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La brassée à l’eau de Javel : l’inévitable… Texte: Solène Dussault

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut sâ

Elle ressemble à la journée de la marmotte. Sauf qu’elle peut s’inviter plus longtemps que prévu.

 

Étape 1 : une montagne de vêtements puants et sales se dresse devant nous. Hop, dans la machine à laver.

Je parle ici de l’épreuve qui est devant soi, peu importe sa teneur. Le parent à placer en CHSLD, une séparation, un accident de voiture, name it. On doit faire face à nos vents contraires, que ça nous plaise ou non. C’est là et on doit s’en occuper. Comment allons-nous nous en sortir? Avec quelles séquelles?  Éclopés, brûlés, meurtris ? Le doute s’insinue en nous…

 

Étape 2 : une grande quantité de javellisant.

À cette étape, on pleure, on crie, on boude, on refuse ce qui est… Nos pensées obscures nous bousculent et semblent vouloir régner. Mais il faudra bien se l’admettre, il faut décrasser ce qui doit l’être et ne conserver que les outils utiles pour continuer d’avancer. Ne rien renier mais vouloir que tout redevienne plus blanc que blanc. Parce que l’eau javellisée, ça désinfecte en profondeur. Oui, mais parfois la tache de sauce à spag reste imprégnée, comme notre épreuve, le défi, qui laisseront des traces en nous…

 

Étape 3 : remplir d’eau jusqu’au bord.

Se noyer dans tous nos efforts et trouver que les gorgées sont grosses. Ne jamais, jamais regretter ce par quoi nous passons. Ce passage aride, choisi ou non, souhaité ou non, nous permettra de trouver des ressources insoupçonnées. Non, on ne les voit pas pour le moment et c’est interminable. À quand la fin du déluge? 

 

Étape 4 : essorage à spin.

La tête nous tourne et nous n’avons plus d’énergie. Chaque nouvelle journée qui passe amène son lot de découragement. Les efforts ne portent pas fruit? Nous ne sommes pas seuls… Il y a des membres de notre entourage (bien intentionnés et pensant bien faire) qui ajouteront à nos tourments avec des commentaires tels que « est-ce que ça va mieux, as-tu essayé telle démarche, ben voyons c’est donc ben long !!! ». La traversée et son rythme nous appartiennent. Remercions nos proches d’être là pour nous, mais nous sommes les maîtres de notre essorage et ça prendra le temps qu’il faudra…

 

Étape 5 : étendre pour sécher.

N’oublions pas de prendre du temps pour soi dans tout cela. Sortir marcher dans la nature, écouter les oiseaux chanter, regarder le soleil se coucher, lire, prendre un bain. Toutes les actions posées pour se régénérer et refaire nos forces sont indispensables. Le cycle de la vie et la brassée à l’eau de Javel, un même objectif : nous rendre plus forts. Bonne année 2023! 

Solène Dussault

 

Moi et mes propres attentes — Texte : Stéphanie Dumas

Depuis qu’un petit coco s’est joint à notre foyer, je ne peux que constater que je me mets moi-

Depuis qu’un petit coco s’est joint à notre foyer, je ne peux que constater que je me mets moi-même de la pression afin de répondre à mes propres attentes visant à lui offrir le meilleur selon mes standards.

Il peut s’agir du ménage, de la cuisine ou du temps pour m’entraîner afin d’être un modèle pour lui. Cette pression est aussi présente dans la préparation des activités. C’est comme si je me mettais moi-même de la pression afin que tout soit parfait. Je veux offrir le meilleur foyer qui soit à ma famille.

Cela me crée parfois de la frustration et pourtant, le fait que la maison ne soit pas toujours immaculée ne dérange pas les autres. Ce que je tente d’exprimer ici, c’est que nous sommes souvent notre pire juge. Nos attentes envers nous-mêmes sont souvent bien hautes.

Pourquoi nous mettons-nous cette pression ? Je ne saurais pas toujours le dire, mais elle nous cause un stress qui n’est pas nécessaire. Essayons de respirer et de laisser un peu aller les choses. Le ménage et le lavage peuvent parfois attendre un peu. Nous n’avons pas non plus à tout porter sur nos épaules, et ce, même si je suis la première à reconnaître qu’apprendre à déléguer est difficile.

Apprenons à gérer nos attentes et profitons davantage de chaque petit moment même si le lavage déborde ou que les jouets traînent partout dans la maison depuis trois jours !

Stéphanie Dumas

Cette fatigue désagréable qui nous afflige trop souvent ! Texte : Marie-Nancy. T

Depuis quelque temps, j’ai l’impression que mon corps m’abandonne. J’ai ce sentiment que mon

Depuis quelque temps, j’ai l’impression que mon corps m’abandonne. J’ai ce sentiment que mon corps n’a plus la capacité de suivre le rythme de vie effrénée que je lui impose. Pourtant, je suis encore jeune et je suis en santé.

Dimanche dernier, pour l’occasion de la fête des Mères, après avoir transmis mes souhaits aux femmes de mon entourage, je me suis demandé ce que je pourrais bien faire pour MOI en cette journée « spéciale maman ». J’ai eu le goût et j’ai ressenti le besoin de « juste rien faire ». Vous savez, une journée à regarder la TV et à « végéter ».

