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Le jour où je t’ai mis au monde

Mon bébé,

Je crois qu’il es

Mon bébé,

Je crois qu’il est impossible que tu te doutes du nombre de fois que je peux rejouer les scènes dans mon esprit. Je les revis encore et encore, peu importent les années qui passent.

La première contraction, je la sens encore.

La perte des eaux, je la vois encore.

Le regard ému entre papa et moi lorsqu’on a compris qu’enfin tu arrivais.

Le trajet pour l’hôpital où l’on se tient la main.

Chacune des contractions, je peux les ressentir juste en fermant mes yeux.

Les cris qui symbolisent la puissance de ce que je suis en train d’accomplir, je les entends encore.

Ton petit corps chaud blotti contre le mien m’apaise toujours autant.

Je raconte ta naissance avec tant de fierté et j’y songe si souvent.

Dans le brouillard de la souffrance, s’est imprégné dans mon esprit chaque petit détail. La musique qui jouait, la noirceur de la pièce et les gens autour de nous. S’il m’était possible de remonter le temps, ne serait‑ce qu’un instant, afin de te rencontrer pour la première fois à nouveau, je le ferais. Simplement pour revivre le moment où, au bout de mon souffle, tu as pris le tien.

Il m’est tellement apaisant de songer à ce regard que ton papa avait lorsqu’il t’a vu faire ton entrée dans le monde, j’ai tout de suite su qu’il était le tien.

Ce fut l’un des moments les plus difficiles de ma vie, mais l’un des plus beaux.

Lorsque tu me demandes de te raconter, si tu savais combien tu me fais plaisir. Cette histoire, c’est ma préférée, parce que c’est la nôtre.

Le temps passe, mais les souvenirs ne s’effacent pas.

Même si je maudissais la terre entière à cet instant précis, j’étais en train d’écrire les premières lignes de ton premier chapitre. Le jour où je t’ai mis au monde est l’un des plus beaux qu’il m’aura été donné de vivre de toute mon existence.

Ce jour est mon préféré, puisque c’est le jour où je t’ai mis au monde.

Marilyne Lepage

Cher 27 novembre

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Cher 27 novembre 2005, que ce soit en 2008, en 2013 ou en 2020, je ne t’aime pas. Je te déteste même. Je t’haïs. Tu as volé une partie de moi, une partie de ma sœur, une partie de ma mère, une partie de ma famille. 2020 est déjà difficile, je ne peux pas être avec ma sœur ou ma mère ni les serrer dans mes bras.

Cher 27 novembre 2005, tu m’as pris mon père, mon papa, mon papounet. Sans avertissement. Brutalement arraché à nos vies. Détruite, anéantie, en douleur constante. Tu me l’as pris devant mes yeux, des images que je ne peux pas effacer de ma mémoire. Des images horribles, traumatisantes.

15 ans. Ça fait 15 ans qu’à chaque 27 novembre, je revis la journée, minute après minute, je me rappelle quand il tombe, le son que ça fait, le voir convulser, voir le chaos régner partout autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, marcher pieds nus dans la neige parce que je suis en panique. Voir mon père sortir de la maison les deux bras de chaque côté de la civière et un ambulancier par‑dessus qui fait le massage cardiaque. Ce genre d’images ne disparaît pas et ne disparaîtra jamais.

15 ans. Savais-tu, cher 27 novembre 2005, que cette année a une signification affreuse ? 2020 signifie que ma sœur a vécu la moitié de sa vie sans son père. Oui, elle avait 15 ans quand tu nous l’a pris. 15 ans. Ça fait beaucoup d’années. Certains diront « Ben ça doit être moins pire avec le temps. » La réponse est simple : NON. Comment ça devrait être moins pire ? J’étais très proche de mon père, nous n’avions pas besoin de parler pour comprendre l’autre. Notre père était un papa présent, attentif, fier de ses filles et de sa femme. Comment le fait de perdre un parent peut devenir moins pire ? Oui, je suis capable de parler de lui sans pleurer et même d’avoir un sourire sur mon visage, mais la douleur de sa perte est là, vive. Je m’ennuie de lui chaque minute de chaque jour. Je m’ennuie d’appeler quelqu’un « Papa ».

Cher 27 novembre 2005, j’aimerais tant t’oublier, passer par-dessus cette date, par-dessus le mois de novembre. Ça fait mal d’entendre mes enfants dire à quel point ils auraient aimé connaître leur papi Barbier. Ma mémoire a oublié le son de sa voix, son rire qui était contagieux ; son visage est flou dans mes souvenirs. Le temps, le temps ne guérit pas toujours tout. Le temps adoucit peut-être.

