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Bonne fête des Mères, maman ! Texte : Eva Staire

Chère Maman, En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je port

Chère Maman,

En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je porte dans mon cœur depuis longtemps. Je ne l’ai pas écrit avant parce que j’avais peur de ne pas trouver les bons mots, de te gêner ou de ne pas arriver à bien m’exprimer.

Ma peur, cette peur qui m’habite depuis toute petite, je t’en ai parfois voulu de ne pas l’écouter. Je t’ai boudée, j’ai voulu fuguer, j’ai crié et je t’en ai fait à toi aussi, de la peur et de la peine. Je ne comprenais pas du haut de mon adolescence à quel point tu me donnais plus que ce que tu avais reçu. À quel point toi, petite, tu as dû te débrouiller seule à travers une enfance pleine de tourmentes, de violence et d’abus de toute sorte. Ni à la maison ni à l’école, tu ne pouvais trouver la sécurité. Pas que tu manquais d’amour ou que tes parents étaient des monstres, mais comme plusieurs femmes de ton époque, tu as dû prendre en charge trop de responsabilités trop tôt.

À coup de caractère et de débrouillardise, tu as trouvé ton chemin vers l’autonomie. Tu t’es trouvé un homme pour te faire une vie loin de la violence. Ne partant de rien, vous avez fini par voyager, vous avez rêvé et vous m’avez eue, puis mon frère. À nouveau, tu t’es retrouvée à sacrifier une partie de ta vie pour prendre soin de nous. Je sais maintenant que tu ne voulais pas reproduire ce que tu avais vécu, tu voulais que nous vivions notre vie d’enfant, que nous poursuivions nos rêves.

Aujourd’hui je veux saluer ta force et ton courage. Celui d’avoir coupé le cycle de la violence, celui de m’avoir donné ce que tu n’avais pas reçu, celui de m’avoir permis d’être moi-même avec toute mon intensité, mes craintes et mes tourbillons d’émotions. J’ai une enfance pleine de bons souvenirs, avec de l’amour à profusion.

Et ce n’est pas fini, car la lignée continue et quand je te vois être encore plus douce et sensible avec tes petits-enfants, je comprends maintenant tout le chemin que tu as fait et que tu continues de faire. Merci d’être toujours là pour nous et de nous entourer de ton amour. Je t’aime de tout mon cœur pour toute la vie, comme dirait ta petite-fille.

Et là je t’entends déjà penser : pourquoi écrire ça publiquement ? Eh bien, parce qu’en te saluant, je salue également toutes les mères qui ont eu à se battre pour garder leur individualité et qui, pour ne pas refaire vivre ça à la génération suivante, ont tout donné à leurs enfants. Grâce à vous, nous pouvons maintenant donner ce que nous avons reçu et continuer d’adoucir les lignées intergénérationnelles pour faire un monde plus doux.

Bonne fête des Mères !

Eva Staire

 

Nos enfants feront mieux que nous…

Ce matin, ma fille de quatre ans vient se blottir contre moi. Elle a

Ce matin, ma fille de quatre ans vient se blottir contre moi. Elle a une petite larme à l’œil et me dit, comme pour se confesser : « Maman… Moi, je ne veux pas me marier… ». Ce n’est pas tant la confidence qui m’a touchée, que la culpabilité évidente qu’elle ressentait… Je lui ai répondu tout bonnement qu’elle ne serait jamais obligée de se marier si elle n’en avait pas envie. Je lui ai dit qu’elle avait absolument le droit de ne pas vouloir se marier plus tard. Elle m’a alors expliqué sa logique : « Mais toi, maman… tu t’es mariée! ».

Mon cœur, je me suis mariée parce que j’en ai eu envie, parce que j’étais amoureuse et que c’était important à ce moment-là. Je ne te demanderai jamais de faire comme moi. En fait, je te demande de faire tout en ton pouvoir pour être heureuse, et surtout pas pour imiter mes choix de vies. J’ai l’impression que c’est ce qu’il y a de plus beau dans la génération qui nous suivra… Ils auront réellement le choix.

Notre génération a été marquée par la compétitivité, par l’anxiété de performance, par le désir de vouloir toujours faire mieux que le voisin. On nous a appris à dépasser nos limites, pas à les écouter. On nous a appris à faire l’étalage de nos qualités et de nos bons coups, mais surtout à taire nos côtés les plus sombres. On nous a appris à nous montrer parfaits, jamais vulnérables.

Puis, la société a commencé à changer… On prône aujourd’hui l’acceptation des différences. On encourage ceux qui ont des difficultés à les accepter, à les montrer et à persévérer. On demande à nos enfants d’être ce qu’ils sont et de suivre leurs propres chemins. On leur apprend à être heureux, pas à être meilleurs.

Ils auront réellement le choix. Le choix d’évoluer, d’étudier, de voyager, de côtoyer, d’essayer, de tomber, d’apprendre de la vie. Je souhaite à mes enfants d’être heureux. Peu importe comment. J’espère qu’ils ne feront pas comme moi, juste pour faire comme moi. Imiter la génération précédente aveuglément est pour moi la preuve même de l’ignorance. Je veux mettre au monde de futurs penseurs, de futurs philosophes et par le fait même, de futurs épicuriens. Je veux mourir en sachant qu’ils auront fait mieux que nous.

Je veux que nos enfants se voient à travers des photos réelles et sans retouches. Parce qu’ils verront la vie telle qu’elle est et non pas telle qu’elle devrait être.

Je veux que nos enfants parlent de leurs sentiments, de leurs joies et de leurs peines. Parce que je veux qu’ils aient le droit de les ressentir, sans se juger eux-mêmes.

Je veux que nos enfants siègent au parlement en coton ouaté. Parce que je veux qu’ils sachent que ce qu’ils pensent a plus d’importance que ce qu’ils portent.