Est-ce que je me suis autorisée à « juste rien faire » selon vous ? Ben non ! Pas de danger ! Je n’avais pas le luxe de me permettre un tel « caprice ». Une brassée de lavage, les lifts des enfants, le dîner, du travail sur le terrain, les lunchs pour le lendemain et j’en passe. De mon point de vue, je n’avais pas vraiment le choix d’entamer toutes ces corvées, car les laisser de côté aurait signifié que j’allais être encore plus débordée pour la semaine à venir. Pourtant, mon corps m’envoyait des signaux et me disait que j’avais besoin de repos. « Mon corps va suivre comme à l’habitude, ce n’est pas lui qui va décider », que je me répétais.

Est-ce que vous avez déjà eu cette impression que votre corps vous abandonnait ? Cette sensation que votre corps n’a plus la capacité de suivre le rythme de vie déchaîné que vous lui imposez ? Cette impression de ne pas avoir assez d’énergie pour assumer la gestion du quotidien ? Cette petite voix intérieure qui vous rappelle constamment que vous devez prendre une pause, autant mentale que physique ? Vous savez, quand le corps ne veut plus suivre, mais qu’on le traîne de force par culpabilité ou par obligation ?

Récemment, j’ai dû me rendre à l’urgence en ambulance suite à une chute de pression et une perte de conscience. « Êtes-vous plus fatiguée ou stressée ces temps-ci, madame ? », que me demande le médecin. Ça veut dire quoi, être plus fatiguée ou stressée ? « Je crois que je le suis en effet, mais comme à l’habitude », que je lui réponds. « Reposez-vous dans les prochaines semaines », qu’elle me dit. Votre corps vous parle !

Me reposer ? D’accord ! Je veux bien me reposer, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. On fait ça comment, « se reposer », quand on occupe un emploi à temps plein et qu’il est difficile de prendre congé, que les enfants sont là et qu’ils ont besoin de soins, de lifts et de notre présence ? Ou que la maison doit être propre pour le bien-être de tous ? On m’a déjà dit : le lavage et le ménage peuvent attendre. Peut-être que ça peut attendre en effet, mais jusqu’à quand, sérieux ? Parce que peu importe, il va devoir se faire, le lavage. Les enfants vont devoir se vêtir de vêtements propres dans un avenir pas si lointain. Qui plus est, pendant que tout est encore à faire, je n’ai pas l’impression du devoir accompli et je culpabilise. J’ai donc un choix à faire entre la culpabilité de ne pas faire les tâches ou de les faire et d’être encore plus fatiguée. Le choix m’apparaît évident, non ? Je choisis la fatigue encore une fois. Pourquoi pas ? Mon corps va suivre si je le pousse. Il est habitué de se faire pousser de toute façon. Il fonctionne comme cela depuis plusieurs années déjà. Quand on y pense, cela peut être très dommageable pour la santé de se pousser et de demander à notre corps d’obtempérer quand il est épuisé. Je le sais très bien que ce n’est pas l’idéal.

Je n’ai pas encore trouvé, malencontreusement, de recette miracle pour m’imposer du repos. Je crois que je ne sais tout simplement pas comment faire pour me reposer. Mis à part me coucher tôt et faire une sieste quand les rares occasions se présentent, je ne suis pas très habile dans la notion de repos et je ne trouve pas le temps. J’ai l’impression que c’est une cause perdue. C’est ainsi qu’en ce beau dimanche de la fête des Mères, je me suis résignée à être une maman et une femme fatiguée. Malgré tout, je garde le sourire (pas toujours) et je suis pleinement investie dans toutes les sphères de ma vie. J’imagine que je ne suis pas la seule à me sentir plus souvent fatiguée qu’autrement ? C’est probablement le lot de toutes les mamans. Loin de moi l’idée de me plaindre (je le fais pareil un tout petit peu) car ma famille est en santé, j’ai moi aussi la santé et j’ai beaucoup plus encore. Mais malgré tout, cette fatigue désagréable est lourde à supporter lorsqu’elle se pointe le bout du nez. Elle affecte mon quotidien.

Alors à toutes les mamans et femmes éreintées, je vous lève mon chapeau. Vous êtes formidables et remarquables. Nous sommes peut-être fatiguées mais nous pouvons être fières de nos accomplissements au quotidien.

P.-S. La santé, c’est aussi le repos il paraît. Je nous souhaite de trouver la recette miracle du repos dans un avenir rapproché, pour garder la santé.

Marie-Nancy. T

TUTORIEL : Comment organiser ses tiroirs de cuisine – Texte : Kim Boisvert

Le printemps arrive bientôt et je suis une MANIAQUE de l’organisa

Le printemps arrive bientôt et je suis une MANIAQUE de l’organisation et du désencombrement. Voici donc mon truc pour mettre de l’ordre dans vos tiroirs de cuisine. Vous verrez, j’aime que les choses soient à leur place. Mais surtout, quand tout est bien classé, ça empêche de garder des tonnes de trucs dont on ne se sert plus. Vous savez, l’espèce de mini cuillère à escargot qui traîne dans le fond du tiroir ? Eh bien, ça ne me servait à rien. Out.

Gamine, j’étais du genre à garder plein de trucs et à ne pas utiliser mes choses neuves, de peur qu’elles ne soient plus neuves. #comon.

Suite à de nombreux déménagements dans ma période d’adolescence et au début de l’âge adulte, j’ai vite compris que tout le stock que j’accumulais, que je conservais « au cas où », ça ne faisait que me tirer vers le bas, dans le passé ou bien me gruger du temps ! Parce qu’on se le dise, si t’as à déménager 59 boîtes au lieu de 20, le temps de déménagement ne sera pas le même. Le coût non plus.

Alors j’ai commencé à faire un tri tranquillement. Plus tard, je vous ferai un article pour vous aider à choisir ce qui doit sortir de votre maison. Pour le moment, on va prendre une partie pas mal moins difficile que le « Walk-in » : les tiroirs de cuisine.

