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Ma vie de statue -Texte: Eva Staire

Cette année, ça fera seize ans de mariage dans notre couple.

Cette année, ça fera seize ans de mariage dans notre couple.

Parfois à la blague, je dis à nos amis « Seize looooongues années », en sous-entendant que ce n’est pas facile de vivre avec l’autre.

Mais derrière cette blague, une demi-vérité. Ma tendre moitié a un problème d’alcool, une dépendance solide qui l’a amené au fil des années à faire de nombreuses gaffes, parfois quasi irréparables.

Depuis que je suis avec, c’est comme ça.

Au début, ça ne me dérangeait pas, car je viens d’une famille (mère, tantes, beau-père, etc.) de consommateurs d’alcool, drogues ou autres. Alors je pensais pouvoir gérer, car je connaissais ce monde-là, et ce, même si moi, je ne suis pas tombée dans ces dépendances.

Et puis, je l’aimais tellement !

Et effectivement, pendant les premières années de mariage, de couple et de famille, j’ai su gérer.

Gérer le fait que l’autre rentrait souvent tard après la fermeture des bars, alors que notre premier enfant venait tout juste de naître…

J’ai su gérer les problèmes d’argent liés au problème d’alcool, qui ont mené jusqu’à la faillite personnelle.

J’ai su gérer pendant des années et des années un tempérament très instable, colérique, anxieux, susceptible et souvent manipulateur lié à la dépendance. Sans compter les mensonges.

J’ai même su gérer l’infidélité. Deux fois (ou plus, je ne sais plus).

À un moment donné, tu penses que c’est de ta faute parce que c’est ce qu’il te dit à répétition. Pis tu l’aimes, faque tu le crois. Mais une toute petite voix en dedans de toi te souffle que c’est faux. Et tu y crois aussi.

Et tu te dis que ça va aller mieux avec le temps, que ta patience à toi sera récompensée, qu’un jour, ta vie de famille rêvée, ben tu vas l’avoir.

Puis un jour, le dépendant réalise qu’il peut tout perdre, fait une thérapie et arrête pendant quelques merveilleuses années. Des années de calme, de paix et heureuses. Jusqu’à…

La rechute… la rechute de celui qui vit dans le déni solide et qui pense dur comme fer qu’il est capable de se maîtriser, qu’il peut boire un verre comme tout le monde… Et alors, les sorties jusqu’aux petites heures du matin recommencent, les problèmes d’argent liés à la consommation reviennent… Tu paniques.

Ensuite, tu te tannes. Parce que pendant ces années où lui tourne en rond, toi, tu es devenue ta propre personne et tu réalises que tu ne veux peut-être plus de ça dans ta vie. De l’alcool et de tout le stress qui vient avec. Tu t’éloignes. Parce que l’alcool pour toi, ça fait des ravages dans ta famille pis que t’es pu capable, tu n’as plus la force de gérer, de soutenir et de vivre à travers cela.

Alors on en est là. La rechute dure depuis trois ans, avec des moments de grâce, des moments de stress immenses, des moments où je me pose la question « Mais qu’est-ce que je fais là ? ».

Parce qu’il faut réaliser que seize ans de vie commune, c’est beaucoup dans une vie humaine. C’est beaucoup d’histoire et ça ne se fout pas aux poubelles d’un coup même si tu n’en peux plus de voir ta moitié te faire revivre ta vie en boucle, comme si c’était le jour de la marmotte. Comme si tu avais encore vingt-cinq ans, alors que tu en as presque quarante…

Je ne vais pas entrer dans les détails du pourquoi je suis restée pendant toutes ces années avec lui, mais toi qui vis avec un toxicomane, un alcoolique ou un être qui a une dépendance qui peut détruire ta famille, je veux que tu saches que si tu penses que tu l’aimes assez pour vivre avec son problème, fais-le.

Sinon, pars.

Parce que si tu finis par l’aimer de moins en moins et que tu restes avec, c’est à ce moment-là que les regrets commenceront à former une montagne et que le désespoir s’emparera de toi. Que la peur du changement ultime te confrontera tous les jours au point de te rendre inerte comme une statue, incapable de prendre LA bonne décision… c’est à ce moment-là qu’il sera presque trop tard…

Eva Staire

Iglou iglou, mais pas chez nous

Du monde saoul, j’en ai vu dans mon enfance! La matante pu capable

Du monde saoul, j’en ai vu dans mon enfance! La matante pu capable de nourrir son enfant dans un party de parenté tellement elle a frenché le goulot… Le mononcle qui cale sa caisse de six pendant un trajet de quarante-cinq minutes, qui arrête trois fois en chemin pour se vider la vessie sur le bord de la 55. Heureusement, son épouse compréhensive avait depuis longtemps pris le relai derrière le volant. Et ce même mononcle de cinquante ans en train de vomir sa vie à odeur de Labatt 50… à peine une heure après le début du réveillon des Fêtes… bel exemple pour la jeunesse. Des cousins ruinés à cause des dettes d’alcool et de drogues, qui ne voient tellement plus clair qu’ils ne voient plus d’espoir, sauf au bout d’une corde… Sans compter ceux qui ont perdu leur emploi et leur famille à cause de la divine bouteille!

Et le grand frère alcoolo avant même de finir son secondaire… jusqu’au jour où le téléphone sonne à huit heures du matin : « Euh… je suis à l’hôpital… Je comprends pas trop ce que je fais ici… le doc m’a dit que j’ai passé la nuit en camisole de force… Il paraît que j’ai calé un 40 onces en trois heures… Je me suis pété la gueule en tombant… Je suis devenu violent… Perdu la carte… Faudrait que m’man vienne me chercher… » Ç’a été la fin de l’abus d’alcool pour lui.

Mais pour d’autres, la dépendance à l’alcool est encore et toujours omniprésente. T’sais, quand en quatre décennies, tu as vu une personne une seule fois à jeun… ça donne une idée qu’elle n’a pas passé beaucoup de journées lucide. Ça donne une idée du nombre de « premières fois » de ses enfants dont elle ne se souvient pas parce que les vapeurs d’alcool étaient trop épaisses. Ça explique aussi pourquoi j’ai longtemps eu peur des effets de l’alcool dans ma vie.