Je veux que nos enfants soignent les autres, sans rien attendre en retour. Parce que je veux qu’ils pensent au bien de la société avant celui de leur portefeuille.

Je veux que nos enfants enseignent la passion et l’humanité avant toutes les autres matières. Parce qu’ils seront alors aussi passionnés qu’intelligents.

Je veux que nos enfants accueillent l’humanité dans le besoin et ouvrent leurs portes sans jugement. Parce qu’ils vivront dans des petites maisons remplies d’amour et de souvenirs, et non pas dans de grandes maisons belles sur Instagram mais vides de sens…

Je veux que nos enfants fassent mieux que nous. Parce qu’ils seront heureux, peu importe comment.

Joanie Fournier

 

Hymne à l’ado

Nos adolescents ne sont pas tous les mêmes, mais il y a certaines c

Nos adolescents ne sont pas tous les mêmes, mais il y a certaines choses qui se retrouvent chez la plupart des adolescents. J’ai eu envie de vous partager ce qui semble à mes yeux revenir dans la plupart des familles qui ont des adolescents, le tout, teinté d’un peu d’humour pour dédramatiser le tout. Cher adolescent, laisse-moi t’offrir ton hymne à l’ado :

Oh! combien j’aime ces doux matins où tu ne veux pas te lever pour aller à l’école. Ces matins où je dois te réveiller… te re-réveiller… brasser ton lit pour réussir à faire lever ce corps qui n’en a pas envie. « Mais ne t’inquiète pas, papa, ça n’a aucun rapport avec le fait que je me couche tard, c’est juste que je ne m’endors pas. »

Et que dire de ton excuse répétitive selon laquelle ta sonnerie de cadran n’a pas sonné sur ton cellulaire. Problème technique uniquement réservé aux adolescents il paraît, quelle malchance. Moi, ça ne m’est jamais arrivé… je pense que je vais m’acheter un 6/49…

Comme j’aimerais un jour trouver un panier de lavage qui accepte tes vêtements sales et qui ne les vomit pas un peu partout sur ton plancher. Tu sais, ce plancher qui n’est presque pas visible à l’œil nu. Ce plancher qui sert de terre d’accueil pour tes vêtements propres et sales qui se mélangent comme le fromage et la sauce dans une poutine.

Et que dire de tes douches. Ces douches qui offriraient assez de temps pour laver un éléphant adulte avec une brosse à dents. Tu sais, ces douches qui n’offrent plus assez d’eau chaude pour celui qui te suit Par contre, je suis certain que l’éléphant adulte ne laisserait jamais ses deux ou trois serviettes mouillées par terre, lui. Car oui, oui, les serviettes mouillées vont par terre en petit tas.

Ah oui, parlons aussi de tes goûts alimentaires qui sont en perpétuel changement. Tu pourrais te nourrir uniquement de pâtes alimentaires blanches avec du beurre, du sel et du parmesan. Des repas que tu adorais dans le passé sont maintenant presque dégoûtants pour toi. Et quand on te demande ce que tu aimerais manger, il y a l’éternel : j’sais pas! À voir les papiers de bonbons et de chips dans le fond de ton sac d’école, on peut comprendre pourquoi tu n’as jamais vraiment faim à l’heure du souper… mais tard en soirée, tu te transformes en tyrannosaures et gobes tout sur ton passage.

Je remarque aussi que la maladie de la perte de mémoire se développe très rapidement chez toi, ce qui m’attriste beaucoup. C’est la mémoire à court terme qui est le plus affectée. Par exemple, tu oublies que le rouleau de papier de toilette est fini et tu le laisses vide sur le support. Ou encore, tu oublies ta vaisselle sale un peu partout dans la maison. Tu oublies que le sac de lait est vide et tu remets la pinte vide dans le frigo. Tu oublies que la poubelle est pleine et tu pèses dessus pour tout enfoncer pour être certain de ne pas avoir à le changer. La maladie va même jusqu’à te faire oublier les tâches que l’on t’a demandées. Parlant des tâches, regarde ce qui suit.

Il y a aussi des mots qui reviennent particulièrement souvent. Celui que tu as adopté et qui te suit partout est : tantôt. Il est utilisé plusieurs fois par jour et ensuite, c’est ta maladie de mémoire à court terme qui embarque. Alors nous devons redemander et ton meilleur ami « tantôt » revient… et le trouble de mémoire à son tour. C’est comme une roue qui tourne.

Ce qui me fascine réellement, c’est le temps dont tu as besoin pour étudier et apprendre par cœur des matières scolaires alors que tu me chantes mot pour mot une multitude de chansons en anglais que tu n’as entendues qu’une ou deux fois. Tu réussis à me surprendre et c’est positif. Les maths et l’histoire devraient être transformées en hip-hop.

Finalement, laisse-moi te parler de ton meilleur ami. Il prend beaucoup, beaucoup de place dans la maison. Il est toujours avec nous. Il est là chaque heure du jour et j’ai l’impression qu’il t’empêche de dormir la nuit. Je le surprends même à t’accompagner dans ton bain. Je nous trouve très permissifs. Je parle de ton cellulaire bien sûr. Il est toujours greffé à la main. Tes notifications Snapchat, Facebook, Messenger, Instagram et autres sonnent dans la maison comme une vieille cloche de vélo agitée par un enfant hyperactif.

Malgré tout, cher ado, on ne te changerait pas pour rien au monde. Mais là, comprends‑moi bien. On ne te changerait pas toi, mais on changerait clairement quelques-unes de tes habitudes. La beauté de la chose est que l’adolescence ne dure que quelques années et qu’un jour, on va en rire. On va surtout en rire quand tu auras toi‑même des ados et que tu auras envie d’écrire un hymne pour eux. Tu verras, l’adolescence se définit comme suit : c’est le moment de notre vie où l’on veut des permissions d’adulte avec des responsabilités de jeune enfant.

