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Les vacances par chez nous

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Avec cette canicule, j’ai des envies d’ailleurs, d’escapades exotiques et surtout d’étendues d’eau.

 

Que voulez-vous, je suis Poisson… C’est peut-être pour ça que l’eau est un élément essentiel à mon équilibre ! Sauf que cette année, je n’ai pas la liberté de partir à l’étranger avec mes enfants ni les moyens de m’éloigner de Montréal.

Alors depuis le début de l’été, nous profitons de la piscine municipale extérieure sans modération. Tous les jours. Et parfois plusieurs fois par jour. Nous sommes chanceux, quand même, d’avoir ces infrastructures en ville, et autant de verdure à deux pas de chez nous.

Sauf que je suis une addict du voyage ! J’ai un besoin vital de bouger, de prendre le large, d’explorer de nouveaux horizons, de casser la routine, de varier les décors… Je suis une nomade. Une vraie. J’ai tout le temps besoin de perdre mes repères et de me laisser guider par les étoiles dans le ciel. De sortir de ma zone de confort pour mieux m’épanouir et grandir. Car c’est dans l’improvisation et la spontanéité que je me sens bien. Et mes enfants aussi. Tant qu’ils sont avec moi. Notre Home Sweet Home, c’est d’être ensemble tous les trois. Peu importe l’endroit.

Il va donc sans dire que de rester assignée à Montréal pour l’été est pour moi source de frustrations et de mal‑être. Déjà que le cancer m’a contrainte de freiner mes élans de globe-trotteuse dans les deux dernières années…

Mais un autre trait de caractère qui me définit est que j’ai une capacité d’adaptation à toute épreuve et une force créative au service de ma résilience. Autrement dit, si tu me coupes les ailes, j’irai à pied. Si tu me casses les pieds, je rebondirai sur les fesses. Et si tu me pousses dans le derrière, je ferai face à la vie devant moi.

Bref, il n’y a rien ni PERSONNE qui puisse m’amarrer à quai bien longtemps. Je trouve toujours une façon de m’échapper et de composer avec la situation. Si savoir s’adapter à son environnement est le propre de l’homme, avoir évolué dans un environnement hostile est celui de la femme que je suis.

Donc pour cet été, ne pouvant pas amener mes enfants outre Atlantique, ou dans quelconque destination exotique, ou même juste rejoindre la côte pour voir la mer, j’ai fait ce que je fais de mieux : me retourner sur un 10 sous et faire preuve d’imagination.

C’est ainsi que j’ai découvert un petit coin de paradis à moins d’une heure de Montréal, qui nous a donné l’illusion parfaite d’être loin de chez nous.

Le domaine Pourki offre plusieurs options d’hébergement dépaysant, comme les tipieaux et les huttes Bora, Bora. Mon fils ayant encore plus besoin de bouger que moi et se levant souvent la nuit, j’ai remis à une prochaine fois, l’expérience des tipieaux, puisqu’ils sont accessibles uniquement par canot (fourni gratuitement) et qu’étant maman monoparentale avec deux enfants, j’avais le désavantage du nombre. Nous avons donc opté pour les huttes Bora, Bora. Et nous avons été enchantés par ce choix. Les huttes sont accessibles par un quai flottant en bois. La nuit tombée, nous nous sommes donc fait bercer par la rivière Richelieu, confortablement allongés dans de vrais lits ! Il ne nous en fallait pas plus pour se sentir choyé…

Comble du luxe, il y avait même un mini réfrigérateur dans la hutte et le nécessaire pour cuisiner, ce qui m’a permis de voyager plus léger et de faciliter la préparation des bagages avant notre départ. Nous n’avions qu’à apporter notre linge de rechange, notre nécessaire de toilette, notre nourriture pour la durée du séjour, sans oublier nos maillots de bain ! Car il y a une piscine sur le domaine… Avec beaucoup moins de monde (pour ne pas dire personne) qu’à la piscine municipale de notre quartier. Le bonheur, tout simplement !

Et puis, ce ne sont pas les activités pour occuper les enfants qui manquaient. Entre la mini ferme avec chevaux, lamas, poules, dindons et lapins, le mini terrain de soccer, l’immense structure gonflable de type bootcamp, le tir à l’arc, la table de ping-pong et les canots fournis gratuitement pour ceux qui veulent pêcher sur la rivière, même pas besoin de sortir du domaine pour varier les plaisirs. De vraies vacances pour les enfants, mais aussi pour les parents ! Que demander de plus ?

Finalement, les voyages, ce n’est pas tant la distance parcourue mais les souvenirs que l’on en retire en famille…

Vanessa Boisset

 

Vague à l’âme

Cette année, je croyais pouvoir m’en passer…

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Cette année, je croyais pouvoir m’en passer…

Les enfants n’y tenaient pas. L’une est à l’étale. Quand on quitte l’enfance et qu’on est immobile. Amarrée solidement à son groupe d’amies. Juste avant de pouvoir comprendre et de replonger dans le bonheur que ça procure. L’autre, il ne voulait surtout pas manquer les séries de fin de saison du baseball. Peur de laisser tomber l’équipage…

Le taux de change transforme également tout intervenant en pirate assoiffé. La fluctuation qui étouffe le chant des sirènes américaines. Vouloir alors dépenser ses billets multicolores sans les échanger pour des monochromes.

