELLE, lorsque tu seras confortable dans tous les styles de vêtements !

BELLE, lorsque tu sortiras sans maquillage !

BELLE, lorsque tu seras fière d’aider les autres sans rien demander en retour !

BELLE, lorsque tes gestes accompagneront tes paroles !

BELLE, lorsque tu feras le bien autour de toi !

BELLE, lorsque tu t’accepteras !

Et sans aucun doute, par cet amour que tu te porteras, tu seras BELLE à l’intérieur comme à l’extérieur, car tu deviendras fière d’être toi, une femme unique, tout simplement !

Maman te dit :

« Ma petite fille adorée, devenir une grande dame, c’est accepter de grandir dans le corps et dans la tête de la femme qui te convient, à toi. Pas à la société. Sois libre. Sois belle. Sois intelligente. Sois épanouie. Sois remplie de rêves. Corresponds à ce que TU veux devenir : une grande dame “HEUREUSE et ÉPANOUIE” pour toi et pas pour les autres.

Toi aussi, le jour viendra où l’on t’entendra dire : “‘Sois une grande dame’, qu’elle m’avait dit !” »

                                                                                   Maman gonflée

Jamais seule sur la photo

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Sur ma photo de profil de Facebook : mon visage entouré du visage de mes quatre enfants. Sur ma photo de blogue ? Encore une fois, ma binette, entourée de la binette de mes quatre enfants. À l’occasion, c’est une photo de moi… avec un de mes enfants. Ou de mes quatre enfants, sans moi. Mais moi toute seule ? Euh… ça fait longtemps que ce n’est pas arrivé.

Depuis quinze ans, je me définis comme maman. Ils sont ma priorité. Mais pas la seule. J’ai des projets, une entreprise, un emploi, une famille, des amis, des passions.

Avec le temps, j’ai appris à prendre du temps pour moi, du temps pour la femme, pour l’enfant en moi, même ! J’existe sans eux, même s’ils sont toujours en moi.

Pourquoi, alors, sont-ils toujours sur les photos avec moi ? Pourquoi est-ce que je ne présente jamais de photo de moi seule, sans eux ?

Bien sûr, comme parent, c’est moi qui prends les photos. Même quand le papa était dans le décor, c’était moi qui pensais à prendre les photos, à documenter notre vie de famille, leur enfance.

Leur mémoire, c’est moi ! Même quand je demande à un de mes enfants de me prendre en photo, je ne me trouve pas « comme je veux ». Je vois surtout ce que je n’aime pas, alors que quand ils sont là, sur la même image, ils estompent ce qui me dérange en moi. Je me concentre sur leurs visages joyeux.

Dans le regard de la femme seule sur la photo, je vois mes pensées, mes questionnements, mes incertitudes. Alors qu’avec mes enfants, mes pensées sont tournées vers eux, vers nos moments heureux, vers nos folies et nos rires, et c’est ce qui transparaît dans mes yeux, dans mon teint, dans mon attitude.

Je me trouve plus belle avec eux qui encadrent mon visage. Je rayonne plus avec eux dans mon histoire. Dans leurs yeux, je vois le meilleur de moi. Une photo avec eux est remplie d’amour et d’histoires.

La seule photo où je suis seule, c’est ma photo d’écrivaine. Comme auteure, je suis autonome, fière, confiante, accomplie, autant que je le suis par rapport à mes enfants et à la famille que nous formons. Dans ma vie de tous les jours, je m’appuie sur eux, comme eux s’appuient sur moi.

Un jour, je serai seule sur la photo. Je me regarderai dans les yeux et je verrai l’étincelle que je vois dans mes yeux quand je suis entourée de ma gang.

Ce jour-là, je crois que ce sera un signe que je suis prête, peut-être, à ajouter un autre visage sur mes photos, le visage d’une personne qui aimera d’abord la femme en moi.

 

Nathalie Courcy

Journée mondiale de la sage-femme

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc e

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc en profiter pour faire l’éloge de grandes femmes compétentes et dévouées qui servent humblement le monde de la naissance depuis la nuit des temps. Je le mentionne tout de suite, je suis complètement en amour avec ce service. Bien que je comprenne que c’est encore un choix de suivi qui peut faire peur, intriguer ou même rebuter certaines personnes, aujourd’hui je n’ai pas envie de convaincre qui que ce soit. J’ai juste envie de vous partager ma vision et mon expérience avec les sages‑femmes qui ont marqué ma vie. Celles qui m’ont suivie et celles qui sont passées autrement dans ma vie, mais qui m’ont tout autant influencée.