Et vous, est‑ce que vos ados ont quelques-unes de ces habitudes? Écrivez-nous dans vos commentaires les habitudes des vôtres pour nous faire rire ou encore pour nous faire sentir moins seul.

Travailler, c’est trop dur…

(Ce qui suit est une généralisation de la situation. Je suis au fa

(Ce qui suit est une généralisation de la situation. Je suis au fait qu’il y a des jeunes qui ont de l’ambition et sont de bons travailleurs. Je ne fais que nommer ce que je considère comme étant un fléau ou encore la rencontre de deux générations qui, une fois de plus, se confrontent dans leurs valeurs. Chaque génération fait différemment de l’autre. Est-ce bon? Est-ce mauvais? Soulever la question reste, à mon humble avis, un pas vers la compréhension.)

Du plus loin que je me souvienne, je n’ai manqué le boulot que très rarement. Une gastro qui s’était pointée aux aurores et une scarlatine qui m’avait clouée au lit pendant un gros deux jours.

À mes premières expériences de travail, mes parents m’avaient inculqué le respect que je devais à l’entreprise qui m’avait embauchée. J’étais une employée loyale, présente et surtout à l’heure. Je ne refusais jamais de travailler en temps supplémentaire, histoire de me faire un bon nom auprès de mon supérieur. Pour être là, j’étais là. L’avenir appartenait à ceux qui se levaient tôt et j’étais de ceux-là.

J’ai quitté le nid familial à mes dix-neuf ans. Pour payer mes études et mon loyer, j’ai déjà occupé deux emplois à la fois. J’étais étudiante à temps plein et je travaillais le même nombre d’heures. Une vie démesurée et bien remplie. Je travaillais, j’étudiais et ensuite, je m’organisais pour avoir une vie sociale.

Une fois, j’ai été mise à pied parce qu’un contrat qui me liait à mon employeur pour embaucher des étudiants venait de se terminer. Pas question de me tourner vers le chômage et d’avoir à faire mes deux semaines d’attentes. Mon frigo vide me réclamant de le remplir, je me devais d’être en mode solutions plus qu’au pluriel!

Sans dactylo et sans aucun revenu, j’ai pris ce que j’avais de lousse pour m’acheter du beau papier à lettres. Fleuri. Le plus beau que je n’avais jamais vu. C’était certain qu’il allait me porter chance. De ma plus belle calligraphie, j’ai couché sur cet espoir toutes mes expériences de travail, mais surtout mes objectifs de carrière et toute ma motivation du monde. Je voulais un emploi. J’avais vraiment besoin d’un emploi. Mon solde en banque n’avait pas prévu une perte de revenu.

J’ai pris mon courage à deux mains remplies de mes curriculums vitæ ainsi que ma détermination et je suis allée à la rencontre d’entreprises pour lesquelles je voulais travailler. Sur mes cinq curriculums tous écrits à la main, quatre m’ont servi à passer une entrevue sur-le-champ. Ayant eu le privilège de choisir ce qui était le mieux pour moi, je remerciais ma plume qui avait servi mes efforts. Ma calligraphie, souvent acclamée, m’avait, quant à elle, fait honneur devant les fleuristes de ma région. Je débutais donc mon nouvel emploi deux jours plus tard.

Depuis, j’ai toujours travaillé et je tente du mieux que je peux d’enseigner à mes filles l’importance à accorder à leur travail. C’est toutefois difficilement que je tente de leur expliquer et d’inculquer ces principes puisqu’elles suivent leur génération. La mentalité d’une génération qui entre chez moi sans que je l’aie invité et qui, à mon grand dam, ne semble jamais vouloir quitter.

Travailler, travailler, travailler. Je suis de cette génération-là, moi. Où la quantité de sueur de mon front se détermine par mon ambition, mon acharnement, mon assiduité et j’en passe. Où nous sommes fiers de chaque dollar gagné. (Malgré qu’une hausse de salaire soit toujours appréciée!)

Je suis donc confrontée, actuellement, par ce besoin pressant de nos jeunes de gérer leur horaire de travail en fonction de leur vie sociale. Jadis, nos employeurs nous disaient : « Tiens, v’là ton horaire. » Maintenant, c’est plutôt : « C’est quoi tes disponibilités pour que je puisse faire ton horaire? »

Avant, travaillions-nous uniquement pour faire plaisir à notre employeur? Avions-nous un si grand besoin de plaire à autrui qui s’est maintenant traduit en « likes »? À présent, ne travaillent-ils que pour se faire plaisir? C’est une génération avec tellement de désirs… mais, parfois, avec si peu d’entrain pour parvenir à les obtenir.

Comment les industries ont-elles pu pallier ce revirement de besoins, d’envies sans toutefois avoir des employés qui ont envie de travailler? Comme si tout leur était dû, mais sans le moindre effort.

Que s’est-il passé entre hier et aujourd’hui? Où cette mentalité de vouloir travailler s’en est-elle allée?

Pourquoi autant de décrocheurs aussitôt le diplôme obtenu? Comme si l’atteinte du sommet visé ne se faisait pas sans gravir la montagne. Une étape à la fois. Comme si l’objectif de devenir PDG trouvait son aboutissant à la collation des grades. On ne devient pas haut placé aussitôt l’école terminée! L’expérience, ça s’acquiert. Elle n’est pas que dictée par l’enseignant. Faut la vivre cette expérience pour l’assimiler. Mais pour la vivre, faut toujours bien se lever et aller la chercher!

Et si Zachary Richard avait vu juste avec sa chanson : « Travailler c’est trop dur ». Lui qui avait ainsi soulevé une ère à fredonner son tube… et une autre, beaucoup plus tard, encouragée à la mettre en pratique.