La côte Est, j’y vais depuis que je suis gamin. Wells et ensuite Cap Cod. Jusqu’à Cape May. Là, quelques jours. Le temps de réaliser qu’une tente, ce n’est pas climatisé! Depuis 2011, Olle’ochade! La banlieue sud du 514/450…

Jadis, le périple se faisait à la dure. Président-Kennedy jusqu’aux douanes dans la Beauce. La queue leu leu dans les montagnes. À la merci du fardier chargé de bois. Quand, petit et naïf, on ne sait pas qu’ils sont payés au voyage. Que dormir est, pour eux, une option trop coûteuse. Avant qu’il n’y ait des vibreurs, pour tenter d’en réchapper quelques‑uns à temps. Tout autant à la merci de la lanterne rouge — celui ou celle qui prend toute limite de vitesse comme une maladie honteuse. Dont il ne faut jamais même s’approcher.

Ce qui laissait beaucoup de temps pour apprécier le paysage. Sauvage, isolé et même un brin menaçant. Villages et les locaux inclus. Depuis, je comprends mieux où Stephen tire toute son imagination. Vivre là, ça me donnerait sans doute l’idée de trucs extraterrestres qui nous sortent du c…

L’état de cette route, qui nous fait réaliser que l’effet du gel et dégel, il s’arrête comme par magie à la frontière. Puis l’autoroute. Les péages. La bouffe des Howard-Johnson. L’arrivée, habituellement en fin de journée.

Moi, j’ai changé la recette… Départ vers 4 h 30 et arrivée avant 11 h 30. La course, pour tenter de profiter de la première journée les pieds dans le sable!

Enfant, la symbiose totale avec l’océan et la plage. Rester des heures dans l’eau. Malgré le bris, dès le deuxième jour, de la « planche de surf » de styromousse… Adulte, je comprends mieux pourquoi ma mère restait le plus souvent au sec. Les glaçons, c’est bien mieux dans un drink!

Mais tout s’est sans doute alors programmé en moi.

L’odeur. Le salin, la crème solaire et, malheureusement, souvent l’excédent de parfum cheap. Vous savez, la grosse matante habillée de la tête aux pieds sous le parasol. À se plaindre avec son accent de la métropole que les enfants… sont des enfants! À fumer ses américaines en continu, pour nous faire profiter pleinement de la volatilité du taux de change.

Les châteaux de sable. Art que je maîtrise toujours. Activité qui nous fait désormais constater qu’une position, soutenue, ça donne des courbatures. Ça donne aussi des coups de soleil à des endroits qui s’exposent malgré nous.

Le son précis des vagues. Envoûtant. Qui bat la mesure du farniente. Comme pour bercer nos rêves. J’ai même pris mon iBidule, pour enregistrer la mélodie…

michel

 

Youkaïdi… youkaïda!

La fin de l’année scolaire, ça vient aussi avec les voyages et l

La fin de l’année scolaire, ça vient aussi avec les voyages et les camps…

L’école en a encore décidé pour vous. Une année d’études et de travaux, ça mérite une récompense. Si vous êtes chanceux, vous n’aurez pas à payer les frais du voyage extrême. L’Asie ou tout autre endroit hors de tout budget raisonnable. Ces destinations exotiques, qui doivent obligatoirement accompagner une formation élitiste. Un programme international, ça le vaut, non?

Non!

Pour la majorité, ils partiront vers une ville plus rapprochée. New York, Boston, Toronto ou Ottawa. Plusieurs iront dans un camp de plein air. Comme c’est le cas de mon fils cette année.

Je prends la liste du matériel obligatoire. Je suis perplexe, j’ai confondu la région de Shawinigan pour… Bout-de-brousse creek, Australie. Un sac de couchage, un oreiller (avec taie), une couverture, une serviette, des bottes de pluie, etc. Une liste de 26 items obligatoires. Bien identifiés. Trois trucs facultatifs. Cinq objets prohibés, dont les très dangereux « crayons permanents »!

Ils ont le culot de demander que le tout entre dans un seul bagage. J’ai trouvé bien drôle, dans la file d’attente pour donner la présence, de voir un adolescent avec un sac à dos d’expédition himalayenne. Le tout dépassait de plus de trente centimètres sa tête de sherpa. Le dos bien courbé, il respectait la consigne.

Déjà, les bottes de pluie sont un cas problématique. Connaissez-vous plusieurs adolescents qui en portent? Vite, l’aller-retour à la grande surface, pour un achat qui ne sera utilisé, et encore, que pour cette seule occasion. Dernier item de coché.

Nous sommes prêts.

J’ai eu de la difficulté à fermer le tout. Je pense déjà à celle de mon fils. Je lui ai suggéré de demander à un ami de s’assoir dessus, pour comprimer un peu. J’espère qu’il s’en souviendra encore le dernier jour.

Comme parent, j’ai un gros malaise. Les activités de mes enfants, surtout quand elles coûtent autant, j’aimerais en avoir la pleine latitude. Sans gruger autant dans mon budget « vacances ». J’ai aussi une pensée pour les quelques enfants laissés derrière. Qui doivent sans doute se trouver bien des raisons; pour expliquer à leurs amis pourquoi, eux, ils resteront à l’école.

Je sais aussi ce qui nous fait sortir le chéquier, année après année. J’ai bien senti toute l’anticipation de mon fils. Depuis des mois. Son empressement à, même, aller magasiner les bottes de pluie. J’ai bien vu toute la joie du matin. Même s’il fallait se lever très tôt. Tout comme j’ai constaté celle de ses amis.

Je m’imagine, à son âge, passer deux nuits dans une immense salle commune. Dans un bâtiment à l’écart. Avec onze de mes amis d’école. Le bonheur. Des souvenirs qu’ils auront en commun, pour toujours. Ça, c’est tout ce qui compte.

