Il y a dix ans quand papa est parti subitement (mon papa est décédé d’une crise de cœur en dé
Il y a dix ans quand papa est parti subitement (mon papa est décédé d’une crise de cœur en déjeunant au resto, comme ça, sans prévenir, il est parti).
Ce fut la journée la plus difficile de notre vie… Tout était décousu et irréel.
Les journées ont passé et la douleur, elle, se transformait de jour en jour, mais restait toujours aussi vive.
Le vide qu’a laissé papa était indescriptible, comme s’il nous avait enlevé une partie de nos vies.
On est venus passer le temps chez toi, avec toi… On ne se quittait plus. Te voir souffrir et te voir te retrouver veuve à 50 ans est le spectacle le plus difficile que j’ai eu à regarder. Tu étais jeune, vivante, tellement belle… et tu étais sa femme, celle qu’il aimait et protégeait depuis 35 ans… Il t’avait laissée seule, orpheline, veuve… Tu étais veuve, maman.
Juste penser à papa… m’arrachait le cœur. S’il avait pu, il serait resté. Par-dessus tout, c’est à tes côtés qu’il voulait être, et ce, depuis toujours. Toute la vie, c’était à tes côtés.
Une journée, c’est mon mari à moi qui m’a regardée et m’a dit : « On va prendre ta mère ».
Ça sonnait tellement doux à mon oreille… je n’avais rien demandé. Mais il savait.
Comme papa avait su que c’était le temps pour grand-maman de venir vivre sous notre toit… il n’a pas hésité, sa voix n’était pas incertaine. C’était une évidence.
J’étais tellement heureuse et amoureuse de celui qui me faisait le cadeau de pouvoir annoncer à ma petite maman qu’elle s’en venait vivre avec nous et qu’elle n’aurait plus de soucis.
Depuis… on a déménagé une fois, de maison en maison, on bâtit toujours ton petit nid. Que tu peaufines mieux que quiconque.
Tu es là, en dessous de nous, toujours disponible… pour un café ou un vino.
Pour faire manger mes trois hommes quand je ne suis pas là. Pour aller chercher tes petits‑fils quand je travaille.
Pour faire mon ménage juste comme ça pour m’aider.
Tu es de loin le plus beau des cadeaux.
Ce soir, je t’écris et Phénix, mon bébé, dort avec toi en bas.
Tu étais heureuse quand il t’a dit qu’il voulait rester chez toi pour la nuit.
Ça paraît niaiseux parce que tu habites en bas. Mais chez mamie, c’est chez mamie et c’est spécial.
Mon grand, lui, aime bien venir trouver le calme auprès de toi.
Vous avez des moments bien à vous et moi, j’ai le meilleur des mondes. J’ai toujours la meilleure des associées pour un p’tit souper improvisé, peu importe la journée, avec les meilleures salades en ville en plus, les tiennes!
Tu es toujours souriante et joyeuse. Tu allèges mon cœur nerveux quand c’est le cas et tu calmes souvent les tempêtes de mon homme. Tu es meilleure que moi dans la vie de couple et de famille, tu as l’expérience. C’est parfois tannant de prendre tous tes conseils, car plus souvent qu’autrement, je sais bien que tu as raison.
Tu m’aides à m’accomplir en tant que femme et en tant que maman.
Tu me donnes toujours l’heure juste et ça me réconforte.
Je ne te le dis pas chaque jour, mais je sais que tu sais… que tu sais comme je t’aime et comme nous apprécions ta toute petite personne qui demeure juste en bas. Jamais dérangeante ni bruyante.
Ta présence pour nous depuis les neuf dernières années, c’est inévitablement le plus doux des cadeaux.
Merci à mon homme d’y avoir aussitôt vu toute la beauté, car sans lui, rien de toute cette belle histoire n’aurait été possible! Mais grâce à lui, on se fait notre petite galère avec ma sœur qui est ici comme chez elle et c’est tellement, mais tellement le meilleur des mondes.
Ma vie d’adulte en haut et ma vie de bébé à maman deux pas plus bas!
On t’aime maman!
Lisa-Marie St-Pierre