Adolescente, à l’époque des premières rencontres avec la bouteille, mon œsophage se fermait automatiquement après une bière. Comme si j’avais un détecteur de surplus d’alcool intégré. Alors, au lieu de caller l’orignal comme plusieurs expérimentateurs, je flattais le dos de ceux qui se vidaient l’estomac dans le bol de toilette (ou ailleurs). Je téléphonais aux parents des jeunes qui avaient dépassé les bornes, et je lavais les cheveux gluants des filles avant que leurs parents arrivent. Et je ramassais les corps morts et les botchs de cigarettes au petit matin.

Adulte, j’ai eu quelques excès. Une bouteille de Caribou un soir de Carnaval… un enterrement de vie de fille sur la Grande-Allée… mais tout ça de façon plutôt contrôlée. Quand j’ai rencontré mon futur époux, notre première soirée s’est déroulée autour d’un (deux-trois) pichets. Mais rapidement, on a compris qu’on n’était pas dans la gang des alcoolos. On aimait prendre un petit verre en soupant, lui aimait goûter des bières et collectionner les verres qui vont avec, c’est à peu près ça.

Mais ça m’inquiétait tout de même. Chaque verre rempli, chaque verre vidé sonnait une alarme en moi. « Fais attention : alcoolique potentiel! » J’en avais tellement vu… J’en avais trop vu. Quand j’en parlais, ça créait quelques frictions. Il avait l’impression que j’exagérais, que je voyais des bibittes partout. « Voyons donc, je suis loin d’être alcoolo, relaxe un peu! » Mais l’alarme sonnait encore la fois d’après.

À force de vivre ensemble, de discuter, d’analyser ma peur et mon passé, on a compris. J’avais toutes les raisons du monde de craindre l’alcoolisme, mais j’étais tombée sur un gars qui n’avait pas ce problème. Il aimait le goût de l’alcool, il aimait prendre un verre entre amis ou en amoureux, mais pas à n’importe quelle heure, pas dans n’importe quelle occasion, pas au point d’être tout le temps guerlot. Il était bien ancré dans la réalité. Bien loin d’une dépendance.

Il a respecté ma limite, ma crainte. Il m’a écoutée. Il m’a expliqué. Avec douceur. J’ai pris le temps d’observer. D’analyser notre réalité sous l’angle du présent et non du passé. Et j’ai compris que l’alcool pouvait être synonyme de plaisir partagé, de plaisir momentané, de plaisir contrôlé. Je ne regrette pas d’avoir exprimé mes craintes, ça m’a permis de les soigner.

Ce que nos enfants voient, c’est notre relation saine à l’alcool. Ils savent que ça existe, ils savent que ça peut être bon et agréable, ils savent aussi (parce qu’on leur en a parlé) que ça peut faire déraper quelqu’un pendant une soirée ou une vie. Et à mon plus grand bonheur, ils trouvent que ça a l’air dégueulasse!

Faites le test! Mesurez votre niveau de dépendance

http://aa-quebec.org/AA_Quebec/Templates/index.htm

Alcooliques Anonymes Québec

http://aa-quebec.org/AA_Quebec/Templates/index.htm

Dépendances: alcool, drogues, jeu (Portail Santé Mieux-Être du gouvernement du Québec)

http://www.sante.gouv.qc.ca/problemes-de-sante/dependances/

 

Jeunesse J’écoute: Alcool et drogues

http://aa-quebec.org/AA_Quebec/Templates/index.htm

Nathalie Courcy

Traverser ça ensemble

J’ai toujours pensé qu’un couple de

J’ai toujours pensé qu’un couple devait un jour ou l’autre être confronté à un obstacle. Dans mon cas, ce jour est arrivé il y a quelques années. Ça faisait quelques mois que je me posais des questions. L’attitude de mon homme avait changé, il manquait de l’argent. Toutes les choses que je pouvais imaginer sont passées dans mon esprit. J’ai vécu une partie de ma deuxième grossesse avec beaucoup d’angoisse et de tristesse.

 

Un soir, j’ai donc décidé de prendre mon courage à deux mains. Je vivais dans le doute depuis trop de temps. Mon chum avait changé quelques mois après le début de ma grossesse qui nous apporta une belle petite princesse. Rien ne rentrait dans l’ordre, même qu’il était vraiment en chute libre. Je me suis donc mise face à lui en demandant avec mon air de glace : « Ce soir, tu vas me dire ce qui se passe! Tu me parles ou je pars avec nos deux enfants. » C’est alors qu’il baissa la tête en me disant que depuis un certain temps, il avait commencé à consommer…

 

Les mots tombèrent comme une bombe! Je m’en doutais, mais de l’entendre… J’étais fâchée. Pourquoi il avait eu besoin de se réfugier là-dedans? Qu’est-ce que j’avais fait? Était-il malheureux avec moi et nos enfants? Je ne comprenais rien. Je pris donc la nuit de repos en berçant ma fille. Les larmes coulaient sur mes joues. Ce fut dans le regard de ce tout petit être de deux semaines cette nuit-là que je trouvai la force. Je décidai alors de partir une semaine chez mes parents avec mes enfants. Le matin venu, j’ai regardé mon chum et je me souviendrai toujours de mon discours :

 

« J’ai décidé de partir chez mes parents, car je trouve qu’avec les conneries que tu fais en ce moment, tu ne nous mérites pas. Demain matin, à ton réveil, avec la solitude qui sera autour de toi, tu te demanderas si c’est vraiment ça que tu veux! Si tu prends la décision de t’en sortir, je serai là, mais avec certaines conditions à respecter. Si tu veux continuer dans cette voie actuelle, tu risques de tout perdre. Ton travail, ta maison, ta famille et peut-être même ta vie. »

 

