Tag angoisse

L’angoisse du choix de carrière

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à mon choix de carrière. Certains jeunes savent déjà ce qu’ils veulent faire plus tard, tandis que moi, je n’en sais rien. Je ne sais pas ce que j’ai envie de faire et pourtant, il faut déjà que je m’y prépare. Réfléchir aux différents cours. Les maths fortes? En aurai-je réellement besoin?

Tout va tellement vite! Il y a quelques années, on me disait de penser au présent, que j’aurais en masse le temps de penser à mon futur plus tard. Mais le temps est passé et arrive le jour où on me demande de choisir dans quelle voie j’ai envie de me retrouver.

En fait, le futur m’angoisse. Et si je n’arrivais jamais à me décider? Et si je faisais le mauvais choix? Mon avenir est entre mes mains. Je discute avec mes amies. Elles savent ce qu’elles ont envie de devenir. Certaines ont choisi leur futur métier en fonction de leurs passions et d’autres en fonction de la rémunération. Arrive le moment où la question s’adresse à moi : « Toi Juliette, qu’est-ce que tu vas faire plus tard? » Je me pose moi-même cette question. Est-ce normal que les gens autour sachent ce qu’ils veulent devenir et moi non?

J’y pense. Souvent. Les questions tournent sans cesse dans ma tête. J’en viens étourdie. Je veux faire le bon choix, en être certaine et ne rien regretter. Je veux aimer ce futur métier. Le seul problème, c’est qu’il y en a tellement! Comment en choisir un parmi des milliers? Il y a tant de métiers dont j’ignore l’existence. Peut-être que le métier idéal pour moi ne m’a pas encore traversé l’esprit.

Mais moi, je crois qu’il faut que je prenne le temps d’y réfléchir sans me mettre de pression. Malheureusement, c’est plus difficile que ça en a l’air. Même si les jeunes autour de moi ont fait leurs choix, je vais prendre le temps qu’il faudra. Après tout, je n’ai que 14 ans et toute la vie devant moi. Pourquoi me presser? Seuls le temps et l’expérience sauront répondre à mes questions. Pour l’instant, je vais m’occuper du présent tout en réfléchissant, sans me presser, à mon avenir. Tout cela sans pression, sans angoisse.

Juliette Roy

Quand ta crainte de dormir chez une amie vire au cauchemar

<span style="margin: 0px; line-height: 107%; font-family: 'Times New

J’ai une fille avec un tempérament un peu anxieux. Un tempérament qui, au début de son apparition, ne causait pas trop de tort. Mais qui, une fois bien installé, nous a projetés dans les dédales de l’incertitude. Nous a fait frôler le cauchemardesque.

Tes craintes se sont manifestées à priori par de petits signes physiques. Puis, petit à petit, en grandissant, tu as mis des mots dessus. Mais rien à voir avec le rationnel. Non. Tu fabulais, tu racontais des tas de trucs afin de nous faire comprendre que telle ou telle situation te rendait inconfortable.

Nous t’avons tout d’abord soignée. Ton anxiété se manifestait souvent par des « bobos au ventre ». Puis au cœur. Maux de tête. Tu as même déjà souligné que tu croyais avoir les symptômes d’une gastro. L’attention fut renouvelée lorsqu’à travers tes mots et tes histoires, nous avons tenté de comprendre l’entièreté de ton cafouillis. Tu avais compris que plus tu beurrais épais, moins l’aide ne tarderait pas à arriver. L’attention offerte fut ainsi acquise pour les fois suivantes. Nous venions d’entrer dans une roue qui pourrait tourner indéfiniment.

Aller coucher chez une amie était souvent difficile. Tu nous appelais lorsque venait le temps d’aller te mettre au lit, prétextant un mal de ventre. Puis parce que tu n’étais pas à l’aise. À l’aise de quoi? Ça devait faire deux ou trois fois que tu allais passer de longues journées chez cette amie. Le plaisir que tu y trouvais! On ne pouvait imaginer qu’une nuit hors de la maison serait catastrophique pour toi. Et puis oui.

Dans ton imaginaire, il s’en passait des trucs. Plus tu y pensais et appréhendais ce qui s’en venait, plus tu craignais de ne pas nous savoir près de toi. Le temps a filé. Ton petit corps en a pris un coup. L’angoisse et l’anxiété se sont emparées de toi. Elles étaient de connivence. Elles se sont ralliées contre nous. Trop petite pour comprendre ce qui se passait, tu t’es alors jetée dans des histoires afin que nous mettions fin à tes supplices.

Les années ont passé, mais toujours la crainte de la nouveauté te cause des préjudices. Et par ricochet, à nous aussi.

J’avais tout fait en mon pouvoir pour instaurer ce lien d’attachement qui allait t’offrir le cadre nécessaire pour bien te sentir. J’avais toujours droit à une « crisette » lorsque venait le temps de sortir de la maison pour un moment à moi, entre filles ou pour aller faire des courses. Aller à l’école loin de moi t’était parfois impensable.