Mylène Groleau

Comme dans le « vieux temps »

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par le « vieux temps » c’est‑à‑dire les années 40-50, l’époque de mon arrière-grand-mère et de ma grand-mère. Toute jeune, j’ai toujours su que je voulais un mari, une maison et beaucoup d’enfants. Bon, n’allez pas croire que je me fabrique des robes en poche de jute et que je chique mon tabac sur ma galerie! Loin de là! J’appartiens quand même à la génération Y : j’adore regarder des émissions sur les chaînes de diffusion en continu et je change mon vernis d’orteils toutes les semaines!

Mais dans le « vieux temps », ce n’était pas comme aujourd’hui. Il y avait l’esprit de famille, le partage, le respect, les gens étaient plus reposés et il y avait de la bonne bouffe comme un bon rôti de bœuf! De nos jours, la tendance est à manger bio, travailler et courir sans prendre le temps de respirer. Sans oublier les fameux écrans de téléphones ou d’ordinateurs qui prennent beaucoup de place dans le quotidien.

Ma mère a été à la maison pendant une bonne partie de mon enfance. Elle a toujours été présente pour ma sœur et moi. Nous avons passé des étés et beaucoup de Noëls à la campagne chez mes grands-parents maternels et paternels. Je pense que ces vacances ont renforcé mon amour et ma passion pour l’esprit de famille. Pour vous dire combien je suis proche de ma famille, ma meilleure amie, c’est ma tante. Et quand j’ai le goût d’une soirée de fille, je sors avec maman, mamy, ma tante Lulu et ma sœur!

Un jour, mon conjoint et moi avons eu l’idée d’avoir une maison intergénérationnelle. Mon conjoint a lui aussi une famille tissée assez serrée. Avec six frères et sœurs, un père qui est resté à la maison pour élever ses enfants et des grands-parents vivants dans la même maison, il n’y avait aucun doute sur notre choix pour une maison intergénérationnelle.

Alors en 2016, nous avons fait le grand saut! Nous avons acheté une grande maison et nous avons accueilli mes grands-parents maternels. Notre maison intergénérationnelle est grande. Nos trois garçons ont la chance d’avoir chacun leur chambre. Mes grands-parents ont encore une certaine autonomie. Bien sûr, la vieillesse et la maladie les emporteront petit à petit, mais je serai là. Et dans ma maison, il y aura l’esprit de famille, le partage, le respect, le repos et un bon rôti de bœuf dans le four!

Citation du moment:

Samuel, quatre ans, assis sur son arrière-grand-mère : « Mamy, je pense que je t’aime trop! »

Caroline Richard

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait que toutes les valeurs qu’on a transmises à notre fils de dix-neuf ans se cachent très loin au fond de lui. On dirait qu’il n’y a que lui qui sait tout, qui connaît tout. Il rouspète à chacune des règles de la maison. Plus rien ne lui convient. Ce qu’il a toujours respecté a pris le bord ! Je suis gossante, fatigante…

Je ne comprends rien ! Selon ses dires, je n’ai jamais eu son âge, je n’ai jamais rien fait, je n’ai jamais eu de vie…

Il n’appelle plus pour nous dire qu’il ne viendra pas souper ou coucher. Si j’ose lui demander où il s’en va? Avec qui ? S’il pense venir coucher ? Si ça va bien ? S’il est en forme ? Je le gosse !

Sa chambre n’a jamais été aussi bordélique et il s’en fout. Moi pas ! Il me demande parfois d’aller l’aider à trouver un vêtement, qu’il a bien sûr cherché, mais sans résultats. Quand j’arrive, je le trouve tout de suite ! Bizarre ! Quand ses vêtements sont dans les tiroirs, il ne semble pas les retrouver. S’il ne les voit pas, c’est sûrement moi qui ne me suis pas mêlée de mes affaires.

Il pense que les tasses de café et les assiettes vont se rendre toutes seules sur le comptoir de la cuisine.

S’il prend quelque chose dans les armoires de cuisine, les portes restent ouvertes et les contenants restent sur le comptoir ou sur la table.

J’ai fait l’achat de cintres pour qu’il puisse suspendre ses vêtements. J’ai installé un rangement pour ses tonnes de souliers, même un vestiaire pour le rangement de tout son kit de soldat.

Ses vêtements traînent quand même sur les chaises de cuisine ou sur la table. Je retrouve parfois des bas dans le salon, devant la porte de la salle de lavage ou cachés derrière la porte de la salle de bain.

Il a toujours faim. Mais il n’est que très rarement présent lors des repas. Soit il dort soit il est parti avec ses chums. Mais lorsqu’il revient à quatre heures du matin, grrrrr ! Il mange les restants du souper ou le lunch que sa sœur s’est préparé pour son dîner du lendemain. Ou il se fait du macaroni au fromage. Je le sais, car lorsque je me lève, je peux savoir tout ce qu’il a fait ! Car tout est en bordel dans la cuisine.

Et il répète toujours qu’il n’y a rien à manger dans la maison.

Lorsqu’il prend sa douche, il laisse sa bouteille de shampoing dans le fond du bain, sa serviette dans le lavabo et ses bobettes par terre dans la salle de bain.

J’ai beau répéter, lui demander de se ramasser, de remettre les choses à leur place, de penser qu’il n’est pas tout seul, que nous sommes cinq en tout à vivre sous le même toit. J’aimerais tellement qu’il le fasse de lui-même. Ça viendra sûrement un jour !

Je dois lui rappeler que je ne suis pas la bonne de la maison. Au bout de quelques répètes, il va le faire en me disant que je capote pour rien. Pis que je tripe pas mal trop sur le ménage.

Parfois, je fais du chantage ! Ramasse-toi si tu veux conduire mon auto ! Ça fonctionne bien !

Il est beaucoup trop occupé à jouer au deck-hockey, à jouer au hockey sur glace, à s’entraîner, à sortir avec ses chums, à jouer au basket, à faire son jogging, à dormir pis à travailler. Ce n’est pas facile, la vie d’un jeune adulte.