Je partis donc avec mes enfants qui mettaient quand même un baume sur cette peine. Mon chum m’appela tous les jours, plusieurs fois par jour. Il pouvait venir voir ses enfants quand bon lui semblait. Il vécut une semaine seul en voyant que sa famille était beaucoup plus importante que de se geler. Je revins alors avec des règles strictes à respecter :

          Fournir toute facture

          Montrer ses talons de paye

          Revenir à la maison directement après le travail

          Changer de fréquentations

Il n’avait plus la possibilité de me cacher quoi que ce soit. Oui, il a vécu deux fois une rechute. Par contre, j’avais pris le temps de parler à d’anciens toxicomanes qui m’avaient donné des trucs pour détecter facilement si mon conjoint avait consommé. Je pouvais le savoir même au bout du téléphone. Il était coincé, soit il s’en sortait avec mon aide ou il allait en centre fermé. (Chose qu’il ne voulait pas trop, car nous avions quand même un fils qui voulait son père)

 

Devant notre garçon alors âgé de deux ans et demi, on essaya de rester neutre et de faire comme si de rien était. Notre fille, quant à elle, était tellement petite que nous avions moins d’inquiétudes. Mes parents ont été d’un grand support et ont toujours cru en mon amoureux. J’aurais aimé pouvoir en dire autant de sa famille, mais eux ont préféré fermer leurs yeux sur tout ça. Eux étaient au courant de tout et ne me disaient rien.

 

Pour arriver à passer au travers de toute cette histoire en gardant ma tête sur mes épaules, parler à mon entourage a été ma thérapie. J’ai été franche avec mon conjoint que je ne pouvais pas faire semblant de rien. J’avais besoin de parler à mon monde pour trouver l’énergie et il n’a pas eu trop le choix de comprendre.

 

Moi qui avais avant des préjugés sur les personnes qui avaient ce genre de problèmes, ma perception changea à ce moment. Aujourd’hui, je me rends compte que personne n’est à l’abri d’une dépression ou d’une faiblesse. Il ne faut pas oublier que dans le fond, ces personnes souffrent et ont juste besoin d’une bonne poussée vers le haut. Il faut savoir être ferme et ne pas les prendre en pitié tout en montrant que nous sommes là pour eux. Presque dix ans après cet épisode, tout va bien. Sans dire que je recommencerais, car oh! Non, je n’en serais pas capable. Je crois que toutes les embûches nous font grandir et apprendre. Donc aujourd’hui en regardant en arrière, je crois que j’ai beaucoup appris de tout ça. Je crois même qu’aujourd’hui, ça fait de nous (mon conjoint et moi) de meilleures personnes.

 

Eva Staire

 

 

Trouver l’amour à quarante ans…

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraim

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraiment pas évident. Le but de trouver l’âme sœur est très différent de quand on est dans la vingtaine. Les contraintes familiales aussi sont des obstacles pour trouver LA personne pour nous accompagner au quotidien. Dans la quarantaine, bien souvent, aspirer à fonder une famille est chose du passé. On se cherche quelqu’un pour partager nos petits bonheurs ou nos petits malheurs. Sortir dans les bars ou les clubs pour rencontrer, ce n’est vraiment pas évident, alors on se rabat sur cet engin qui est facilement accessible et derrière lequel on n’a pas besoin de se mettre sur notre 36 pour rencontrer, notre ordinateur.

Des sites de rencontre, il y en a des tonnes. Alors, lequel choisir? Tinder, Réseau Contact, Zoosk, Badoo, Plenty of Fish, EHarmony… Il y en a comme ça des centaines. Moi, j’ai gravité sur quelques-uns. J’ai essayé Zoosk, Réseau Contact, Mon Classeur et Plenty of Fish. C’est sur ce dernier que j’ai fait le plus de rencontres. Pas toujours des rencontres plaisantes par contre. Il faut savoir que sur tous les sites, il y a des gens mal intentionnés. Des gens qui sont là pour les mauvaises raisons. Ces gens testent votre vulnérabilité et cherchent à profiter de cette dernière. Dans mon cas, c’est même allé jusqu’à un vol chez moi. Un beau réseau bien ficelé d’hommes qui se créent plusieurs profils différents avec une photo floue pour attirer la pauvre petite madame vulnérable. Une fois les discussions entamées, on prend le playboy du groupe pour discuter sur Skype avant d’offrir une date. La journée de la date, on annule pour une raison quelconque. Après plusieurs autres discussions via Skype, on convainc la pauvre petite madame d’aller la visiter chez elle. Là, on spot la marchandise. On laisse passer quelque temps en lui faisant croire qu’on est à l’extérieur du pays et puis hop, au moment opportun, un autre appel Skype. On pose des questions sur les allées et venues et puis un soir, pendant qu’on sait que madame n’est pas à la maison, on frappe. Ensuite, c’est le calme plat… Plus aucune nouvelle du dit charmeur.

Bien sûr, il y a les traditionnels « Je veux te voir par appel vidéo ». On commence ça tout doucement et après quelques minutes, le monsieur demande à la gentille demoiselle de lui montrer un peu plus de peau. Ou carrément, le monsieur montre lui-même beaucoup trop de peau. Il y a aussi les messages super gentils du genre « Tu veux baiser » quand on n’a pas encore rencontré la personne. Les dates super désagréables où la personne a placé sur le site une photo d’elle qui remonte à une dizaine d’années et où la personne a plusieurs dizaines de livres en trop. La personne avec un handicap physique, mais qui ne le mentionne pas avant la première rencontre. La personne qui est prête à s’engager immédiatement et qui insiste, mais qui se fâche et te dit que tu as un problème quand tu lui dis que ça va trop vite.

Par contre, il y a aussi de belles histoires de rencontre. Des gens qui se rencontrent via les sites et qui sont ensemble depuis plusieurs années et même qui fondent une famille. Le but de chacun est bien différent, mais une chose est certaine, on recherche tous la même chose au bout du compte, le prince charmant ou la femme idéale. Alors que cette personne soit rencontrée dans un bar, dans un club ou sur un site de rencontre, comme le dit si bien le dicton, un jour ou l’autre, chaque torchon trouve se guenille!