Voici mon résultat final :

C’est excitant, non ? C’est propre, droit et chaque ustensile dans ces tiroirs est utilisé. Je sais bien que vous vous dites que vous en avez trois fois plus. Mais justement, vous ne les utilisez clairement pas tous. Si jamais il y en a un qui brise, je sais que je peux le remplacer puisqu’il sert dans notre quotidien. Nous ne sommes pas encore rendus totalement minimalistes, bien que plusieurs de nos amis trouvent que le condo est plus qu’épuré. Toutefois, je porte de plus en plus une attention particulière aux biens matériels qu’on a à la maison. Et c’est exactement la même chose pour les jumelles !

Voici donc comment y arriver :

  1. Vous allez tout retirer de vos tiroirs et faire trois piles :
    • Je l’utilise toutes les semaines
    • Je l’utilise au moins une fois par année (exemple, des ustensiles cute de service pour Noël)
    • Kessé ça. Je savais même pas que j’avais ça OU non, je n’utilise pas cet ustensile.

Pour vrai, soyez honnête. C’est CLAIR que vous avez des trucs que vous n’utilisez pas, jamais, ou en six exemplaires et vous prenez toujours le même. Je viens de refaire l’exercice pour vous faire ce tutoriel et j’ai retrouvé des trucs de la catégorie KESSÉ ÇA.

Une fois vos piles bien séparées, vous allez mettre de côté les ustensiles utilisés toutes les semaines.

Ensuite, vous allez voir si dans ceux que vous n’utilisez qu’une fois par année, vous ne pouvez pas les ranger ailleurs, avec les autres trucs que vous n’utilisez qu’une fois par année. Par exemple, les ustensiles de services qui ne servent qu’à Noël : rangez-les dans le bac de décos ! Conservez ce qui ne se met pas ailleurs. Vous allez donc vous retrouver seulement avec les ustensiles utiles ! Yay!

Maintenant, passons aux choses sérieuses

  1. Mesurer le FOND de votre tiroir à partir des faces internes.
  2. Découpez un carton de la bonne dimension et vérifiez s’il rentre bien dans votre tiroir.

Petit truc : je vous propose de faire un cercle dans le centre pour introduire votre doigt pour faciliter le retrait du carton, ça vous aidera si vous l’avez fait trop tight.

      3. Là, le fun commence ! Vous allez séparer vos ustensiles par catégories. Voici mes catégories, mais vous pouvez tout autant les séparer autrement !

Pour le tiroir du haut

  • Couteaux de table
  • Fourchettes
  • Cuillères à soupe
  • Couteaux qui coupent
  • Couteaux à steak (sérieusement, ceux-là, ils ne me servent plus vraiment. Mais je les conserve pour couper la pizza, mettons lorsque je fais trop cuire le dessous ! Haha !)
  • Ciseaux
  • Couteaux de chef, à pains et à légumes, grand format.
  • Économe et ouvre-boîte
  • Cuillères à mesurer
  • Tasses à mesurer
  • Attaches à sacs #Ikea

Pour le tiroir du bas :

  • Spatules
  • Cuillères
  • Cuillères de bois et langues de chat (aussi appelées spatules ou maryses)
  • Ustensiles à desserts (fouets, couteau à crémage…)
  • Ustensiles de service en métal
  • Pinces
  • Au fond, baguettes de brochettes, râpe à fromage
  1. Maintenant que vous avez bien séparé vos trucs, il vous suffit de jouer sur votre carton et de placer vos items pour trouver comment ça peut être fonctionnel et propre. Sur la photo, vous verrez ce que mon organisation finale donnait comme séparations. Une fois que tous mes ustensiles étaient là, aux bonnes places, celles qui me convenaient, j’ai tracé les sections afin de savoir de quelles longueurs de plexi/bois/carton/paniers j’aurais besoin. Comme vous pouvez le constater, j’avais la chance d’avoir un papa qui pouvait me faire mes séparateurs en plexi, donc je l’ai laissé faire. Mais vous pouvez aussi prendre des planchettes de bois en vente dans toutes les quincailleries pour y arriver ! De la colle à bois et hop, c’est fait. En plus, si vous mesurez vos morceaux, les gens sur place pourront même vous les couper ! Vous êtes moins à l’aise, pas de problème, il y a de superbes paniers à seulement 1 $ que vous pouvez utiliser ! Le résultat sera le même. Vous y arriverez, faites-vous confiance.

Montrez-moi vos tiroirs et n’hésitez pas à m’écrire pour de l’aide ! Je suis en train d’en faire un métier, alors votre bordel, j’ai vu pire ! 🙂

P.S. Assurez-vous de mettre un fond. Ça facilite le retrait et le lavage.

Kim Boisvert

Y’a-tu juste moi qui n’ai pas le tour ?

J’étais sagement assise devant mon téléviseur et là, mon film de fill

J’étais sagement assise devant mon téléviseur et là, mon film de filles fut coupé par une (des) publicité(s). Et là, mon cerveau, que je ne contrôle pas toujours, s’est mis en mode fonction. 

Je voyais défiler sous mes yeux une publicité d’une marque d’essuie-tout populaire. Et là, je me suis dit : y’a-tu juste moi qui n’ai pas le tour ? Parce que si une de mes filles renverse son verre de lait, je n’aurai jamais assez d’une demi-feuille de ce fameux papier absorbant pour ramasser le dégât. Ça ressemble pas mal plus à un demi-rouleau. Mais pourtant, j’y crois ! Chaque fois, je pars avec ma demi-feuille, confiante.

