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Aimer n’a pas de sexe – Texte: Joanie Fournier

Les enfants posent des questions. C’est normal, ce sont des enfants. Câ€

Les enfants posent des questions. C’est normal, ce sont des enfants. C’est leur rôle de poser des questions sur la vie. Et je pense que tous les enfants se posent les mêmes questions, mais selon leur génération, leur culture, leurs valeurs, ce ne sont pas tous les parents qui donnent les mêmes réponses. Je pense cependant qu’il est important de donner l’heure juste à nos enfants. De leur expliquer les choses telles qu’elles sont, tout simplement.

Chez nous, ces discussions font partie du quotidien. Je ne me rappelle pas qu’on ait eu UNE discussion sur la sexualité ou sur l’amour, par exemple. Je sais qu’on en parle souvent parce que certaines phrases clés sont répétées souvent ici. Par exemple, j’ai toujours répété à mes enfants, depuis aussi longtemps que je me souvienne, qu’ils ont le choix. Ils ont le choix d’être en couple, ou pas. Ils ont le choix de se marier, ou pas. Ils ont le choix de vouloir des enfants, ou non. Ce n’est pas parce que moi j’ai voulu me marier à l’église devant Dieu, que moi j’ai voulu une grande famille, que moi je suis tombée amoureuse d’un homme, qu’ils doivent faire la même chose. Ce sont mes choix de vie à moi, mes préférences à moi, ce qui me rend heureuse, moi.

Je leur répète constamment qu’ils pourront aimer qui ils veulent. Garçon, fille, cisgenre, transgenre, intersexe, peu importe. Mais, il y a bien une condition ! La personne choisie doit les respecter, les aimer, les traiter avec amour et bienveillance. Parce que je m’en fiche de savoir que mon enfant est hétérosexuel, homosexuel, asexuel, etc. Ce qui m’importe, c’est qu’il sache être dans une relation saine où il se sent aimé, respecté et en sécurité.

J’espère secrètement que mes enfants ne feront jamais de « coming out ». Parce que je ne veux pas qu’ils pensent avoir besoin de se mettre dans l’une de ces catégories. Nul besoin de sortir du placard quand tu n’as jamais été forcé de t’y cacher, non ? Je me dis que je leur souhaite de connaître l’amour, avec un humain formidable. Ils méritent d’être aimés et de connaître ces petits papillons.

J’ai souvent l’impression que notre génération aime mettre des mots sur des gens, des catégories où les encadrer, des boîtes où les restreindre… Dès que quelqu’un sort des catégories connues, on lui en invente une ! Un nouveau mot, un nouveau concept. Pourvu qu’on ait tous une case où se ranger. Je n’ai jamais compris…

Tant que ton cœur bat et peut aimer, à mes yeux, tu es un humain. C’est aussi simple que ça. C’est un garçon ou une fille ? C’est un humain. C’est un hétérosexuel ou un homosexuel ? C’est un humain. D’où il vient ? De la Terre. Je n’ai pas ce besoin d’enfermer des gens dans des cases pour leur accorder de la valeur. À mes yeux, on naît tous égaux et ce sont nos actions qui déterminent la personne que nous voulons être. Donc si tu me traites bien, je te respecte.

Peut-être justement que si chaque enfant pouvait s’habiller comme il veut, choisir le métier qu’il veut et décider de la personne qu’il aime, la paix serait plus facile à obtenir pour tous. Peut-être que finalement, c’est la prochaine génération qui a tout compris. Si seulement tous les enfants pouvaient avoir réellement le choix. Je connais trop d’enfants à qui les parents imposent leurs valeurs et leurs propres choix. Je connais trop de parents incapables d’ouvrir leur esprit.

Et si nos enfants connaissaient en fait les réponses à leurs propres questions ? Peut-être justement qu’il faut arrêter de penser que c’est aux adultes d’apprendre aux enfants. Peut-être que c’est le tour de nos enfants de nous apprendre la vie. Peut-être qu’ils savent mieux que nous comment être un bon humain…

Joanie Fournier

 

Alerte au viol – Texte : Arianne Bouchard

Tu te dis sûrement : oh non, pas encore un autre texte qui parle d’agression sexuelle. Ben oui,

Tu te dis sûrement : oh non, pas encore un autre texte qui parle d’agression sexuelle. Ben oui, encore un autre. Tant qu’il y aura des imbéciles, il y aura toujours des agressions sexuelles et tant qu’il y en aura, il y aura toujours du monde pour en parler, alors me voici.

Ce texte s’adresse essentiellement aux filles et aux femmes, car les agressions sexuelles sont majoritairement subies par elles. Les gars, je ne vous oublie pas pour autant et votre douleur n’en est pas moins réelle non plus.

Alors, fille, voilà ce que j’aimerais te dire.

Même si t’as une jupe courte. Même si t’as des vêtements moulants. Même si t’as un décolleté plongeant. Même si TOUTE, un habillement, ce n’est pas un consentement. T’as le droit de te sentir belle, t’as le droit de te sentir femme, sans toujours te demander si tu es habillée comme une alerte au viol. J’ai une amie qui, sur son lieu de travail, dans un bureau respecté, s’est fait dire de changer de tenue, que sa jupe, de longueur bien respectable et pas trop moulante non plus, lui donnait l’air d’une alerte au viol. Excusez-moi, pardon, mais ce genre de phrase, c’est NON !