Annie Corriveau

Mon p’tit bonheur

 

Mon p’tit bonheur, c’est votre sourire.

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Mon p’tit bonheur, c’est votre sourire.

C’est quand je vous vois jouer et rire ensemble.

C’est de vous voir courir dans le gazon, libres de toutes pensées dans votre tête.

C’est de vous voir manger vos popsicles dégoulinants.

C’est d’avoir le temps de vous voir faire du vélo pendant que papa lave notre minivan de course et qu’il vous arrose au passage. Ou juste d’avoir le temps de vous voir faire du vélo; la minivan peut rester sale longtemps des fois…;)

C’est de nous voir sauter dans les feuilles.

C’est de vous voir courir avec la langue sortie, essayer d’attraper des flocons de neige, tout emmitouflés dans vos habits d’hiver.

C’est de vous voir inventer des jeux qui sortent de votre imagination débordante.

C’est quand j’ai des fous rires avec vous. T’sais, des vrais là; quand on a mal aux joues et au ventre à force de rire. Ces moments de complicité qu’on vit sont indescriptibles.

C’est quand j’ai le temps de vous regarder vous amuser à votre insu. Si en plus, je peux immortaliser ces moments-là en vous prenant en photo sans me faire prendre, c’est le summum.

Mon p’tit bonheur, c’est quand on prend le temps, papa et moi, d’écouter une série télé ensemble, collés.

C’est quand on prend le temps de se parler de vous, de nous, de rien pis de tout.

C’est quand papa me fait rire.

C’est quand on décide de se faire une bonne bouffe ou qu’on va se chercher du junk ou des sushis après vous avoir couchés.

C’est quand, si on est seuls en auto, on se tient la main et qu’on écoute de la musique très fort. T’sais, on a encore 16 ans.

C’est quand je regarde avec fierté tout ce qu’on a accompli, malgré les années de fous.

C’est quand je pense aux gens qui ont été là pour nous.

C’est d’avoir mamie et papi, tout court.

Mon p’tit bonheur, c’est aussi quand, pendant votre sieste, je prends le temps de ne rien faire, d’écouter le silence et de boire un café ou un thé CHAUD.

C’est quand je prends le temps de lire.

C’est quand je me verse un p’tit verre de vino en préparant le souper.

C’est quand on met la musique très fort et qu’on danse vous et moi, ensemble. Oui, maman a encore douze ans, souvent.

C’est quand vous êtes enfin endormis et que je m’allume des chandelles, tout en prenant un bain bouillant beaucoup trop long (au point de devoir rajouter de l’eau chaude en cours de route), avec de la musique. (Ben oui, encore de la musique, mais pas forte cette fois. T’sais, vous dormez.)

C’est quand, si je suis seule en auto, je mets la musique très fort (oui, encore!) et que je chante.

Je vous ferai honte un jour.

C’est quand je passe un moment avec une amie.

C’est quand la table est remplie de gens qu’on aime et qu’on se fait des soupers sans flafla.

C’est de regarder et de re-regarder sans cesse vos photos et vidéos.

C’est de vous embrasser, vous câliner, de vous dire je t’aime. Quand vous dormez, je me paie tellement la traite! Si vous saviez!

Surtout, c’est quand les Je t’aime et les câlins viennent de vous, gratuitement.

Mon p’tit bonheur, finalement, il est pas mal grand.

Il est partout, mais essentiellement, il est en vous.

Mon plus grand souhait, c’est que votre vie soit toujours remplie de p’tits bonheurs.

Mais surtout, que vous arriviez toujours à les voir.

Des fois, ça ira mal.

Mais avec eux, ça va toujours un peu mieux.

Promis.

Maman

Caroline Gauthier

 

Le jour où tu t’es lassé de nager

J’avais dix-neuf ans qua

J’avais dix-neuf ans quand je t’ai rencontré. Tu avais six ans de plus que moi. Tu avais les cheveux longs et des Dr Martens rouges, et tu conduisais un vieux 4X4 brun duquel émanait une odeur de soirées de party entre amis. Je ne peux pas dire qu’il y a eu un coup de foudre, mais rapidement, une complicité s’est installée. On habitait le Plateau Mont-Royal, on courait les festivals de musique, on regardait des films underground. On était libres et heureux. Tu étais mon ami, mon meilleur ami.

On a grandi ensemble, on a fait un bout de chemin. La vie n’était pas toujours rose, la mer n’était pas toujours calme. On a souvent voulu fuir; on a souvent eu des doutes. Je ne compte plus les fois où j’ai fait mes valises dans ma tête et imaginé ce que ce serait de repartir à zéro, de refaire ma vie avec quelqu’un d’autre.

Malgré les épreuves, on a eu trois enfants ensemble, trois magnifiques enfants. J’ai vu ton regard s’illuminer en les voyant grandir. Tu prenais un plaisir fou à leur faire découvrir le monde. Tu étais un papa fier et affectueux. Je me suis souvent dit que peu importe ce qui nous arriverait, je ne regretterais jamais de t’avoir choisi comme père de mes enfants. Tu les aimais d’un amour pur et sincère!

Notre chemin a abouti à un cul-de-sac. Avec du recul, je vois maintenant que ton problème de santé mentale était un facteur important dans notre éloignement. On a choisi de se séparer, de ne plus se contenter. On se souhaitait du bonheur et on voulait plus que tout réussir notre séparation : pour le bien de nos trésors. On a levé nos verres à nos dix ans de vie commune, on s’est serrés fort et on ne s’est souhaité que du beau pour l’avenir.