Je ne me maquille pas souvent, mais quand je le fais, j’y vais légèrement. Pourtant, un tampon d’eau micellaire ne suffit pas à tout enlever. Ça m’étend le mascara à la grandeur de la face. Avec quelques‑uns, je réussis, mais pas avec juste un !

Parlons vaisselle. Mon plat de lasagnes croûtées dans tous les coins et sur tous les rebords ressortira tout aussi croûté, peu importe le détergent en capsule, en liquide, en poudre ou autre, que j’utilise. Je dois faire tremper le plat et le frotter avec ma petite éponge verte, comme si ma vie en dépendait, pour ensuite le mettre au lave-vaisselle.

Je crois que les concepteurs de produits pour laver nos vitres sont dans le secret des dieux. Je vais vous le dire moi, leur secret. Des oiseaux, je pense sincèrement que ça voit rien. Parce que moi, il n’y a pas un oiseau bien voyant qui va rentrer dans mes vitres. Le bariolage (je ne sais même pas si c’est un mot), y en a tout le temps. Mes fenêtres sont soit trop chaudes, trop froides, pas assez tièdes. La nuit venue, c’est là que je les trouve belles.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais qui dans ce monde a un plancher ou un bain sale comme dans les publicités ? À part recouvrir ton bain ou frotter ton plancher à la brosse (voir même au papier sablé), y’a rien qui va venir à boutte de ça.

Je n’ai pas testé le papier de toilette et l’œuf, celui qui rebondit sans se casser. Y’a d’autres tests que j’ai passés ou que mes filles ont réussis et qui me font clairement dire… « j’ai des doutes.

Donc, finalement, y’a-tu juste moi qui n’ai pas le tour ?

Mélanie Paradis

Une nuit dans ma tête

Bienvenue entre mes deux oreilles, tu peux entrer! Ne regarde pas le fouill

Bienvenue entre mes deux oreilles, tu peux entrer! Ne regarde pas le fouillis. C’est long pour moi de faire le ménage de mes idées après une nuit d’insomnie. 

Bien oui, tout est beau comme ça, de l’extérieur. J’ai l’air bien calme et sereine. Je semble en parfait contrôle de mes émotions. Mais c’est faux. Regarde attentivement et tu verras, les poches sous les yeux, les rides au front… 

Dans ma tête, certaines nuits, on dirait qu’un tsunami est passé et qu’il a brisé tout sur son passage. C’est la crise d’anxiété qui m’envahit qui cause ces dommages. J’en ai pour quelques jours à ressentir de minuscules secousses que je devrai contrôler. 

Des trucs? J’en connais des tonnes pour arrêter mes pensées, mais quand le tsunami tourne dans ma tête, c’est difficile. Il arrive comme ça, sans prévenir. Il est difficile à maîtriser. Je respire, je médite, je me change les idées, je compte par bonds impairs, à l’envers, je fais du yoga… mais il est là. Et il m’empêche de réfléchir de façon logique. 

Le matin arrive, le soleil se lève et avec lui, l’espoir du renouveau. Tranquillement, je retouche terre, mes pensées s’adoucissent, ma logique revient. Je respire un bon coup et démarre ma journée avec ces soubresauts de ma nuit d’insomnie. 

Tu aimerais m’aider à faire le ménage de mon fouillis, je sais. Mais puisque la majorité de mes idées ne sont pas logiques, il est difficile pour moi de te les partager. Déjà, de te laisser entrer est un grand pas. Mais ne t’inquiète pas, j’arriverai à démêler tout ça. Un petit morceau à la fois.  

Aujourd’hui, je ferai du sport et je prendrai du temps pour moi afin d’être en contrôle de mes idées. J’écrirai des mots positifs que je lirai avant de me mettre au lit. Et j’espère que la prochaine nuit me permettra de récupérer le sommeil perdu. 

Reviens me visiter dans quelques jours. Chaque idée sera à sa place, il y aura de la musique et des fleurs. À ce moment, je serai capable de te partager ces idées noires qui m’envahissaient. Mais d’ici là, reste près de moi et sois patient, j’y arriverai. 



Nancy Pedneault

T’aurais pu me le demander

J’ai remarqué chez les couples que je côtoie qu’il semble y av

J’ai remarqué chez les couples que je côtoie qu’il semble y avoir une des deux personnes qui fatigue plus vite à voir la vaisselle s’empiler dans l’évier ou les boules de poussière s’accumuler sous le divan, ou qui remarque avant l’autre qu’il manque de pain pour préparer les sandwichs pour les lunchs scolaires des enfants. « T’aurais pu me le demander » devient alors l’hymne répété par le partenaire qui, aux yeux de l’autre, ne fait pas sa part de tâches ménagères.

Lorsque mes amies se confient au sujet de leurs querelles maritales, c’est souvent ces irritants qui érodent leur quotidien. Et je dois avouer d’emblée que ma situation est particulière parce, bien qu’ayant passé trente ans de ma vie au Québec, je vis aux États‑Unis depuis près d’une décennie. On a beau penser que la réalité de nos voisins du Sud est similaire à celle du Québec en raison de la proximité géographique, je vous assure toutefois que, sur le plan de l’égalité domestique (et du travail en général), ils ont du chemin à faire. Ce n’est pas rare ici de voir la femme s’occuper encore de la vaste majorité des tâches en lien avec le ménage.

D’abord, évidemment, la religion joue un rôle important dans la perception des responsabilités dans le couple. Surtout dans les États du sud où l’on prône des valeurs « traditionnelles ». Même sur le marché du travail, le sexisme est légion, et mon expérience personnelle est parsemée de plusieurs exemples.

