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Tu es le petit peuple – Texte: Gwendoline Duchaine

Tu es le petit peuple. Tu n’as pas ça toi, du cash pour acheter des loisirs, des maisons, des

Tu es le petit peuple.

Tu n’as pas ça toi, du cash pour acheter des loisirs, des maisons, des chalets, des voyages ou des objets divers et variés. Tu n’as pas ça toi, un fonds de pension, une retraite ou des placements financiers. Tu essaies juste de vivre, et les fins de mois sont toujours un peu plus pénibles.

 

Tu es le petit peuple.

Celui qui se lève tôt le matin et dont l’unique richesse est de regarder le soleil embraser doucement le ciel.

 

Tu es le petit peuple.

Celui qui travaille chaque jour, de ton mieux, avec ton petit sourire et ta gentillesse. Au service des autres. Chaque journée si routinière, avec courage et passion, tu es cette petite fourmi qui fait tourner leur monde.

 

Tu es le petit peuple.

Tu es ce service essentiel qui sort affronter les tempêtes au plus intense d’une pandémie, celui qui n’arrête jamais et qui pourtant est si fatigué. Tu es devenu ce peuple qui travaille d’arrache-pied dans l’indifférence la plus totale.

 

Tu es le petit peuple.

 

Tu es leur petit peuple.

 

Tu es celui qui trouve des petits bonheurs dans beaucoup de petites choses et qui s’émerveille avec presque rien.

 

Tu es le petit peuple.

Tu es celui qui toute sa vie se lèvera et regardera s’enflammer le soleil.

 

Tu es le petit peuple.

 

Gwendoline Duchaine

 

Ta vie c’est de la marde

À toi, ma chère et tendre amie,

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À toi, ma chère et tendre amie,

Je le vois bien que tu feeles pas depuis un boutte. Tu files un mauvais coton. T’as le trou-du-cul en d’sous du bras. Bref, ta vie c’est de la marde.

Je te dirai pas que t’es belle parce qu’entre toi et moi, quand tu feeles pas, ce n’est pas te faire dire que t’es belle dont t’as envie. C’est de te faire dire que t’as raison, que de A à Z, ta vie, c’est la pire du monde. Digne d’une tragédie grecque ou d’une série québécoise. C’est selon.

Je ne te dirai pas non plus que ça va passer, parce qu’en ce moment, t’as l’impression que ton calvaire va durer aussi longtemps que la trilogie du Seigneur des anneaux et qu’en plus, tu vas te taper une autre trilogie racontant les débuts de ton enfer. Tout ça te donne follement envie d’introduire ton doigt dans un endroit qui te ferait disparaître. Donc non, t’y crois pas que ça va passer.

Je comprends ça. Mais laisse-moi te parler dans le fond de tes beaux yeux bruns. T’as raison, parfois c’est de la marde, la vie. Plus souvent qu’autrement.

C’est de même, la vie. Ça nous ramasse par le collet pis ça nous sort un crochet d’une troisième main qu’on n’a jamais vue venir. Pourquoi donc, dis-tu ? Simplement parce que sinon, on n’existerait pas. On n’évoluerait pas. On ne ressentirait rien mais surtout, on ne guérirait rien.

Mais des fois pour éviter une baffe, on se ramasse un POW.

T’es de même, toi. Une girouette. Oh, prends‑le pas mal. On t’aime de même, toutes nous autres autour de toi qui bourdonnent sans cesse. Mais on le sait que des fois, tu dis des mensonges avec ta bouche. Tu dis que ça va, mais on le voit dans le fond de ton iris que c’est pas vrai. Pas vrai pantoute. C’est ça le fuck. T’as l’impression que le monde t’écoute pas quand tu dis que ça va pas, donc t’as juste arrêté de le dire. Les gens sur qui tu mets toute ton énergie font partie du problème et non de ta solution. Tu veux tellement être forte que t’as oublié que personne ne te demande de l’être. C’est toi qui t’imposes ça. Donc tu cours partout pour être certaine de bien t’étourdir, mais là, t’es dans un combat que t’as pas pris le temps de préparer. T’es nu-pieds pour jouer au soccer. Tu pars à la guerre avec un cure-pipe. Tu vas combattre un dragon à dos de poney.