Et c’est là que la tempête a frappé. Non seulement la mer n’était pas calme, mais on se faisait engouffrer par les vagues. Impuissante, je te regardais te noyer et toi, tu t’accrochais à moi, me tirant vers le fond. Deux ans de tempête, deux ans pendant lesquels je t’ai regardé te débattre dans l’eau, revenir à la surface reprendre ton souffle pour replonger dans les profondeurs. Il y a eu des moments où je me suis demandé si ce n’était pas ce que tu voulais, au fond, te laisser couler. Tout le monde te lançait des bouées, mais tu n’en voulais pas.

En octobre, tu t’es lassé de nager. J’imagine que tu n’en avais plus la force. On était tous à bout de forces! Nos enfants avaient neuf ans, six ans et trois ans. Par une douce journée d’automne, trois enfants ont appris qu’ils n’avaient plus leur papa. Ces trop petites merveilles que tu aimais plus que tout, tu avais choisi de les abandonner. Ces trois petits êtres qui ont fait naître une lueur dans ton regard ont vu la leur s’éteindre en un instant.

Aujourd’hui, je le dis : je t’en veux! Je te déteste pour ce que tu as fait! Je voudrais avoir la chance de te brasser et de te raisonner. Je voudrais te faire prendre conscience de toute la douleur, de toutes les questions, de toute la culpabilité et de toute la tristesse que tu nous as laissées en posant ce geste. Cette douleur que tu n’arrivais plus à supporter, tu nous l’as léguée. Tu m’as laissé un énorme fardeau sur les épaules : être le seul parent de nos enfants. Comprends-tu ce que ça signifie? Comprends-tu la pression qui pèse sur moi? De savoir que peu importe ce que je ferai, peu importe l’amour que je donnerai à nos enfants… jamais, JAMAIS, je ne pourrai leur épargner cette douleur et ce vide qui les suivront toute leur vie. Jamais je ne pourrai répondre à tous leurs questionnements, car jamais je ne pourrai expliquer l’inexplicable.

J’avais trente-deux ans quand tu t’es suicidé. Tu avais six ans de plus que moi. Tu avais les cheveux courts, tu étais père, tu étais amaigri et je ne te reconnaissais plus. La vie continue pour les enfants et moi : on se lève le matin, les enfants vont à l’école, on rit en famille, on fait des activités, on se colle, on s’aime…

La vie continue, mais elle ne sera plus jamais la même : elle sera toujours teintée par ton départ. Ce nuage noir nous suivra toujours, de près ou de loin : il fera à tout jamais partie de qui je suis et de qui les enfants deviendront.

 

Ma St-Valentin, cette année-là…

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Je suis avec mon conjoint depuis douze ans. J’ai vécu plein de beaux moments à la St-Valentin, des soupers au resto, des fleurs livrées à mon appartement (et c’est ma coloc qui les a reçues!) Cependant, je crois que celle d’il y a cinq ans restera encore gravée dans ma tête pour longtemps : ma St-Valentin en 2012.

 

En fait, tout a commencé la veille, soit le lundi 13 février. Ma fille avait tout juste vingt mois et à cet âge, c’est souvent virus par-dessus virus, malheureusement, mais nous étions tranquilles à ce moment. Moi, je travaillais dans un domaine avec moins de responsabilités, à temps partiel, et je pouvais me permettre d’aller faire un tour au Costco un lundi après-midi, car je finissais vers 14 h 30.

 

C’est ce que j’ai fait ce fameux lundi et avant d’aller chercher l’héritière au service de garde, je me suis dit, va ranger ton Costco à la maison. En arrivant pour rentrer l’auto dans l’abri Tempo, bang, le camion du monsieur… Oups, non. Si monsieur est à la maison un lundi après-midi, Houston, nous avons un problème!

 

C’était le cas, il avait quitté son travail en mi-journée dans l’ouest de la ville pour revenir dans notre banlieue est. Il était malade, pas la grippe d’homme : la grippe, celle qui te cloue sur place, où chaque millimètre de ton corps te fait souffrir… Wow, quelle belle veille de St-Valentin!

 

Moi, j’enfile tout de suite mon costume de Super Woman. Je range mon Costco, je fais du thé au citron pour mon monsieur et je vais chercher l’héritière au service de garde. Je contrôlais la situation et j’allais sauver toute la maison. Pouf… La vie s’occupe toujours de te faire entendre raison. Le lendemain matin, c’était moi qui étais sur le carreau. Mon monsieur était un peu moins pire, mais moi, ouch… j’étais à terre. Ce matin-là, la seule personne qui était sur le piton, c’était l’héritière, vingt mois. Finalement, nous avons pris la décision de la diriger au service de garde et comme c’était le monsieur le moins pire, c’est lui qui a dû se taper les cinq minutes en auto pour aller la mener.

 

Ensuite, qu’avons-nous fait? Nous avons passé le mardi de la St-Valentin ensemble, en cuillère dans le lit. Vous voulez connaître nos ébats amoureux de cette journée? Bah, nous avons dormi collés, collés et à la fin de la journée, nous étions, disons, fonctionnels… C’est moi qui suis allée chercher l’héritière ce soir-là. Par la suite, le lendemain, nous étions retournés au travail, encore un peu amochés, mais quand même fonctionnels.

 

Ce dont je me souviens aussi, c’est que l’héritière n’a jamais eu ce virus. J’ai toujours cru que c’était un complot : vous voulez passer du temps ensemble, les parents? Pas de problème, mais ce sera souffrant!

 

Bref, l’année suivante, j’ai bien apprécié mes fleurs, mais il reste que 2012 reste marquée dans mon corps…

 

Evelyne Blanchette

 

De l’Amour avec un grand A

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Aujourd’hui, c’est une fête spéciale, une fête où l’amour est en vedette. Tu sais que je t’aime tous les jours, mais aujourd’hui, j’ai envie de profiter de l’occasion pour le dire à tout le monde. Je veux montrer aux gens qu’une belle histoire d’amour n’existe pas que dans le film Les pages de notre amour. Alors voilà pour toi, mon beau Vivy, de l’amour à profusion.