Il a bien changé, le métier de sage-femme avec les époques. Maintenant, les femmes font quatre ans d’études universitaires spécifiquement liées à la physiologie de l’accouchement, à sa normalité et à ses complications en plus des milliers d’heures de stages cliniques. Il y a également un ordre qui les régit. Elles arrivent formées, outillées, compétentes, mais surtout respectueuses de la femme qui porte la vie. Et ça, c’était présent bien avant leur formation officielle.

Le service

Je n’ai jamais eu un aussi bon service public que celui offert lors de mes grossesses. Je me suis sentie respectée, écoutée, encouragée. Les rencontres, d’au moins une heure, ne couvraient pas seulement l’aspect physique, mais aussi psychologique et la préparation mentale de la naissance. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai partagé mes peurs les plus profondes par rapport à mes grossesses et mes accouchements et toujours, j’ai été reçue avec respect et empathie. Comme un beau mélange d’approches féministes inclusives écosystémiques qui redonnent le pouvoir aux femmes et leur permettent de comprendre toute la force qui les habite. Le plus beau c’est que la place des conjoints/conjointes est très bien définie. Le bébé, la femme, le partenaire, la famille, la famille élargie, tout le monde est pris en considération.

En plus, elles sont accessibles. Elles font de la garde par cellulaire pour les urgences, 24 h sur 24 h, sept jours sur sept. Bien sûr, je n’ai jamais abusé du concept, mais savoir que je pouvais leur parler directement s’il y avait quelque chose, ça me faisait un grand bien. Et puis, les fois où je les ai appelées, elles m’ont tout de suite déculpabilisée. Parfois, j’ai eu peur pour rien, d’autres fois, elles ont préféré faire des tests supplémentaires. Jamais je n’ai senti de panique et elles m’ont toujours prise au sérieux. C’est ce qui est beau des sages-femmes, elles font confiance aux femmes et mélangent leur savoir à notre instinct maternel pour être certaines de ne rien laisser passer. Un service rigoureux, mais pas exagéré.

L’accouchement

Je vivrai bientôt mon deuxième accouchement à la maison et je repense encore au premier avec beaucoup de bonheur. Il y a certainement eu de la douleur oui, on ne s’en sort pas. Mais ce que je retiens, c’est tout le travail fait avec mon bébé vague par vague. Mon conjoint présent et encourageant. Ma mère qui veille à ce que tout le monde soit bien. La sage‑femme en retrait, mais jamais loin, confiante, rassurante, aimante. À un moment donné, j’étais découragée, elle m’a simplement prise dans ses bras et m’a dit que j’allais y arriver. Peu de mots, mais une douceur et une confiance qui m’ont fait continuer.

Elle est repartie quatre heures après la naissance de mon fils. Elle n’a rien précipité, la pesée, les mesures, tout ça a attendu à après le premier boire. Il y a bien sûr eu un examen pour s’assurer que mon bébé et moi allions bien, mais ce n’était pas intrusif. Nous avons collé notre bébé mon mari et moi, je l’ai allaité, il s’est endormi et puis on a fait le reste. Puis tout le monde est reparti et on est restés dans notre bulle d’amour à regarder notre bébé dormir et manger à son rythme sans être dérangé. J’ai mangé ma nourriture, dormi dans mon lit avec mon fils et mon mari, je me suis lavée dans mon bain. Bref, le confort de notre maison pour récupérer, c’était parfait pour nous.

Les six semaines suivantes, c’est encore les sages‑femmes qui assuraient le suivi. Un service personnalisé de la sorte, ça n’a pas de prix, surtout pour une nouvelle maman un peu perdue et sans repère. Savoir que les mêmes deux sages-femmes qui avaient assuré le suivi de ma grossesse suivaient maintenant mon petit bébé sorti du bedon, c’était hyper rassurant pour moi, car elles avaient toute ma confiance.