The thing about pain is that it demands to be felt.

Tu m’as déjà dit que j’étais forte. Ouais. Ma solution, c’est juste ça. Les mauvais bouttes, faut pas les éviter ni les repousser. Faut leur varger dedans à grands coups de sacres bien placés, de crises de dents et de pleurs de crocodile. S’avouer un peu plus triste qu’on l’aurait souhaité face à une situation, it sucks. A lot. I know. Been there, done that. Mais ce qui est bien, c’est que le réaliser, c’est la première étape vers un monde d’arc-en-ciel. Parce que dans le fond, le fait que tu sois capable de te rendre compte que ta vie c’est de la marde, c’est que t’es encore capable de savoir qu’il y a des bouts où c’est pas comme ça.

T’as raison, ta vie c’est de la marde. Présentement. Pas tout le temps. Sinon les gens ne resteraient pas près de toi. T’es une personne exceptionnelle et t’as juste oublié pourquoi. Je te l’ai déjà dit, t’es fucking AWESOME !

T’es belle, pis ça va passer. J’avais dit que je te le dirais pas. Mais ce sont deux faits qui sont indiscutables. Pis anyway, tout le monde le sait que de la marde, ça fait des maudites belles fleurs.

T’es magnifique et ce bout‑là va faire son temps et apporter plein d’autres trucs. T’as le temps de te trouver des runnings, une épée et un étalon.
Je t’aime. Lâche pas.

Kim Boisvert

#AllLivesMatter

Que valent un Blanc, un Noir, un membre des Premières Nations, une

Que valent un Blanc, un Noir, un membre des Premières Nations, une personne riche, un handicapé, un homme avec ses deux jambes et ses deux bras, un aîné atteint d’Alzheimer, une femme qui a fait une fausse couche, un enfant dysphasique, un criminel récidiviste, un employé, un ado rebelle ou un premier de classe ?

Qui vaut plus, qui vaut moins, qui ne vaut rien ?

Comment évalue-t-on la valeur humaine ?

En termes financiers ? D’actifs et de passifs ? En quantité d’amour reçu et donné ? En fonction des diplômes potentiels ou obtenus ? En évaluant la descendance à venir ? En fonction de ce que la personne apportera à la société et de ce qu’elle lui coûtera ? En dénombrant les amis et les ennemis ? Ou le nombre d’« amis » Facebook ?

La vie des Noirs compte. Tout à fait. La vie de Joyce compte. Tout à fait. Je suis d’accord avec tous ces mouvements, avec toutes ces idées. Ce sont des réflexions nécessaires pour faire respecter les droits de tous et pour obtenir la justice pour tous.

Mais j’ai le goût d’aller plus loin. J’ai le goût de dire que #AllLivesMatter. Toutes les vies comptent. La vie de toutes, la vie de tous, la vie des jeunes, des vieux, de ceux du milieu. La vie de ceux qui entrent dans la norme et de ceux qui cassent le moule volontairement ou génétiquement. La vie de ceux qu’on voit comme « méchants », les pas fins des uns et les pas fins des autres, comme la vie de ceux qui se font encenser pour leur bonté ou parce qu’ils ont trouvé le traitement du cancer. Toutes les vies comptent.

Ça vous choque ? Vous pensez que le tata qui a battu sa femme mérite la mort ? Que le politicien qui enfile les absurdités devrait disparaître ? Que l’enfant qui dérange devrait être expulsé du système scolaire ? Que la maman enceinte d’un bébé polyhandicapé devrait se faire avorter, that’s it, that’s all ? Ben non. Je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas d’accord avec la méchanceté, avec la tatatitude non plus. Je suis en faveur de la prévention et des conséquences. Mais la vie de tous vaut quelque chose. Point.