 

Pour commencer, je tiens à te dire que tu es un homme merveilleux. Un homme que j’ai gagné à connaître avec les années. Un homme avec tant de gentillesse, douceur, humour et tendresse. Tu sais, c’est si apaisant de me retrouver dans tes bras. Quand je sens l’angoisse de la vie monter en moi, je n’ai qu’à me coller sur toi pour me sentir rassurée. Je sais, parfois, c’est difficile à croire que je suis parfaitement heureuse avec toi. Surtout quand je chiale sur à peu près tout. Mais sache que ces jours-là, généralement, je ne m’endure pas moi-même.

 

Tu es apparu dans ma vie comme un cadeau du ciel. Je ne croyais pas au coup de foudre, mais je n’ai pas eu le choix après m’être fait jeter au sol par ton sourire si magnifique. Encore aujourd’hui, il sait me charmer. J’ai toujours cru que les papillons n’étaient que pour les « débuts », mais non! Même après six ans et demi, je le vis encore. Il y a plusieurs Monarques dans mon petit bedon. J’ai encore des frissons quand je t’aperçois. Je suis encore en admiration devant toi. Je te vois toujours dans ma soupe, quand tu n’es pas là. J’aime encore rêver de toi telle une petite fille qui rêve de son prince charmant. Seulement, moi je suis chanceuse, je l’ai, ce « fameux » prince. Je n’ai plus à le chercher. Il est ici, tous les soirs, à mes côtés.

 

J’ai eu peur que l’épreuve «être parents » nous tue à petit feu. Mais heureusement, nous sommes toujours ensemble, plus forts que jamais. J’ai tellement d’admiration pour toi quand je te vois assis par terre avec Félix. Parfois, tu ne le sais pas, mais je te regarde jouer et parler avec lui et je ne peux m’empêcher de te trouver si extraordinaire. Nous sommes si chanceux de t’avoir.

 

Tu as réussi à me faire voir une facette de l’amour que je n’avais jamais aperçue. Tu as réussi à me refaire croire à l’amour pour toujours. Tu as réussi à me libérer de mes craintes. Mais surtout, tu as réussi à me faire t’aimer avec un grand A.

 

 

Je t’aime mon bel amour!

 

Karine Larouche

QUAND L’AMOUR REND MALADE

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De plus en plus de drames conjugaux frappent la population. Les journaux débordent d’histoires d’ex-conjoint jaloux qui enlèvent la vie de leur ex-conjointe, de pères qui tuent leur enfant avant de s’enlever la vie ou encore d’histoires de violence conjugale. Les médias sociaux, journaux et nouvelles à la télévision accordent à ces histoires une attention démesurée. Quelques fois, je me dis qu’il faudrait arrêter d’en parler autant pour ne pas donner des idées de fous à certains.

Mais il m’arrive aussi de me dire qu’à force d’en parler, ça peut ouvrir les yeux à certaines futures victimes qui pourraient prendre le taureau par les cornes et contacter les services d’aide avant qu’il ne soit trop tard. Je suis donc mitigé sur l’attention médiatique accordée à ces tragédies humaines qui font beaucoup plus d’une victime à la fois. Oui, plus d’une victime, car en plus de la victime qui y laisse sa vie, il y a, dans ceux que je considère comme victimes, la famille de la victime, la famille de l’agresseur et l’entourage de ces derniers. Ils sont victimes du geste et leur vie à eux aussi sera marquée à jamais.

J’ai été élevé en apprenant que pour être en couple, l’amour doit être réciproque entre deux êtres humains et que l’on ne peut forcer une personne à en aimer une autre. J’ai aussi appris que l’amour est supposé être agréable et sans pression. J’ai, comme probablement tout le monde, eu de grosses peines d’amour à l’adolescence. J’ai aussi compris qu’insister ne donne rien et comme je l’ai dit plus tôt, on ne peut forcer une personne à en aimer une autre. L’amour rend heureux, mais l’amour peut aussi faire mal, très mal.

De par mon métier, j’ai été témoin d’épisodes de violence conjugale à la tonne. De la simple agression verbale, en passant par les agressions physiques comme des coups de poing, jusqu’à une victime qui est morte dans mes bras en attendant l’ambulance après avoir reçu un nombre incalculable de coups de couteau de son mari. J’en ai vu plus que j’aurais voulu en voir.

Je ne suis pas expert, spécialiste ou consultant dans le domaine, mais je peux vous dire qu’avec mon expérience, la violence conjugale s’installe souvent tranquillement et progresse graduellement. Quand je parle aux victimes de violence conjugale, je leur parle d’escalade à venir. Il est difficile de leur faire entendre raison, car suite aux premières escarmouches, le conjoint redevient gentil et s’excuse en promettant que cela ne se reproduira jamais plus et qu’il regrette profondément. Il dit qu’il a fait ça parce qu’il l’aime trop. Une fois pardonné, c’est là que le processus risque de s’enclencher. L’homme violent prendra confiance et verra qu’il peut être pardonné.

J’ai donc envie ici de parler aux agresseurs, agresseurs en devenir ou simplement conjoints jaloux ou contrôlants. Je ne porterai aucun jugement envers vous. Je sais que la plupart d’entre vous ne sont pas fiers de vos agissements et que vous aimeriez être capables de vous contrôler. Je sais aussi que c’est plus fort que vous et que dans vos moments de colère, vous pensez que c’est de sa faute et que, sachant comment vous êtes, elle fait tout pour vous mettre hors de vous. NON, ce n’est pas de sa faute.

Il existe de l’aide pour vous. N’attendez pas d’avoir commis l’irréparable avant de demander de l’aide. Il n’y a pas de honte à tendre la main et à demander de l’aide. Vous aussi avez le droit d’être heureux. Aller chercher de l’aide pour guérir ces comportements inacceptables vous permettra de trouver le chemin vers le bonheur à deux. Souvenez-vous que si vous l’avez aimée autant que ça, c’est que c’est une bonne personne. Aimer quelqu’un, c’est lui vouloir du bien, c’est vouloir la savoir heureuse, avec ou sans nous.