Plus vieux, ils ne penseront jamais aux bottes de pluie inutilisées…

michel

 

La vie devant soi

Dans quelques jours maintenant, je m’envolerai seule vers l’Espa

Dans quelques jours maintenant, je m’envolerai seule vers l’Espagne. J’irai marcher pendant quarante‑deux jours sur les chemins de Compostelle. Quarante‑deux jours de marche pour mes quarante‑deux ans. C’est un heureux hasard ou la synchronicité qui se poursuit. J’ai choisi deux caminos pour la mer et ses montagnes, soit le Del Norte et le Primitivo. Je laisse derrière moi mon amoureux, mes trois enfants, ma famille et mes amis. Ils m’accompagneront toutefois dans mon cœur et dans ce que je suis.

Pourquoi je pars? Bien des gens m’ont posé la question avant même que je me la pose moi‑même. À dire vrai, je ne sais pas vraiment. Je sais toutefois que je ne pars pas pour les mêmes raisons qu’il y a quelques années alors que j’avais décidé d’entreprendre cette aventure. J’aurais envie de répondre qu’aujourd’hui, je pars parce que je veux découvrir cette côte nord de l’Espagne et ses paysages magnifiques, parce que je veux m’imprégner de ses cultures locales et m’ouvrir aux rencontres, parce que j’aime marcher tout simplement et qu’il y a assurément un défi personnel physique à ce parcours qui me semble tout sauf facile. Ça semble manquer un peu d’introspection à mon grand désarroi, mais c’est comme ça. Il y a probablement d’autres raisons inconscientes et des réponses qui se pointeront le nez au tournant d’un chemin. Pour le moment, ça n’a aucune importance.

Puis, on me demande : tu n’as pas peur? À vrai dire, autant je ne connais pas toutes les raisons qui m’appellent là‑bas, autant je peux vous nommer les peurs innombrables qui m’habitent. Ces peurs étaient inexistantes il y a quelques mois, mais plus la date de mon départ approche, plus je me sens anxieuse. Je n’ai jamais voyagé en Europe. Je ne connais pas les escales et les transferts d’avion. J’ai donc choisi deux escales soit à Paris et Amsterdam afin de dépasser ces peurs et me permettre de visiter les alentours un peu, puis je reviendrai par le Portugal. J’ai aussi peur de ne pas trouver d’endroit où dormir, j’ai peur de perdre mon passeport, mon argent ou pire, de me faire voler; j’ai peur que quelque chose arrive à mes proches alors que je serai trop loin, j’ai peur de me blesser et de ne pas terminer mon voyage, j’ai aussi peur, et de l’écrire me terrifie, de ne pas revenir. Mais oui, oui, je reviendrai.

Et au‑delà de ces peurs, au‑delà de ne pas connaître toutes les raisons m’emmenant vers Compostelle, je partirai. Je partirai heureuse de découvrir une autre partie du monde et de réaliser un rêve, le mien. J’irai user mes bottines dans quatre pays différents et je garderai les yeux grands ouverts devant toute cette beauté de l’inconnu. Je partirai en étant qui je suis, avec le meilleur de moi‑même et avec ma zone d’ombre. Je travaillerai mon anxiété et par le fait même mon lâcher‑prise. Je me ferai confiance, ferai confiance à ceux que j’aime et à la Vie.

Merci à mon amoureux et à mes enfants qui laissent partir leur femme ou leur mère pour qu’elle marche sa douce folie. Merci de me laisser partir sans que je me sente trop coupable et de m’accompagner dans mes rêves à moi. À vous mes amours, ma famille, mes amis et à vous qui lisez ces quelques lignes, je vous souhaite de réaliser vos rêves. Aujourd’hui, demain ou bientôt.

Isabelle Bessette

La route est longue

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…<

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…

Pour vous donner une idée, de Paris, vous seriez déjà rendu en Belgique. De Bruxelles, sans doute déjà attablé à prendre une bière à Amsterdam.

On le calcule plutôt en temps. Environ 2 h 30. À la limite de vitesse généreusement informelle. Deux liens principaux, de chaque côté du fleuve. Identifiés affectueusement par leur nombre. La 20 et la 40. Sans une réelle pensée pour Jean Lesage ou Félix Leclerc.

Félix, qui aurait sans doute préféré donner son nom à un centre d’art. À son île. Plutôt qu’à une autoroute ennuyante. Pour l’ancien premier ministre, c’est un doux rappel de l’âge des infrastructures et de l’état de la chaussée.

Surtout, un parcours familier entre près de cinq millions de Québécois. Un va-et-vient constant. Entre deux villes stratégiques. La Capitale-Nationale et la Métropole.

On aimerait bien prendre le train. Je soupire, en pensant au confort et à l’efficacité de ceux en Europe. Mais, après un départ en retard, quand vous vous immobilisez ensuite, complètement, pour laisser passer un long convoi de marchandises… La voiture reste alors l’option terrestre la plus rapide.

Nos premiers rendez-vous, enfants, sont principalement avec la 20. Bien plus d’arrêts efficaces, pour traiter de tous nos besoins pressants. La pause au fameux Madrid, ses dinosaures en plâtre et ses camions géants. Je me souviens, aussi, de la pancarte volontairement mal lue « Saint-Ciboire ». Le ricanement, lorsqu’on ose dire nos premiers gros mots. Ouf, que je trouvais ça long et pénible avec ma mère. Bien trop respectueuse des limites de vitesse. Avec elle, j’ai encore droit au rappel subtil qu’il y a plein de policiers cachés ici et là. Qui n’attendent que moi.

Jadis, je me demandais où allaient toutes ces sorties. Je me le demande encore aujourd’hui. Ce Chemin des Petites-Terres. Ou ce Rang des Épinettes. Des décisions politiques, sans doute. Pour récompenser les gens qui avaient voté du « bon » bord.