On ne sait pas ce que les gens peuvent devenir. On ne sait pas ce qu’ils peuvent faire devenir leur entourage et même des inconnus.

Personne n’a toutes les versions de l’histoire de quelqu’un, personne ne détient la vérité totale sur le passé, le présent et le futur des autres. Et personne n’a le droit de menacer quelqu’un de lui enlever la vie. Personne n’a le droit de souhaiter la mort ou la douleur. En personne ou à travers le faux anonymat des médias sociaux.

Ce qu’on sait, c’est que personne n’a le droit de décider si un humain existe ou non.

Nathalie Courcy

Maman est là

Maman est là…

Mes a

Maman est là…

Mes amours, il ne se passe pas une heure sans que maman pense à vous. Depuis que vous êtes tout petits, ma mission première est de vous protéger. Vous protéger de la méchanceté, vous protéger de ceux et celles qui voudraient vous blesser.

Mes amours, dans votre parcours de vie, vous allez en rencontrer des gens qui voudront vous rabaisser. Des personnes qui auront pour mission de vous blesser simplement pour pouvoir eux-mêmes réussir à se remonter. Vous allez probablement connaître la peine, la colère et la frustration. Vous allez certainement rencontrer et combattre de multiples émotions.

Mes amours, maman voudrait tellement vous protéger. La vie est belle et grandiose, cette même vie qui amène son lot de bonheur dans nos cœurs. Toutefois, sur votre chemin vous allez immanquablement rencontrer l’autre côté de cette médaille, c’est-à-dire l’animosité. Maman cherche comment vous y préparer. Maman aimerait tellement que cela ne soit jamais votre réalité.

Depuis que vous êtes petits, maman vous enseigne l’acceptation des autres, l’acceptation des différences et l’acceptation de soi. Depuis que vous êtes petits, maman cherche à vous donner le meilleur pour que vous puissiez avancer, sans vous faire dénigrer. Mes enfants, maman aimerait vous promettre de toujours vous épauler, vous conseiller, vous guider. Les amis viendront et partiront. Les vrais amis resteront et vous apprécieront.

Mes amours, à votre tour de me promettre de ne jamais changer pour qui que ce soit. Mes amours, n’oubliez jamais que maman est là et sera toujours là.

Véronique Daigle

Ta vie en réseaux sociaux

Depuis le début des vacances, dans mes fils d’actualités toutes

Depuis le début des vacances, dans mes fils d’actualités toutes plateformes confondues, je ne vois que du beau, que du bien placé, que du parfait… et ce matin, je me questionne sur ce tout magnifique. Non pas par jalousie ni par envie, parce qu’on s’entend qu’il est très facile de copier plus d’un moment magique. Est-ce que c’est ta vraie vie, ton vrai moment? As-tu seulement le goût de te conformer à tout ce qui accroche l’œil dans nos réseaux sociaux? As-tu besoin de rendre ta vie parfaite pour oublier celle dans laquelle tu vis?

Cette photo de ton souper de canard laqué à l’orange, est-elle vraie? Ou tu cherches seulement à camoufler le macaroni au fromage que tu as mangé? Le bouilli que j’ai fait pour souper, je n’en ai pas fait un événement. Nous ne sommes pas allées au marché public du coin pour acheter des carottes que ma fille tient fièrement dans son petit panier d’osier et pour en faire une photo.

Penses-tu vraiment à habiller toute la famille dans les mêmes teintes pour tes photos de famille? Ou c’est juste que tout votre linge match de toute façon? On dirait que tu es en séance photo tous les jours.

Tes millions de posts sur ton chum paaaaarrrrfffffait, sont-ils vraiment nécessaires? Essaies-tu de cacher une relation qui bat de l’aile? As-tu besoin de te convaincre que c’est ça l’amour?