Le bébé

Finalement, une chose qui m’a beaucoup touchée chez les sages‑femmes outre leur vision si enrichissante de la naissance, c’est toute la place qu’elles font au bébé dès sa conception. Il est reconnu comme un être à part entière. Elles se soucient de son physique, mais de son psychologique aussi et ça, c’est extrêmement rare dans notre société. Avant de toucher ma bedaine, elle s’adresse toujours à mon bébé pour l’avertir, pour se présenter, pour prendre de ses nouvelles. Elle lui reconnaît des traits de caractère ou une humeur à la façon dont il bouge, dont il réagit.

En cette journée mondiale des sages‑femmes, je vous dis merci ! Merci de vos sacrifices, surtout merci de ne pas nous en faire porter le poids. Merci de votre respect, de votre écoute, de votre grande compétence et de votre dévouement. Merci aux sages‑femmes pionnières du Québec qui ont ouvert le chemin pour les nouvelles, et merci aux nouvelles de continuer à se battre pour être reconnues à leur juste valeur. Le Québec a besoin de plus de sages‑femmes accessibles, mais pas à n’importe quelles conditions non plus. Je vous souhaite finalement la reconnaissance que vous méritez.

Roxane Larocque

Toi, tu es forte

« Ouais, mais toi, tu es forte. »

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« Ouais, mais toi, tu es forte. »

C’est ce qu’on a toujours dit de moi, mais surtout, c’est ce que j’ai toujours dit de moi.

Je me pensais forte parce que j’ai toujours été une personne travaillante.

Je me pensais forte parce que j’étais à l’écoute, toujours là pour aider mes amis et pour les faire sourire avec tout plein de petites attentions.

Je me pensais forte parce que j’ai toujours eu beaucoup d’énergie, parce ce que je suis la fille aux mille projets, parce que je fonce.

Je me pensais forte, ou plutôt, je m’imposais de l’être.

Mais il y a eu ce jour d’octobre, où je me suis sentie réellement forte et où j’ai compris que je l’étais réellement.

Ce jour-là, j’ai compris que je touchais le fond.

Ça faisait des mois que j’encaissais les coups, mais que je me relevais parce que je n’avais pas le droit de tomber trop longtemps. Je ne m’en donnais pas le droit. Je ne parlerai pas de ce qui m’a menée là, parce que ça peut être de petites comme de grandes choses qui font qu’on touche le fond, un jour ou l’autre. Je ne parlerai pas des grossesses difficiles, du harcèlement psychologique au travail, des bobos de mes bébés, de la maladie de belle‑maman, etc. Ça serait long pour rien.

Je vais seulement parler de ce jour-là, car il restera à jamais gravé dans ma mémoire.

C’était un dimanche d’octobre, en 2012. Mon bébé pleurait, encore et encore. Il souffrait, le pauvre. Ma grande fille de dix‑huit mois dormait.

Depuis beaucoup trop de jours, je perdais souvent patience. Je n’étais pas bien, je n’allais pas bien. J’étais fatiguée, mais c’était plus que ça. Je n’étais plus moi-même. Moi, une si bonne maman aux yeux de tous. Moi, toujours pleine d’énergie. Moi qui arrivais toujours à tout gérer seule. Moi… J’étais qui, moi?

Ce jour-là, c’en fut trop.

Le bébé a pleuré, comme toujours, quand je l’ai déposé.

Et moi, j’ai crié.

J’ai couru à la salle de bain, le souffle coupé.

J’ai encore crié à en avoir mal à la gorge et au ventre.

Et je suis tombée. Littéralement, je me suis effondrée, sans vouloir me relever.

Puis, une grande porte s’est ouverte en moi et les larmes ont commencé à tranquillement se déverser.

Et c’est vite devenu violent.

J’ai pris place dans le plus petit recoin possible, entre la toilette et un muret, et j’ai laissé brutalement sortir les larmes et tout ce qu’elles pouvaient contenir en elles, en moi.

J’ai crié et ordonné à mon mari de me laisser tranquille lorsqu’il a voulu venir me réconforter.

À ce moment précis, ce dont j’avais besoin, c’était d’avoir mal. La douleur contenue dans chaque sanglot était si intense, si vive, si vraie. Ça faisait mal, mais ça faisait tellement de bien.