T’avais-je trop couvée? Avais-je instauré en toi un processus de crainte de la séparation? Avais-je, à un moment ou l’autre, accordé trop d’importance à tout cela, créant du coup du tort à ton développement?

Jamais tu n’avais été confrontée à une séparation angoissante, voire traumatisante au point de créer de l’anxiété.

Nos avertissements et nos menaces n’ont pas le dessus sur ce qui te ronge, t’effraie. On discute avec toi, t’explique ce qui va se passer. Cherche avec toi des solutions lorsque viendra le moment de reconnaître cet état que tu n’apprécies guère. Oui, il y a eu des menaces de perdre tel ou tel privilège si tu allais nous appeler au beau milieu de la nuit. Tu as préféré les retraits plutôt que de rester chez l’amie.

Le temps passera. Ton plaisir prendra le dessus sur l’inconnu. Tu choisiras de te faire confiance et tout ira pour le mieux. C’est bien d’écouter ton instinct, mais faut apprendre aussi à le contrôler. L’apprentissage de ce contrôle te servira pour le reste de ta vie. Fais‑toi confiance!

Je me questionne sur le lien de ce que tu as vécu toute petite et maintenant. Quitter l’enfance pour entrer dans le monde adulte te fera-t-il aussi peur que d’aller passer une nuit chez une amie? Si tu doutes de tes capacités intérieures, qu’en sera-t-il alors des questions existentielles sur ta vie? Moi, je crois en toi, mais je ne veux pas te pousser à croire en toi si tu n’as pas les bons outils pour y parvenir. Tu es ce que tu es. Ni faible ni pas bonne. Tu es toi et je veux que tu croies en toi aussi fort que nous croyons en toi. À un moment de ta vie, tu t’es fragilisée. Nous tâcherons de t’aider à comprendre que le passé n’est un présage ni de ton présent et ni de ton avenir. De t’offrir de nouvelles balises et ensemble de reconstruire ce que tu avais mis en place un peu maladroitement.

Il nous importe de te sentir bien, peu importe où tu te trouves. Là où tu seras, nous y serons.

 

Mylène Groleau

Naufragés du système de santé

 

Ça s’est passé un vend

 

Ça s’est passé un vendredi soir. On est rentrés du cinéma et ma fille de seize ans a commencé à se sentir mal. Vraiment mal. Elle se tordait de douleur. Elle s’est mise à vomir. La douleur devenait de plus en plus forte. Elle avait le souffle coupé, la cage thoracique comprimée, des nausées, une barre dans le dos et des vomissements. Puis cette douleur aigüe dans le ventre…
– Je t’en prie, fais quelque chose, je vais mourir…

Alors, on a appelé le 9-1-1…
Les quinze minutes les plus longues de notre vie…
L’ambulance est enfin arrivée et avec elle, le soulagement d’être pris en charge. Les ambulanciers sont comme des anges apaisants, rassurants dans cette angoisse pesante…

Que se passe-t-il? Ma fille va-t-elle mourir? On a besoin d’un chirurgien? Pourquoi souffre-t-elle tant? Pouvez-vous nous aider? Est-ce son cœur? Son ventre? Son appendice? Son utérus?

Je vous assure que tous les scénarios sont passés dans nos têtes de parents apeurés…

L’ambulance arrive à l’hôpital…
On va nous aider maintenant…
L’infirmière… le triage…
Son cœur est ok, ouf...

P4-Civière… douleur 5/10…
Ça, c’est ce qui était écrit dans son dossier…

Dans les faits, notre adolescente pleurait de douleur, elle était si pâle, les nausées étaient si fortes. Elle n’allait vraiment pas bien et nous l’avons signalé plusieurs fois.

Mais t’sais, notre système de santé…
Des professionnels débordés et sollicités par tous, pour tout et rien…
Dans la salle d’attente, pleine de « bobologie », certains patients simulaient des malaises afin d’être réévalués… d’autres perdaient patience et haussaient la voix devant l’infirmière… un gardien de sécurité les forçait à revenir au calme…

Pendant ce temps, ma fille me suppliait…

P4-Civière
Dans les faits, elle n’a jamais eu de civière, car il n’y en avait plus de disponibles. Dans les faits, elle a seulement eu du Paracétamol pour sa douleur…

Savez-vous comment elle s’est sentie?
– Maman, l’infirmière ne me croit pas. J’ai mal. J’ai si mal.
Alors, on a insisté…

Notre fille a fini par recevoir un anti-inflammatoire et un anti-nausée.
Notre fille a attendu 12 heures et 34 minutes sur un fauteuil roulant en salle d’attente avant de voir un médecin…
Il a prescrit un bilan sanguin et une échographie.