Ensuite, la réalité socio-économique est différente, surtout pour les familles avec des enfants. Ici, pas de garderies à 5 $ ni de soins de santé universels. Les services de garde et de la petite enfance sont plus près de 50 $ par enfant par jour et il en coûte 200 $ pour une visite chez le pédiatre (avec des assurances). Sans compter les coûts associés au prix démesuré des médicaments et les autres responsabilités financières liées à la maternité et à la famille. Demandez‑moi si j’ai été surprise de recevoir une facture de 35 000 $ après avoir accouché de mon premier enfant dans un hôpital américain…

Les familles font aussi des sacrifices afin d’économiser des dizaines de milliers de dollars pour faciliter l’accès à un enseignement supérieur pour leurs enfants. Même avec le soutien de leurs parents, les étudiants universitaires reçoivent leur diplôme criblés de dettes et se lancent dans un marché où les contrats de travail sont rares. Ici, on travaille de gré à gré (donc sans contrat) et dans plusieurs États, un(e) employé(e) peut être remercié(e) sans raison et sans préavis.

Il est donc surprenant de constater que pour plusieurs familles avec de jeunes enfants, c’est tout de même parfois moins avantageux d’avoir deux parents travailleurs que d’en avoir un qui reste à la maison. Si l’on tient compte des frais associés avec la garde d’enfants, les horaires d’école, les conditions de travail précaires et les pressions trop souvent injustement exercées sur la mère par l’employeur (la maternity tax), les conditions favorables à un retour au travail après une grossesse ne sont pas souvent pas au rendez-vous.

Dans un marché professionnel sexiste où le congé parental est encore un rêve inaccessible pour la majorité et où monsieur gagne en moyenne 25 % de plus que madame pour le même poste, c’est plus souvent plus qu’autrement maman qui reste à la maison.

Alors au pays de l’oncle Sam, en 2020, c’est encore maman la reine du foyer.

Mais pas trop vite. Reine, pas sûre. Boss des bécosses… peut-être.

J’ai des amies qui vivent dans une situation familiale que l’on qualifierait ailleurs d’abusive. Puisque monsieur travaille à l’extérieur de la maison, il contrôle les finances. L’épouse qui « ne travaille pas » passe ses journées à s’occuper des enfants et des aînés, organise des activités éducatives, fait le taxi, gère l’agenda de la famille, fait l’épicerie et les courses, prépare les repas, passe l’aspirateur, lave la vaisselle, fait le lavage, range les vêtements des enfants et (oui oui) ceux de monsieur. C’est important qu’il réussisse et ait de belles chemises propres et repassées. Juste pas assez important pour qu’il prenne le temps de s’en occuper lui-même. Parce qu’il s’entraîne la fin de semaine. T’sais.

Est-ce louable de soutenir son conjoint? Bien sûr. La réciprocité du geste promeut une relation saine. Malheureusement dans ces situations, on est souvent loin du travail gratifiant. Et des Real Housewives. Être maman à la maison, ce n’est tellement pas boire du rosé toute la journée en se prélassant au soleil!

Je vais à contre-courant de la culture locale, car je crois que l’égalité entre les sexes commence à la maison. Je souhaite offrir un exemple différent à mes deux garçons qui, je l’espère, seront féministes. Pour ces raisons, quand il est question de tâches domestiques, je ne demande pas d’aide à mon mari. Pas plus qu’il ne me demande d’assumer le rôle de la femme de ménage. Comment ça marche? Nous avons divisé les tâches ménagères ensemble et nous revisitons le sujet régulièrement afin de nous assurer que le fardeau est équitable. Entre les années où j’étais à la maison avec les enfants en passant par d’autres où je travaillais à temps plein hors de la maison, mes responsabilités ont changé. Les siennes aussi.

Cette approche me vaut souvent des remarques sournoises voulant que j’aurais domestiqué mon conjoint et que je suis chanceuse d’être dans une union moderne. La vérité est que je ne serais pas en couple avec une personne aux attentes irréalistes, misogynes et ridicules envers moi. Je suis tout à fait d’accord avec Melinda Gates et Warren Buffet qui ont dit que la décision la plus importante d’une vie, c’est le choix de notre partenaire. Ceci dit, j’en ai choisi un bon et le mérite lui revient.

Mais c’est loin d’être parfait. Il m’a récemment vu bardasser en lavant la vaisselle qui s’accumulait (encore) dans l’évier et m’a dit « J’allais la faire. T’aurais pu me le demander ».

[Insérer ici un soupir exaspéré]

Je lui ai dit…

J’aurais pu te le demander, mais pourquoi ne l’as-tu pas faite de ton propre chef? Je ne suis pas ta mère ni la gestionnaire des tâches ménagères. C’est m’en mettre trop sur les épaules que d’attendre que je te demande de l’aide. Cette attitude est injuste et irresponsable parce qu’elle sous-entend que c’est ma responsabilité de m’assurer que les tâches, incluant les tiennes, sont faites. C’est un mauvais exemple pour nos enfants.

Nous sommes deux adultes dans cette maison et nous avons une entente de répartition des tâches. Tu as accepté la responsabilité de faire la vaisselle après le souper (parce tu détestes cuisiner et préfères la vaisselle à la cuisine), alors c’est à toi de t’en souvenir. Tu as des yeux et tu peux voir que la vaisselle s’est accumulée ces derniers jours.