Ce 27 novembre, je vais regarder des photos et des vidéos de toi, papa. Je vais pleurer, me rappeler chaque instant cette journée parce que c’est plus fort que moi. Je sais qu’à 13 h, tu vas tomber. À 13 h 5, je vais appeler le 911. À 13 h 15, je vais sortir dehors et mon voisin va entrer dans la maison pour faire le RCR. À 13 h 20, la police va arriver. À partir de 13 h 30, des pompiers vont arriver. À 13 h 40, l’ambulance va arriver. À 14 h 30, les ambulanciers vont sortir mon père et le mettre dans l’ambulance. À 14 h 40, je vais appeler le travail pour dire que je n’entre pas. À 15 h, ma sœur, mon chum et moi, on va partir pour l’hôpital. À 15 h 20, on va courir jusqu’à la porte de l’urgence. À 15 h 22, on va voir le médecin et une infirmière sortir de la salle familiale et à 15 h 27, mon oncle va nous annoncer que papa est parti, son cœur a lâché.

À 15 h 30, mon monde s’est effondré.

Je t’aime papa et je m’ennuie tellement de toi.

Cindy LB

Ma Noëlla…

L’odeur des draps du lit des invités, fraîchement lavés. Ils avaient

L’odeur des draps du lit des invités, fraîchement lavés. Ils avaient séché sur sa corde à linge. Ils sentaient sa peau, sa maison, son amour. Ma grand-maman Noëlla. Un être d’une bonté infinie, d’une générosité grande comme la terre. Une femme de tête, de cœur, comme plusieurs femmes de notre beau coin de pays.

Ma mémoire ne se souvient pas, mais les photos en témoignent. J’habitais le logement juste au‑dessus du sien. Elle me cajolait, me chatouillait, me faisait rire. Je descendais chercher mon concombre à son jardin tous les matins. Je l’attendais sur le bord de la petite clôture pour qu’elle me donne mon légume favori. Je grandissais à ses côtés, dans ses bras aimants. Mon destin toujours près du sien. Quelques déménagements n’ont pas altéré le lien qui nous unissait. Au primaire, je me revois aller dîner chez elle. La vinaigrette qui a toujours le même goût, les biscuits gaufrettes au chocolat, à la fraise et à la vanille. Ceux qui finissent par ramollir, oui ceux-là, comme ceux de toutes les grands-mamans.

Les soupers de Noël, les dîners du jour de l’An, dans sa maison, on jouait à des jeux en famille. C’était le bonheur. Avec ma douce grand-maman, je partageais des moments d’éternité. Elle m’a appris à jouer au Scrabble, au Boggle, sans oublier le Rummy. Une femme vive d’esprit qui, malgré une scolarité limitée, avait plusieurs connaissances. Elle m’impressionnait toujours.

L’hiver, j’avais toujours des mitaines tricotées par ses mains habiles. Les mitaines avec un motif de losange. Ma sœur en portait des identiques, mais d’une autre couleur… Comme plusieurs enfants de ma génération, je me souviendrai toujours des fins de soirée à me rouler dans les manteaux de fourrure de toute la parenté, déposés sur son lit. Sa chambre où j’entrais toujours à pas de souris, un lieu sacré où ses colliers et son unique bracelet de valeur trônaient sur sa commode. Tout dans cette maison respirait la paix, la santé, la joie et la simplicité. Sa machine à coudre a toujours piqué ma curiosité, un bout de tissus en permanence dans l’attente de son talent. Combien de couvertures, de catalognes avions‑nous à la maison ? Un héritage qui n’a pas de prix, seulement celui du cœur.

Les piqueniques familiaux, au bord du lac, avec la glacière en métal avec le typique motif carreauté de cette époque, les sandwichs avec de la mayonnaise, des tomates tranchées. Tout cela avait un goût, le sien, reconnaissable entre tous.

Je la revois arriver, avec son foulard orangé sur la tête (son fichu comme elle l’appelait), noué sous le menton, bien en selle sur sa bicyclette, arborant un magnifique panier de plastique fixé sur le devant. Elle n’était plus toute jeune, mais se gardait active. Mon grand‑papa restait à la maison, mais elle se donnait le droit de venir nous visiter. Parfois, même, elle revêtait son maillot de bain pour faire trempette avec nous dans notre piscine.

Grand-maman Noëlla n’oubliait jamais de nous apporter des framboises, tout juste cueillies. Je me revois, la serrant très fort, mes bras essayant de faire le tour de sa taille potelée, avec ses gros bourrelets d’amour. Ceux que j’aimais tant : les siens. Si rassurants, si parfaits. Votre grand-maman avait-elle un rire particulier ? Celui qui résonne encore à vos oreilles ? Elle pouffait de rire et pleurait souvent aux larmes tellement elle riait !