Pendant que nous allions à l’écho, j’ai lu le dossier médical de mon enfant. L’infirmière a écrit plusieurs fois que ma fille dormait « paisiblement », avec son papa, en salle d’attente… sauf que son papa dormait à la maison avec nos deux autres enfants. C’est moi qui avais pris le relai. Son visage crispé de douleur n’avait rien de paisible. L’infirmière n’est jamais venue réévaluer notre fille… pendant douze longues heures…

Dans les faits, nous avons passé la nuit toutes les deux, sur des chaises, dans la salle d’attente. Par chance, j’ai toujours des sacs de couchage dans mon auto, ils nous ont permis de fermer un peu les yeux… Entre les allers-retours des patients, les appels des soignants dans l’interphone… je me suis sentie si seule… démunie face à la souffrance de mon enfant… sans filet dans ce système de santé… je me suis sentie oubliée… incomprise…

C’est quand les résultats de la prise de sang ont été connus que tout s’est accéléré…

Et quand le médecin est entré dans la salle d’auscultation… il a posé son regard sur ma fille, il a regardé le sol, a pris une grande respiration et m’a annoncé la nouvelle sans jamais me regarder dans les yeux. Les murs se sont mis à tanguer. Mon souffle s’est arrêté. J’ai senti le sang dans mes veines cesser de couler. Mon ciel bleu s’est couvert. Je me suis accrochée au visage blême de mon enfant…

J’ai posé toutes les questions qui me venaient là… sur le coup… sans me douter que j’allais en avoir des centaines d’autres quand nous serions parties…

D’autres prises de sang… quatorze tubes de sang… dans sa jaquette bleue, ma fille était malade… L’infirmière m’a disputée, car ce n’était pas la bonne carte d’assurance maladie sur les documents. Elle m’a renvoyée à l’accueil… J’étais une automate… les secrétaires me faisaient encore des reproches… Je ne comprenais rien. J’étais sous le choc et je me foutais pas mal de la paperasse…

Je n’ai ressenti aucune compassion. Je me suis sentie seule. Triste, paniquée et seule.

– Son foie est malade.
– Pourquoi?
– Ils ont fait plein d’analyses, il faut attendre…
– C’est grave?
– Oui.

Le médecin nous a alors relâchées, nous donnant rendez-vous dans trois semaines pour interpréter les résultats.

Trois semaines! C’est le bout du monde!
Trois semaines sans savoir… sans filet… naufragés de ce système de santé… nous sommes rentrées à la maison…

Les questions ont commencé à fuser dans nos têtes… et depuis, l’angoisse, chaque jour qui passe… l’angoisse de retourner dans cette ambulance et dans ce système de santé qui laisse un enfant souffrir pendant plus de douze heures sans soins… ce système qui nous laisse sans aucune réponse…

Naufragés… c’est ainsi que nous nous sentons… comme ces centaines de personnes qui traversent les portes des urgences des hôpitaux du Québec…

 

Gwendoline Duchaine

Le grand saut

Est-ce que ça vous arrive d’arrêter de vous poser des questionsâ

Est-ce que ça vous arrive d’arrêter de vous poser des questions ? Moi, non. Jamais !

Ça me rend folle.

J’ai le cœur qui palpite. Il me fait mal. On ne parle pas de porter une robe rose ou bleue. On parle d’avenir. De choisir.

Quand tu sens la terre fendre en dessous de tes pieds si fragiles. Quand l’équilibre est menacé. Quand le cœur se fend en deux en même temps que le son de la terre qui s’effrite, vaut peut-être mieux faire le grand saut, ouvrir ses ailes et anticiper le filet qui sera là pour nous retenir si jamais les ailes ne s’ouvrent pas à temps. Ou… peut-être pas ?

Ça peut faire mal.

Avez-vous déjà fait le grand saut ? Pas celui en bungee, non. Le saut de votre vie ? Le saut afin de prendre votre vie en main. La fameuse phrase « On a juste une vie à vivre », maudit qu’elle me fait suer !

Ça semble si facile ! Lâche tout si t’es pas heureux ! Facile à dire quand tu n’as pas les pieds dedans ! Ensuite vient le « oui mais ».

Mais quoi ? On rate, on recommence ! C’est simple.

Oui mais si je me plante ? Tu te relèveras encore plus forte. Oui mais si ça me met dans le trouble ? Tu t’en sortiras. Oui mais si je regrette ? Tu vivras avec ton choix, ça va passer !

Je me rends folle. Je me pose des questions, j’y réponds. Je me contredis.

Ça tourne, ça tourbillonne. J’ai mal au cœur !

Pourquoi on n’a pas de garantie ? Il me semble que tout serait tellement plus facile ! Pourquoi certains ont le « laisser-aller » plus facile que d’autres ? Qu’est-ce qu’on a de si différent dans nos cerveaux ?

La raison nous garde les pieds au sol. Elle nous dit de rester droits et de sentir le chemin qui est tracé sous chacun de nos pas. Le sol, la terre, la stabilité, le contrôle.

Le cœur nous dit de nous envoler. D’ouvrir nos ailes invisibles, de lâcher les câbles qui nous retiennent, de faire confiance à ce qui n’existe pas. De nous lancer dans le vide et de faire le grand saut. Le ciel, les nuages, la liberté, la passion.

L’éternelle angoissée vit tout un défi en ce moment ! Moi qui aime les défis, on dirait que je n’avais pas prévu paniquer envers celui qui mettrait mon avenir en jeu !