Ce trajet, je l’ai fait des centaines de fois. Sur le pilote automatique. De jour, de nuit. Au grand soleil, sous la pluie et… en pleine tempête de neige. Seul. Avec des amis, des collègues. Pour toutes sortes d’occasions. De l’entrevue d’embauche aux soirées d’anniversaire. En passant par les escapades d’amoureux et les longs congés en famille. Même la traditionnelle virée annuelle au Ikea.

En véhicule qui va rendre l’âme, si on décroise les doigts. La crevaison. Le réservoir rendu aux vapeurs d’essence. En véritable fusée (constat d’infraction à l’appui) tout comme en limace. En suivant alors un ami qui conduisait son camion de déménagement. Sans trop savoir faire fonctionner manuellement toutes les vitesses. Mon trajet le plus pénible. Prisonnier, condamné à rouler à sa remorque. Avec, pour paysage, son derrière… de camion. Une grosse plante verte à mes côtés, comme seule compagne. La musique au plancher. Pour compenser.

Mais toujours cette même fébrilité, à l’approche du pourtour de l’île de Montréal. Quand on rejoint et revoit le fleuve… et le Stade au loin. Dans l’autre sens, quand je devine les premiers repères familiers. Avant même de voir ma ville ou simplement les ponts. On sort enfin de notre torpeur. Car c’est interminable. Chaque fois. Immanquablement.

Pour une précieuse sortie père-fils, la semaine dernière, j’y ai mis un peu de piquant. La 40 à l’aller, la 20 au retour. Sur un coup de tête, sans y réfléchir. Grand fou, va!

Ces deux vieilles amitiés me sont restées fidèles, parfaitement monotones…

michel

L’école de la vie

Certains me reprochent de vivre au-dessus de mes moyens depuis mon a

Certains me reprochent de vivre au-dessus de mes moyens depuis mon arrêt maladie. Il est vrai que le cancer m’a fait prendre une belle débarque financièrement depuis bientôt trois ans. Et que mes revenus sont encore en période de vaches maigres depuis la fin de mes traitements. Et que dire de mes économies qui fondent comme neige au soleil!

Au soleil… C’est bien pour offrir des vacances à mes enfants que je casse mon petit cochon rose prénommé REER. Car la retraite me semble bien loin et surtout pas si « acquise » depuis mon diagnostic de cancer à 36 ans.

Alors, à ceux qui me reprochent de vivre au-dessus de mes moyens, j’aimerais dire que mon mode de vie ne les regarde pas, mais cela ne serait pas très productif. Sans me justifier, je préfère leur répondre que je ne vis pas au-dessus de mes moyens, mais que je me donne les moyens de vivre et surtout d’offrir de beaux moments à mes enfants, tant que je le peux. Comme l’exprime si bien ce proverbe, devenu mon credo : « On a deux vies. La seconde commence lorsque l’on réalise qu’on en a qu’une! »

Ma seconde vie, j’ai décidé d’en faire un monde sans lendemain. Un « Never Land » où la réalité trouve sa place dans un imaginaire que l’on vit les yeux grands ouverts. Et pour moi, ce monde passe par le voyage.

Le voyage a toujours tenu une place importante dans ma vie et celles de mes enfants. Et la maladie n’y changera rien. Au contraire. La maladie m’a fait pousser des ailes pour m’envoler vers une liberté d’esprit, une liberté de vivre. De fourmi, je suis devenue cigale. Et je chante et danse, en été comme en hiver, loin du jugement des autres.

Alors oui, j’offre régulièrement des vacances du quotidien et de la routine à mes enfants. Mais surtout, je leur fais vivre des voyages inoubliables, ludiques et éducatifs. Peu importe le temps que l’on a, je saisis toutes les occasions pour découvrir une nouvelle destination. Par exemple, pendant la relâche scolaire, nous nous sommes envolés vers le soleil de San Diego, Californie, pour aller à la rencontre des animaux du magnifique Zoo de San Diego et du Safari Park. Plus de 3 500 animaux rares et en voie d’extinction, soit environ 650 espèces différentes, réparties sur un terrain de 40 hectares. Le Zoo et le Safari Park de San Diego sont bien plus que des attractions touristiques pour voir des animaux. Ce sont avant tout des organisations à but non lucratif qui œuvrent pour la préservation et la recherche zoologique dans le but de sauver de nombreuses espèces en danger à travers le monde.

Munis d’un appareil photo, de gourdes d’eau et de bons souliers de randonnée, nous avons marché sur les sentiers balisés du Zoo, comme des explorateurs avec une carte illustrée pour nous guider. À chaque enclos, c’était comme plonger dans une encyclopédie vivante. Mes enfants, passionnés par les animaux, ont pu nourrir leurs connaissances de chacune des espèces présentes au Zoo et au parc. Et malgré les heures de marche, ils ne sont pas du tout plaints d’avoir trop marché. Ils étaient bien trop captivés par ce qu’ils avaient sous les yeux! Et puis, il y a de nombreuses aires d’arrêt où l’on peut prendre une pause pour manger et se remettre de la crème solaire (le soleil tape fort, même au printemps).

Mes enfants ont été particulièrement sensibilisés au programme de conservation du Zoo, qui permet, en échange d’un don, d’adopter un animal, et ainsi de contribuer à ses soins et à sa préservation. Non seulement mes enfants ont reçu un certificat d’adoption, mais aussi une petite peluche de l’animal qu’ils ont adopté. Je trouve que c’est une belle façon de faire prendre conscience aux enfants de l’importance de préserver les écosystèmes, de protéger l’environnement et d’apprendre à mieux cohabiter avec les animaux afin qu’ils puissent vivre, sans dangers, sans menaces, dans leur habitat naturel.