Tu n’as pas eu à me rappeler, toi, que nous allions avoir faim pour le souper ce soir et qu’un repas devait être sur la table pour les enfants, non? Que l’épicerie devait être faite? Que nous allions avoir besoin d’acheter un cadeau pour la fête d’enfants d’Untel ce weekend? Moi aussi, j’ai mieux à faire que de te rappeler d’effectuer ce dont tu es responsable. Et puisque ça fait quelques jours maintenant que tu faillis à la tâche, je m’en suis occupée moi-même. Tu n’as pas respecté notre entente alors je suis fâchée. Normal, non? Pas de vaisselle, pas de cuisine. Demain tu t’occuperas du souper pour faire changement.

Pour avoir déjà eu cette conversation (il me faut toutefois l’admettre, il y a bien longtemps), il sait que ce ne sont pas des paroles en l’air et qu’il n’y aura pas de repas sur la table demain soir. Et puisqu’il préférerait recevoir un traitement de canal plutôt que de passer une demi-heure dans la cuisine, mon petit doigt me dit que le menu pour le souper demain sera celui de McDonald’s.

Et pourquoi pas? Comme ça, je n’aurai pas de vaisselle à faire. 😉

Geneviève Brown

Formule magique pour couple qui ne s’entend pas sur les tâches ménagères

Chéri est maniaque du ménage et moi, je suis traîneuse. Évidemme

Chéri est maniaque du ménage et moi, je suis traîneuse. Évidemment, il va vous assurer qu’il n’est pas un cas extrême et je vais vous jurer que j’en connais des biens pires que moi… Au fond, personne ne peut se situer e-xac-te-ment au même endroit dans l’éventail des standards de propreté. Lui faisait briller les planchers de son appartement à la cire pendant que moi, j’empilais la vaisselle sale sur le comptoir jusqu’à ce que j’aie épuisé le stock de mes armoires. Dès le départ, nous savions que le ménage n’occupait pas la même place dans l’échelle de nos priorités.

Dans notre jeune foyer, la situation était fragile mais fonctionnelle. Mon Monsieur Blancheville était très autonome dans son désir de propreté. S’il voulait qu’une tâche soit faite, il la faisait tout simplement, sans rien me demander. Le partage du travail était complètement inégal au sein de notre couple. C’était comme avoir un esclave à domicile. Personne ne comprenait que je puisse m’en plaindre, mais je détestais le rôle de profiteuse qu’il me faisait jouer involontairement. Je n’avais jamais eu l’ambition secrète d’exploiter l’homme de ma vie, alors je pédalais fort pour m’améliorer et assumer ma juste part du ménage.

Puis, nous avons eu un premier bébé et j’ai quitté mon emploi pour prendre soin de notre progéniture pendant quelques années. Changer le monde, un enfant à la fois, était mon grand rêve. Mais ce rêve n’incluait pas l’entretien de la maison ou la préparation des repas! Mon amoureux me soutenait là-dedans et continuait à me traiter comme une reine. Il rentrait du travail, nous préparait à souper, partait une brassée de lavage et récurait la salle de bain de fond en comble. De mon côté, j’éprouvais une grande fierté à sortir quotidiennement me balader en nature avec mon petit trésor. Nos avant-midis au parc, à se faire des copains et à observer les écureuils, avaient bien plus de valeur à mes yeux que la propreté de la maisonnée. Pendant que je faisais la sieste l’après-midi avec mon bébé collé-collé, les graines oubliées sur le plancher de la cuisine invitaient les fourmis à venir se nourrir chez nous…

Bien vite, petit coco a grandi et m’a laissé plus de temps libre. Je savais qu’il était grand temps de régler ce manque d’équilibre qui teintait ma vie de couple d’un goût amer. Même si mon conjoint ne me faisait aucun reproche, je me sentais coupable. J’étais déterminée à devenir une partenaire exemplaire dans le partage des tâches ménagères.

Je me suis mise à en faire beaucoup plus. Et c’est là que j’ai rencontré mon plus grand obstacle : mon chum! Chaque tâche que j’effectuais lui permettait d’en faire encore plus. Tu as déjà fait l’époussetage? Fantastique, merci! Je vais frotter le micro-ondes alors. Sa liste mentale était sans fin! Et son souci de perfection, complètement démotivant. Le plancher n’était jamais assez propre! J’avais balayé après le dîner et refusé le festin aux fourmis du coin, il repassait le balai sans se questionner en rentrant du travail. Mon mari et son maudit balai… juste pour vous dire, je l’ai surpris à passer le balai le jour de notre mariage! Je ne pouvais même pas imaginer qu’on puisse penser aux planchers lors d’une telle journée. Lui ne pouvait tout simplement pas imaginer accueillir nos invités avec du sable sur le plancher… Mais on se mariait sur une plage!

Son faible niveau de tolérance face à la saleté est peu à peu devenu une grande source de frustration. Surtout lorsque j’ai réalisé qu’une maison nette n’occuperait jamais la première place sur ma liste de priorités. Les moments magiques en familles auraient toujours plus d’importance pour moi. Je le laissais trente minutes en tête-à-tête avec fiston et je retrouvais notre coco hypnotisé par la TV et mon chum, une guenille à la main. Voyons! Comment une tablette collante de frigo pouvait-elle l’empêcher de profiter d’un moment avec son fils qu’il n’avait pas vu de la journée? Je lirais des histoires aux enfants à travers les moutons de poussière sans même sourciller! Je me suis mise à souhaiter qu’on trouve un terrain d’entente qui nous conviendrait à tous les deux plutôt que de tenter de le rejoindre au sommet à tout prix. Il devenait de plus en plus évident qu’on devait travailler sur cet irritant quotidien.