Qui gagnera ? La raison ou le cœur ?

Tania Di Sei

 

L’anxiété, mon alliée !

Tout le monde a déjà vécu un stress avant un examen, avant une <e

Tout le monde a déjà vécu un stress avant un examen, avant une date, avant de passer une entrevue, avant un rendez-vous chez le médecin, bref, vous savez ce que je veux dire !

Mais une angoisse, la première fois que ça arrive, je te jure que tu ne comprends pas ce qui se passe ! Pourquoi tu as les mains moites, pourquoi tu as l’impression de ne plus entendre les gens parler autour, pourquoi ton cœur s’emporte, pourquoi tu as envie de t’isoler en boule dans ton coin ?

En fait, tu ne sais même pas qu’il s’agit d’anxiété, puisque tu crois que tu fais une crise cardiaque, que tu ne redeviendras jamais « normale ». Tu sais seulement que tu as mal en dedans, et qu’il faut vite que ça cesse ! Comme ça ne t’est jamais arrivé auparavant, parce que oui, ça pogne d’un coup sec cette affaire-là, tu penses tout de suite que tu as une maladie, que ta vie est finie, que tu ne pourras plus travailler, ni même sortir pour voir tes amies, bref tout te semble une montagne !

Après une visite aux urgences, pour te faire dire que c’est seulement de l’anxiété, on te donne une pilule miracle, puis on te renvoie chez toi. « Qu’est-ce que je vais faire si ça recommence, qui peut m’expliquer ce qui se produit dans mon corps lorsque je suis anxieuse ? », te dis-tu. Par chance, tu as un amoureux extraordinaire et une famille hors du commun. Ils ne comprennent pas tout à fait ce qui se passe, mais ils seraient prêts à tout pour que tu retrouves ton sourire ! Tu essaies de leur expliquer ce que ça te fait, d’où ça part, mais quand tu ne souffres pas (j’utilise bien le verbe « souffrir », parce que quand tu ne sais pas ce que c’est, c’est très souffrant), tu ne peux pas comprendre ce qu’est l’anxiété.

Finalement, tu te mets sur une liste d’attente dans un endroit spécialisé en troubles anxieux (puisqu’on t’a dit que c’est de cela qu’il s’agissait). Durant tout ce temps d’attente, tu continues de prendre tes médicaments, qui t’ont été prescrits un peu à la hâte. Les jours avancent et malgré les effets secondaires des médicaments et ta tristesse, tu reprends peu à peu le dessus en lisant sur Google (non, je blague ! Quelle mauvaise idée), mais tu te rends compte que tu n’es pas seule.

Un an plus tard, on te rappelle pour te donner un rendez-vous avec une psychiatre ! Une psychiatre ? Moi ? Quoi ? Non ! Je ne suis pas folle ! Puis tu angoisses pendant les jours avant ton rendez-vous, puis tu ne dors pas la veille dudit rendez-vous ! Il s’avère finalement que la dame en question est une vraie perle et qu’elle te fait te sentir tout à fait normale ! Elle t’explique en détail de quoi il s’agit, ce que provoque l’anxiété dans ton corps et ta tête. Elle banalise cette maladie mentale (non pas que ce n’est rien, mais on n’en meurt pas) ! Elle te propose même une thérapie de groupe avec des gens comme toi. Croyez-moi que si vous avez cette chance un jour, saisissez-la ! C’est un beau cadeau que vous vous faites en acceptant d’aller parler de vous, devant des gens qui, comme vous, souffrent d’anxiété de différentes façons.

Puis, la vie suit son cours et tu apprends à vivre avec cette nouvelle alliée ! Parfois, tu trouveras qu’elle est trop présente et parfois, tu l’accepteras et tu te diras qu’elle fait désormais partie de toi. Elle t’aura appris à prendre soin de toi, à dire non, à faire des choses que tu aimes, à prendre du temps pour toi, à éloigner les mauvaises choses qui te causaient tant d’anxiété.

Mais avant tout, cette alliée sera la preuve d’une grande force en toi et fera de toi la magnifique personne que tu seras devenue. Non, ça ne sera pas toujours beau ; oui, tu auras des moments de détresse où tu croiras revenir au point de départ, mais sache que tout ce que tu as accompli et que tu continues d’accomplir fera toujours partie de toi ! Et crois-moi, tu n’es jamais seule et tu es magnifique telle que tu es !

Vanessa Lamoureux

 

Quand la maladie frappe à l’autre bout du monde

C’est un samedi de printemps, il y a quatre ans. Le

C’est un samedi de printemps, il y a quatre ans. Le ciel gris nous envoie des flocons de neige, comme pour nous rappeler que ce jour est différent. C’est le jour où j’ai pris la décision la plus folle et la plus impulsive de ma vie, la décision la plus sage, la plus humaine, la meilleure des décisions.