Pis j’en ai deux autres de dix-sept ans qui le suivent de près. Ma fille est très autonome et responsable pour son âge, tandis que mon autre fils ressemble énormément au plus vieux. En réalité, je réalise à l’instant que les hommes de la maison sont pareils.

Et tant qu’à réfléchir, en écrivant ces mots pour me défouler un peu, je me suis rendu compte que moi aussi, je trouvais que ma mère était fatigante à cet âge-là. Je la trouvais gossante, moi aussi.

Je voulais être libre, autonome, je voulais prendre des décisions par moi-même, je voulais être indépendante et vivre ma vie comme je le souhaitais. Je voulais devenir une adulte. Je ne voulais plus être obligée de suivre les règles de mes parents.

C’est de cette façon que j’ai appris ! En m’objectant aux règles, en critiquant, en me faisant ma propre idée, en m’éloignant de mes parents, en voulant essayer de façon autonome à faire les choses. Je ne voulais plus qu’on me dise : tu dois faire ceci ou tu dois faire cela. Fais ceci, fais cela ! Apitchoum !

En fait, mon fils est têtu, comme sa mère dirait son père ! Il veut essayer par lui-même, il veut être libre, autonome et ne plus être sous les jupes de sa mère. Il doit se distancier de ses parents pour trouver sa propre identité. Pour devenir adulte, il doit passer par le rejet de l’autorité de ses parents. C’est comme ça que ça marche ! Françoise Dolto l’a dit !

Aujourd’hui, il me dit : « Je ne te parle plus, car tout ce que tu as à me dire, c’est de me ramasser. Tu ne me dis rien d’autre que ça ! »

Sur le coup, j’ai voulu à mon tour rouspéter, mais je me suis éloignée. Il n’avait pas tort !

Je dois arrêter de toujours lui dire de se ramasser. De faire attention lorsqu’il sort dans les bars, de mettre de la crème solaire lorsqu’il va en bateau. D’être prudent lorsqu’il part avec des amis en voiture, de ne pas boire trop de bières, de… C’est l’inquiétude qui me fait réagir ! Pourtant, je sais que c’est désagréable, je suis passée par là, moi aussi.

Nous devons trouver une nouvelle façon de cohabiter. Je dois surtout arrêter de trop le materner. Je veux trop ! Je n’ai pas le mode d’emploi pour mon adulte en devenir et ça me fait peur ! Peur de briser notre relation.

Mais il doit faire ses propres expériences, ses propres choix. Même si cela m’inquiète et me fait peur. Je ne peux rien y faire ! Nous lui avons transmis de belles valeurs, nous lui avons donné une bonne éducation.

Je crois qu’il a tout ce qu’il faut pour devenir un ADULTE. Faut juste que j’accepte qu’il a grandi, vieilli et que malgré tout, il sera toujours mon fils, mon bébé, ma p’tite face de pouet.

Si tu as la chance de lire ce texte, sache que je t’aime beaucoup et que je suis fière de toi !

Line Ferraro

La fête de tous les Pères

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Lorsque je suis venue au monde, il y a 31 ans de cela, deux hommes impatients attendaient de voir la binette du petit miracle que j’étais. Le premier, tellement fébrile devant l’accomplissement de l’impossible grâce à l’insémination artificielle par un donneur inconnu. Celui qui allait devenir mon précieux papa et cela contre toutes attentes et après une grosse dizaine d’années d’espoir.

Et un deuxième, un jeune homme fringant aux portes de la vingtaine qui allait devenir mon oncle. Je n’étais pas encore là que notre belle et grande histoire en était déjà à ses premières pages. Cet homme n’était en rien lié à moi par le sang, mais son amour serait de toute façon plus fort que n’importe quelle parenté. Il était le chum de ma tante, la sœur de ma maman.

Dans la plupart de mes souvenirs, il est là, avec ses folies, ses larmes de bonheur et ses grands élans de tendresse. Il m’a toujours protégée comme si j’étais sa propre fille et ce, même après la naissance des deux siennes. Je suis simplement devenue « sa plus vieille ». Jamais, au cours de ma vie, son attachement envers moi n’a changé : il avait été là à mon premier souffle et il continuerait d’être présent toute ma vie comme s’il l’avait promis à l’univers.

Quand ma fille est née, il est devenu fou d’amour. Son amour a simplement doublé à l’arrivée de mon fils et il est devenu pour eux le même oncle précieux qu’il était pour moi. Quand mon père nous a quittés, il a pris une place encore plus spéciale, son amour pour nous s’est une fois de plus multiplié pour combler tous les petits trous laissés par ce grand départ.

Mon onc’ Charley, c’est le clown musical de service, spécialisé en éclats de rire sincères. C’est un homme de musique, de passion et de bonheur, c’est un homme vrai et tous ceux qui le connaissent ou le côtoient sont d’accord. Ses folies sont rassurantes et ses câlins sont authentiques. C’est le plus sensible des comiques ; d’ailleurs, il ne réussira certainement jamais à lire ce texte, et quand ma tante essaiera de le lui lire à voix haute, il risque de ne pas s’en remettre, étouffé dans ses sanglots.

Mais comme la fête des Pères est la fête de tous les hommes importants dans la vie d’un enfant, c’est la fête de tous les hommes présents et aimants. Et mon onc’ Charley, comme tu es exactement ça, je ne pouvais simplement pas passer à côté de cette occasion de te dire : je t’aime.

 

Karine Arseneault

Les rôles…

Je lisais des échanges « entre femmes » qui parlaient des rel

Je lisais des échanges « entre femmes » qui parlaient des relations « belle-mère et bru » et « belle-mère et gendre »… Ouf! Y’en a qui ne l’ont pas facile! Sans oublier certains beaux-pères qui ne donnent pas leur place!