Pis ç’a l’air de quoi une alerte au viol de toute façon ? D’une femme forte et indépendante, qui a le courage de sortir de chez elle en portant des vêtements qu’elle aime en faisant fi du regard de la société ? Parce que si c’est ça, l’alerte doit crier fort, tout le temps ! En 2022, je pense qu’on devrait pouvoir porter ce qu’on veut. Ce n’est pas à nous comme femmes de nous habiller autrement, mais à vous, très chers hommes, de ne pas nous regarder comme le ferait un charognard devant un morceau de viande fraîche. On est plus que de la chair cachée sous quelques vêtements. On est des personnes et on mérite le respect et la considération qui va avec !

Ce qui inclut notamment le droit de choisir et de dire non quand ça ne nous tente pas. Même si c’est ton chum, même si le gars est sexy, même si tu t’es déjà dit que « tu lui ferais pas mal à celui-là », même si c’est ton ami et que tu lui fais confiance ; si ça te tente pas et que tu dis non, c’est non. Tu n’as pas à te sentir mal de pas avoir envie non plus. C’est correct, ça arrive quelquefois.

Et même si tu as dit oui au départ, même si vous aviez commencé, t’as le droit de changer d’idée. J’ai vu sur Internet la fameuse allégorie de la tasse de thé et c’est vraiment ça. Pour vrai, je pense vraiment que cette vidéo devrait faire le tour du monde et être partagée dans les écoles. Ça dit tout. Alors je t’invite à aller voir cette vidéo et à la partager autour de toi pour sensibiliser les gens au consentement.

En attendant d’aller voir cette fameuse vidéo, continuez d’être toi-même, de porter les vêtements que tu aimes et de ne pas te soucier de ce quoi t’as l’air dans le regard des hommes. Ce n’est pas à toi de changer de look, c’est à eux de changer de perception.

Arianne Bouchard

Ce texte va parler de sexe.

Ce texte va parler de sexe. Appelons un chat,

Ce texte va parler de sexe. Appelons un chat, un chat. Si le sujet te rend mal à l’aise, je te suggère chaudement d’arrêter de lire.

Moi mon chum, je l’ai rencontré quand j’étais adolescente… Nous étions jeunes, inexpérimentés et vraiment maladroits… Mais le sexe, c’est comme un bon vin, ça devient encore meilleur en vieillissant. Ça fait qu’après presque vingt ans en couple, c’est encore meilleur que jamais. Bon, dernier avertissement, si ça te choque, arrête de lire maintenant.

J’entends parler de tellement de couples qui ne prennent plus le temps… Le temps de se caresser, de sortir de la routine, le temps de se retrouver… C’est encore ça la clé : prendre le temps. Prendre le temps de se parler avant, d’écouter, de se vider la tête, de décompresser, de relaxer. J’ai besoin de parler de ma journée, de ce qui me trotte en tête, avant de pouvoir m’abandonner à l’autre. Il est hors de question que je fasse l’amour en pensant à autre chose…

Évidemment, nous aussi, en tant que parents de plusieurs enfants, ça nous arrive d’être trop fatigués. Épuisés. Vidés d’énergie. Mais on le sait qu’on tombe de fatigue dès 20 h… Ça fait qu’on ne fera pas exprès de se donner rendez-vous en soirée ! Oui, je dis « se donner rendez-vous ». Parce qu’avec les années, c’est certain que la spontanéité doit se planifier. Avant d’avoir des enfants, tu peux faire l’amour sur ton comptoir de cuisine en faisant le souper. Avec des enfants, on s’entend tous pour dire que ce n’est plus possible. Pas de faire l’amour, là. Mais de le faire où tu veux, quand tu veux. Le comptoir de cuisine, c’est plus quand les enfants dorment chez Mamie disons… Mais ! Il te reste toutes les pièces fermées… Alors si c’est le comptoir qui t’allume, il te reste celui de la salle de bain… et la sécheuse… et l’établi dans le garage…

Avec les années, on a appris aussi à profiter des petites occasions. Quand on se réveille avant les enfants… Quand on finit notre journée de travail plus tôt que prévu… Quand nos heures de lunch tombent en même temps… Quand on vient de rendormir le bébé la nuit et qu’on n’arrive plus à se rendormir… Non mais, autant en profiter !

Et avec les années, on a appris à se découvrir soi-même, mais aussi à connaître l’autre par cœur. Donc les ados maladroits ont cédé la place aux adultes nettement plus habiles. Il sait très bien comment me faire jouir. Je sais comment l’empêcher de jouir. Il peut décider du moment où on jouira tous les deux. Et de celui où on recommencera. C’est choquant, hein ?

Parfois, on se répète qu’on n’est pas normaux. La société a tellement fait croire aux parents qu’ils n’auraient plus de vie sexuelle. Dans les films, les parents ont l’air de robots qui s’occupent de leurs enfants sans se soucier de leurs propres besoins. La vie, ce n’est pas ça. Et on n’est pas des robots. J’ai besoin de sa chaleur. J’ai besoin de lui. J’ai besoin de nous.

Est-ce qu’on a eu des creux dans notre vie sexuelle ? Évidemment. En vingt ans, on n’a pas été de chauds lapins chaque jour. Je dirais qu’il y a eu des cycles de temps où on tombait plus facilement dans la routine, dans le prévisible et le répétitif. Mais, la plupart du temps, on arrive encore à prendre le temps. Le temps d’être ensemble, de ne faire qu’un. Et je dirais qu’on a une maudite bonne moyenne au bâton…

Je dirais qu’un autre de nos meilleurs trucs, c’est de savoir encore rire ensemble. Rire de nos niaiseries, rire de nous-mêmes, rire de nos maladresses, rire de nos essais manqués. Même rire de nos engueulades, après coup.