Ce jour-là, mon amoureux me laisse devant l’aéroport de Montréal, seule, face à… l’enfer, la peur, la maladie. Mes mains tremblent, les larmes coulent, le cœur me débat. Je viens de laisser mes trois enfants, je viens de planter ma vie là. Je vole au secours de ma maman. Le reste ne compte pas. Comme une automate, je passe la douane, l’embarquement, on contrôle mes papiers. Les passagers me regardent bizarrement : qui est cette jeune femme, seule avec un petit sac, les yeux rouges, complètement déconnectée? Quand l’avion quitte le tarmac et que je vois mon chez-moi s’éloigner, le déchirement entre quitter les miens et rejoindre les miens, quand l’avion monte au-dessus de la neige et des nuages : le soleil éclaire mon âme. Il avait raison mon chéri, je suis capable, je vais affronter ça… Parce que c’est là… C’est maintenant… Je n’ai pas le choix.

Deux jours plus tôt, tel un cataclysme, le diagnostic de leucémie aiguë myéloblastique a tout anéanti autour de moi. Mes repères s’effondraient. La nouvelle m’a été apportée par mon frère. Il m’a dit : « LAM ». Il savait qu’il n’avait pas besoin de me donner plus de détails, il savait que je savais. Pendant deux jours, j’ai pleuré, tout ce qu’il était possible de pleurer. Je ne voulais ni voir ni parler à personne, j’étais pendue au téléphone, avec maman, avec papa. Je leur disais que j’étais là, mais… Je n’étais pas là… J’étais loin… Je les voyais s’effondrer et je ne pouvais rien faire… Je n’avais même pas envie de hurler, rien ne sortait de moi à part des larmes.
Je voyais la maladie, je voyais la souffrance, je voyais la mort, je cherchais l’espoir, je le cherchais dans les mots de ma maman, mais… tout était trop grand, trop fort, trop difficile.

La leucémie venait de me foutre par terre.

Je regardais mes enfants… Que leur dire?

Deux jours d’errance, pas de sommeil, une espèce de survie, l’impression de ne pas être à ma place. C’est mon mari qui m’a donné le feu vert, c’est lui qui m’a poussée à sauter dans un avion. Nous savons que tout est si fragile, nous savons qu’il faut savourer chaque seconde. J’avais l’impression que jamais je n’aurais la force de vivre cela. Mais je savais que je devais y aller, je le savais.

J’ai donc pris un vol le plus rapidement possible vers la France, mon pays, là où sont les miens. Une heure plus tard, je suis en route vers l’aéroport… À peine le temps d’essayer de rassurer ma fille effondrée, à peine le temps de faire un câlin à mes deux gars, j’ai l’impression d’abandonner mes enfants, je laisse tout en plan. Je pars rejoindre mes parents.

Ce jour-là, en traversant l’océan au secours de ma maman, je lui ai donné la force de se battre. Quand la maladie frappe de l’autre côté de l’océan, tout est si terrifiant. Mais ensemble, on est plus fort. L’amour est une arme puissante.

Après des mois de combat, ma maman est maintenant en rémission. Il faut s’accrocher à l’espoir et se dire que dans la vie, rien n’est impossible. Il faut y croire…

Gwendoline Duchaine

Je n’étais pas prête

Sans voir rien venir, je me suis retrouvée parachutée dans le sexe des adolescents

Sans voir rien venir, je me suis retrouvée parachutée dans le sexe des adolescents. C’est comme si ma fille de quinze ans m’avait envoyé un gros coup de poing dans le ventre. Le souffle coupé, le corps plié en deux et l’âme en détresse, je criais à l’aide…

Mon bébé n’était plus. Elle avait franchi le cap, si vite. Trop vite pour moi. Je n’étais pas prête. J’ai eu envie de hurler à ces mains qui la touchent, à ce sexe qui lui a enlevé sa virginité : tu étais trop vite! Je n’étais pas prête!

Je sais bien que c’est sa vie, qu’elle était rendue là et qu’elle est heureuse. Je n’aurais jamais pensé que la vie sexuelle de ma fille pourrait me rendre si triste.

Je n’aurais jamais pensé avoir si peur. L’angoisse étouffante d’avoir un être qui pousse dans son ventre… La crainte des maladies… La trouille de voir son cÅ“ur entier se briser quand l’amour fera mal…

Je n’étais pas prête à faire un test de grossesse avec elle. Toutes deux, nous regardions l’urine monter tranquillement le long du bâtonnet. Nous avons arrêté de respirer pendant toutes ces longues secondes… Puis nos larmes quand nous n’avons vu qu’une seule barre mauve…

Je n’étais pas prête à lui faire installer un stérilet : cet objet étranger dans son petit corps… Je l’ai pourtant accompagnée, soutenue, écoutée. Mais mon âme tout entière hurlait…

Je n’ai pas eu le temps de me préparer. C’est allé trop vite. Tout passe si vite.
J’ai devant moi une femme. Des amoureux. Qui font l’amour. Deux corps brûlants d’hormones sous mon toit…

Il est où le mode d’emploi de maman dans ces moments-là? Qu’est-ce que je peux tolérer, encourager, comprendre, accepter?