Toujours dans notre objectif de parfaire nos connaissances des animaux sauvages et des espèces en voie d’extinction, sans pour autant voyager à l’autre bout du monde (car mon petit cochon rose n’est pas assez dodu pour cela), nous sommes allés au SeaWorld de San Diego. Très bien organisé, il est également facile de s’y repérer, et surtout de s’y amuser puisque les petits comme les grands peuvent profiter des manèges et des attractions comme les montagnes russes dans l’enceinte du parc. En ce qui nous concerne, ce qui nous a particulièrement séduits et amusés, ce sont les bassins éducatifs et interactifs à l’entrée du SeaWorld. On y trouve des bébés requins que l’on peut flatter et aussi des petits poissons mangeurs de peau morte, pour un soin des mains gratuit. Chatouilleux, s’abstenir!

Pour moi, chaque voyage est aussi une occasion de faire des rencontres et de développer ses aptitudes sociales, surtout lorsque l’on choisit un hôtel familial avec piscine, comme le Humpfreys Half Moon Hotel. Rien de mieux que de patauger dans une piscine pour se faire de nouveaux amis et d’oublier la barrière de la langue, tandis que les mouettes et les canards s’invitent dans la piscine aussi. Et que les perroquets en liberté s’occupent de l’ambiance sonore. Un véritable paradis exotique où mes enfants se sont sentis comme chez eux. Ce qui donne un break à Maman!

Au final, nous sommes revenus de cette petite escapade à San Diego ravis, émerveillés et riches de connaissances, que mes enfants ont voulu partager avec leurs camarades de classe lors d’un exposé oral.

Alors, oseriez-vous encore me reprocher de vivre au‑dessus de mes moyens?

Ou diriez-vous plutôt que j’investis dans l’école de la vie pour mes enfants?

Et même si ma situation financière est encore très précaire, si c’était à refaire, sans hésitation, je récidiverais avant que le cancer, lui, revienne.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

 

Quoi apporter en voyage?

Plusieurs d’entre vous sont en train de planifier vos vacances pou

Plusieurs d’entre vous sont en train de planifier vos vacances pour la semaine de relâche.

 

Comme on revient à peine du Mexique, je me suis dit que je pourrais vous faire une liste des choses qui ont été vraiment utiles et importantes pour les enfants et moi, ainsi que les choses totalement inutiles, que j’aurais juste pu laisser à la maison. 🙂

ENFANTS

  • Si votre enfant boit au verre à bec ou au biberon, emportez-en plusieurs. On en avait quatre et on revenus avec un. Haha!
  • Si votre enfant est un buveur de lait, une bonne technique est de demander au service aux chambres s’ils peuvent mettre un carton de lait chaque jour dans le frigo. Étienne donnait un bon pourboire et ça nous évitait d’avoir des crises et de devoir courir au resto.
  • Des livres pour lire et colorier. On ne sait jamais s’il y aura de la pluie et il faut absolument prévoir le tout afin de ne pas passer une journée à s’arracher les cheveux de la tête. (Si vous n’êtes pas trop anti-tablette, ça peut aussi être utile. Vous n’avez qu’à mettre une règle concernant l’utilisation…)
  • Crème solaire 50. Pour vrai, le soleil est super beau, mais des coups de soleil et une insolation, ça peut scraper des vacances. Pour notre part, on prend la crème Avène et le lait après-soleil de la même marque. Les ingrédients sont bons pour la santé et s’appliquent super bien. L’été, il y a souvent des paquets « deux pour le prix d’un » à la pharmacie. À noter qu’il vaut mieux apporter trop de crème solaire dans vos valises que pas assez parce qu’elle coûte le double en voyage.

  • Emporter en masse de couches et de couches pour la baignade. C’est le même principe que la crème solaire : elles coûtent une fortune dans les resorts.
  • Veste chaude. Je ne sais pas à quel endroit vous irez, mais au Mexique, les soirées étaient fraîches. On a souvent la manie de se dire qu’on s’en va dans le sud et qu’on va mourir de chaleur… C’est souvent le cas, mais pas toujours.
  • N’oubliez pas le Tempra® ou le Tylenol® pour enfants.
  • Coupe-ongle. Pourquoi? Parce que ça remplace un peu le ciseau si vous devez couper quelque chose, et surtout parce que quand un enfant se casse un ongle, c’est comme s’il venait de se casser une main. Emportez-en un, ça ne prend pas de place et surtout, ça évite des hurlements.
  • Si vous en trouvez, achetez des pelles et des seaux pour que les enfants puissent jouer dans le sable. À votre retour, laissez-les sur le bord de la plage, comme ça, vous n’aurez pas plein de sable dans vos valises et vos enfants auront eu plein de beaux moments à faire des châteaux de sable. En plus, d’autres enfants pourront les utiliser.

ADULTES

  • Crème solaire. Et là, je parle d’emporter de la 30 et de la 15. Personnellement, je commence mes vacances avec de la 50 pour enfants, ensuite je mets de la 30. Étienne commence par la 30 et ensuite de la 15. Ça évite les coups de soleil.
  • Pour les filles, emportez plusieurs maillots de bain différents. L’idée est simple, vous allez éviter d’avoir la plus grosse démarcation de maillot au monde haha! Pour ma part, j’ai opté pour un maillot une pièce et quelques deux‑pièces, dont un sans bretelles. Je sais que c’est super fifille, mais c’est mon conseil pareil. 🙂 J’ai aussi opté pour un maillot une pièce de chez Winners ainsi que pour plusieurs maillots de La vie en rose. Depuis deux ans, j’aime vraiment aller magasiner mes maillots et mes pyjamas là-bas.