Nous élevons nos enfants au mieux de nos capacités, pour en faire les adultes de demain. Responsables, aimants, compréhensifs, humains, performants… Bref, on veut qu’ils soient heureux. Nous les avons choyés, bouchonnés, soignés et encore bien des choses. Les premiers amours, nous les avons vus naître, avons essuyé les larmes des premières peines et déceptions. Avons encouragé les efforts, félicité les réussites. Nous avons aussi beaucoup grondé, établi nos limites et sommes sévèrement intervenus à d’autres moments.

Mais, sérieusement, sauf si la personne maltraite d’une façon ou d’une autre notre progéniture et nos petits-enfants, à QUEL MOMENT avons-nous le droit de nous imposer dans leur vie et de nous immiscer contre le ou la conjointe que notre enfant a choisi(e)?

Où est-il écrit que nous avons le droit de veto pour leur faire des remarques, leur imposer nos visions sur leur façon d’élever LEURS enfants?

Rappelez-vous, belles-mamans, beaux-papas… COMMENT RÉAGISSIEZ-VOUS lorsque VOUS étiez la bru et le gendre?

Autres temps, autres mœurs… évidemment. Il y a d’une génération à l’autre des changements que les plus âgés, parfois, peinent à envisager.

Pour ne donner que quelques exemples :

De nos jours, nous attachons EN TOUT TEMPS les enfants dans la voiture (même si c’est « juste pour un coin de rue »).

Ils portent TOUJOURS leur casque de vélo (même si nous, on a survécu).

Ils ne mangent PAS de viande hachée crue lorsque nous préparons les galettes (même si je me rappelle combien c’était bon avec du sel!)

Le bain glacé pour faire descendre la fièvre est à proscrire (oui, les soins médicaux aussi ont changé, évolué).

Les commentaires sur l’autre, cette personne qui partage la vie de votre enfant, ne sont pas adéquats en général, pas nécessaires et surtout… à moins que votre enfant vous pose la question : pas de vos affaires!

PAR CONTRE, il y a beaucoup de choses que vos enfants, leur amoureux ou leur amoureuse et vos petits-enfants aimeront toujours venant de votre part :

Les câlins, les rappels d’anecdotes heureuses, votre présence dans l’amour et l’ouverture.

Les beaux-parents, vous l’avez fait votre « travail »; aujourd’hui, il faut profiter, observer et admirer celui-ci. Vous avez eu de beaux enfants qui se bâtissent à leur tour, leur vie. Vous en faites partie, mais avec les limites que votre rôle définit avec eux.

D’une famille à l’autre, les attentes sont différentes. Parlez-en entre vous. Acceptez les décisions des nouveaux parents.

RESPECTEZ leurs limites et règles.

NON, donner du chocolat à petit-homme de cinq ans alors que les parents refusent, ce n’est PAS respectueux.

NON, contredire les parents sur leur décision n’est PAS respectueux, SURTOUT si vous le faites devant les enfants… NON!

Mais vous savez quoi? À vous les couples, les parents qui croient que vos parents vous sont redevables et doivent vous seconder en tout, pour tout… CECI NON PLUS n’est pas un acquis.

Les grands-parents NE SONT PAS vos gardiens, vos gens à tout faire, votre banque.

Le principal, je crois dans toute cette histoire, c’est le respect. Nous avons le droit d’avoir moins d’affinités avec certaines personnes… mais entre nous… nos enfants, nous les aimons tellement. Pourquoi ne pas leur faire confiance dans leur choix? Bien entendu qu’ils peuvent se tromper, mais s’ils sont bien, s’ils évoluent positivement… s’ils sont HEUREUX… en quoi quiconque a le droit d’aller y ajouter son grain de sel? (… sauf si celui-ci est demandé… ça, c’est une autre histoire. De plus, j’ajoute que la fratrie aussi entre dans certaines affirmations… les tantes, les oncles… ne sont toujours pas les parents!)

La clé est et restera toujours : LE RESPECT ET L’AMOUR.

Simplement, Ghislaine

Quand « mon papa » devient « notre coloc »

On s’entend tous pour dire que nos papas sont nos héros. Nos papa

On s’entend tous pour dire que nos papas sont nos héros. Nos papas sont ceux qui ont travaillé corps et âme pour tout nous donner. Nos papas ont toujours veillé à ce que nous ne manquions de rien, et ce, jusqu’à ce qu’on parte de la maison.

Moi, je suis partie à dix-sept ans. Mon papa m’a donné sa vie pendant dix-sept longues années. Il ne faisait pas à manger, mais il aimait être assis à la table avec nous pour savourer les délicieux repas que maman préparait. Il n’aimait pas particulièrement jouer à des jeux de société, mais il a sacrifié plusieurs soirées à relaxer pour jouer avec nous. Papa travaillait de nuit toute la semaine, donc les fins de semaine, il voulait être avec nous. Papa a souvent fait le chauffeur de taxi pour m’amener chez mes amies ou encore pour me ramener à la maison en pleine nuit parce que mon lift était parti sans moi.

Mon papa, c’est mon héros!

Mais quand le malheur décide de s’acharner, il ne choisit pas quel héros il fait tomber.

Mon père est tombé.

Il a reçu un coup, deux coups, puis trois coups et pour moi, c’était tout à fait normal et surtout naturel de l’aider à se relever. Il m’a tout donné pendant dix-sept longues années; le minimum que je pouvais faire, c’était de l’aider!

–          Papa, viens à la maison, le temps que tout s’arrange.

Je ne pouvais pas concevoir de laisser mon père tout seul, dans le fond d’un rang de campagne. C’est normal, non? Heureusement, j’ai un conjoint compréhensif et il était d’accord pour accueillir papa à la maison, le temps que les choses se placent.

Le temps a passé, les mois ont passé et on était bien, tous ensembles à la maison. Plusieurs choses se sont placées et d’autres se sont détériorées. La santé de mon papa a dégringolé et il a dû arrêter de travailler.