Je me suis retrouvée parachutée dans la vie sexuelle des ados, avec des tests, des rendez-vous médicaux, des traitements, des doutes, des peurs, de la colère… mais surtout… avec beaucoup d’amour…

 

Eva Staire

Première peur de maman

Hier soir, pour la première fois mon fils, j’ai eu peur pour toi.

Hier soir, pour la première fois mon fils, j’ai eu peur pour toi. Tellement peur.

Pour l’instant, je ne suis pas une maman très stressée. Je dis pour l’instant parce que fiston n’a que quatorze mois et que je suis bien consciente que ça risque de changer. J’ai été une des premières à le lancer en l’air ou à le laisser tomber sur le divan pour qu’il rebondisse, seulement pour l’entendre rire à en être essoufflé. Quand il tombe, je l’encourage à se relever sans me précipiter vers lui. Je considère qu’il n’a pas fini de tomber, alors aussi bien ne pas en faire un drame chaque fois. J’essaie le plus possible de ne pas lui transmettre de stress pour qu’il continue d’explorer son monde pleinement.

Même lorsqu’il était malade, je n’avais pas réellement peur. J’étais préoccupée, oui, et à l’affût encore plus. À certains moments, nous avons jugé, chéri et moi, que c’était plus préoccupant et que nous devions aller consulter, mais à aucun moment, je n’ai été vraiment inquiète.

Pourtant, la majorité des parents de mon entourage ont déjà nommé, d’une manière ou d’une autre, le fait qu’avoir des enfants, c’est être inquiet tout le temps. J’ai lu aussi quelques textes allant dans ce sens; à quel point on n’arrête jamais de s’en faire pour eux, ces petits êtres (et éventuellement bien grands) que nous aimons plus que tout au monde. Bien que je comprenne tout ça, je ne l’avais pas encore ressenti concrètement. J’ai déjà eu l’impression que mon cœur allait exploser d’amour, j’ai déjà eu envie de réveiller mon bébé juste pour lui donner plein de becs. Des fois, ça fait même presque mal tellement je l’aime, mais à aucun moment, je n’ai eu de la difficulté à trouver le sommeil parce que j’avais l’impression d’angoisser.

Jusqu’à hier.

Notre petit aventureux téméraire, mais encore très maladroit, est passé par-dessus le divan et est tombé tête première. Seulement sur la tête, tout son corps comme une chandelle à peine courbée au-dessus de sa tête qui est venue heurter le plancher de bois franc bien solide et bien dur. Pendant la fraction de seconde qu’a duré la chute, j’ai eu peur qu’il se brise le cou. Pendant la fraction de seconde nécessaire pour me rendre à lui, j’ai eu peur qu’il soit paralysé. Avait-il une commotion cérébrale? Devais-je aller consulter ou non? Je me suis déjà demandé quoi faire depuis sa naissance, j’ai souvent douté, mais pour la première fois, je sentais que les conséquences pouvaient être graves si je ne faisais pas le bon choix.

Tout est bien qui finit bien avec pas mal plus de peur que de mal. Chéri et moi sommes conscients de la chance que nous avons d’avoir un enfant en pleine santé qui nous a apporté comme première peur « seulement » une chute sans conséquence et bien peu de « vrai » stress. Malgré tout, je comprends tellement mieux maintenant les inquiétudes quotidiennes des parents. Je sens surtout que ça ne fait que commencer et que mon cœur s’emballera tout autant les prochaines fois!

Jessica Archambault

L’angoisse, ce mal inutile

L'angoisse: ce sentiment qui n’est pas du tout réel, mais qui nou

L’angoisse: ce sentiment qui n’est pas du tout réel, mais qui nous fait peur à tous. C’est comme une sorte de manifestation profonde d’inquiétude. Cette grande anxiété qui monte au cerveau en quelques secondes, à son plus haut niveau, et qui nous inflige plein de situations des plus négatives. Nous ne captons plus tout à fait le moment présent, nos pensées sont transportées à un moment futur où toutes les possibilités nous sont projetées très rapidement. Cette peur qui nous envahit sans trop savoir pourquoi et qui nous enveloppe dans le noir.

La peur de tout. La peur de manquer d’argent, de voir nos petits tomber et se blesser avant même que ça se produise. La peur d’être malade ou de savoir qu’un proche est malade. La peur d’avoir peur, souvent.

Mais elle ne s’arrête pas là! L’angoisse nous guette et nous enveloppe. Elle dirige notre esprit comme si elle voulait que l’on perde le contrôle, qu’on ne sache plus quoi faire, quoi dire.

Ce qui peut impliquer par la suite plusieurs maux comme des serrements au niveau de l’estomac, des palpitations, la transpiration, des nausées, des évanouissements, des troubles du sommeil, des frissons, de la fatigue et même des pleurs.

Aussi, sans nous en rendre compte, nous transmettons cette angoisse à notre entourage, et plus sérieusement à nos enfants. Demandez-moi pas pourquoi, ils sont les premiers touchés par cet état de nervosité. Ils le ressentent du premier coup!