Ses appels téléphoniques quotidiens avaient le don de me taper sur les nerfs ! Elle devait absolument dire à ma mère que le bœuf haché était en spécial au Métro ou que la belle‑sœur de Gérard était décédée. Chaque journée de la semaine était synonyme d’une action bien précise. Le samedi à 16 h, elle chantait à la messe. Le dimanche matin, elle s’y rendait encore, à pied. Le lundi, c’était jour de lavage, chez Noëlla. Et il y avait la journée des bigoudis et du casque de plastique pour protéger sa coiffure… Les journées s’écoulaient au rythme d’une routine sécurisante.

J’étais à l’aube de l’âge adulte lorsqu’elle m’a donné un petit ensemble pour mon futur nourrisson. Celui qui comprend un bonnet minuscule, un chandail et des chaussons. Il était vert menthe, tricoté avec une laine fine, soyeuse, douce. Préparé par elle, pour moi. Son amour était infini.

Vers la fin de sa vie, habitant dans une résidence, le dos courbé, une maladie du sang l’empêchant de bien fonctionner, elle courait dans les corridors, perdue, confuse. Arrivée à la fin de la route. Le parcours d’une femme simple, ordinaire, naturelle, battante, forte. Ma grand-maman Noëlla. Je l’aimerai toujours…

Solène Dussault

Tu ne te souviendras pas de tous ces sacrifices…

Mon ange, tu grandis en beauté et en joie. Je te regarde courir dans notre

Mon ange, tu grandis en beauté et en joie. Je te regarde courir dans notre cour et chacun de tes rires me remplit le cœur de bonheur. Je sais que ton père et moi avons dû faire tellement de sacrifices pour pouvoir t’offrir cette vie.

Aujourd’hui, tu vas à l’école avec ton trop grand sac à dos, le sourire fendu jusqu’aux oreilles et le cœur débordant de fierté. Tu ne te rappelles pas que lorsque tu étais bébé, ton papa et moi allions tous les deux encore à l’école. Papa allait en cours le jour et Maman étudiait tous les soirs et passait ses weekends en classe. Je t’allaitais dès que j’avais une pause et je tirais mon lait pour les autres boires…

Aujourd’hui, le frigo est toujours plein et tu n’as jamais connu la faim. Mais quand tu es venue au monde, nous n’étions pas riches. On en a mangé en titi des toasts au beurre de peanut pour souper! Mais entre deux siestes de bébé et mes livres d’étude, je trouvais le temps de te faire des purées de légumes maison.

Aujourd’hui, tu cours entre les étages de notre grande maison remplie de lumière. Mais tu ne te rappelles pas que tu as vécu tes premiers mois dans un minuscule appartement, avec rien de plus que le nécessaire. Mais tu étais là, par terre sur ta grande couverture, à gazouiller à travers tes petits jouets. Tu remplissais notre petit 4 et demie de bonheur.

Aujourd’hui, dix ans plus tard, on a décroché nos diplômes, trouvé des boulots géniaux et continué de faire des petits bébés-bonheur. Tu cours dehors avec tes frères et sœurs. Je vous entends rire. Je sais que tu n’auras aucun souvenir de tous ces sacrifices. Tu ne te rappelleras pas à quel point notre petite famille en a arraché au départ.

Toi, tu as grandi avec l’aboutissement de tous nos efforts. Tu n’auras pas de souvenirs de nos périodes plus difficiles. Tu étais trop petite pour te souvenir de tout cela. Et pour être honnête, ça me rassure… Je suis contente que tu ne puisses pas te rappeler nos inquiétudes de jeunes parents.

Tu es devenue une enfant respectueuse et tu ne demandes jamais rien d’extravagant. Tu es économe et tu ne demandes jamais de cadeau démesuré pour ton anniversaire… Et parfois, je me demande si ta petite âme se rappelle… Tu prends toujours la peine de nous remercier, chaque jour. Tu nous remercies pour chaque sortie au parc, pour chaque crème glacée d’été, pour chaque moment passé ensemble. Tu es tellement reconnaissante que je me demande si une petite partie de ton cœur se souvient…

Je te connais, je sais que même en vieillissant, tu continueras d’être la plus raisonnable. Mais je te souhaite de te permettre des folies aussi. J’espère que quelques fois, tu feras des dépenses démesurées pour te gâter. J’espère que tu t’achèteras cette petite robe que tu aimes, même si elle n’est pas en solde. J’espère que tu mangeras autant de crème glacée, extra trempage de chocolat, qu’il te fera plaisir. J’espère que tu profiteras de la vie pour toutes les fois où, nous, nous avons dû nous priver. Parce que c’est aussi ça, notre rôle de parents… Bûcher pour construire une vie meilleure dans laquelle nos enfants pourront être heureux…

Joanie Fournier

Les cousins

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nou

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nous faire, c’était de nous amener visiter nos cousins… Ils ne vivaient pas proche de chez nous, alors on n’avait pas ce privilège très souvent. Mais quand enfin, après plusieurs mois, on avait la chance de se réunir, c’était la fête chaque fois.