Laisser sortir, me donner le droit « d’être ».

Simplement, à ce moment-là, être une femme et une maman imparfaite, qui est fatiguée, qui a mal, qui a trop accumulé.

Deux ou trois heures plus tard, je ne sais plus, la douleur a fini par doucement s’estomper pour laisser place à une grande fatigue et surtout, une grande lucidité.

Ça n’allait pas. Pas du tout.

Ce jour-là, incapable de parler, j’ai écrit à mes amies les plus proches ainsi qu’à mon frère.

Je leur ai clairement dit que j’allais avoir besoin d’eux.

Ne s’en est pas suivie une longue dépression par la suite. Non. L’histoire s’arrête presque là. Décevant comme texte, hein? Mais ce ne fut pas facile pour autant. Je ne parlerai pas de la maladie et des malchances qui ont suivi. De la conciliation travail-famille-école qui m’étourdissait. Du troisième bébé avec ses bobos bien à lui. De la mort. Des troubles sensoriels et anxieux d’un de mes enfants. Ça serait long pour rien.

Mais il reste que cette porte qui s’est ouvert ce jour d’octobre, elle ne s’est jamais complètement refermée.

Et je ne la fermerai jamais.

Grâce à elle, je sais qu’en un simple petit coup de vent, tout peut basculer.

Grâce à elle, j’ai compris que ce n’est pas en la gardant fermée et barrée à clé que je suis la plus forte. Au contraire.

Je suis forte quand j’admets mes faiblesses, quand j’admets que j’ai besoin d’une pause, quand j’admets que je ne suis pas parfaite.

Je suis forte et j’ai de droit de simplement « être ».

Je suis peut-être forte, mais je ne suis pas invincible.

Ma vie a un peu changé, ce jour-là, quand je l’ai compris.

Caroline Gauthier

À la femme que je suis

À la femme que j’étais, je voulais dire que tu étais belle.

À la femme que j’étais, je voulais dire que tu étais belle.

Tu étais belle de candeur et de détermination.

Tu étais belle, mais tu ne le savais pas parce que personne ne te le disait.

Comme la rose a besoin d’eau, tu aurais dû recevoir, tout au long de ton enfance, une pluie de compliments pour aider ton estime de soi à grandir et pour t’apprendre à devenir femme.

Mais au lieu de ça, ta mère t’a présenté ta féminité comme un fardeau. Cette beauté innocente que tu devais cacher sous des cols roulés pour ne pas trop transpirer de confiance en toi. Car cela aurait été indécent que tu te sentes bien dans ta peau lorsque le regard des hommes commençait à se poser sur toi. Qu’est-ce que les gens auraient pensé de cette jeune femme aux cheveux blonds et aux yeux d’un bleu pétillant de vie qui ose porter de l’avant sa poitrine, et rejeter ses épaules vers l’arrière, d’un air nonchalant? C’est ainsi que cette peur du jugement des autres a eu raison de vingt ans de ballet à pratiquer ton port de tête et un regard franc. Alors tu t’es mise à porter la beauté de ta jeunesse comme un poids mort. Malgré tes cheveux longs. Malgré ton bonnet C. Tes épaules, arrogantes de la vie que tu avais devant toi, se sont refermées comme un écrin sur ta féminité…

Et puis tu es devenue mère.

À cette femme que je suis devenue, je voulais dire que même si tu avais la mèche plus courte, tu étais toujours aussi resplendissante de vie avec ta poitrine gorgée d’amour. Tu as toujours eu le don de porter ta maternité comme une bénédiction et cela t’a rendue encore plus belle de maturité. Je sais que tu ne le savais pas parce que personne ne te l’avait jamais fait ressentir.

Au lieu de ça, l’homme que tu aimais t’a fait sentir la honte et la jalousie lorsque le regard d’un autre te désirait. Il t’a fait vivre des situations où tu étais toujours contrainte de choisir entre la femme et la mère. Pourtant tu étais les deux. Et pas moins l’une que l’autre. Ta maternité n’a jamais flétri ta féminité. Au contraire, elle était le terreau dans lequel la rose s’épanouit. Mais sans jardinier, elle ne pouvait grandir pour devenir un rosier. Alors ton amour‑propre a commencé à se ternir. Un peu. Beaucoup. À la folie. Pour toujours. Par amour.