  • J’emporte toujours de l’eau thermale. J’affectionne particulièrement celle d’Avène et surtout ses petits formats faciles à emporter. Les enfants l’adorent aussi et c’est utile quand il fait très chaud. Ah puis, soyons superficiels… je trouve ça cool de mettre ça sur le bord de la piscine et à la plage. Haha!

  • Crème hydratante pour la peau. SUPER important! Vous mettez votre peau à rude épreuve… Le soir, elle a besoin d’hydratation!
  • Shampoing sec. J’utilise toujours le Khlorane, il fonctionne bien et ne rend pas mes cheveux lourds. La raison pour laquelle j’en emporte en vacance, c’est que je n’ai pas toujours envie de me laver les cheveux le soir, alors le shampoing sec est pratique.

  • Pour celles qui ont les cheveux fragiles, j’ai découvert la gamme de shampoing et de produits pour cheveux René Furterer, la gamme Solaire. Elle est faite exprès pour les cheveux exposés au soleil. Les produits sentent super bon (Hayden les a utilisés en me disant que ses cheveux sentaient meilleur que d’habitude) et en plus, ils aident à garder vos cheveux beaux malgré le soleil qui est très fort et le sel de la mer qui les magane aussi.

  • Un survêtement de plage. Moi, j’ai mis tous les jours un combi short de la vie en rose. J’ai eu une tonne de compliments sur le bleu et blanc (je l’avais aussi en noir.)

CHOSES INUTILES

  • Emporter l’ensemble de votre maquillage! Pour vrai, j’ai emporté un sac complet de produits en me disant que je les aurais pour me pomponner le soir. La vérité, c’est qu’un mascara fait l’affaire. Profitez de vos vacances pour laisser respirer votre peau. 🙂
  • N’emportez pas les bouteilles complètes de vos shampoings et de vos produits de beauté. Allez plutôt à la pharmacie acheter des petites bouteilles que vous pourrez remplir de vos produits. C’est moins lourd pour les bagages et ça prend moins de place.

 

Et surtout, n’oubliez pas… d’avoir du plaisir! 🙂

Bonnes vacances!

 

Bienvenue au Mexique!

On est arrivés au Mexique il y a déjà six jours, et on doit avou

On est arrivés au Mexique il y a déjà six jours, et on doit avouer être sous le charme du resort où on se trouve.

Je tiens à vous dire qu’on ne savait absolument rien de l’endroit où on s’en allait, alors on avait certaines craintes!

En fait, un jour où j’étais en inspection en bâtiment sur une maison, j’ai vu le Journal de Montréal qui trainait sur le comptoir avec comme première annonce un rabais pour un voyage au Sandos Caracol Eco Resort. Ça revenait à 1 100 $ par adulte. C’est certain que c’est dispendieux, mais c’était quand même moins cher que bien d’autres endroits.

À la base, nous devions arriver vers 14 h 30 le samedi après-midi… mais à cause de plusieurs facteurs inconnus, on a eu treize heures de retard sur notre vol et nous sommes arrivés à 5 h le dimanche matin.

En arrivant, on n’a pas vraiment pu voir les lieux parce qu’on était ÉPUISÉS.

On a réussi à dormir trois ou quatre heures pour ensuite aller voir à quoi ressemblait le resort. Notre première journée était froide et venteuse. Tout ça mélangé avec la fatigue, croyez-moi… on ne voyait pas la vie en rose!

Heureusement, le lundi matin en se réveillant, on a pu réaliser que notre choix de resort était FANTASTIQUE! Pour ceux qui veulent prendre des vacances en famille, c’est un resort totalement incroyable.

On appelle ça un ECO RESORT parce que tout tourne autour de ce qui est écologique.

Ici, le recyclage est mis de l’avant et vous ne retrouverez de pailles dans aucun verre. Certains écriteaux expliquent le nombre d’années que prend une paille pour se décomposer pour justifier qu’il n’y en a pas.

Le resort est en plein milieu de la « jungle ». Pour se rendre aux chambres, aux restaurants, aux piscines et à la plage, on doit passer par des sentiers pleins d’immenses arbres et… d’animaux!

 

Partout où on se promène, on croise des coatis (une espèce de mélange entre une belette et un raton laveur), des ratons laveurs, des oiseaux, des immenses lézards et… des singes!

 

Sérieusement, c’est assez incroyable de croiser des singes qui se promènent dans les arbres avec leurs bébés. Le matin, on peut même prendre des bananes au buffet pour ensuite aller nourrir les singes. Comme ils sont sauvages, ils viennent prendre les bananes pour s’enfuir et les manger dans les arbres. Ce sont des animaux sauvages, il est donc impossible de les flatter. Reste que de les voir évoluer dans un milieu naturel comme ici, c’est fou.

Il y a aussi une mini ferme où les enfants peuvent aller voir et nourrir les ânes, les coqs, les poules et les cochons.

Anna est tombée en amour avec les ânes! 😍 Malheureusement, on a découvert en voyant le visage de Hayden que lui y était allergique haha! Il avait le visage tout boursoufflé et rouge!

J’oubliais : comme le site est au beau milieu de la nature, on peut faire de la plongée dans les cénotes ou prendre un radeau pour se promener. Les cénotes (du maya dz’onot, signifiant « puits sacré », via l’espagnol cenote) sont « des immenses trous naturels creusés au cours de longues périodes glaciaires sur des terrains calcaires et qui contiennent d’énormes quantités d’eau douce et une faune aquatique très variée» et qui communiquent parfois avec la mer ou l’océan1.