Les adultes restaient dans la cuisine à popoter et à jaser de leurs anecdotes d’adultes autour de leurs coupes de vin. Et nous, les enfants, on partait s’isoler dans les chambres, souvent regroupés par âges rapprochés, pour aller jouer ensemble.

Mes cousines, elles étaient carrément les sœurs que j’aurais toujours voulu avoir. Et comme on se voyait seulement à l’occasion, je ne voyais que les beaux côtés. Que du plaisir. Et tellement de bons souvenirs…

Je me souviens de nos collections de Polly Pocket et des heures qu’on prenait à placer nos familles de petits chiens et de petits chats. Je me souviens des plus vieux qui venaient nous espionner avec leurs walkies-talkies d’espions. Au chalet, on passait nos journées à chercher de « l’or des fous » dans le petit chemin qui menait au lac. On partait dans le bois pour chasser l’ours et on revenait en courant à la moindre ombre qui bougeait.

Maintenant, on a tous vieilli. Et on a fait des enfants. Et nos enfants, à leur tour, prennent plaisir à se réunir. Et quand je les vois jouer ensemble, mon cœur fond. Quand on leur dit que leurs cousins s’en viennent à la maison, c’est la fête ici. Les enfants courent préparer leurs jouets préférés, parce qu’ils ont tellement hâte de les leur montrer. Et quand les cousins arrivent, les enfants disparaissent dans les chambres… et à part pour soigner quelques bobos ou pour une millième collation, on ne les revoit que le soir venu.

Et nous, devenus adultes, on profite à notre tour de la cuisine. On popote, on rit, on jase et on en profite. L’alcool coule à flots, il y a toujours un sac de chips ouvert et on entend un fond sonore de rires d’enfants à longueur de journée. Le bonheur, le vrai.

On passe notre temps à se répéter que c’est tellement beau de voir nos enfants jouer ensemble. Parce qu’on se souvient. On sait tellement qu’ils sont en train de se créer leurs plus beaux souvenirs d’enfance. Et on se demande si nos parents avaient le même sentiment de bonheur de nous voir jouer ensemble. Sûrement…

Les cousins, ce sont des frères et des sœurs de cœur. Avec eux, les enfants ne vivent que les bons côtés de fratrie. Parce qu’ils ne vivent pas ensemble en tout temps, donc ils n’ont pas le temps de se taper sur les nerfs, de voler les jouets de l’autre ou de picosser le plus jeune… Ils ne vivent que les rires, les petits bonheurs, les partages et les bons moments…

Alors on profite de chaque fin de semaine où on peut les voir. On planifie nos vacances ensemble. On parle de campings, de parcs d’attractions, de zoos… On planifie des listes d’épicerie qui ne finissent jamais, parce t’sais, ça mange en maudit des enfants !

Pis le jour venu, on en lave des becs collés, on en mouille des débarbouillettes, on en coupe du melon d’eau, pis on en lave des serviettes de piscine. Mais mausus qu’on est fiers. On a le cœur léger, on entend nos enfants rire de bon cœur ensemble. Pis y’a rien de plus beau que les souvenirs qu’on est en train de créer…

Bon été !

Joanie Fournier

Déjà la visite de l’école secondaire!

Mon cœur venait tout juste d’encaisser la rentrée de la sixième

Mon cœur venait tout juste d’encaisser la rentrée de la sixième année de mon grand, que j’ai reçu une lettre pour la visite de l’école secondaire. Quoi, pas déjà? Dans mon monde de licornes, je croyais que c’était bien plus tard dans l’année. Comme au mois de février ou mars. Mais non, c’était hier. Je peux vous dire que mon cœur de maman a pris un petit (lire ici « gros ») coup. Mon premier bébé visitait sa future école secondaire. Wow! Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, lui et sa dent d’en avant manquante commençaient la première année. Je n’ai pas eu le choix d’avoir une prise de conscience. Mon p’tit loup se dirige droit vers l’adolescence. Passage obligé dans la vie! J’aimais vivre dans le déni et penser que cette phase n’existait pas vraiment.

Bon, je reviens à mes moutons! Hier, j’avais un mélange d’émotions. J’étais excitée de voir mon ancienne école, de rencontrer certains profs qui m’ont jadis enseigné. À d’autres moments, je voyais les élèves, je me projetais déjà dans l’avenir et ça m’angoissait. J’imagine que je ne suis pas la seule maman qui vit ça, s’il vous plaît, rassurez-moi!

Pendant la rencontre, je me questionnais à savoir s’il s’adapterait bien, s’il vivrait de l’angoisse, s’il réussirait bien, s’il se perdrait. Trop de questions, en si peu de temps. Je crois que ça ne vous surprendra pas si je vous dis que je suis une personne qui vit un peu d’angoisse!