Que ce soit la peur, la maladie ou même la mort… il faut se concentrer sur soi et ne pas paniquer. L’angoisse ne devrait jamais prendre le contrôle sur nous et nous déséquilibrer mentalement.

Et combien de fois on a angoissé pour rien! Combien de fois on s’est dit à soi-même :

« Ahhh ! J’m’en faisais pour rien finalement! »

Alors c’est vraiment pas le moment d’une over-reaction!

Je me souviens des moments où j’ai passé trois nuits à m’en faire pour l’achat d’une nouvelle maison, les journées de soucis parce que mon petit-fils commençait la maternelle. La pilule contraceptive que j’avais oublié de prendre ou le manque d’argent pour des factures en souffrance. Il y a aussi la fois où mon conjoint a perdu sa job, que ma mère était transportée à l’hôpital ou tout simplement, quand mon chien saignait du nez sans raison. Seulement la pensée que je me faisais du souci pour tout et pour tout le monde… il y a bien fallu que je lâche prise à un moment donné et que je me calme un peu.

Alors il faut apprendre à contrôler sa pensée et ses émotions. C’est quelque chose qui commence par une très grande respiration. Ouais, aussi simple que ça! Se calmer… Respirer profondément et chasser toute cette nervosité qui monte à la surface pour nous sortir de notre réalité. Je ne dis pas qu’on s’énerve pour rien! Je dis que le fait de respirer nous fait voir plus clair et détruit ces arrière-pensées négatives.

Les mauvais jours, ça arrive à tout le monde. Mais cela ne sert vraiment à rien de s’énerver d’avance.

Si c’est pour arriver, ça va arriver de toute façon, on n’y peut rien… alors, pourquoi ne pas se calmer et prendre le taureau par les cornes avec toute sa tête et ses sens, quand le temps l’exigera.

Quant aux enfants, il est préférable de rester calme et d’avoir toutes ses idées claires pour pouvoir les rassurer. Ils comptent sur nous et nous devons montrer l’exemple et garder notre sang-froid.

N’oubliez jamais les gens autour de vous, qui vivent la même situation que vous. Il faut rester positif le plus possible et vivre le moment une minute à la fois.

Votre cÅ“ur vous en remerciera et votre entourage se sentira en confiance, dans un état positif où la foi vaincra l’angoisse. Croyez-moi, ce sont les moments où il y a plus que des bonnes nouvelles… Souvent, il se produit des miracles!

N’oubliez pas! Respirez un bon coup, calmez votre esprit de toutes ses peurs inutiles et concentrez-vous sur le moment présent. Donnez l’exemple aux gens que vous chérissez et si vraiment c’est grave, vous serez tout de même en contrôle pour passer à travers avec force et courage.

 

 

Être mère, en apparence c’est simple : En réalité, ça ne l’est pas du tout!

Être mère, c'est supposé être un truc naturel, inscrit dans notr

Être mère, c’est supposé être un truc naturel, inscrit dans notre génétique; une belle grande ligne droite pavée d’amour et d’instinct. Notre corps est conçu pour porter un enfant, le nourrir et veiller à sa survie. Comme mère, un peu comme la maman ours, notre tâche principale, une fois l’expulsion terminée et la zone cicatrisée, est d’amener notre petit à l’âge adulte dans un état physique et mental socialement acceptable.

 

Les étapes sont simples :

  • puberté;
  • calcul du cycle menstruel;
  • acte sexuel;
  • nausées;
  • déchirures;
  • allaitement (ou pas);
  • postpartum;
  • Kegel;
  • abonnement aux protège-dessous ou à la rééducation périnéale si Kegel n’a pas fonctionné;
  • manque de sommeil;
  • perte de libido ou prise de poids (et souvent les deux !);
  • chasse aux CPE/garderies, bis (ou pas).

ÇA, c’est la voie rapide, le SUPPOSÉ mode d’emploi. BÉBÉ FA-FA.

 

Je suis maman depuis quatre ans et je constate que ces étapes d’apparence toutes simples sont en réalité pas simples du tout. Elles sont parsemées d’éléments intrusifs comme la fatigue, l’angoisse, l’insécurité, les microbes, les judicieux conseils de celles qui ont “réussi”, les doutes, la culpabilité et les pressions sociales. Je réalise qu’un mode d’emploi pour mère, ben, ça n’existe pas.

 

Être une maman en 2016, c’est être laissé à soi-même;
Tout en étant bombardée d’informations contradictoires ou de commentaires douteux:

« Donnes-y des probiotiques, ben non, y’est ben trop p’tit! »

« Faut faire du cododo pour le rassurer, mais oublie pas d’acheter la barrière à 60 piasses pour pas l’effoirer »

« Couche-le sur le ventre, no-non, faut le virer su’l dos! 
Me semble que sa tête tourne pas ben ben, t’as-tu pensé aller voir un ostéo?»

« T’es ben trop mère poule!»