Et puis tu es tombée malade.

Tes cheveux se sont fanés, laissant à vue un crâne lisse et nu de vérité. Ta poitrine déracinée a effeuillé ce qu’il te restait de ta féminité. De la rose, il ne restait que les épines. Et pourtant…

À cette femme qui n’est plus, je voulais dire que les effluves de ta sensualité n’ont jamais été aussi capiteux. Tes cheveux courts soulagent tes frêles épaules du poids des stéréotypes de la poupée Barbie. Tu peux désormais redresser ta colonne vertébrale sans crainte du regard prédateur des hommes. Ta nuque, libérée de la culpabilité de ne pas être celle qu’on voulait que tu sois, laisse désormais entrevoir le creux de tes épaules dans lequel tes enfants aiment se lover pour y trouver toute la force et la douceur de l’amour d’une mère.

Je voulais te dire que ta peau est suave comme un pétale de rose dans la brise printanière pour celui qui daigne y apposer une caresse. Tu ne le sais pas parce qu’aucun homme ne te l’a encore dit. Mais de moi à toi, je te le dis aujourd’hui, car tu n’as pas besoin d’un homme pour te rappeler chaque jour que tu es belle, que tu es mère, que tu es femme, que tu es toi. Il te suffit de regarder dans le miroir pour y voir se refléter l’authenticité, la ténacité et l’amour inconditionnel qui se dégagent de ce corps meurtri par la vie.

À cette femme que tu as été et que tu ne seras plus, à celle que tu es devenue et qui n’est plus, à celle que tu voudrais être, je voulais dire que moi, je t’aime comme tu es, pour tout ce que tu es. Je t’aime. Et c’est tout ce qui compte.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

Cette femme devant le miroir

Un matin comme un autre, je saute hors du lit suite à l’appel de

Un matin comme un autre, je saute hors du lit suite à l’appel de mes enfants. Je me sens littéralement à plat. Ma batterie est vide. Je me place devant le miroir et je suis confuse. Qui est cette femme devant moi ? Son teint est gris et ses cernes d’un bleu surprenant.

Je ne me reconnais plus. Où est passée la femme pimpante d’énergie, à qui suffisaient une couche de mascara et une queue de cheval haut perchée afin de se sentir en pleine confiance ? Selon moi, elle s’est soit sauvée durant l’un de mes accouchements ou bien s’est fait expulser lors d’une poussée trop intense en même temps qu’un de mes enfants. Chose est sûre, elle n’est clairement plus là !

J’ai passé un bon cinq minutes bien rond à observer mon visage. Mes traits. Je n’étais ni triste ni amère, mais plutôt curieuse. J’observais tout simplement cette nouvelle femme que j’apprends à connaître à chaque étape de ma vie. Cette femme qui manque de temps bien à elle. Cette femme qui a tellement vécu en trente et un ans. Cette femme assumée et heureuse, mais oh combien fatiguée.

Pour mon bien-être personnel et pour ma confiance en moi, je me suis toujours maquillée. Mais j’ai maintenant l’impression que c’est rendu une nécessité. J’admire ces femmes qui savent rester naturelles, en plein contrôle de leur pouvoir. Pour ma part, j’ai besoin d’un petit coup de pouce. Et je ne vous parle pas de quinze couches de fond de teint ou d’un dégradé de sourcil comme je le vois chez certaines. Simplement quelques touches ici et là afin de mettre mes traits en valeur.

Durant mes cinq minutes devant le miroir, je me suis demandé si j’allais être triste d’avoir pris un coup de vieux comme ça. La réponse est non. Je suis bien où je suis, et bien que je prenne soin de mon image externe, j’aime mieux la personne qui se trouve à l’intérieur. Je suis une bonne personne qui aspire au bien des autres. Ceux qui me jugeront sur mon aspect extérieur se priveront d’une personne de bonnes valeurs.

J’ai ensuite pensé à l’exemple que je voulais donner à ma fille. D’être bien et heureuse pour ce qu’elle est et surtout pour QUI elle est. Tout simplement. Grandir auprès d’une femme forte et en confiance est un très beau cadeau à lui offrir. Je veux lui laisser cet héritage. D’être fière d’elle et d’accepter ce qu’elle est comme elle est. Sa vie n’en sera que plus belle.