Je pense qu’avec les années, c’est devenu beaucoup plus facile aussi de différencier « faire l’amour » et « baiser ». Parce que parfois, j’ai besoin de mon homme, mon homme à moi. J’ai besoin de me blottir contre lui, besoin de sentir qu’il m’aime. Besoin de ne faire qu’un, de s’unir. Besoin de sentir nos âmes se mélanger. Et d’autres fois, c’est un besoin beaucoup plus physique, animal. Un besoin de sentir le désir monter. Un besoin beaucoup moins catholique et définitivement plus bestial. Un besoin de grogner. Un besoin de se laisser aller. Et je pense que ces deux besoins-là sont tout aussi légitimes, complémentaires même.

Bref, ça fait vingt ans que je l’aime, que je le désire et que je profite de nous. Mon homme, mon pilier, mon loup… Et j’espère pouvoir dire dans vingt ans qu’on se désire toujours autant et qu’on arrive encore à se faire jouir l’un et l’autre comme si on avait été façonnés du même arbre.

Eva Staire

 

Marier Sexualité et Parentalité

Les enfants sont debout. Il est tôt, je veux dormir. J’ai mal à

Les enfants sont debout. Il est tôt, je veux dormir. J’ai mal à la tête. J’ai mal au cœur. Je suis fatiguée. Il a pris un peu de gras de mou cette dernière année. Oh ! La petite m’appelle !

Toutes des raisons qui font en sorte que la routine s’installe et que tu te colles de moins en moins souvent avec ton amoureux, qu’il n’y a plus autant de sexe qui se passe dans ta chaumière. Puis quand t’as le goût, ben, c’est ben plus vite et ben moins fatigant de te toucher toi-même, tu connais la bonne façon pour que ça fasse du bien, mais au plus sacrant, parce que… ben parce que t’es fatiguée, bon.

Pis, si au contraire, tu te forçais un brin ? Pas te forcer dans le sens que tu fais quelque chose qui te tente plus ou moins. Non, non, te forcer dans le sens de te donner le droit d’en parler avec ton partenaire de vie. Te forcer dans le sens de mettre toutes les chances de ton côté pour vivre une vie sexuelle épanouie.

Quand tu as le goût, quand tu as une bonne libido et que ton homme t’attire, les enfants qui font du bruit, c’est juste une musique de fond à tes oreilles. Ce n’est pas une raison pour pas jouir ce soir ! Parce qu’on s’entend-tu pour dire que si tu as eu un orgasme ce soir‑là, tu viens d’avaler de la patience en même temps ?!

Quand tu as le goût, même si tu es stressée par la rencontre de demain au travail ou par le premier cours de danse de ton plus jeune, le soulagement qu’un orgasme te procure en vaut cr**ment le cri qui vient avec !

Le manque d’hygiène, le « pot » qui s’accumule autour de la belle taille de Brad Pitt, ça se discute avec ton partenaire de vie. C’est délicat, mais il n’y a rien qui ne se discute pas.

Y a un bout de cela, j’ai rencontré un mec qui me faisait triper, mais vraiment beaucoup. Je le regardais et je lubrifiais. La chimie sexuelle était vraiment au rendez-vous ! Mais… il était un brin beaucoup plus confiant que moi tout nu. Eh bien, avec ses conseils, ses trucs, en le regardant aller, j’ai acquis de la confiance. Parce que j’ai réalisé que c’est ma responsabilité de lui dire ce que j’aime et comment j’aime ça.

Il n’y a personne qui peut te faire jouir aussi vite que toi-même, on s’entend !

Je suis une maman. Le sexe, ça me soulage, ça me déstresse, ça me console, ça me change les idées et ça me rend bien plus patiente avec ma marmaille. Allez ! Quelle maman ne s’est jamais enfermée dans la salle de bain pendant un Passe-Partout ou un pat Patrouille pour se toucher et se soulager avant de faire un petit roupillon de vingt minutes pour, ensuite, commencer le souper, bien tranquille avec un petit verre de vin ?! Orgasme + Sieste + Petit Verre de Vin = WOW !

Bien, garde cette idée en tête et transpose‑la dans ta vie de couple. Si tu enseignes à ton conjoint comment te faire plaisir au plus vite, la vie va être bien plus simple, bien plus drôle et bien moins stressante. Parce que des petites vites sur le bord du comptoir de la salle de bain, c’est bon. Parce que des petites séances de masturbation individuelle l’un à côté de l’autre, le soir, après une grosse journée de travail, c’est bien plus plaisant que de se cacher avec la douche-téléphone. Il y a moyen d’aimer le sexe, d’en profiter et de vivre avec des enfants… tout ça dans la même Vie! 😊

Roxy Ka, une maman à l’esprit sexuel bien éveillé.

Assumer sa sexualité feminine

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J’aime le sexe.

Malheureusement, ce mot si doux à mes oreilles, si soyeux à mon corps, est encore très tabou dans notre société.

C’est malheureusement encore tabou de clamer haut et fort que je suis un être sexuel féminin.

Je dois et je veux l’assumer, car mon corps m’appartient, mon plaisir m’appartient… Non seulement il m’appartient, mais c’est ma responsabilité d’y parvenir et d’en prendre soin. Si, à la fin d’un ébat sexuel, je n’ai pas atteint d’orgasme, de jouissance, je dois et je veux pouvoir le dire, l’exprimer. Si la position ne me convient pas, si je n’arrive pas à atteindre le niveau de jouissance que je veux, auquel je m’attends, je veux arriver à le reconnaître, l’exprimer et identifier ce qui me fera plaisir.