Chaque fois que vous dénigrez votre conjointe, chaque fois que vous tentez de prendre le contrôle d’elle, chaque fois que vous la frappez, vous vous enfoncez tranquillement dans un engrenage. Je donne souvent en exemple que, quand on déboule un escalier, on n’a pas besoin de se rendre jusqu’en bas pour réaliser qu’on le déboule. Si on a une chance de s’accrocher à un barreau en chemin pour ne pas débouler jusqu’en bas et se cogner au plancher de béton, on va automatiquement le faire. Bien, c’est la même chose avec la violence conjugale : n’attendez pas de vous rendre au bas de l’escalier et de vous cogner fort avant d’aller chercher de l’aide.

·    Si vous avez tendance à humilier votre conjointe et à lui crier après en la traitant de noms pour lui faire comprendre qu’elle n’a que vous et qu’elle ne trouvera jamais mieux, allez chercher de l’aide.

·    Si vous avez tendance à contrôler physiquement votre conjointe pour lui faire comprendre que c’est vous qui menez, allez chercher de l’aide.

·    Si vous faites des crises de jalousie à votre conjointe parce que vous manquez de confiance en elle, allez chercher de l’aide.

·    Si vous avez tendance à la pousser, la frapper ou encore la menacer de le faire, allez chercher de l’aide.

·    Si vous sentez souvent la colère monter au point de vouloir la frapper, mais que vous réussissez encore à vous contrôler, allez chercher de l’aide.

·    Si vous voulez contrôler ses allées et venues et lui demandez constamment de vous rendre des comptes sur ce qu’elle a fait, allez chercher de l’aide.

Si un homme de votre entourage semble avoir ce genre de comportements, parlez-lui. Ne fermez pas les yeux. Encouragez-le à aller chercher de l’aide.

C’est en en parlant et en brisant le silence qu’on peut aider. En partageant ce texte sur vos réseaux sociaux, il y a de fortes chances qu’une personne ayant besoin d’aide ait la chance de le lire. Qui sait la différence que VOUS pourriez faire!

N. B. Le masculin dans ce texte peut autant s’appliquer au féminin. La violence conjugale n’a pas de sexe défini.

Lien utile : http://www.acoeurdhomme.com/besoin-daide

 

Bébé oups, me voilà !

T’sais, dans la vie, on n’a pas toujours le contrôle de tout. E

T’sais, dans la vie, on n’a pas toujours le contrôle de tout. Et savez-vous quoi? C’est ben correct de même! Ça ne se passe pas toujours à notre façon, selon les règles de l’art et dans les étapes que l’on s’imagine suivre… Une vie aussi parfaite que les jeux de Playmobile ou encore les films d’amour indiens où tout le monde danse autour des mariés avec des couronnes de fleurs, et cinq minutes après, ils ont une trâlée de bébés, ça n’existe pas. La vie se présente avec des surprises auxquelles on ne s’attendait vraiment pas et qui changent les pages de notre vie.

Notre histoire

Je croyais que pour fonder une famille, il y avait un guide à suivre avec un mode d’emploi et que le jour où cela m’arriverait, tout serait parfait et pensé. Le chum, une relation d’au moins deux ans, une maison en banlieue, un chien, puis POP! un bébé, puis un autre. Je me voyais suivre l’exemple de mes parents ensemble depuis plus de quarante-et-un ans et toujours amoureux.

J’ai des petites nouvelles pour toi, fille:  non seulement je suis tombée en couple au moment où je m’y attendais le moins et où je désespérais à me dire que ça ne m’arriverait jamais de trouver LE BON, mais en plus ce nouveau chum a réussi à m’ensemencer aussi rapidement qu’un éclair! C’est à peine s’il avait pénétré de deux centimètres que POUF, un petit spermatozoïde s’était réfugié sans avertir dans ma cabane. Un intrus chez moi! Mon chum était le soi-disant TITAN de la fécondation et ici, je dis que nous faisons partie du 1 % d’inefficacité de la pilule contraceptive.

J’étais la première à juger les autres en disant qu’élever un enfant dans une relation de moins d’un an avec un homme qui t’est encore inconnu était insensé. Et un jour, je suis là à regarder mon test de grossesse positif… c’était l’effet d’une bombe. Ce sentiment d’être heureuse et en même temps inquiète pour l’avenir de notre couple.

Notre couple avait traversé de dures épreuves : un avortement, mon départ vers les Philippines un mois après notre rencontre, pour me retrouver au même point de départ, enceinte de lui à nouveau malgré le contraceptif. Faut croire que mes hormones étaient très ébranlées par sa présence!

1,2, 3, GO, on est prêts!

Y a-t-il vraiment un moment où on se dit : « Ça y est, je suis prête? » Pour notre part, ce bébé était attendu évidemment, mais un peu plus tard. Oh! Que oui, l’amour était au rendez-vous, nous étions fusionnels. J’avais vingt-neuf ans, lui trente-cinq ans, on s’est dit : « C’est notre chance! » Jamais auparavant je n’aurais pu m’imaginer ce scénario : moi enceinte de l’homme que j’aime, mais que je connais à peine.

Nous étions passés par un avortement après un mois de relation et cela avait laissé un grand vide dans nos cœurs. Il n’était pas question de revivre cette situation déchirante. Cet homme-là était ce qui m’arrivait de plus beau. Jamais je n’avais rencontré quelqu’un qui me complétait aussi bien. Nous étions en symbiose, comme deux ados émerveillés par tout et rien. J’admirais cet homme pour sa détermination et sa façon de prendre soin de moi. J’avais enfin le sentiment d’avoir trouvé le bon et que peu importaient les embûches, il serait aussi un bon père pour mon enfant.