J’ai finalement trouvé la recette magique après six ans de vie commune. Je n’ai rien inventé. J’ai fouillé sur Internet et trouvé un système d’organisation qui me convenait. J’ai profité de l’absence de mon chum pendant une mission humanitaire pour noter toutes les tâches que l’entretien d’une maison demandait. À son retour, nous avons convenu ENSEMBLE d’une fréquence qui nous semblait raisonnable pour effectuer les travaux. J’ai inscrit chaque tâche sur une petite fiche de carton et classé les fiches dans le dossier À faire approprié :

  • Tous les jours (ex : faire les lits, sortir la poubelle de la cuisine, remplir le lave-vaisselle) ;
  • Toutes les semaines (ex : laver les planchers, dépoussiérer les meubles, nettoyer les salles de bain) ;
  • Tous les mois (ex : récurer le four à micro-ondes, dépoussiérer les moulures, désinfecter les poignées de portes et interrupteurs) ;
  • Tous les trois mois (ex : faire briller les portes des armoires de cuisine, passer l’aspirateur entre les coussins du divan, dépoussiérer le support à épices) ;
  • Tous les six mois (ex : retourner les matelas, laver les vitres, dégraisser le four) ;
  • Tous les ans (ex : astiquer les luminaires, laver les rideaux, nettoyer les murs).

Chaque matin, je sortais les petits cartons de la journée et essayais d’en faire une bonne partie avant son retour du travail. En soirée, il m’aidait à terminer les tâches que je n’avais pas pu accomplir. Enfin, nous travaillions en équipe! C’était la solution parfaite pour me motiver à affronter la poussière tout en aidant mon chum à savoir quand s’arrêter dans sa dévotion au culte de la maison étincelante. Cette nouvelle méthode nous permettait enfin d’apprécier réellement les efforts de l’autre.

C’était il y a dix ans de cela et nous n’avons plus besoin de nos petits cartons maintenant. Le ménage est devenu une routine bien rodée chez nous et je suis heureuse de dire que le travail est partagé de façon équitable. Les bonnes habitudes sont restées. Toutefois, je n’ai pas jeté ma filière de ménage. Je la garde tout près pour quand nous aurons des ados à faire contribuer… Mouha-ha-ha-ha-ha!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Combat à finir homme vs femme : le lave-vaisselle

Je suis là, ébahie ; je le regarde. J’hésite entre lui lancer

Je suis là, ébahie ; je le regarde. J’hésite entre lui lancer ce qui reste de vaisselle ou rire. Ce rire de psychopathe. C’est drôle, je n’ai pas choisi une de ces options, j’ai seulement dit un : « Peux-tu me dire ce que tu fais? ». Et lui de me répondre calmement, sans même avoir remarqué ma voix haut perchée légèrement hystérique.

« Ben, je replace la vaisselle que tu as mise dans le lave-vaisselle, ce n’est pas de même que ça va. »

Je suis ébahie. J’avais déjà eu droit à plusieurs pseudo-conseils de sa part.

On commence toujours à remplir les verres par le fond. Heu non! Moi, je préfère les mettre au début du tiroir, on tire un peu dessus, on place le verre, on referme le panneau légèrement ouvert. Hop! Le travail est fait. De précieuses secondes économisées. Les assiettes dans ce sens, parce que dans l’autre sens, ça ne lave pas bien, paraît-il. Honnêtement, je n’ai jamais vu la différence. Les ustensiles la tête en haut, au moins là-dessus, on est d’accord. Le riz ne reste pas pris dans le panier.

Il y a le débat pour savoir si on rince ou non. Ma théorie : on rince quand prévoit ne pas remplir la machine au complet. Si nos vestiges de repas la remplissent, alors pas besoin de rincer. Sa théorie : on rince, voire, on lave, ensuite, on met dans le lave-vaisselle, peu importe la quantité de vaisselle à l’intérieur.

Mais là, le comble, il replace le tout à sa manière. Non mais, il se prend pour qui? Le Yoda de la vaisselle?! C’en est insultant, s’il avait l’intention de tout refaire, pourquoi m’avoir laissée faire? On s’en fout des deux verres qui n’ont pas eu leur place. Ils ne nous quitteront pas pour une autre famille pour autant. Ils auront leur tour au prochain lavage.

Mais mon classement supposément inefficace les a persécutés en les reléguant au prochain lavage. Mais quel drame!?

Là, j’entends les cling clang signifiant qu’il essaie de résoudre mon casse-tête chinois. Il y travaille avec une motivation inégalable. Moi, j’ai lâché prise, je suis passée à autre chose : les devoirs.

J’entends enfin la petite musique qui m’indique qu’il a enfin mis le lave-vaisselle en marche.

Je vais me chercher un verre d’eau, j’ai soif.

Les deux verres sont toujours en place au fond de l’évier…

Mélanie Paradis

 

Au lieu de jeter, donnez!

Changement de saison = ménage des tiroirs. Ça va ensemble. Quand l

Changement de saison = ménage des tiroirs. Ça va ensemble. Quand la rentrée scolaire montre la porte à l’été, c’est le temps de faire le tri des vêtements de nos cocos et de nos cocottes. Ce n’est probablement pas scientifiquement prouvé, mais j’ai toujours trouvé que les enfants poussent comme du foin boosté aux hormones en juillet et août. Rendus au mois de septembre, les pantalons ont de l’eau dans la cave, les manches longues sont devenues des manches trois-quarts, et les orteils dépassent des espadrilles.