Je suis partante pour essayer beaucoup de choses différentes quand ça vient au sexe. Pourquoi pas! Après tout, si je n’aime pas ça, je m’exprime et on change, on arrête, on essaie autre chose. Le sexe c’est bon… non, excuse-moi… Le sexe c’est vrrrrraiement bon ! Le sexe me fait vibrer… Ça choque venant d’une femme ??!! Eh bien, je l’assume pleinement ! Je suis une femme. J’aime ce qu’un orgasme peut me procurer comme bien-être et je trouve super important d’en parler !

Ceci étant dit… On remet souvent, trop souvent, les clés du plaisir féminin aux hommes. (Petite parenthèse… jusqu’à maintenant, je n’ai pas rencontré une femme qui ne se souciait pas de mon plaisir.) Tu sais… l’image d’un homme de l’âge des Cro-Magnon qui dit : « Couche-toi sur le dos ma belle, je vais te f*** ! »… C’est très cru, mais très représentatif de la pornographie ET de l’éducation que l’on donne à nos enfants.

On enseigne à nos enfants comment ne pas tomber enceinte, comment mettre un condom, comment se protéger des ITSS et MTS. Mais on oublie de leur enseigner que le plaisir est le plus important. On oublie de leur enseigner qu’il faut écouter son partenaire, écouter ses besoins, ses demandes, son corps, ses yeux. C’est tabou pour une mère de dire à son fils que le désir, c’est crissement important dans une vie, dans une relation. C’est tabou pour un père d’expliquer à sa fille que pour être heureux en relation avec un/une partenaire, il faut savoir reconnaître pas juste l’amour, mais le désir de l’autre corps également. On emploie plutôt les mots comme enfants, maison, famille quand on parle à nos enfants de leur avenir.

Et si le fait de s’assumer en tant que femme passait par l’éducation sexuelle de nos enfants, garçons ET filles ? Nos enfants sauraient reconnaître le bonheur sexuel, le désir de l’autre, le désir à travers les yeux de l’autre. Moi… en tant que femme, j’ai acquis beaucoup de confiance à travers les yeux de mon partenaire. Le voir me regarder avec envie, avec désir, voir dans ses yeux qu’il aime ce que je lui fais, m’a donné énormément de confiance. Et acquérir de la confiance au lit m’a permis d’acquérir de la confiance tout court.

Ce qui se passe dans mon lit se reflète dans ma vie hors du lit !

Moi, j’ai le goût de faire plaisir à mon homme et à mes partenaires, j’ai le goût de leur montrer que je suis belle, que j’ai du plaisir et que je mouille en leur faisant plaisir. J’ai le goût de m’assumer et de contribuer à mon propre plaisir à l’aide de leurs doigts, leur membre, leur bouche, leur corps et j’ai le goût de le leur dire. Je n’ai pas le goût de me coucher sur le dos, de leur prêter mon corps et d’attendre que ça finisse.

Je suis Roxy, une belle femme, une femme complexe et sexuelle et je M’assume! 😊

Merci pour toutes ces nuits

Savais-tu que c’est la journée internationale des câlins? Moi, j

Savais-tu que c’est la journée internationale des câlins? Moi, j’ai envie de faire honneur à ceux qu’on échange sous la couverture.

Par pudeur ou par peur de gêner, nous gardons généralement le silence sur notre sexualité. Même si elle fait partie de nous, même si elle est universelle.

Nous parlons sans tabou de notre travail, nos voyages, nos enfants, alors qu’il y a tout un pan de notre vie qu’on garde caché. Et pourtant, c’est un morceau assez important! Ça passe beaucoup de nuits à se coller, un vieux couple. Je tiens à célébrer autant nos jours que nos nuits.

Je trouve désolant que, par souci de protéger notre intimité, on hésite à dire qu’on s’amuse toujours ensemble. Tous ces moments partagés restent un secret bien gardé entre amoureux. On en vient même à se demander si c’est normal de monter aussi régulièrement au septième ciel… Ça devrait être rendu plate après quinze ans, non?

Autour de nous, cinq couples d’amis qui semblaient bien aller viennent de se séparer. Nous nous faisons bombarder de tristes récits de désir qui s’éteint et de plaisir qui s’empêtre dans la poussière. Les gens heureux n’ont pas d’histoire… et en plus, ils gardent pour eux ce qu’ils vivent chaque soir. Cachez ce bonheur que je ne saurais voir… Surtout, répétez à tous que le désir ne cherche qu’à s’enfuir et que l’amour rime rarement avec toujours.

Eh! bien, les câlins derrière la porte close, moi je les trouve merveilleux et poétiques… J’ai envie d’en parler sur l’espace publique. J’ai envie de rappeler qu’ils existent. J’ai envie de dire qu’on s’endort dans les bras l’un de l’autre, l’esprit ramolli, les cheveux décoiffés. Bercés par cette vague de tendresse qui nous aidera à traverser vents et marées. Et j’ai envie de terminer avec un peu d’humour, en disant : merci pour les orgasmes, mon amour. J’en prendrais encore quelques-uns, si ça ne te dérange pas!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Sexualité et école, ça fait bon ménage?

J’ai reçu cette semaine le plan des ateliers proposés aux diffé

J’ai reçu cette semaine le plan des ateliers proposés aux différents niveaux scolaires pour répondre à la nouvelle norme d’éducation à la sexualité. J’étais curieuse de savoir ce qu’on enseignerait à mes petits de première et troisième années, et quelle approche serait privilégiée avec mes grandes du secondaire.