Mon chum, je l’aime, chaque jour un peu plus, mais je ne post pas une photo chaque jour pour vous le dire. Il le sait, c’est ça l’important, non?

Pourquoi tes photos sont-elles toutes dignes d’un scénario Pinterest? Pourquoi ne pas juste vivre le moment présent sans que tout soit parfait? Ton enfant sautera peut-être dans la bouette sans que les éclaboussures soient parfaites, mais ta photo sera vraie.

Pourquoi sens-tu le besoin de nous partager chaque petit souvenir de ta vie? Tes photos sont belles, même très belles. Mais n’as-tu pas envie d’en garder juste pour vous? Te faire un petit jardin avec ta famille n’est-il pas important pour toi?

Pourquoi ce besoin de te conformer à tout ce que tu vois défiler sur ton fil d’actualités?

Et moi, pourquoi je te partage ma vie plus qu’imparfaite? Par besoin de reconnaissance, pour me sentir moins seule?

Mélanie Paradis

 

Mes amis qui pleurez – Texte: Nathalie Courcy

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de vous ouvrir à moi et de me confier une partie de votre trop-plein. Je n’ai pas encore trouvé la baguette magique pour sauver le monde ou le vôtre, mais au moins, je peux écouter. Je peux comprendre. Je peux compatir. Je peux même dire ce que je pense ou ce que je ressens, si ça vous tente de l’entendre.

Mes amis qui avez l’impression de traverser un tsunami sans fin, ne lâchez pas, n’abandonnez pas. Continuez de vous accrocher pour vous, pour vos enfants, pour vos familles, pour votre travail ou votre chat. Toutes les raisons sont bonnes pour s’agripper à la vie.

Mes amis qui avez déjà entendu tous les conseils et toutes les remarques visant à vous aider à remonter la pente (ou au moins à arrêter de glisser vers le fond), ne m’en voulez pas si je vous répète que l’espoir existe même dans le pire des brouillards. Si je vous dis d’aller chercher de l’aide, que la mort ne sera jamais la solution, que les épreuves ont leur raison d’être même si on s’en passerait bien… ce n’est pas pour vous faire suer ni parce que la Ligne Parents ou le psy d’à côté le dit. C’est parce que j’y crois sincèrement. C’est parce que moi aussi, un jour, on me l’a dit, et que ça m’a peut-être sauvé la vie. C’est parce que j’ai réussi à traverser des tunnels interminables et trouver la lumière de l’autre côté. C’est parce qu’on ne sait jamais si cette parole dite ou tue changera le cours des choses. C’est parce que c’est ma façon de vous dire « Je t’aime, je tiens à toi. Vraiment. »

Mes amis, vous avez le droit de cesser de me parler pendant des semaines et des mois même si je m’inquiète. Je comprends que parfois, c’est juste trop. On a besoin de se replier sur soi ou de prendre le temps de s’organiser. Permettez-moi de continuer de vous envoyer des ondes lumineuses et enveloppantes pour vous soutenir et vous protéger. Je suis là pour vous, peu importent le jour ou l’heure. Si jamais je réponds en disant « Est-ce que je peux te rappeler? Je prépare le souper. » et que c’est urgent, vous avez le droit de me dire « Non, c’est maintenant que j’ai besoin de toi. ». Si je dis quelque chose qui vous dérange, vous avez le droit de me le dire aussi. Je peux me tromper moi aussi!

Mes amis, vous faites partie de ma famille. Je vous ai choisis, et chaque jour, je choisis de vous garder près de mon cœur et dans mes pensées. J’aimerais tellement avoir le superpouvoir de vous débarrasser de la lourdeur qui s’abat sur vous et semble ne pas vouloir vous lâcher. Mais je sais que le temps et les actions feront leur travail. Moi, je suis là pour le soutien moral, pour écouter et aussi, si vous en avez besoin, pour dire des niaiseries et vous changer les idées.