En visitant, je me suis surprise à dire « dans mon temps ». Oh my god, je parle vraiment comme un vieux parent! Reste que je trouve que les élèves ont accès à plus d’activités que dans mon temps. J’ai eu, pendant un instant, envie de retourner à ces années. J’aurais bien aimé faire de l’impro moi aussi!

En marchant dans l’école, j’étais aussi contente de montrer à mon fils sur quel banc j’étais assise, de lui parler des matières que j’avais aimées, de lui dire que ça n’a pas beaucoup changé. Ce moment m’a rappelé de beaux souvenirs.

Maintenant, je vais le laisser se créer les siens. Je me demande tout de même s’il sera accepté dans le programme d’éducation internationale (P.E.I.). Est-ce qu’il préférera aller faire les défis avec les génies inventifs? Peut-être se découvrira-t-il une passion pour la géographie, comme sa maman? Je ne le sais pas! Seul l’avenir me le dira.

En attendant, je vais aller respirer dans mon sac de papier brun pour ne pas hyperventiler en vue de la vraie rentrée au secondaire, l’an prochain. Ça arrivera si vite, car comme on le dit si bien, le temps passe tellement vite.

Karine Larouche

Hommage à Popo, mon grand-papa

Dimanche matin, l’heure est grave : ma mère m’envoie un messag

Dimanche matin, l’heure est grave : ma mère m’envoie un message texte pour me dire que si je souhaite voir Popo une dernière fois, c’est aujourd’hui. Sans hésitation, je prends la route! Mon grand-papa vient de prendre la plus grande décision de sa vie…

Popo, c’est son surnom depuis toujours. Pour nous, sa famille, ce n’est pas papy, grand-papa ou même grand-père, c’est Popo. Tout le monde l’appelle Popo! Il aurait eu 92 ans en février prochain, mais son corps en a décidé autrement. Je dis « son corps » parce que cet homme avait la tête dure et il n’était pas prêt à ce que ça se termine… Par contre, il en avait fait du millage et ses pépins de santé avaient finalement eu raison de son courage, de sa détermination et de sa ténacité.

Épuisé, mais surtout conscient que la médecine ne pouvait plus rien pour lui, il a baissé pavillon et a dû s’avouer vaincu. Après une bonne discussion avec l’équipe médicale, il acceptait, avec toute sa tête et sa lucidité, de cesser tous les traitements qui ne servaient plus à rien. Quelle décision immense il a prise après avoir posé toutes ses questions et bien compris ce qui l’attendait. Comme il le disait lui-même, la voix pleine d’émotion : « C’est dommage de perdre un cerveau comme le mien » parce que le corps ne suit plus. Mon grand-père, de par son choix, nous a donné cette journée-là le temps d’apprécier le temps qu’il lui restait. Popo m’a toujours inspiré par sa force et sa grande ouverture d’esprit. Ce jour-là, il a décidé qu’il quitterait lorsqu’il le déciderait et comme il le souhaiterait.

En famille, au cœur de cette après-midi qu’on aurait voulue éternelle, Popo se racontait en parcourant sa longue vie avec nostalgie. Sa plus grande fierté? Avoir toujours fait ce qu’il voulait au moment souhaité. « J’étais têtu hein?! J’ai toujours fait ce que j’ai voulu! » Il a même réussi à nous faire rire aux larmes en racontant son bain du matin avec le personnel de soins. « J’étais accroché au plafond, flambant nu, trois femmes, et elles me lavaient. » Un fou rire qui a fait du bien dans les circonstances. Il était de nature timide et pudique. Imaginez la situation : quelques jours plus tôt, il vivait seul de façon autonome dans sa résidence. Il leur a dit : « Je ne dois pas être si sale, je viens d’arriver! » D’ailleurs, Popo ne portait pas la jaquette d’hôpital, pas question! C’était son pyjama. Il était aussi très fier!

À force de réfléchir à sa vie à mes côtés comme grand-papa, je réalise le privilège que j’ai eu d’être aussi proche de lui. Tout d’abord, il habitait à quelques minutes de la maison. Ma grand-mère Mado était souvent là pour nous garder et lui, il était là pour les travaux plus manuels. Mon père travaillait très fort au commerce, donc Popo était là pour avancer les tâches de la liste « faut qu’on » que ma mère planifiait. Patrick Huard disait dans un monologue : « Veux-tu que j’appelle mon père? » et ma maman ne se gênait pas pour le rappeler, en blague, à mon papa. Elle se trouvait tellement drôle! Mais elle l’utilisait surtout parce que ça gardait notre Popo actif et tout près de nous. Il travaillait bien qu’elle disait!