La peur…

Nous avons discuté longuement et avons choisi de voir grandir ce petit être en moi et de nous donner cette chance. Cet enfant était revenu en moi et pour les bonnes raisons. C’était notre petit miracle qui ensoleillait nos pensées et notre cœur. C’est aussi la première fois que je connaissais la peur de l’abandon, la peur de me faire juger par mon entourage, de rencontrer la famille de mon chum pour la première fois à notre shower

Je n’avais aucun contrôle sur mes sentiments ni sur mon corps et la suite des événements, mais je savais une chose : ce bébé-là était désiré, aimé, et cet amour serait éternel. En fait, j’étais surtout choyée qu’il m’ait choisie comme maman! Attendre un enfant, que tu sois en couple depuis huit ans ou bien dans une relation depuis six mois, pour moi c’est la même chose. Personne ne peut te garantir que tout ira bien, mais chacun fait de son mieux et il faut se faire confiance. Je me suis fait confiance!

Ici et maintenant

Aujourd’hui, notre relation amoureuse a évolué à notre façon avec ses hauts et ses bas. Nous sommes toujours amoureux, mais en prime, ce petit être s’est collé à nous et pour rien au monde, nous ne changerions notre place! Déjà un an s’est écoulé depuis l’arrivée de notre fils et chaque jour, mon chum et moi nous regardons en nous disant qu’on est vraiment heureux de ce choix et de cette vie à trois!

Je vous aime, mes amours!

Mon couple, ma fierté

Lorsque j’entends les gens dire : « Ma plus grande fierté, ce

Lorsque j’entends les gens dire : « Ma plus grande fierté, ce sont mes enfants », je ne peux qu’être en accord avec eux. Mais au-delà de cela, je crois que mon couple est en fait ma plus grande fierté. Puisqu’à la base, personne ne croyait vraiment en nous.

J’ai rencontré mon homme à l’âge de vingt-deux ans; lui était alors âgé de trente-et-un ans. J’allais à l’université, je travaillais à temps plein et vivais dans mon petit condominium une vie débridée. Loin de moi l’idée d’avoir des enfants. Mon plan était fait : j’allais devenir psychologue et vivre d’un bonheur matérialiste. Je visualisais ma vie de luxure : voiture de luxe, sac à main hors de prix, voyages à faire rêver…

C’est un soir de beuverie qu’un homme assis au bar m’a demandé mon numéro de téléphone. Ironiquement, je ne donnais jamais mon bon numéro, sauf cette fois apparemment, puisque trois jours plus tard, je recevais l’appel d’un parfait inconnu.

Pour être honnête, je ne me rappelais aucunement cet homme. En ne reconnaissant pas le numéro, je me suis fait prendre à répondre à l’appel de ce charmant inconnu. Résultat : nous avons parlé au téléphone quarante-cinq bonnes minutes. Il me faisait rire, simplement. Il m’a téléphoné une seconde fois deux jours plus tard. Idem ici. Ses appels étaient légers, humoristiques, ironiques. Exactement comme moi, et d’un seul coup, j’espérais qu’il me rappelle encore et encore.

Au bout d’une semaine vint le moment critique. Il fallait bien se rencontrer. Qu’est-ce que j’allais faire? Mon amie me répétait de ne pas y aller et j’étais déchirée entre la logique et mon impulsivité. J’ai bien sûr suivi mes intuitions et je me suis rendue à ce rendez-vous.

Première impression : oh non! Qu’est-ce que je fais ici?! L’homme en question était le contraire même de mes espérances! Souliers pointus à l’européenne, jeans évasés et chemise rentrée dans ses pantalons. Oh boy! Il avait planifié un repas sushi chez lui. Résultat : j’ai mangé trois sushis! Parce que se remplir la bouche d’un gros sushi, ce n’est pas super pour avoir une bonne conversation!

Vous ai-je spécifié que je n’étais pas un ange? Plusieurs consommations plus tard, je me suis retrouvée en boîte sur le gros party avec cet homme. Eh! oui, nous avions quelque chose en commun, les deux, nous étions des party animals. Pour être honnête, je ne me rappelle rien de cette soirée, à l’exception d’une chose : le premier baiser de l’homme de ma vie. Vous savez dans les films lorsque des feux d’artifice éclatent après un évènement grandiose? Et bien, voilà! Cela fait huit ans maintenant, et je peux encore me rappeler l’endroit exact dans le bar où nous étions et le déclic que j’ai ressenti au plus profond de mon être. J’ai su en une fraction de seconde que ma vie allait changer à jamais grâce à cet homme! Je suis le contraire même du romantisme, mais ce feeling, je l’ai bien senti.

Trois mois plus tard, il emménageait avec moi. Six mois plus tard, j’étais enceinte. J’ai fait le test de grossesse la journée même où nous recevions ses parents à souper pour la première fois. Oh! Vous ai-je dit que mon conjoint est portugais? Les traditions sont très présentes chez les Portugais, vous pouvez donc imaginer le malaise au souper lui et moi.

Nous n’avions aucune idée si nous allions garder cette petite surprise. Nous avons fait semblant de rien un mois durant. Nous n’osions même pas en parler. Jusqu’au jour où il m’a dit : « La décision te revient. J’ai trente-et-un ans, tu en as vingt-deux. Tu es à l’université, moi j’ai un travail stable. Moi je suis prêt et je t’aime, alors j’accepterai la décision que tu prendras ». Vu la sagesse et le respect dans sa prise de décision, je me suis lancée les yeux fermés dans cette nouvelle aventure qu’était la maternité.

Huit ans plus tard, je suis mère au foyer de trois merveilleux enfants. Est-ce la vie dont je rêvais? Non. Mais je ne la changerais pour rien au monde! Notre couple est fort et unique. Sans aucune goutte de romantisme, nous avons un respect mutuel et une admiration l’un pour l’autre.

Personne ne croyait en nous et moi-même, avec le savoir que j’ai aujourd’hui, je n’aurais jamais parié sur notre couple. Mais je suis fière de ce que nous sommes devenus. Nous sommes fiers d’avoir prouvé à tout le monde qu’il faut parfois choisir son propre chemin pour être heureux, qu’il n’y a aucune route pré-établie à suivre pour être heureux. Le bonheur et l’accomplissement varient pour chacun.

Et vous, en quoi consiste votre fierté?

Geneviève Dutrisac