Mes amis, si jamais je trouve la baguette magique qui fait disparaître les soucis, promis, je m’en servirai avec vous! Mais d’ici là, j’ai des oreilles et une épaule, servez-vous-en autant que vous voulez.

Nathalie Courcy

 

Si vous avez besoin d’aide

Ligne québécoise de prévention du suicide

www.aqps.info

1-866-APPELLE (277-3553)

Jeunesse, J’écoute

www.jeunessejecoute.ca

1-800-668-6868

Tel-Jeunes

www.teljeunes.com

1-800-263-2266

Ta fausse couche, ton vrai bébé

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Pourquoi on utilise ce terme‑là? Faire une fausse couche? Faux en quoi?

Toi, ce bébé qui grandissait au creux de ton ventre, tu l’aimais de tout ton être… Il était vrai… le peu de temps où son petit cœur a battu, ce bébé, oui, il était vrai.

Un matin, tu as ressenti cette douleur dans tes entrailles… Tu te sentais si mal… Tu as baissé tes culottes… Il y avait tout ce sang… Tu as eu si peur…

Mon bébé? Es-tu correct? Que se passe-t-il? Je t’en prie, ne t’en va pas! Je t’en supplie!

Puis, le pire mal que tu n’aies jamais ressenti a commencé. La souffrance te levait le cœur. Le sang coulait de plus en plus. Et… tu l’as vu.

Ce n’est pas toi mon enfant… tu es si petit… si gluant… ça doit être autre chose! Ça ne peut pas être toi! Je t’en prie, NON!

Le lendemain à la clinique, l’infirmière te pose trop de questions. Tu es dévastée. Tu pleures. Tu as peur. Tu saignes encore tellement que l’espoir s’échappe un peu plus chaque minute. Tu réponds comme une automate…

Dites-moi qu’il n’est pas mort? Vous pouvez m’aider? C’est mon bébé! On a entendu son petit cœur la semaine dernière! On l’a annoncé à notre famille hier… Pourquoi tout bascule?

Le médecin t’explique l’échographie, les examens, les prises de sang… mais tu ne comprends rien. Tu pleures. Tu as mal. Tu te sens vide.

La nature? C’est la nature? Pas viable? Qu’ai-je fait de mal? Ai-je trop bougé? Trop travaillé? Pas assez mangé de vitamines? Pas assez fait attention?

Ça arrive? Comment ça, c’est la vie? NON, C’EST LA MORT!

Le jeune homme qui fait ton écho fuit ton regard. Il ne voit rien. Il n’y a plus rien. Ce cœur qui battait si vite et t’avait envahie d’une immense vague d’amour… ce cœur n’est plus là.

C’était mon bébé. J’étais déjà sa maman. Pourquoi personne ne perçoit ma tristesse? Personne ne comprend!

– T’en fais pas ma chérie, on va réessayer…

Je ne veux pas essayer! Je veux que ce petit être soit encore en moi! Il est parti en arrachant un morceau de mon cœur. Rien ne sera jamais comme avant. Pendant quelques semaines, j’ai été ta maman…

– Madame, vous avez fait une fausse couche.

Mon bébé n’est plus là. Il ne sera jamais qu’un embryon, sans avenir, sans espoir, sans vie. Pour eux, il n’aura jamais existé… 

Pour toi, ce bébé était vrai… Tu l’as aimé. Ton corps ne sera plus le même, il a porté une vie. Jamais tu ne t’es sentie aussi vide que maintenant. Peut-on seulement entendre ta détresse et te prendre la main?

Gwendoline Duchaine

 

La vie devant soi

Dans quelques jours maintenant, je m’envolerai seule vers l’Espa

Dans quelques jours maintenant, je m’envolerai seule vers l’Espagne. J’irai marcher pendant quarante‑deux jours sur les chemins de Compostelle. Quarante‑deux jours de marche pour mes quarante‑deux ans. C’est un heureux hasard ou la synchronicité qui se poursuit. J’ai choisi deux caminos pour la mer et ses montagnes, soit le Del Norte et le Primitivo. Je laisse derrière moi mon amoureux, mes trois enfants, ma famille et mes amis. Ils m’accompagneront toutefois dans mon cœur et dans ce que je suis.