Évidemment, la question s’est posée. Une année, c’est si vite passé, le temps file à toute vitesse et on s’était à peine rendu compte que ça faisait déjà si longtemps qu’il était avec nous! Je ne voulais pas envoyer mon père vivre dans un petit appartement loin de nous. Tant qu’à ça, il pouvait rester, on avait justement une chambre de plus! Je ne voulais pas qu’il vive tout seul, ça, c’était clair. On a convenu, tous ensemble, que papa allait rester avec nous. Mon papa allait devenir notre coloc! Ça sonnait drôle, mais en même temps normal. C’était, encore une fois, évident pour nous de ne pas le mettre à la porte. Qui aurait fait le contraire?

Je reviendrai toujours sur le fait suivant : il m’a TOUT donné pendant dix-sept ans. C’était maintenant à mon tour de faire la même chose.

Bien sûr que des fois, on se tombe sur les nerfs, c’est pareil avec nos enfants ou notre conjoint. Mais en général, la vie avec papa est merveilleuse! Il fait ses choses, je fais les miennes. Il fait son épicerie, je fais la mienne. Il fait ses tâches ménagères et je fais les miennes! En plus, il fait une excellente gardienne puisqu’il est toujours disponible. Ha! Ha!

J’entends souvent des commentaires comme : « Ça ne doit pas être facile » ou encore     « T’es bonne! Moi, je ne ferais jamais ça. » Sachez que si c’était vous qui étiez dans le même genre de situation, vous auriez aimé avoir de l’aide. Pour moi, la question ne se posait pas, je voulais et je devais donner ce coup de main à mon père. C’était tout naturel de l’accueillir chez moi! Qui d’autre l’aurait fait, sinon?

N’oubliez jamais que vos parents vous ont tout donné avant que vous quittiez le nid familial. C’est la moindre des choses de leur tendre la main en cas de besoin. Ceci dit, j’aurais fait la même chose si c’était ma mère qui en avait eu besoin.

Nos papas sont nos héros dès le jour un et ce, pour toujours… Pas seulement quand ça fait notre bonheur!

Mettez de côté vos pensées telles que :

–          Oui, mais ma tranquillité? Vous avez aussi dérangé vos parents quand vous étiez jeune.

–          Oui, mais mon intimité? Il n’y en aura pas moins si vous avez des enfants. Un enfant ou un adulte de plus, quelle est la différence?

–          Oui, mais je ne veux pas m’occuper d’une personne de plus. Vos parents sont adultes. Ils sont capables de s’occuper d’eux et ils feront tout pour ne pas vous déranger, croyez-moi!

Effacez toute négativité et mettez votre « je, me, moi » de côté. Pensez à vos parents, des humains qui auront peut-être besoin d’aide, un jour. Avez-vous le cœur assez grand pour accueillir l’un de vos parents s’il en avait besoin?

Dans mon temps…

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C’est ironique de dire « dans mon temps » puisque j’ai seulement trente ans, mais lorsque je m’arrête un instant pour observer l’éducation que j’offre à mes enfants, les temps ont bien changé! Dans certains cas, nous avons fait un pas vers l’avant et dans d’autres, selon moi, un pas vers l’arrière. En voici quelques exemples :

 

1– L’éducation

Pourquoi est-ce devenu si difficile de refuser quelque chose aux enfants? Pour éviter les crises, nous disons oui à tout. Faut-il vraiment qu’ils enlèvent les bonshommes sur les boîtes de céréales pour ne pas attirer les enfants vers ces mauvais choix? Il nous revient de dire non et d’expliquer pourquoi. Fiston fait une crise? Eh! Bien qu’il la fasse, sa crise! Dans mon temps, si c’était non, eh! bien c’était réellement non! Si je faisais une crise, j’allais directement en pénitence. Et mes parents n’essayaient surtout pas d’être mes amis, ils étaient ma figure d’autorité. Ils ne me demandaient pas comment je me sentais ou si je les aimais. Ils m’enseignaient à bien me comporter en société.

 

2Les activités sportives

De nos jours, les enfants doivent faire tous les sports possibles. La semaine, c’est le judo, la fin de semaine, c’est le hockey et l’été c’est le tennis et le baseball! C’est bon pour la motricité qu’ils disent! Une autre affaire qui a poussé avec les années. Dans mon temps, on choisissait un sport et c’était le seul sport que l’on pratiquait. Avec de la chance, on pouvait parfois en pratiquer d’autres à l’école. Mais si je voulais changer de discipline, pas question d’en pratiquer trente-deux, fallait choisir! Et vous savez quoi? Ma motricité se porte à merveille!

 

3– Les vacances

Que ce soit aux vacances de Noël ou bien aux vacances d’été, il faut partir en voyage! Lorsque les autres parents me demandent : « Qu’est-ce que vous faites pour les vacances?», je me sens presque mal de dire que je reste chez moi, dans ma cour, dans ma piscine. Mon fils de sept ans est allé deux fois à Cuba, une fois à Disney, une fois à Wildwood, sans compter les road trip à travers le Canada. Je dirais qu’il a une très bonne moyenne! J’ai pris l’avion pour la première fois à l’âge de dix ans. Mon père, lui, à l’âge de quarante ans! J’adore voyager et oui, je veux faire voir le monde à mes enfants. Mais pourquoi cette pression sociale d’avoir à voyager deux fois par année? Est-ce possible de vouloir ne RIEN faire à la maison ou bien faut-il absolument ne RIEN faire AILLEURS? J’adore voyager, mais avec cinq personnes sous mon toit, non, nous ne prendrons pas l’avion chaque année!