Bref, la vie suivra son cours et le rythme des années s’imprègnera sur nos corps. Acceptons celles que nous devenons et laissons aller celles que nous étions. Aspirons à devenir plus belles de l’intérieur tout en prenant soin de notre petite enveloppe extérieure…

Geneviève Dutrisac

 

À toi ma fille : quelle femme deviendras-tu dans ce monde ?

Lettre à toi ma fille… ok je m’excuse déjà de ne pas dire «

Lettre à toi ma fille… ok je m’excuse déjà de ne pas dire « À toi mon enfant », sans discrimination de sexe, mais je n’ai que des filles.

Dès le plus jeune âge, je n’ai pas fait de distinction, je ne voulais pas tomber dans la stigmatisation, la catégorisation ou le genre. Un peu de bleu, de rouge, de violet, tu ressemblais à un véritable arc-en-ciel vivant. Mais surtout pas de rose. J’avais peur qu’on me dise que c’est sexiste, trop cliché. Et pourtant le rose te faisait si bien. T’étais belle en rose, tes petites pommettes saillantes ressortaient encore plus. J’avais presque honte de demander à la vendeuse si elle avait un petit pyjama rose. Elle me répondait comme si c’était un sujet tabou en murmurant : « Non, on n’a pas de rose, mais les couleurs framboise ou bonbon, si vous voulez. » Franchement, on est vraiment rendus là, avoir peur de dire l’adjectif ROSE ? Le rose bébé quétaine fifille, ça n’existe plus !? Alors tu n’as pas porté de rose, mais du framboise !

Ensuite, j’ai hésité longtemps pour les robes et les jupes. Encore là, c’était trop spécifique, trop marqué. Donc, j’ai opté pour les jupes-pantalons ou jupes-culottes. Ni trop féminin, ni trop masculin, mais honnêtement, c’est tellement laid, toujours trop grand, mal ajusté, tombant. J’ai abandonné. Je t’ai fait comprendre que certains hommes en Écosse portent la jupe et que ce n’est pas un vêtement exclusivement féminin. Je me suis dit que j’allais me rattraper avec les cheveux… J’ai décidé de te faire porter la coupe garçonne. Et puis, je me suis rendu compte que la longueur des cheveux ne voulait plus rien dire, que tes camarades de classe arboraient de longues tignasses (René-Charles a lancé la mode !) À cet âge, on ne distingue plus les garçons et les filles.

À l’adolescence, tout se mêle. Tu vis des états d’âme et des sentiments nouveaux. Tu dois accepter ton corps, ce corps qui change sous ton regard impuissant. Ma fille, tu dois être bien, te respecter, t’accepter et t’aimer. On clame haut et fort que la véritable beauté se trouve à l’intérieur. Mais la société de consommation te renvoie une autre image. Une image qui te fait mal. Quand je vois les chanteuses que tu contemples, les magazines que tu lis, je doute : est-ce que ces femmes trop parfaites t’aident à devenir une femme épanouie ? On te dit d’être bien, mais on te bombarde d’images photoshopées. Es-tu assez grande pour comprendre que ce n’est pas la réalité ? À quand les chanteuses normales décemment vêtues, les revues qui parlent d’acné ou de cheveux gras ?!

Quand tu seras une femme, on te parlera de féministe, de mixité, de parité, d’égalité. On te dira d’être forte, d’être une bonne mère, une bonne femme, d’avoir une carrière, de l’argent, d’être indépendante, sexy, mais pas trop… Qui te renvoie cette image de la femme parfaite, la superwoman du XXIe siècle ? Tes pairs ou les hommes ? En sommes-nous encore à la lutte des sexes ou à la recherche de la perfection ?

Simone de Beauvoir a dit : « On ne naît pas femme, on le devient », alors j’ai envie de te dire de devenir la femme que tu veux : avec les cheveux longs ou courts, avec des enfants ou non, à la maison ou carriériste, amoureuse ou vagabonde, peu m’importe, tant que tu es une femme heureuse !

Gabie Demers

Trouve-toi donc belle, fille!