Pourquoi je pars? Bien des gens m’ont posé la question avant même que je me la pose moi‑même. À dire vrai, je ne sais pas vraiment. Je sais toutefois que je ne pars pas pour les mêmes raisons qu’il y a quelques années alors que j’avais décidé d’entreprendre cette aventure. J’aurais envie de répondre qu’aujourd’hui, je pars parce que je veux découvrir cette côte nord de l’Espagne et ses paysages magnifiques, parce que je veux m’imprégner de ses cultures locales et m’ouvrir aux rencontres, parce que j’aime marcher tout simplement et qu’il y a assurément un défi personnel physique à ce parcours qui me semble tout sauf facile. Ça semble manquer un peu d’introspection à mon grand désarroi, mais c’est comme ça. Il y a probablement d’autres raisons inconscientes et des réponses qui se pointeront le nez au tournant d’un chemin. Pour le moment, ça n’a aucune importance.

Puis, on me demande : tu n’as pas peur? À vrai dire, autant je ne connais pas toutes les raisons qui m’appellent là‑bas, autant je peux vous nommer les peurs innombrables qui m’habitent. Ces peurs étaient inexistantes il y a quelques mois, mais plus la date de mon départ approche, plus je me sens anxieuse. Je n’ai jamais voyagé en Europe. Je ne connais pas les escales et les transferts d’avion. J’ai donc choisi deux escales soit à Paris et Amsterdam afin de dépasser ces peurs et me permettre de visiter les alentours un peu, puis je reviendrai par le Portugal. J’ai aussi peur de ne pas trouver d’endroit où dormir, j’ai peur de perdre mon passeport, mon argent ou pire, de me faire voler; j’ai peur que quelque chose arrive à mes proches alors que je serai trop loin, j’ai peur de me blesser et de ne pas terminer mon voyage, j’ai aussi peur, et de l’écrire me terrifie, de ne pas revenir. Mais oui, oui, je reviendrai.

Et au‑delà de ces peurs, au‑delà de ne pas connaître toutes les raisons m’emmenant vers Compostelle, je partirai. Je partirai heureuse de découvrir une autre partie du monde et de réaliser un rêve, le mien. J’irai user mes bottines dans quatre pays différents et je garderai les yeux grands ouverts devant toute cette beauté de l’inconnu. Je partirai en étant qui je suis, avec le meilleur de moi‑même et avec ma zone d’ombre. Je travaillerai mon anxiété et par le fait même mon lâcher‑prise. Je me ferai confiance, ferai confiance à ceux que j’aime et à la Vie.

Merci à mon amoureux et à mes enfants qui laissent partir leur femme ou leur mère pour qu’elle marche sa douce folie. Merci de me laisser partir sans que je me sente trop coupable et de m’accompagner dans mes rêves à moi. À vous mes amours, ma famille, mes amis et à vous qui lisez ces quelques lignes, je vous souhaite de réaliser vos rêves. Aujourd’hui, demain ou bientôt.

Isabelle Bessette

L’école de la vie

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour excell

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour exceller partout. On nous bourrait le crâne de matière grise en nous disant que tout était tellement important. On en a passé, des nuits blanches à étudier et des veilles d’examens à stresser… On a dû prouver qu’on connaissait des centaines de dates, de données et de noms par cœur. On nous a aussi mis à l’épreuve avec des travaux pratiques… Puis un jour, on nous a mis un diplôme entre les mains en nous disant qu’on avait réussi.