 

*******Pour les 18 ans et plus, prière d’insérer ici le mot FUC* suivi du mot YOU.*******

 

Quand j’ai décidé d’être mère, j’espérais être une Gwyneth ou une Jacynthe pour faire du Zumba-bébé et du portage toute la journée. Je voulais faire mes purées et mon pain, bannir le gras trans et faire mon savon maison. Je voulais me lever à cinq heures pour méditer, faire du Country Heat pour être en super forme et bien préparer ma journée. Je voulais choisir mes vêtements le soir, avoir un ventre plat et faire partie de ces mères sexy qui portent des vêtements propres et du mascara.

Avant, je ne savais pas qu’une maman, ça se couchait les cheveux sales pour dormir plus longtemps et je n’appréciais pas la chance que j’avais d’aller à la toilette la porte fermée. C’est le jour où tu réalises que tu fais l’amour aussi souvent que tu payes ton compte de taxes que tu te rends vraiment compte dans quoi tu t’es embarquée. Fin du monde? Bien sûr que non. Besoin d’une petite tape dans le dos et d’un réalignement de chakras? S’il vous plaît, oui pour tout ça et bis.

Alors, à tous les experts marketing qui inventent des familles parfaites sorties d’un remix de Lassie et à tous les sites Internet qui nous donnent des recettes de collations santé à base de Kale et de cacao bio, je dis thanks, but no thanks.

Dites-nous que les cernes c’est normal et que le désordre et le découragement aussi. Montrez-moi des vraies mamans, cutes et échevelées, qui ont de vraies routines qui pourraient m’inspirer. Je veux voir des images de fillettes pas peignées qui portent des bas dépareillés, des garçons pleins de terre et des repas à base d’œufs brouillés!!!

Et à vous, très chères matantes, mères, grand-mères, autres mères, infirmières,
Dites-nous qu’on est belles, qu’on est bonnes, qu’on est capables pis qu’on fait ça comme il faut,
parce que certains matins, c’est juste de ça dont on a besoin.

Faire le deuil d’un troisième enfant…

 

Il y a deux ans, je m'apprêtais à devenir mère, pour une tro

 

Il y a deux ans, je m’apprêtais à devenir mère, pour une troisième fois : quel bonheur!


Il y a deux ans, on m’annonçait que l’enfant que je pensais porter n’en était pas un : j’avais gagné à la loto. J’étais LA femme sur 200 000 qui aurait à traverser cette pénible épreuve. Une épreuve qui m’aura profondément marquée. Une épreuve que j’ai vécue toute seule.

Je portais en moi une môle hydatiforme. Mon foetus, dès la conception, avait muté en une sorte de tumeur. Restait à la retirer. Puis à faire des tests. Des tests oncologiques. Pour la première fois, dans ma vie, j’ai eu peur d’être confrontée à la maladie. J’ai pensé que peut-être, je n’allais pas voir grandir mes filles. Que j’allais laisser mon complice du quotidien poursuivre sa route tout seul.

Lorsqu’on t’annonce, dans un cubicule, que dans ton ventre, ce n’est pas l’enfant que tu aimes déjà qui s’y trouve; c’est une tumeur. Lorsqu’on t’annonce que dans tes organes, il peut s’y trouver un début de cancer; ça fait peur.

Et il faut avaler toutes ces nouvelles one shot. Ça fait beaucoup pour un petit cœur.

Je me souviendrai toujours du moment où je suis rentrée chez moi, un vendredi soir. Plutôt que d’avoir un beau relevé d’échographie en main, j’avais une prescription pour arrêt immédiat de travail et j’étais en attente d’un appel du bloc opératoire.

Dans ma vie, il y a eu l’annonce du décès de ma mère et il y a eu cette soirée-là. Sentiment inexplicable.

Il y a eu la chirurgie. Puis, les semaines d’attente pour connaître la nature de cette tumeur.

Et il y a eu tous ces mardis, pendant près d’un an, où on m’a fait une prise de sang pour s’assurer que cette môle ne se régénérait pas.

C’est long en titi.

Peu de gens savent combien cette année fut douloureuse pour moi. J’ai vécu une immense solitude. Parce que cette pathologie est méconnue, parce qu’on en entend peu parler.

Si j’écris enfin à ce sujet, c’est pour faire connaître cette maladie. Parce qu’il y a deux ans, je pleurais dans ma voiture à TOUS les mardis. Parce que je me suis sentie incomprise. Parce qu’on a banalisé ce que j’ai vécu. Par simple méconnaissance. Vraiment, sans méchanceté.

Et par-dessus tout, parce que je souhaite éveiller les gens à la grossesse molaire (on appelle cela ainsi également).

Par chance, j’ai déjà deux belles filles en santé et j’y trouve ma consolation. Mais mon deuil à moi, il trouve sa place où? Le deuil d’un enfant que je ne portais finalement pas?!?

Vous n’avez pas idée combien ça fait mal.

 

En cette soirée froide du mois de décembre, je repense à cette étape et j’aime penser qu’il y a, quelque part, une petite étoile qui veille sur ma famille 🌟…

 

 

***Merci à Karine Latulipe; la douceur qui se dégage de ta photo m’a donné envie de m’ouvrir…

Crédit photo Élie Bédard 💕 Merci!