Des souvenirs magnifiques me viennent en tête lorsque je pense à Popo. Parmi les plus beaux et les plus marquants, il y a les séjours en Floride chez eux lors de notre traditionnel voyage familial. Il était avec Mado d’une générosité incroyable. Nous avons fait toutes les activités imaginables. Des vacances de rêves pour notre famille et des souvenirs pour la vie.

C’est aussi lors de ces voyages en Floride qu’il m’a beaucoup appris avec un seul mot. Vous savez, j’étais un enfant assez curieux et plutôt volubile. Ça venait de Mado! Je voulais tout savoir et tout apprendre. Et je pense que la patience de Popo était complètement à l’opposé de sa générosité, c’est-à-dire pas grande. À mes nombreuses questions, il ne m’expliquait qu’une seule fois. Fallait que je sois attentif parce qu’il y en avait des trucs à connaître en Floride. À ma deuxième question sur le même thème ou lorsque j’ajoutais un « pourquoi », il ne me répondait que par « Understand? ». Ça m’a pris du temps à comprendre sa technique, mais au fond, il voulait que je pratique l’anglais tout en apprenant rapidement. C’était simple. Aujourd’hui, ça m’arrive aussi d’être impatient avec ceux qui ne comprennent pas vite. Je sais maintenant d’où ça vient!

Avec Popo, j’ai aussi appris à travailler en l’accompagnant pour différentes tâches. Que ce soit pour les voyages au dépotoir, la tonte de gazon ou la peinture, j’adorais passer du temps avec lui et travailler. Je ne sais pas si ça l’aidait vraiment, mais il me ramenait « de jobine en jobine.

Autour de l’âge de dix ans, je me suis mis à pratiquer le golf et c’est ma tante Liz qui m’a pratiquement tout appris. Liz est la première fille de Popo. Elle m’amenait jouer avec elle, Danielle et Popo. Je complétais le quatuor. Quelle fierté! J’étais passager de la voiturette avec Popo et on partageait cette passion tous ensemble. Un de mes moments préférés lors d’une journée de golf, c’était celui où Popo sortait les collations que Mado lui avait préparées. Ça goûtait le bonheur tout ça, surtout les beignes! Popo était le seul joueur de golf que j’ai connu qui repartait avec plus de balles qu’à son arrivée. Il était habile de la puise! Il y a des trous où je pense qu’il ressentait plus de satisfaction à récupérer des balles à l’eau qu’à jouer le trou.

Tout en écrivant ce petit hommage à Popo, je réalise que certaines anecdotes me font sourire, alors que d’autres me remplissent d’émotions et de tristesse. Je sais par contre que c’est un immense privilège que j’ai eu de pouvoir partager autant de moments avec lui.

Je me souviendrai de lui comme un homme droit, respectueux et curieux. Tout au cours de sa vie, il a su évoluer, grandir et se battre pour ses convictions et ses valeurs.

Je me souviendrai de lui comme un grand-papa moderne avec son ordinateur, son compte Facebook, ses voitures neuves et son ouverture à comprendre toutes les nouveautés du monde actuel. Il était à l’affût de tout, pouvait parler de tout et s’intéressait à tout. Popo était âgé, mais il n’était pas vieux!

Une de mes plus grandes peines avec son départ est de ne pas pouvoir lui présenter ma troisième fille qui naîtra en janvier prochain. Je sais qu’il était heureux pour ma famille et moi de cette arrivée prochaine. En fait, Popo était heureux et fier de l’ensemble de sa famille.

L’après-midi a passé rapidement, l’occasion d’un dernier “au revoir” les yeux dans les yeux, lui serrant la main et le remerciant pour tout. À son image, avec peu de mots, juste les émotions qui parlaient… Ses dernières paroles pour moi auront été : “C’est beau, c’est beau Marc!”. Sa façon à lui de dire qu’il m’aimait.

Il nous a quittés quelques jours plus tard, tout doucement comme il l’avait prévu.

Marc-Antoine Lavallée

Souvenirs d’une danse

Je ne sais pas si je suis la seule à devenir nostalgique, mais on d

Je ne sais pas si je suis la seule à devenir nostalgique, mais on dirait que l’automne apporte son lot de souvenirs d’enfance. Le temps est doux, le vent froisse les feuilles et mes idées se promènent d’une époque à l’autre.

Dans ma petite ville de l’époque, il y avait un boulevard principal et tout le monde connaissait tout le monde. Il y avait trois stations d’essence dans toute la ville et on connaissait les propriétaires de chacun des commerces. Depuis, la ville a triplé en nombre d’habitants, en commerces, en rues et en maisons. Mais je n’ai pas envie de me plaindre de sa croissance. J’ai envie de vous parler des souvenirs d’une danse…

Parce que dans notre petite ville, il n’y avait pas réellement d’endroits destinés aux jeunes. Mais un vendredi par mois, un organisme organisait une soirée dansante dans le sous-sol de l’église. C’était LA danse. « L’Opti-danse ». C’était une soirée réservée aux jeunes du primaire, où les parents ne pouvaient pas nous accompagner. Une soirée où on avait le droit de se sentir presque adolescents, du haut de nos 10-11-12 ans… Ça commençait à 19 h. À 22 h, ils mettaient tout le monde dehors. Simple de même.