Puis, les années ont passé. On a réalisé avec elles que le plus important, en fait, on ne l’avait pas encore appris. Parce que la vie aussi vient avec son lot de tests, d’examens et de travaux pratiques…

Des petits tests, par-ci, par-là, pour nous apprendre des petites leçons… La première toilette qui se bouche, les premiers impôts à envoyer, le premier accrochage en voiture, etc. De petites épreuves, pour nous montrer de petites choses…

Puis des examens, pas mal plus importants, pour nous aider à comprendre que de grandes responsabilités viennent avec de grandes décisions… Avoir un enfant, choisir son ou sa partenaire de vie, payer une hypothèque, etc.

Sans oublier les travaux pratiques… Parce que oui, la vie vient aussi avec des travaux pratiques, juste pour voir si on a bien assimilé les leçons… Des chutes, des pertes, des deuils… Des moments difficiles desquels il faut apprendre à se relever. Juste pour passer l’examen.

Et pendant qu’on passe quarante heures par semaine à travailler, pendant qu’on court entre le gym et les rendez-vous, on oublie encore de retenir le plus important…

Et tout comme notre parcours scolaire, l’école de la vie se terminera un jour aussi. On nous annoncera que c’est terminé, sans qu’on ait pu voir la fin arriver. Et tout comme à l’école, on réalisera qu’en fait, on n’a pas eu le temps d’apprendre le plus important…

Parce qu’on était trop occupés à courir à gauche et à droite. Parce qu’on en a vécu, des hauts et des bas. Et parce qu’on ne sera jamais allé aussi loin qu’on aurait voulu… et que pendant ce temps-là, la vie, elle, continuait aussi de se presser pour arriver à temps.

On aura oublié de s’arrêter. On aura oublié d’apprécier. On aura oublié de s’aimer…

Et si on écoutait les professeurs de la vie? T’sais, ceux et celles qui ont déjà vécu la leur et qui ont tellement à raconter… Il serait peut-être temps de les croire, quand ils nous répètent que « ça passe trop vite et qu’il faut en profiter ».

Et si on choisissait de les entendre, au lieu d’attendre que notre vie passe pour réaliser qu’on a oublié d’apprendre la plus grande des leçons… Et si au lieu de donner notre 110 % chaque jour au travail, on essayait d’obtenir une meilleure note avant la fin de notre existence…?

Lorsque la cloche sonnera, quelle note voulez-vous sur le bulletin final de votre vie?

 

Joanie Fournier

À vous trois

À vous trois,

Les amours de ma

À vous trois,

Les amours de ma vie, ceux qui m’ont permis de vieillir, oui, oui, à vous!

À vous, qui avez su me faire aimer la vie.

À toi, ma choupinette, quand j’ai su que tu étais là, bien présente dans ma toute petite bedaine d’adolescente d’à peine dix huit ans, mon cœur s’est empli de joie! Parce que ton papa me semblait le meilleur, celui dont toutes les petites filles rêvaient… parce que chaque jour, ton sourire et tes frustrations d’enfant de huit ans me rappellent à quel point je peux t’aimer. Tu resteras à tout jamais ma princesse, ma grande fille, ma belle grande fille d’amour.

Ensuite, petit loup est arrivé quinze mois plus tard. Enfinnnnn, ma famille était complète! Papa et maman étaient tellement sur leur nuage! Petit garçon, grands soucis : les semaines d’hospitalisation, les quatre opérations. Mais comme je t’ai toujours murmuré à l’oreille : « Prépare toi, petit garçon, elle sera longue l’expédition, et même si on n’en revient jamais vivant, il faut regarder droit devant. » Mon beau petit bout de bonheur qui traversait chaque épreuve mieux que nous, ton père, ta sœur et moi! Merci de faire partie de nos vies… je t’aime.

Un jour, entre papa et maman, ça n’allait plus du tout, les chicanes se succédaient. Maman a décidé de mettre un point final à tout ça. Mais sachez, mes amours, que ce n’est pas de votre faute.

Quelques mois plus tard, maman a rencontré celui qu’elle croyait être le prince charmant… nous avons eu un beau petit bébé de cette union, mais sachez que maman ne vous aime pas moins que ce petit bout de chou!