J’ai été charmée (oui, oui, charmée!) par le programme annoncé. Et je suis curieuse d’entendre mes enfants me raconter les ateliers.

J’avais peur qu’on fasse dans le rose bonbon ou au contraire, qu’on crée des peurs en ne parlant que des bibittes et des affaires pas belles.

Mais non.

On parle à la fois de découverte du corps, d’affection, d’estime de soi, de désir, d’agressions sexuelles, d’infections transmissibles sexuellement, de grossesse et de poils au menton.

Mais pourquoi, pourquoi donc, me direz-vous? Pourquoi en parler à l’école? N’est-ce pas aux parents d’aborder ces sujets délicats avec leurs enfants? N’est-ce pas aux parents de choisir ce que les chastes oreilles de leurs rejetons peuvent tolérer?

Oui, et non.

Certains parents garderont le sujet tabou, classé secret CIA, comme si ça n’existait pas, comme si c’était laid et sale. Comme dans le temps. On dit pas ces choses-là…

On ne les dit pas et quoi? On attend que l’enfant ait sa première éjaculation nocturne sous le couvert de la honte et des draps à laver en catimini? On attend que l’adolescent ne sache que faire de son surplus d’hormones et le garroche à tout vent sur quiconque veut bien le recevoir, ou pas? On préfère que le jeune curieux de comprendre ce qui se passe avec sa poitrine ou ses testicules se fie à Wikipedia pour le lui expliquer? Et s’il se retrouvait sur un site XXX, au lieu de visiter un site fiable? On préfère peut-être laisser le soin à OD de fournir les modèles à nos jeunes éponges…

Qu’on le veuille ou non, nos enfants ont et continueront d’avoir une sexualité, tout comme leurs parents. Et leurs grands-parents… sinon, ça ne fait pas des enfants forts. Il paraît, si je me fie à mes propres cours de formation personnelle et sociale, dans le temps. Cours qui n’ont pas fait de moi une dévergondée, by the way. Ce n’est pas parce qu’on en entend parler qu’on développe soudainement un désir de tout découvrir et de tout vivre, now!

Je suis d’avis que chaque parent devrait ouvrir la discussion avec ses enfants, dès leur plus jeune âge. Nommer les choses par leur nom, dans le respect, sans en faire un sermon sur la montagne. Permettre aux enfants de poser des questions, de s’exprimer, de s’étonner de leur corps qui change et qui ressent différemment. Ça mettrait la table pour le programme encadré de l’école qui, évidemment, est planifié en fonction du groupe et non du développement psycho-sexuel de chaque enfant. Ça mettrait surtout le tapis rouge pour une communication familiale ouverte, qui accueille au lieu de taire.

Mettre la sexualité à l’ordre du jour dans les familles et dans les écoles, ça peut, peut-être, sauver un enfant de l’inceste, parce qu’il aura appris très tôt à dire non et à dénoncer. Il aura appris que son corps lui appartient, tout comme le corps de la petite voisine ou du petit cousin leur appartient aussi. Ça s’appelle « pas touche sans consentement clair ».

Ça pourrait sauver une trop jeune fille d’une grossesse non désirée, un jeune adulte d’une maladie qui reviendra le hanter toute sa vie. Ça pourrait sonner l’alerte chez les proches d’une anorexique dès les premiers signes d’un mal-être corporel. Ça pourrait garder un jeune transsexuel en vie parce qu’il aura entendu un message commun (ou non) sur la valeur de la différence et de l’acceptation, autant à l’école que dans sa famille. Au moins, il l’aura entendu quelque part.

Avec tout le temps que nos enfants passent dans la communauté scolaire, il me semble normal et souhaitable que l’école fasse partie de la solution pour une société qui prône l’acceptation, le respect, la connaissance de soi et l’estime personnelle.

De la même façon que les écoles véhiculent ouvertement un message environnementaliste qui renforce le message des familles et des municipalités, elles peuvent jouer un rôle déterminant dans la transmission d’informations concernant la sexualité. Ensuite, libre à chacun d’adhérer au message commun. Et de discuter des ateliers sur la sexualité à la maison!

Nathalie Courcy

À tous ceux qui me souhaitent d’avoir enfin un garçon

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au monde. Trois êtres humains exceptionnels que j’aime de tout mon cœur. Et ces petits humains se sont avérés être des filles. Trois filles. Et maintenant que je suis à nouveau (et pour la toute dernière fois) enceinte, je ne peux que réagir à une phrase que j’entends déjà tous les jours de ma grossesse : « Je te souhaite tellement d’avoir un petit garçon! ».

Évidemment, si vous avez deux, trois, quatre garçons, ce texte s’applique tout autant à votre situation. LA situation où tu te trouves quand tu n’as mis au monde que des enfants du même sexe.

Je ressens une terrible envie aujourd’hui de crier ma frustration face à ce souhait. Oui, j’ai eu trois filles. J’ai surtout eu trois enfants. Trois enfants que j’élève de façon identique, parce que je les élève selon mes valeurs et non pas selon leur sexe.

Mes enfants font beaucoup de tâches à la maison. Elles ont entre quatre et neuf ans. Elles lavent les toilettes, passent la balayeuse, rangent leur chambre tous les jours, etc. Et on me dit souvent que je suis chanceuse d’avoir eu des filles pour m’aider! Ça me fâche… parce que ce n’est pas leur appareil sexuel féminin qui fait le ménage, ce sont leurs bras. Et à ce que je sache, les garçons aussi, ils en ont, des bras. Donc, tous les deux peuvent faire le ménage. Et si j’avais eu trois garçons, ils auraient accompli tout autant de tâches dans la maison, pour la simple et bonne raison qu’ils y vivent et que je dois les éduquer, et non pas ramasser derrière eux. Je suis un modèle éducatif, pas une femme de ménage.