On se rejoignait après l’école ce soir-là, entre amies. On se coiffait, se maquillait, s’habillait ensemble. Bon, à l’époque, ça se résumait à enfiler un chandail un peu bédaine, se crêper le toupet pis se faire une grosse ligne blanche sur les paupières… C’était bin hot ça, y’a vingt ans…

Un parent était toujours désigné pour venir nous mener en voiture et il nous donnait rendez-vous au même point pour 22 h. Quand on poussait la grosse porte en bois du sous-sol de l’église, on mettait quelques minutes à s’acclimater à l’endroit. La machine à boucane avait déjà embrumé la pièce, ça sentait l’humidité sans bon sens, pis l’éclairage tamisé se voulait tellement cool…

On avait caché une pièce de deux dollars dans nos bas, pour aller s’acheter une bouteille d’eau pis un sac de chips dans la soirée. Parce qu’à cet âge-là, on n’avait pas de cellulaire, pas de carte débit, pis pas de sacoche. Faque… on n’avait pas besoin de rien de plus qu’un deux dollars dans nos bas. On y cachait aussi notre coupon pour le vestiaire. Ça grattait un peu les chevilles, mais tout le monde le faisait.

Il y avait deux moments importants dans la soirée. Chaque mois, ce vendredi-là, le D.J. passait deux slows. Un premier à 20 h. Et le dernier à 21 h 55. Re-li-gi-eu-se-ment. Pis pour ces slows-là, tu savais déjà avec qui tu allais danser, parce que tu avais déjà envoyé ton papier en classe dans la journée pour demander à ton partenaire potentiel s’il acceptait de danser avec toi. Y’avait pas de surprise. Les filles dansaient ensemble toute la soirée. Les gars dansaient entre eux toute la soirée. Mais à 20 h, tu te dirigeais vers ton partenaire pré-désigné avec tes petits papillons dans le ventre, pis tu dansais ton slow, collé-collé. Et juste à temps pour la fin de la soirée, tu répétais l’expérience.

Ces souvenirs-là sont gravés dans ma mémoire, parce que ces deux slows-là, c’était toujours sur les mêmes chansons et quand l’une d’elles passe à la radio, j’ai encore des papillons dans le ventre.

On avait une dizaine d’année. Dans ce temps-là, y’avait pas de GHB dans nos bouteilles, pas de baiser au bout de la soirée ni aucun souci… Juste de la musique, bin de l’humidité, pis des papillons dans le ventre.

Cette année, ma fille a neuf ans. Bientôt, elle ira avec ses amies à ce genre de soirée et quand le moment sera venu, j’espère que je me souviendrai. Je me souviendrai du sentiment de liberté et d’invincibilité qui m’envahissait au même âge. Le temps d’une soirée, je ne serai pas la maman-poule derrière elle. Elle se sentira grande et fière. Et je lui souhaite de vivre à son tour ces petits papillons dans le ventre…

Joanie Fournier

 

Souvenir de vacances

Cet été, j’ai visité pour la première fois, la magnifique rég

Cet été, j’ai visité pour la première fois, la magnifique région de la Gaspésie. Je garde précieusement le souvenir des gens qui l’habitent et qui prennent le temps de regarder la vie passer. Bien sûr, je me suis gavée d’air frais et de paysages enivrants, mais ce splendide voyage m’a également permis de faire le plein pour le retour à la vie normale.

Le rocher a littéralement percé mon cœur. Il était impératif que je frôle cette force de la nature se tenant fièrement dans l’océan, témoin des premiers pêcheurs qui ont forgé notre monde. Malgré le vent, le froid et la mer qui rongent ses parois depuis des siècles, il se dresse fort et grand. Je ne peux que m’incliner devant tant de grandeur. Après une marche ardue parmi des tonnes de touristes, pieds nus sur les millions de galets dans l’océan glacial, je suis enfin arrivée à ses côtés. J’avais l’impression de participer à Fort Boyard tant l’eau était froide, mais rien ne m’aurait arrêtée! Cependant, je n’ai pu m’empêcher de dévisager les jeunes garçons qui martelaient le rocher à grands coups de bâton. Je me suis empressée de me lover contre ce monument en les fixant, les sourcils froncés. Ils ont rapidement cessé leur jeu. Vive la force du non-verbal que j’oublie trop souvent au moment d’intervenir avec les enfants!