Dans ces mêmes cénotes, il y a des tortues et des poissons. Les activités à même le site sont toutes gratuites (animaux, plongée, cénotes, etc.).

Pour les enfants, il y a un kids club intérieur qui ressemble sincèrement à un mini Funtropolis!

Pour l’extérieur, il a une piscine avec une vingtaine de glissades d’eau. Il y en a autant pour les petits que pour les ados! En tout, on retrouve deux grandes piscines pour adultes et une grande pour enfants avec des glissades d’eau.

Le resort est situé à dix minutes en taxi de Playa Del Carmen (si vous venez ici, vous devez aller sur la 5e avenue à Playa Del Carmen voir les magasins et la culture mexicaine.)

Les restaurants sont super bons et diversifiés. Hayden, Anna et Étienne n’ont pas chialé une seule fois haha!

C’est certain qu’à chaque endroit, il y a des plus et des moins.

Du côté des aspects négatifs, la plage n’est pas super belle. La mer et sa couleur aqua sont superbes, mais c’est difficile d’aller se baigner puisqu’il y a BEAUCOUP de récifs. J’ai même eu droit à une débarque sur une énorme roche dès la première journée. Ç’a été la fin de la plage pour nous! Heureusement, la piscine est à trente secondes à pied de la plage, ce qui nous permet d’aller marcher sur le bord de l’eau et de revenir nous baigner.

Aussi, l’eau des piscines n’est pas chauffée, ce qui donne un résultat un peu frisquet, mais vu les 35 degrés dehors, je ne m’en plains pas tant que ça!

Certaines personnes ont aussi émis des commentaires négatifs en ce qui a trait aux odeurs près des zones humides. Je vous répète que c’est un resort en milieu naturel, donc oui, certains chemins sentent… le pet! Mais entre vous et moi, ce n’est tellement pas dramatique. Les animaux et la nature valent la peine même si certains coins sentent moins bon. 🙂

En gros, je recommande vraiment ce resort. Il fait partie de ceux qui m’ont vraiment impressionnée.

– Les chambres sont belles

– Les aires publiques sont super propres (les toilettes aussi!)

– Les gens sont gentils

– Il y a des machines à crème glacée

– La nourriture est bonne

– Tout est à proximité

– On retrouve des machines à eau PARTOUT afin de rester bien hydraté!

– Il y a du wifi partout sur le réseau (pour pouvoir vous écrire, t’sais!)

– Et le soir, les sentiers sont illuminés par de grosses boules de lumières. C’est tellement beau.

En vous écrivant, je regarde l’endroit où je suis et je me dis que je ne veux pas partir.

Autour des piscines, ce sont des forêts avec d’immenses arbres et palmiers… c’est tout simplement féérique! ❤

(Pour voir plus de photos et de vidéos de notre voyage, allez voir mon compte Instagram et mes stories!)

 

  1. http://www.dicodunet.com/definitions/tourisme/les-cenotes-du-yucatan-au-mexique.htm

Mon premier Noël d’expatriée

C’est mon premier Noël sans tempêtes ni conditions routières à

C’est mon premier Noël sans tempêtes ni conditions routières à surveiller sur MétéoMédia. Mes temps des fêtes ont toujours ressemblé à de grands pèlerinages. J’ai grandi avec un père militaire, puis épousé un militaire (ben oui !), alors j’étais toujours celle qui était loin, celle qui devait revenir. Faire une grande tournée pour retrouver la famille et les amis que je chéris particulièrement, c’est ma tradition. Cette année, j’aurais bercé le bébé tout neuf de mon amie, rencontré l’amoureuse de mon frère, festoyé avec ma cousine, mes onze cousins et toute notre belle marmaille… Mais cette fois, je suis en Italie. Loin « pour le vrai » comme dirait Daniel Blanchette de Victoriaville dans La Guerre des tuques. Partie voir le monde, mais trop loin pour faire le tour de mon monde.

Ne me demandez pas comment s’est passée mon adaptation, j’ai encore les deux pieds dedans. Pas de perspective, pas de recul qui me permettrait de dire « tout est bien qui finit bien », aucune vue de l’ensemble de l’œuvre. Juste une fille pas si sûre qu’elle aime vraiment ça, l’expatriation. Qui se dit que ce serait peut-être le fun que ce soit déjà fini. Qui s’imaginait progresser sur un chemin palpitant et qui est surprise d’avoir plutôt l’impression de mettre sa vie sur pause. Comme si la vraie vie attendait de l’autre côté de l’océan.

Je crois que je suis surtout affectée par la fatigue. Je voulais ajouter quelques remous dans ma vie et maintenant, je l’avoue, j’en ai un peu marre que rien ne soit simple. J’aimerais ça, des fois, pouvoir me mettre sur le pilote automatique. Un cerveau n’est pas fait pour s’investir à 100 % dans chaque tâche, c’est bien trop exténuant. Il y a des bons bouts de notre journée qu’on doit pouvoir faire sans grand effort mental. Cette facilité me manque. Je voudrais pouvoir accomplir un tas de trucs sans vraiment réfléchir et garder mon énergie pour ce qui compte vraiment. Mais je vois aussi que le temps fait son œuvre. Tout est déjà plus évident qu’il y a six mois. Et dans quelque temps, nous serons encore plus confortables avec notre terre d’accueil.