On me dit que je suis chanceuse d’avoir des filles, de les coiffer, de leur mettre des petites robes et de peindre des chambres en rose… Ho quels beaux clichés! En passant, ma deuxième fille a tout un caractère et elle en déplace de l’air! Sa chambre est toute bleue, parce qu’elle l’a décidé. Elle déteste le rose et ne veut pas porter de robe, parce qu’elle l’a décidé. Elle se coiffe seule le matin depuis qu’elle a quatre ans, parce qu’elle l’a décidé. J’ai mis au monde des humains qui font leurs propres choix et prennent leurs propres décisions. Garçons ou filles, je n’ai pas à décider pour eux ni à influencer les humains qu’ils deviendront.

On me dit souvent que ma famille serait complète avec un garçon. Cette phrase me fait frissonner… Comme si ma famille avait moins de valeur puisque je n’ai eu que des filles… Comme si j’avais besoin de changer la couche d’un petit garçon pour pouvoir devenir une mère complète et épanouie… Je sais bien que tous ces commentaires, qu’ils viennent de gens près de nous ou des madames-de-l’épicerie, ne sont jamais formulés avec de mauvaises intentions… mais honnêtement, on pourrait s’en passer.

Une partie de moi a même peur d’avoir un garçon… parce que, jusqu’à ma mort, je devrais entendre la phrase : « Booon! Enfin la famille est finie! Tu l’as eu ton garçon! ». Les mères de famille nombreuse me comprennent sûrement ici… Je rectifie déjà la situation : ma famille est finie parce que mon mari est vasectomisé. Ma famille est finie parce qu’on est comblés de bonheur. Ma famille est finie parce qu’on en a plein les bras aussi. Ma famille est finie parce qu’on en a toujours voulu quatre… et ce, peu importe le sexe de mon bébé à naître.

Cette semaine, c’est le jour J. Lors de l’échographie, dès qu’on fera la rencontre de ce petit être sur l’écran, on sera déjà sous le charme. On demandera si son cœur bat bien, s’il a tous ses membres, s’il est en santé, si tout va bien… parce ça, c’est vraiment le plus important de cette échographie. Pour avoir vécu un deuil terrible, je vous confirme que la santé est tout ce qui compte au fond. Et finalement, on demandera à savoir le sexe. Parce qu’on a envie de se préparer à son arrivée. Parce que l’accouchement est déjà la chose la plus surprenante et imprévisible dans la vie. Je n’ai pas besoin d’une surprise de sexe en plus…

Et si on m’annonce que j’ai une fille, je serai la plus heureuse des mamans.

Et si on m’annonce que j’ai un garçon, je serai la plus heureuse des mamans.

Ce bébé, on l’aime tous déjà. Ses sœurs ont tellement hâte de le rencontrer. Et elles aussi, tout ce qu’elles veulent, c’est un bébé en santé. Un bébé de plus à aimer. Parce que jamais le sexe de mon bébé ne changera ma façon de l’élever.

Joanie Fournier

 

Pour lui, pour elle ou pour les deux?

Vous êtes en couple, ou pas. Mais de toute façon, vous avez un min

Vous êtes en couple, ou pas. Mais de toute façon, vous avez un minimum de sexualité. Avez-vous déjà exploré le monde des jouets pour adultes? Il est plus que facile de se laisser impressionner par la panoplie de possibilités suggérées dans les publicités. De quoi en perdre… la tête! Sans mauvais jeu de mots (ou peut-être que si!).

Si certains d’entre eux restent banals, d’autres ont de quoi surprendre! De par leur forme, leur texture et parfois même par leur allure! Les imitations sont toutes plus imaginatives les unes que les autres, alors que d’autres objets nébuleux font froncer les sourcils (ou relever les orteils!).

Beaucoup de femmes ont expérimenté le simple vibrateur de base. D’autres, plus exploratrices, pourraient vous décrire les bons et les mauvais achats. Mais le marché des jouets pour adultes ne se limite plus aux femmes seulement, ne-non. Ces messieurs ont de nos jours plusieurs options de jouets de plaisirs. Encore là, il y a de tout pour tous.

Il existe maintenant des imitations, quasi traumatisantes de par leur ressemblance fidèle au corps humain, de poupées robotisées. Comme je vous le disais plus haut, de tout pour tous les goûts!

Par contre, d’après mes recherches personnelles, peu de gens font étalage de leurs achats et peu partagent l’inavouable : posséder des objets sexuels pour leur plaisir. Alors que nous savons pertinemment que le marché du sexe est le plus lucratif en ce monde, la gêne d’avouer qu’on en consomme demeure. Aller en boutique reste pour certains impensable. Heureusement, les achats en ligne sont disponibles simplement, mais gare aux mauvaises surprises de ne pas recevoir exactement ce que vous aviez imaginé!

Pour finir, il y a de ces jouets que l’on partage à deux (ou plus si le cœur vous en dit!). Parfois en simples préliminaires, parfois en complément ou tout simplement pour ajouter du piquant. Sans tabous, les couples qui s’y prêtent sont, à mon avis, ceux qui en profitent le plus. Le tout est de ne rien imposer. (Sauf si vous êtes de ceux qui aiment la soumission bien entendu!). Mais à la base, le respect doit toujours demeurer. Essayer et adopter ou pas est personnel à chacun. Il faut respecter les limites de son ou de sa partenaire et se respecter soi-même. C’est la base de tous les jeux en général, encore plus dans les jeux de l’amour ou de la sexualité.