Entre filles As-tu déjà passé une soirée entre

Entre filles
As-tu déjà passé une soirée entre filles SANS entendre parler du poids d’une d’entre elles? Sérieux, ça fait trop longtemps que cela ne m’est pas arrivé. Je sens toujours le besoin d’une d’entre nous de justifier sa perte ou sa prise de poids (surtout sa prise de poids!) « Non, mais Yolande, j’ai tellement pris de poids depuis que je prends mes médicaments! Réjeanne, as-tu vu mes fesses? Je rentre à peine dans une chaise de plage maintenant. » Et je pourrais mettre des exemples comme ça jusqu’à temps que tu t’écœures… Les filles, on est comme ça.

Le culte du corps est bien réel
Depuis un bout, on le sait, les magazines, la télévision, le cinéma, Instagram et Facebook louangent des corps sveltes et en santé. Quand je parcours mon timeline, je ne vois que des coachs en santé physique, des adeptes de nourriture saine et des probeautés. Je me sens coupable de boire mon verre de vin du vindredi en regardant mon cell ou la télé. Dès que je mange des chips, j’ai toujours une larme à l’œil en me disant : « Bon Alex, c’est tes dernières… faut que tu arrêtes ça, dit-leur au revoir! » Mais pourquoi tout ce mal-être en lien avec mon corps?

J’entends donc je suis
Je viens d’une famille où le poids est important. Quand tu en prends, on te le dit. Pas par méchanceté, mais pour te le faire réaliser et te remettre dans le droit chemin. C’est si important d’être beau. Alors, la pression commence. Je fais des régimes trop sévères pour perdre rapidement et ensuite, au yable, on mange! Depuis ma jeunesse que je joue au yoyo avec mes grandeurs de pantalons. Quand je suis mince, je me sens si valorisée et si confiante. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? Notre époque met les minces sur la sellette. Et l’acceptation de moi dans tout ça?

Je sens le courant changer
Récemment, j’ai remarqué un nouveau courant. Aimons-nous tels que nous sommes. C’est rafraîchissant, enfin! Que tu aies une bedaine avec des vergetures, que tu viennes d’accoucher, que tu sois taille plus, on s’en fout! L’important, c’est d’être bien avec soi même. Par contre, pour être honnête, je n’arrive pas à suivre la vague. Je suis dans la phase : tous mes vêtements me donnent l’impression d’être un rôti de porc avec ses cordes, alors je me sens moche. Je sais que je me prive de bon temps. Je sais que je me concentre sur les mauvaises choses, mais c’est plus fort que moi.

Femme recherche son amour -propre
Je prends de la médication pour me calmer les nerfs. Ça fonctionne… mais je prends du poids comme je respire (crois-moi, depuis que je les prends, je respire en TA!) Les vacances sont arrivées et je dois mettre mon maillot de bain. Horreur! J’ai l’air d’une baleine échouée sur le bord de la mer (bon, je passe quand même inaperçue, car je suis dans le bas Saint-Laurent, mais tu saisis…) Mais je prends tout mon courage et je le fais pour ma fille. Par contre, je suis mal… Pourquoi je me gâche la vie à ce point? C’est dans mon ADN, je pense!

Pour toutes celles qui s’aiment comme elles sont
Je vous admire. Je vous jalouse même un peu. J’aimerais aimer mon corps malgré les aléas de la vie. Pour le moment, c’est difficile. Une personne que j’aime m’a dit dernièrement : « Aime ton corps, il représente ton histoire. Les traces de ton vécu. » Elle a bien raison. Je garde cette phrase précieusement gravée dans ma mémoire. Un jour, dans un avenir rapproché, je serai prête. Et watch out, de l’amour pour moi, j’en aurai à la tonne!

Alexandra Loiselle-Goulet

Cette semaine-là du mois…

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été menstruée. Sans rire, j’ai commencé à

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été menstruée. Sans rire, j’ai commencé à avoir la visite de « l’armée rouge » à partir de dix ans et demi. C’est tôt en titi, surtout quand tu es une petite fille qui joue encore à la poupée. C’est là que ta mère t’explique que tu as ça parce que tu auras des bébés plus tard!

Parlant de bébés, j’ai eu un petit répit avec deux grossesses et deux allaitements, ce qui totalise environ trois ans de sainte paix de ce maudit « trouble féminin ».