 

4– Les fêtes d’anniversaires

Que ce soit à l’aréna, au centre de jeux pour enfants ou dans un centre de trampoline, nous sommes tous allés mener nos enfants pour l’anniversaire de leurs amis. La maman nous assure alors que le gâteau est sans arachides et sans gluten! Lorsque nous allons les chercher, ils reviennent fièrement avec leur sac de cochonneries du magasin à 1 $ en guise de remerciement. Dans mon temps, si nous étions invités à une fête, c’était à la maison ou très rarement pour les plus aisés, dans le wagon de McDo (ishhh!). Nous n’avions aucun cadeau en retour, nous étions simplement heureux d’avoir été invités à jouer avec nos amis et de manger un bon gâteau Duncan Heinz. Ben oui! Malheur à nous, on mangeait des gâteaux en boîte et c’étaient les meilleurs au monde!

 

5– L’école

De nos jours, si les enfants d’âge préscolaire n’apprennent pas l’alphabet, n’écrivent pas leur nom ou ne prononcent pas parfaitement les mots sortant de leur bouche, dès la maternelle, ils sont étiquetés ayant un retard sur les autres. Surgissent alors de tous côtés les orthopédagogues, orthophonistes, psychoéducateurs et tout le bataillon possible pouvant entourer (voir étouffer) votre enfant. (Ne me jetez pas de pierres, mon fils aussi a eu recours à des « istes » et des « ogues »!). Dans mon temps, en maternelle, on jouait! Je me rappelle des amis qui parlaient tout croche jusqu’en deuxième année. Personne ne redoublait la maternelle! Les attentes étaient beaucoup moins élevées et la pression sur les enfants était quasi inexistante.

 

La société de nos jours est très exigeante et tout va très vite. Nous avons tendance à nous laisser emporter par le courant et à exiger beaucoup de la part de nos enfants. Je crois qu’il faut prendre le temps de choisir nos réels besoins versus ceux que nous créons. Revenir à la base sans retourner nécessairement trente ans en arrière nous serait peut-être bénéfique. Pour l’instant, je vais aller faire des biscuits sans gluten avant d’aller chercher mon fils chez l’orthophoniste parce qu’il a une pratique de hockey tantôt… ouf! J’suis vraiment due pour des vacances, moi!

 

Geneviève Dutrisac

Nos aînés oubliés – Texte de Ghislaine

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Je n’ai pratiquement aucun souvenir de mes grands-pères, aucun de ma grand-mère paternelle. J’ai connu et aimé ma grand-mère maternelle. J’ai souvenir de sa joie de vivre du temps de ma jeunesse. Elle était de ces femmes qui allaient faire la fête et qui utilisaient leur propre maquillage pour nous maquiller lors des fêtes d’Halloween! Elle aimait chanter et avoir des admirateurs devant ses talents.

À vous la décrire ce soir, je me vois un peu en elle. Dans son exubérance, ses rires et ses mille et un projets. Je me rappelle cette fois où je m’étais brisé le poignet. Elle était venue avec moi pour la pose de mon plâtre. Elle avait de ces expressions qu’elle me sortait et que j’utilise à mon tour en souriant maintenant que je suis mère.

À la maison, nous lui disions tous «vous». Cela l’entourait d’une auréole de respect. Jamais il ne m’est même venu à l’esprit de lui témoigner la moindre impertinence.

Elle avait sa spiritualité et un côté enfantin bien à elle. Les années ont passé comme sa santé s’en est allée. Elle a habité en centre, chez une tante puis chez ma mère, où elle a terminé ses jours.

Lorsque nous parlons de nos familles, nous avons tendance à nous limiter aux deux dernières générations. Mais la famille, ce sont des parents, des enfants qui deviennent à leur tour des parents puis… des grands-parents. Nos aînés.

Qu’on se le dise, le temps passe vite, extrêmement vite. Aznavour nous le disait si bien : «Hier encore, j’avais vingt ans…» Je regardais l’actualité ces derniers jours et il est de notoriété que nos aînés n’ont pas tous les soins dont ils ont besoin. Pire, le respect le plus élémentaire qu’ils méritent de recevoir leur fait défaut.

Je ne répèterai pas ici les nombreux manquements dont il est question. À la limite, je n’ai pas l’ultime solution. Les préposés aux bénéficiaires font bien leur possible, voire plus. Ils accomplissent maintes tâches, même s’ils doivent se plier à toutes les obligations et restrictions imposées. Ils ont CHOISI ce travail par dévotion. Pour la majorité, ils y sont dévoués. Que dire des aidants naturels? Ou devrais-je dire nos aidants oubliés?

Nous accusons parfois nos aïeuls d’être froids, distants, colériques, parfois quelque peu capricieux. Mais à leur place… comment réagirions-nous?

Ils ont été ceux qui nous ont conçus, choyés, soignés. Ils ont bâti notre monde à la sueur de leur main. Ils ont traversé bien des épreuves, de la guerre à la Grande Noirceur. La montée de la syndicalisation, la modernisation de l’agriculture. La création de ministères, l’assurance maladie. La crise d’octobre en 1970, celle du pétrole en 1973. Les nombreuses réformes sociales, le féminisme. Les accords politiques non respectés, les référendums et j’en passe.

Qu’ils aient été pour ou contre tous ces changements, ils ont fait plus que leur part. Alors que leurs forces s’effritent, que leurs mains tremblent, maintenant que leur mémoire oublie et que leur corps s’affaisse, que faisons-nous?

Ils sont notre famille. Que pouvons-nous faire en mémoire de leurs réalisations certes, mais surtout en l’honneur du parchemin de leur vie, leur visage sillonné de leurs années? Par respect pour ce qu’ils sont aujourd’hui, prenons soin d’eux! À nous de faire en sorte que les inepties ne soient plus.

Si nous avons tellement de nos jours, c’est en partie grâce à eux. Est-ce tout ce qu’ils ont mérité, cette perte de dignité? Je me le demande. Est-ce tout ce que l’on peut faire pour eux après qu’ils ont tant fait pour nous?

Simplement, Ghislaine