Alors, seriez-vous prêts à partager vos opinions sur l’utilisation ou pas de certains jouets?

« L’avouer » vous gêne-t-il? Partageriez-vous vos envies avec votre partenaire, dans l’optique d’essayer à deux?

Ceci dit, soyez bien à l’aise de répondre à mes questions. Ou pas!

Simplement Ghislaine

 

Ça ne se dit pas!

Ce que je vais vous dire là, ça ne se dit pas. Ça s’écrit enco

Ce que je vais vous dire là, ça ne se dit pas. Ça s’écrit encore moins. Mais ça se ressent.

Ça m’a pris des années avant de me l’avouer à moi-même. Des mois avant d’oser le nommer devant ma thérapeute. Et une autre année avant de vous en parler.

Pourquoi oser, ce soir? Parce que je sens, non, je sais, que je ne suis pas seule. Si j’avais entendu quelqu’un me raconter cette histoire, j’aurais pris conscience plus tôt de ce qui me tourmentait. J’aurais laissé moins d’emprise à la culpabilité et à la honte. J’aurais osé me rendre compte de l’absurdité de ce que je m’imposais. Parce que mes mots aideront, peut-être, l’une d’entre vous à défaire un nœud qui entrave le cœur autant que le corps.

Il était là, couché près de moi. Pour la 7000e nuit. Il ronflait un peu. Si j’avais dormi comme j’aurais dû le faire, je ne l’aurais même pas entendu tellement le bruit était subtil. Mais je ne dormais pas. Une autre nuit d’insomnie marquée par les interrogations, les jugements sur moi-même : « Non mais vraiment? Tu as encore dit oui? »

Il s’était endormi après l’acte. Pas un acte manqué comme en psychanalyse, mais un acte raté. Une relation sexuelle qui ne faisait même pas de bien. Ni à lui ni à moi. Du sexe parce que. Par devoir. Parce qu’il le faut bien, une fois de temps en temps. À quel moment était-ce devenu moins bon ? À quel moment la passion des corps était-elle devenue à sens unique ? Depuis quand avais-je son corps en aversion ? Depuis quand la frustration avait-elle élu domicile entre nos draps ?Ça arrive même dans les meilleurs couples, me direz-vous. À moins d’être un fidèle disciple d’Alexandre Jardin, difficile de se renouveler au fil des années de mariage et des enfants qui se multiplient. On avait bien essayé, pourtant. Mais ce n’était pas ça. C’était plus. Plus profond. Plus grave. Une cassure passée et non pansée.

Quand je le regardais, quand je pensais à lui, ma libido s’expulsait de mon corps comme le souffle d’un pauvre moldu à l’approche de Voldemort. L’idée même de me retrouver près de lui me tordait l’utérus jusqu’à me crisper les orteils. Comment en était-on arrivés là…

Il n’y avait pas eu d’agressions. Pas de manque de respect abusif. Pas d’intimidation, de luttes de pouvoir. Il avait même été très tolérant devant mon manque d’intérêt (sans l’accepter, ça va de soi ; le sujet réapparaissait à l’occasion lors des discussions animées). Mais il ne s’est pas battu pour inverser le processus. Il n’a pas essayé de comprendre, d’écouter quand je lui disais mon malaise. Il n’a pas tenté les solutions que je proposais. Il a laissé les choses aller, pourrir, s’envenimer. « C’est comme ça… »

À la longue, j’ai développé des stratégies (malsaines, mais appelons ça des stratégies de survie) : je me couchais au milieu de la nuit, prétextant avoir du travail à faire, ou encore, si je voyais qu’il se coucherait tard, je me dépêchais à rejoindre le lit pour m’endormir le plus vite possible. Quitte à feindre le sommeil profond s’il osait monter à l’étage plus tôt que prévu. Tout pour éviter la caresse, la main sur le sein, le genou qui se glissait entre mes jambes. Tout pour repousser le moment où je devrais choisir entre me respecter et le soulager. Entre dire « non » et vivre avec son silence déçu et frustré, ou consentir passivement et vivre avec mon propre silence déçu et frustré. Éventuellement, j’ai choisi de ne plus offrir mon corps contre du vide. Je me suis choisie.

Ai-je exprimé ma peine, mon désir d’améliorer la situation ? Oui. J’ai très (trop ?) longtemps cru que ça pourrait s’arranger. J’espérais qu’il répondrait à mon besoin de tendresse et de gestes d’attention. C’est ça qui m’allumait. Chacun son langage de l’amour… et on n’avait plus le même dictionnaire.

J’ai souvent essayé de rallumer ma flamme en essayant « quand même ». La libido vient en baisant, c’est ce qu’ils disent. Mais elle vient aussi en la nourrissant. En aimant vraiment.

Au fil des nuits écourtées et de la proximité inconfortable, j’ai mis un mot sur ce que je ressentais. Je me sentais violée. Chaque nuit, chaque jour. Le viol n’était pas réel, juste dans ma tête, dans mes sensations. Je ne me sentais pas respectée ni aimée malgré les « je t’aime » et les « t’es belle », malgré les « prends ton temps, ça va revenir ». Je me sentais envahie dans mon propre corps, dans l’espace d’intimité qu’était ma chambre. Je me sentais coincée dans mon refus, mais sans avoir la force ni la volonté de le dépasser.

Quand on ne se sent plus en sécurité dans sa propre maison et dans les bras de son mari, quel refuge nous reste-t-il ?