Chaque fois, c’est un choc parental de constater à quel point mes enfants grandissent vite. On est rendus bien loin des cache-couche nouveau-nés et des robes de princesses à froufrous! Au moins, je peux transférer une bonne partie des vêtements vers les tiroirs des plus jeunes… jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. T’sais, le chandail le plussssse préféré et reporté avec passion obsession jusqu’à ce qu’on voie à travers… il peut peut-être prendre le chemin de la poubelle.

Mais avec le reste, qu’est-ce qu’on fait?

Mon premier réflexe est toujours de me demander si je peux étirer la vie des vêtements. Les pantalons deviennent des bermudas quand les genoux sont troués ou quand l’ourlet de la jambe arrive à la moitié du tibia. Les chandails dont les manches ont été dévorées au fil des périodes d’ennui ou de stress se métamorphosent magiquement (merci, machine à coudre!) en chandails à manches courtes.

Ma fille aînée, grande artiste assumée, récupère ses propres vêtements dont le style est passé date. Elle les altère, les découd, les coupe, les transforme. Une paire de jeans devient un sac ; une robe devient un chandail ; une chemise devient un pyjama. Ma mère a même fait une courtepointe avec des bouts de tissus des vêtements qu’elle a cousus à mes filles dans leur enfance. Une doudou qui raconte beaucoup!

Évidemment, les cousins, les amis et les voisins plus petits peuvent profiter des vêtements encore propres. Et sérieusement, donner des sacs de vêtements à des familles fait autant de bien à nous et à notre espace de vie (qui devient subitement moins encombré!) qu’à ceux qui reçoivent le don.

Si on n’a pas de familles autour de soi, on peut donner les vêtements en bon état à des organismes de vente d’objets usagers. Ils trouveront leur chemin vers des enfants qui en ont besoin et en plus, les fonds récoltés pour la vente seront utilisés de bonne façon dans la communauté.

Informez-vous, il y a souvent des familles dans le besoin après un incendie, une faillite, une séparation, une maladie. Vos vêtements trop petits peuvent soulager une famille d’une pression financière majeure.

Sur Facebook, des groupes locaux de dons existent (par exemple Buy Nothing) en plus des groupes de vente d’objets usagers. Ces groupes sont fondés sur le principe de « Donnez au suivant ». Ils ne vous apporteront pas d’argent, mais ils vous donneront le sentiment du devoir accompli. En plus, vous risquez vous-même d’y trouver chaussure à votre pied puisque vous verrez passer des offres intéressantes d’objets ou de vêtements gratuits qui pourraient vous servir. Ces groupes peuvent aussi servir à vous débarrasser de vos surplus de matériel scolaire, du trop-plein de livres qui peuplent vos bibliothèques ou de la dizaine de plats de plastique dont vous ne vous servez plus.

Bref, avant de jeter : pensez à donner! Ça aide à moins pleurer devant le fait que nos enfants ne sont plus des bébés…

Nathalie Courcy

 

La nouvelle directive de lavage du linge sale

Mes deux filles viennent me voir dans la cuisine. L’aînée (dix a

Mes deux filles viennent me voir dans la cuisine. L’aînée (dix ans) me montre deux morceaux de vêtements propres.

– Regarde papa, mon chandail et mes pantalons sont à l’envers. Ils étaient comme ça dans le tiroir.

Sa sœur cadette (sept ans) fait oui de la tête en guise de soutien moral.

– Ah, tu as bien raison, dis-je en regardant les vêtements. Est-ce qu’il y a un problème ?

– Ben… comment ça se fait qu’ils sont à l’envers ? Il y en a plein d’autres qui sont aussi à l’envers dans mes tiroirs.

J’esquisse un sourire coquin.

– C’est à cause de la nouvelle directive de lavage du linge sale.

– Han ? Quelle directive ? répond l’aînée.

– C’est quoi une directive ? demande la cadette.

– La directive est entrée en vigueur avant-hier. Vous n’en avez pas entendu parler ? Bon, je vais vous l’expliquer.

Je prends le chandail que tient l’aînée.

– Supposons que tu aies envie de porter ce chandail aujourd’hui. Il est à l’envers, mais ça ne fait rien. Tu vas le porter ainsi et ce soir, tu vas l’enlever et le garrocher dans le panier à linge sale, n’est‑ce pas ?

– Euh… oui, répond l’aînée.

– Et lorsque ton cher papa aura fait le lavage, ce même chandail va revenir dans le tiroir mais, étrangement, il sera à l’endroit cette fois‑ci ! Tu vas le porter à nouveau, à l’endroit, et à la fin de la journée, tu vas l’enlever et le garrocher encore dans le panier à linge sale.

Lorsqu’il reviendra une troisième fois dans ton tiroir, tu sais quoi ? Il sera à l’envers ! Et ainsi de suite… À l’envers, à l’endroit, à l’envers, à l’endroit…

Mes filles me regardent d’un air perplexe.

– Est-ce que ça va être la même chose pour mes pantalons ? demande l’aînée.

– Oui.

– Pour mes vêtements aussi ? demande la cadette.

– Oui.

– Mais pourquoi nos vêtements seront à l’envers des fois et à l’endroit les autres fois ? demande l’aînée.

– Ah ! C’est une excellente question. Je vais y répondre avec une p’tite suggestion. Mes deux amours, dorénavant, quand vous enlèverez vos vêtements le soir, remettez‑les donc à l’endroit avant de les garrocher dans le panier à linge sale… parce que le concierge a décidé qu’il ne les remettait plus à l’endroit avant de les laver. Il prend les vêtements dans le panier et les lave tels quels. T’sais, y’é un ti peu tanné, le concierge.

Martin Dugas