Notre premier Noël en Italie sera donc une autre étape de cette grande aventure. Un mélange de traditions familiales et de nouvelles expériences. Nous avons sorti notre calendrier de l’avent (les enfants attendaient leurs petits privilèges avec impatience) et notre CD de Toupie et Binou (qui peut résister à la « douce voix de miel » de Marc Labrèche qui chante Noël ?) Le sapin est décoré et nos desserts préférés cuisinés. Au lieu de prendre la route pour rejoindre notre famille, nous prévoyons célébrer avec nos nouveaux amis en Italie. Profiter des vacances pour voyager en Sicile et dormir à Alberobello, dans une curieuse maison de gnome. Admirer, de notre terrasse, les feux d’artifice du Nouvel An et rêver d’une année 2018 merveilleuse où nous aurons dompté les vagues et retrouvé notre équilibre.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Rentrer à la maison

Refaire ses baga

Refaire ses bagages, se préparer à rentrer. Reprendre l’avion, le train, l’autobus.

 

Avoir le cœur débordant de souvenirs, la tête remplie d’images et souvent, le ventre gonflé par tant de nouvelles saveurs…

 

Sur le chemin du retour, fermer les yeux. Penser à tous ces moments avec tant de gratitude.

 

Imaginer des amitiés qui auraient pu naître de rencontres formidables. Accepter qu’elles ont été éphémères…

 

Retourner au quotidien, repartir sur un nouveau pied, transformé. Parce qu’un voyage, si court soit‑il, nous transforme. Prendre la peine de se plonger dans la culture des autres, ça nous fait grandir.

 

Laisser passer quelques jours. Revenir sur terre. Réaliser la chance qu’on a eue.

 

Refermer le coffre à souvenirs pour qu’à jamais, ces images restent gravées dans notre cœur.

 

Italie, tu es si belle! On se reverra…

 

Karine Lamarche

Enseignante

 

Maman, tu dois réaliser ton rêve

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâ

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâteau de fête et je n’ai aucune idée de ce qu’il va goûter, c’est fantastique! Devant une sculpture, j’ai ri aux éclats avec mon coco de six ans qui venait de remarquer « qu’ils ont caché le pénis du monsieur avec une feuille d’érable ». Je fais le plein de soleil sous le climat méditerranéen. J’ai l’impression que je fonctionne à l’énergie solaire et que mes batteries étaient déchargées depuis des années.

Je suis heureuse et, curieusement, je trouve ça plus dur à décrire que le malheur. Pourquoi est-ce si difficile de capter la beauté d’un moment alors que le sombre, lui, semble couler de source? Saigner sur le papier, le mouiller de ma peine ou l’imbiber de mon anxiété me semble naturel. Le bonheur, lui, est comme un papillon fugitif que je cherche à attraper pour pouvoir le raconter. Probablement que la différence est là. Je le cherche à l’extérieur alors que mes larmes, elles, viennent de moi. C’est peut-être aussi une question de pudeur. Étaler sa joie devant les autres, est-ce que c’est manquer de délicatesse envers ceux qui souffrent, ceux qui n’ont pas notre chance?

Beaucoup de gens font un bilan au jour de l’An. Moi, c’est toujours au moment de mon anniversaire que j’ai l’humeur au questionnement. Cette année, devant ma banderole « Buon compleano », j’ai vraiment l’impression d’être à l’endroit (mental et physique) où je dois être.

Et pourtant, il y a un an, j’avais officiellement renoncé à vivre en Europe. Le moment de poser notre candidature pour ce poste à Naples était arrivé. Ce moment qu’on attendait depuis dix ans. Les étoiles étaient alignées. Il était l’heure de mettre notre nom dans le chapeau, mais nous venions de décider de passer notre tour. Notre rêve, nous l’avions mis de côté. Pourquoi? Parce que notre fils aîné ne voulait pas en entendre parler. Oui, j’avais envie de déménager en Italie. Mais non, je ne voulais pas l’imposer à mon 9 ans. Et ce n’était probablement pas la meilleure décision. Mais c’était une décision de survie. Nous choisissions la paix familiale (qui est loin d’être sans valeur en passant).

Quand j’ai expliqué à une amie que j’avais abandonné l’idée de l’expatriation et que je vivais le deuil d’un rêve, mon fils a entendu notre conversation. Lorsque ma copine est partie, il m’a dit « Maman, tu dois réaliser ton rêve. » Il n’avait pas vraiment plus envie de déménager de l’autre côté de l’océan, mais il avait cessé de se braquer contre l’idée. Il acceptait de chercher le positif dans cette expérience au lieu de se concentrer sur le négatif. C’était tout ce qui nous manquait pour nous lancer.

C’est donc grâce à cette petite phrase que je me retrouve ici, un an plus tard. Est-ce que c’était si important que ça de réaliser ce rêve-là? Je ne le sais pas encore. Mais ça me fait me sentir vivante (ce n’est pas rien quand même!) Il était facile pour moi, au milieu de la trentaine, de naviguer dans ma zone de confort. La vingtaine m’avait balancé défi après défi : trouver l’homme qui partagerait ma vie, graduer de l’université, débuter ma carrière, acheter ma première maison, me marier, avoir des enfants… J’avais créé la vie que je voulais et maintenant, je me permettais de surfer là-dessus. Déménager en Europe, c’est un plongeon dans l’inconnu. Une nouvelle occasion de vivre tout plein de premières fois. Ça fait peur, mais c’est exactement cette peur qui rend l’expérience si excitante. Je suis reconnaissante envers mon grand garçon de m’avoir encouragée à quitter ma routine. Et même si c’est plus difficile à exprimer, je vais continuer à essayer de décrire et partager, du mieux que je peux, toute la joie que je peux ressentir ici.

Elizabeth Gobeil Tremblay