Aurais-je dû partir plus tôt ? Peut-être. J’y croyais trop, à la rédemption du couple, à la promesse répétée, à l’amour qui rime avec toujours. Devant l’absence de violence, devant les moments de rire et de complicité qui arrivaient encore à l’occasion, je voulais y croire. Je me sentais injuste et bébête de tourner le dos à un amour « quand même pas si pire ». J’ai étiré la sauce, jusqu’au jour où j’ai compris qu’une femme (ou un homme) ne peut pas vivre ainsi emprisonnée dans sa propre vie.

Je me répare, je prends mon temps, j’analyse le pourquoi du comment pour essayer de m’en tenir loin dans mes prochaines relations. Et j’ose le dire, même si ça ne se dit pas : je me suis sentie violée par celui qui aurait dû le plus m’aimer.

Eva Staire

Sexualité : quand s’inquiéter sans tomber dans la folie ?

Nous élevons nos enfants avec notre bagage de connaissances et d’

Nous élevons nos enfants avec notre bagage de connaissances et d’expérience et faisons du mieux que nous pouvons. On le sait bien, les enfants ne viennent pas au monde avec un manuel d’instructions ! Toutefois, ce serait bien pratique d’en avoir un, ou plutôt une boule de cristal pour comprendre ce qui se passe dans la tête des enfants, les nôtres et ceux des autres !

En tant que mère, j’ai ce gène qui fait imaginer que le pire est arrivé ou qu’il va arriver dès que quelque chose déroge du cadre initial que je me suis imaginé. Ça a dû être activé en moi en même temps que j’avais des contractions lors de l’accouchement, car je n’étais pas comme ça avant d’avoir des enfants ! Je m’imagine des scénarios catastrophes dès que les enfants sont en sortie scolaire ou en vacances avec leur père. Oui, parce que dans mes scénarios catastrophes, je suis Wonder Woman, il n’arrive jamais rien de mal quand les enfants sont sous ma gouverne : preuve que ça frôle la maladie mentale mon affaire ! Si au moins cette « habileté » était utile ! Je m’imagine le pire dans ma tête, mais est‑ce que c’est vraiment pratique et est‑ce que je suis plus « préparée » quand quelque chose survient réellement ? Pas une miette ! Juste des secondes, des minutes et même des périodes plus longues de ma vie que je ne reverrai plus !

Vous êtes parents vous aussi, alors je vous pose la question qui tue : quand est‑ce que notre cerveau doit s’attendre à ce que nos enfants soient curieux par rapport à la sexualité et la découverte de son corps et, par conséquent, de celui de l’autre ? Je vous entends répondre, les papas de petites filles : « Quand elle sera mariée, pas avant ! » Soyons réalistes, nous sommes en 2018 et la sexualité est omniprésente. Alors quand ? Je pose la question parce que moi, je ne suis pas prête du tout à ça ! Pas prête, mais pas dupe non plus : ils ont six et onze ans, ça va arriver bientôt. Pas à cause de leur propre curiosité (et peut‑être que oui aussi, après tout, ils ont la moitié des mes chromosomes), mais à cause des « connaissances » des amis autour qui vont vouloir les partager.

Maintenant que vous connaissez ma « maladie mentale », vous devez facilement imaginer ce qui me trotte en tête : quand est‑ce que l’on s’inquiète quand la volonté de « transfert » de connaissances ou la curiosité est un peu trop éveillée pour l’âge de l’enfant ? Si la situation est vraiment déplacée, comment aborde‑t‑on la situation avec le parent concerné pour qu’il s’interroge à son tour, sans totalement passer pour une folle ? Le retour des ceintures de chasteté, c’est prévu pour bientôt ?

Je parlais des papas plus tôt, mais je dois humblement avouer cette situation m’inquiète particulièrement pour ma fille, parce que justement, c’est une fille et que c’est ma plus jeune. Je devrais aussi avoir une crainte par rapport à mon fils, mais il est plus vieux et je vois déjà que je lui ai transmis une partie de mon caractère et de mon gros bon sens, donc ça m’inquiète moins. Ma fille est toute mini, toute souriante et s’offusque encore quand elle entend de gros mots. Elle est encore pure malgré ses déhanchements à la Shakira quand elle danse (ouffff pas trop souvent ces mouvements‑là ma cocotte, pas à ton âge).

Il y a les amis, et il y a l’Internet. Vous savez, ce super outil qui nous permet de tout trouver : ce que l’on cherche et parfois (souvent), au cours des clics, ce que l’on ne cherche pas ! Si c’est vrai pour nous en tant qu’adulte, imaginez pour les enfants. Par exemple, les vidéos sur YouTube qui s’enchaînent et où on finit par passer d’une petite fille et sa maman qui ouvrent des colis pleins de jouets et les testent (avec des voix juste trop joyeuses et aiguës) à une vidéo où un ou une adulte joue avec des jouets pour enfants et ça devient un peu plus perturbant dans ma tête de maman. En quelques clics, les enfants peuvent se trouver à des lunes de la recherche initiale.

J’ai du mal avec toutes les informations ou avec les comportements non appropriés auxquels nos enfants sont confrontés et souvent, trop jeunes. Comment fait‑on comme parent pour toujours être en mesure de « se r’virer de bord sur un 10 cennes » et avoir les bons mots pour expliquer les choses aux enfants pour des sujets qu’on avait mis à l’agenda comme sujet de discussion beaucoup plus tard dans leur vie ? Quels sont vos trucs pour toujours avoir LA bonne réponse à brûle-pourpoint dès que des questions se posent avec vos enfants ?

Annie St-Onge