Un beau grand garçon aujourd’hui âgé de presque trois ans. Un autre petit guerrier! Qui a failli laisser sa vie à l’âge de deux ans… Mon grand colosse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Mon beau grand blond qui sait nous faire rire à tout moment. Mon guerrier, je t’aime plus que tout.

Maman s’est fait laisser quatre ans plus tard, par ce fameux prince… celui qui lui promettait l’éternité!

Aujourd’hui, six mois après cette séparation, maman est fatiguée, fatiguée de se battre.

Mais aujourd’hui, quand maman a faussement pensé qu’elle avait tout échoué dans sa vie, elle a pensé à vous trois. Vous trois qui rendez ma vie plus que merveilleuse, vous trois sans qui ma vie aujourd’hui n’aurait pas de sens.

Merci d’être mes enfants, merci la vie de m’avoir donné ces trois petits miracles.

Un jour, la vie sera plus belle.
À toi maman qui n’en peut plus, regarde tes enfants et souris à la vie.

Eva Staire

Une vie sans vacances

Haaaa les vacances ! C’est quoi, dans le fond ? Un mélange de

Haaaa les vacances ! C’est quoi, dans le fond ? Un mélange de temps que l’on s’accorde pour soi, pour passer du temps en famille ou entre amis, pour visiter de nouveaux endroits et pour sortir de la routine ? Une vie sans vacances, vous imaginez ? Et s’il était possible de se sentir en vacances tous les jours ? Vous y avez déjà pensé ?

On ne se voilera pas la face : dans notre société, on court comme des fous ! On se lève plus tôt, on court pour préparer les enfants, on court pour arriver au boulot à temps. Au boulot, on court pour en faire plus, toujours plus, et avec toujours moins, en plus ! Puis quand la journée semble terminée, au contraire, le « shift de soir » embarque ! Métro, boulot, dodo, fatigue… et hop, on recommence !

Ce n’est pas étonnant que nous ressentions le besoin de prendre des vacances… des vacances de cette vie. Mais quand on y pense, le bonheur, le vrai bonheur, ça devrait être tout le contraire ! On devrait être heureux de vivre tous les jours, pas seulement deux semaines par année.

Trouvez un emploi avec des horaires plus flexibles… des heures réduites… la possibilité de travailler de la maison… Mais surtout, surtout, trouvez un emploi qui vous fait vibrer. Un emploi qui vous ressemble et pour lequel vous avez envie de vous lever le matin. Mission impossible ? Non, il faut seulement revoir vos priorités.

Se construire une vie de laquelle vous n’aurez pas besoin de pause. Voir des amis. Voir la famille. Voyager. Sourire. Prendre soin de soi. Et des autres. Être heureux au quotidien. Ne pas attendre de date pour faire tout cela. Prendre le temps, un peu chaque jour. Prendre le temps, pour vrai.

C’est ça, se construire une vie de laquelle nous n’avons pas besoin de pause… Comment se fait‑il que nous attendions les vacances pour faire tout cela ? Comment se fait-il que nous soyons si enfermés dans ce tourbillon que des vacances semblent indispensables ? Si nous n’y changeons rien, nous nous réveillerons un beau matin, et nous réaliserons que la vie est derrière nous et que nous l’avons tout simplement ratée au passage.

Un adage dit : « Travaille pour vivre, mais ne vis pas pour travailler. » Parce que la vie court elle aussi, à une vitesse folle. Le temps la suit, à vive allure. Et rien ne va les arrêter. Alors vous avez le choix de courir après eux, en priant pour les attraper un jour… quelque part en décembre et quelque part en juillet… Ou bien vous pouvez décider que votre vie vous appartient et que le temps est vôtre également. Vous avez tout le pouvoir de dire : « Aujourd’hui est la première journée d’une nouvelle vie. » Et vous avez le droit de refuser le moule qu’on vous impose. Vous avez toute la vie devant vous…

Laquelle voulez-vous vivre ?

Joanie Fournier