Pour certaines, c’est deux ou trois jours peu abondants. D’ailleurs, ce sont elles qui font les pubs de tampons à la télé. Ça a dont l’air le fun être dans sa semaine pour elles! Glissades d’eau, saut en parachute et petite robe blanche. Moi, c’est plutôt : grosses bobettes de maternité (oui, je les porte encore!) et habillée en mou. Je ressemble à une vampire qui n’a pas vu la lumière du jour depuis mille ans. Le supplice dure environ sept longs jours et revient aux 24 à 25 jours. Je me ruine en tampons et serviettes hygiéniques (c’est avec mon argent qu’ils font de belles pubs!)

Bref, parfois j’aimerais ça être un homme juste pour « skipper » cette semaine-là du mois! Ils ont la vie facile, eux; ils n’ont pas à porter les petits pendant neuf mois, dix ou douze heures de contractions, ils ne connaissent pas ça et encore moins avoir les mamelons gercés! Bon ok, ils endurent notre humeur massacrante une semaine avant nos règles.

Bon, je vous laisse pour aller manger un bol d’épinards et deux tranches de steak, si je veux survivre à ma journée de lavage-ménage-vaisselle-dîner-changements de couches-souper-vaisselle-bain-et dodos des enfants…

Julie Lampron Désaulniers

À toi la maman qui a l’air de sortir tout droit d’une pub de produits de beauté

 

Comment tu fais toi, la maman que je croise tous les matins

 

Comment tu fais toi, la maman que je croise tous les matins devant l’école, pour être belle de même?!

Comment tu fais toi, la maman vêtue d’un beau chemisier bien repassé, tiré à quatre épingles et d’un blanc immaculé?! Moi, ça fait longtemps que j’ai renoncé à porter du blanc. Si j’ai le malheur d’avoir une chemise de cette couleur, je peux être certaine que les gens penseront que j’ai fait du Tie and Dye avec. Mais la réalité, c’est que j’ai perdu ma bataille en essayant d’ouvrir la bouteille de Ketchup.

Comment tu fais toi, la maman maquillée comme une pub de Lise Watier?! Photoshop n’aurait pas mieux fait pour te rendre aussi belle! Moi, quand j’ouvre ma pochette de maquillage, j’y trouve un bout de rouge à lèvres fondu, un crayon mal aiguisé, un blush à moitié vide. J’essaie de faire un chef-d’œuvre, mais ça finit par ressembler à une toile de Pollock sur mon visage. Quelques touches ici et là pour donner un peu de couleur sur mon teint neutre.

Comment tu fais toi, la maman qui a une super belle mise en plis, comme si tu sortais de chez le coiffeur?! La plus grosse bourrasque ne parvient même pas à faire bouger un seul poil de ta coiffure! Moi, à peine sortie du lit, je dois me battre pour ne pas ressembler à Bob Marley. Je finis par me remonter mes cheveux, ça ressemble étrangement à un nid de coucous posé sur mon crâne. Quand j’opte pour une petite coupe de cheveux, je ne sais jamais ce que je veux. Je laisse innocemment le coiffeur improviser; finalement, je sors du salon en pleurant, parce que ce n’est pas ça que je voulais!

Comment tu fais toi, la maman perchée sur des talons de quatre pouces, qui court pour ne pas arriver en retard à l’école?! On dirait un somnambule sur son fil. Moi, j’adorais porter des talons, c’était avant d’avoir des enfants. Je trouvais que ça donnait une démarche sexy, féminine. Aujourd’hui, quand je cours entre la garderie et l’école, j’ai l’impression de faire un demi-marathon tous les jours, et même avec mes running shoes, j’arrive à tomber du trottoir.

Comment tu fais toi, la maman à la plage pour avoir la peau si lisse?! On ne voit même pas l’ombre d’un poil. Moi, quand je m’épile, j’oublie systématiquement une grande bande derrière le mollet parce que je me suis fait interrompre quatre fois durant ma séance. C’est sans parler de mes sourcils qui ressemblent à une haie de hautes herbes.

Comment tu fais toi, pour être belle comme ça?… Je te trouvais belle et féminine, mais ce que je trouve le plus beau chez toi, c’est que tu prennes du temps pour toi!

Gabie Demers