Non loin se tient l’île Bonaventure, noble et fière, abritant les magnifiques fous de Bassan. Postée au milieu de centaines de curieux, à quelques mètres de l’intimité de ses oiseaux gracieux, j’ai appris que le couple se retrouve chaque année dans le même nid. J’ai été touché d’apprendre que le mâle et la femelle s’unissent pour couver le nid. Bien qu’ils vivent séparément après la période de reproduction, ils affrontent ensemble les éléments de la nature pour voir grandir leur oisillon. Voilà une belle allégorie pour certains parents séparés et pour un éventuel texte sur Ma Famille Mon Chaos😉.

Enfin, grimpée en haut du belvédère pour jeter un dernier coup d’œil à ces deux grandes forces de la nature, j’ai cru entendre l’île murmurer au rocher de ne pas lâcher, les touristes finiront par s’en aller…

Isabelle Lord

 

Bye bye, maison adorée!

Ça fera bientôt dix ans que l’on t’habite. Je ne dirai pas qu

Ça fera bientôt dix ans que l’on t’habite. Je ne dirai pas que tu as toujours été parfaite, mais presque.

Quand je t’ai choisie, papa venait de nous quitter. On t’a choisie par amour. Tu allais également être le toit de maman qui allait venir habiter avec nous puisque papa n’était plus là et qu’elle était seule.

Charlie allait souffler sa toute première bougie dans ta cuisine, entouré de tous ces gens qui nous sont chers.

La maladie de Kiki était derrière et ça aidait dans notre deuil de se retrouver tous sous ton toit pour parler de papa et pour bâtir un nouveau quotidien sans lui dans ta ville qui nous était également inconnue.

Chaque Noël, chaque chasse aux cocos dans ta cour resteront gravés dans notre mémoire.

La première promenade à vélo de Charlie sur ta rue, les razzias de bonbons au dépanneur du coin.

Tes arbres derrière qui m’ont tellement fait sacrer en me privant de soleil, mais qui nous ont donné tellement de précieux instants au calme et dans l’intimité.

Ton école de quartier qui a été tellement spéciale pour notre fils.

Les partys! Ces partys qui s’étiraient jusqu’aux petites heures du matin sous ton ciel étoilé qui veillait sur ma douce et naïve vingtaine.

Heureusement, tu nous as donné les meilleurs voisins, jamais de chicane ni de chialage pendant toutes ces années. Des voisins qui au fil des ans sont devenus des êtres précieux.

Mes trente ans, les soixante ans de maman, chez toi. 💗

L’arrivée de notre Phénix qui t’a enlevé un peu (beaucoup) de charme.

Les nuits à le bercer… à consoler… à admirer mon dernier enfant.

Et à me demander où on mettrait tout ça. Ses choses de bébés qui ne cessaient de prendre de ton espace. La chambre de Charlie qui s’est transformée en chambre de bébé/préado.

Notre chambre qui ressemblait tout à coup plus à un garde-robe tellement elle était étroite.

Jamais je n’ai manqué de bonheur entre tes murs… je pense même que je ferme ta porte sur mes plus belles années.

Bye maison, bye rue Choquette.

Surtout, merci pour tout.

Ton toit a été le toit le plus doux et le plus réconfortant que l’on aurait pu souhaiter pour couvrir tous nos cœurs.

Lisa-Marie St-Pierre

Tant d’histoires…

Il m’arrive souvent, en observant une maison, de penser à tout ce

Il m’arrive souvent, en observant une maison, de penser à tout ce qui s’est vécu en ses murs.

Combien d’enfants elle a vus naître, grandir, quitter la maison…

De quels chagrins a-t-elle été témoin? Des peines d’amour, un deuil, la maladie, la perte d’un animal, un moment difficile…

Tant de Noëls! Combien de fois Saint-Nicolas y a-t-il mis les pieds? Toutes les larmes de joie que des enfants ont versées après avoir reçu le présent souhaité… Tant de bonheur!

J’ai la chance d’habiter la belle ville de Québec et je garde de doux souvenirs de ma jeune vie d’adulte et de mes appartements dans le Vieux-Québec.

Ces appartements, je les trouvais magiques, remplis d’histoires. J’aimais me rappeler que ces bâtiments étaient bicentenaires et qu’au tout début, leur vocation était d’être habités par une seule famille. Désormais, ces maisons ont été divisées et elles ont perdu un peu de leur cachet, mais j’ai passé des heures à me demander qui avait bien pu lire auprès de la même fenêtre que moi. Qui prenait plaisir à s’asseoir sur le rebord d’une autre pour écouter le doux murmure des passants, profiter de la brise estivale…

Tant de mystères, tant d’histoires… Vraiment, les maisons m’inspirent, me font rêver!

Et la vôtre? Quelle est son histoire?

Karine Lamarche