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Il y a deux mois

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C’était il y a un peu plus de huit semaines. Dans un élan d’impulsivité, tu as dit ces mots. C’est si difficile de comprendre pourquoi ils sont sortis de ta bouche, toi qui peux être si à cheval sur la langue française. Ces mots, tu les as dits à mon avis huit semaines plus tard sans penser qu’ils étaient pour faire résonner quelque chose de complètement clair en dedans de moi : c’est terminé.

 

À la suite de ces paroles, nous avions un événement familial dans ta famille. J’y suis allée avec toi, mais je me souviens de deux choses pour cette soirée. Il faisait chaud à l’extérieur, c’était agréable, mais j’ai été d’une grande froideur avec toi et encore à ce jour, je ne sais pas comment j’ai fait pour que rien n’y paraisse.

 

Nous sommes revenus à la maison et dans la nuit, alors que je m’étais couchée dans une autre chambre, je suis allée te voir et je t’ai clairement dit que ces propos n’avaient pas leur place, que je ne les acceptais pas et que c’était terminé. J’ai offert dès cet instant à ce que tu rachètes ma part de notre maison.

 

Il y a eu depuis ce jour une cassure, une cassure nette. Je ne pouvais plus à ce moment précis penser que je pouvais continuer ma vie avec toi. Ce n’était pas la première crise que nous vivions, mais cette fois-là, c’était autre chose ; une conviction profonde a jailli de cet événement.

 

Là où ça accroche depuis un peu plus de huit semaines, c’est toi. Au début, tu m’as confirmé que tu voulais racheter ma part de la maison. Tu as débuté les démarches à ton rythme, c’est-à-dire très lentement. Puis il y a quelques semaines, tu m’as annoncé que tu avais interrompu les démarches, car un enfant ne vit pas dans deux maisons. Tu as décidé à ce moment de me mettre en cage. Depuis, oui j’ai l’impression d’être prise, mais en même temps, je pense que c’est davantage toi qui te mets en cage.

 

Moi, de mon côté, je reconnecte avec moi, je reconnecte avec mes passions, mes valeurs, mon amour-propre. Ça fait du bien. Nous avons encore des discussions parfois, ce n’est pas toujours simple, ce n’est pas toujours beau. Mais c’est clair pour moi : le chapitre qu’était notre relation est terminé pour moi.

 

J’ai compris que chaque séparation est unique et amène son lot de défis (y compris des cassures et des déchirures). La mienne se déroule à la vitesse leeente et oui, je voudrais parfois que ça aille plus rapidement. Cependant, à chaque discussion ou accrochage, je comprends que j’en ai beaucoup vécu, parfois de manière trop silencieuse. Mais savoir que j’avance me permet de me sentir plus légère. Noël s’en vient, on me dit que ce ne sera pas facile. En faisant une petite introspection, je me suis rendu compte que cela fait quelques Noëls que rien n’est simple, alors je ne crois pas que ce sera pire.

 

Je sais que le nouveau chapitre qui s’ouvre me permettra de me redécouvrir et je fais confiance à la vie. Pour le reste, elle s’en occupera adéquatement.

 

Eva Staire

Le retour des papillons

Pour faire une histoire courte, je suis maman monoparentale depuis p

Pour faire une histoire courte, je suis maman monoparentale depuis plus de quatre ans. J’ai la garde complète de mes deux trésors. 365 jours par année. Je travaille à temps plein. Pas besoin de vous dire que se donner la chance de tomber amoureuse, ce n’est pas le mandat le plus évident quand ton temps libre commence à 20 h le soir quand les enfants sont couchés (encore faut-il qu’ils s’endorment à 20 h!).

La relation avec le père de mes enfants fut ce que j’appellerais un véritable poison pour l’âme. Le genre de relation qui te ramène une estime personnelle au bas de l’échelle. Après ma sortie de prison séparation, je m’étais dit que plus jamais je n’allais me réinvestir émotivement. C’est si simple, la solitude! Sauf que c’est si triste aussi… à la longue. En quatre ans, j’en ai donc eu des dates, mais ce n’était jamais vraiment ce que je cherchais (est-ce que je savais vraiment ce que je cherchais?). C’est épeurant, terrifiant même, de songer à inclure quelqu’un de nouveau dans la petite vie que tu t’es bâtie avec tes enfants, parmi les milliers de morceaux que tu essaies de recoller ensemble, malgré tes responsabilités de mère à boute monoparentale.

Ces quatre années de célibat m’ont cependant permis de rencontrer la véritable personne que je devais rencontrer avant de faire une place à qui que ce soit d’autre, c’est-à-dire la vraie moi. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris le temps d’apprendre à la connaître, à la respecter, mais par-dessus tout, j’ai appris à l’aimer. Un ami m’avait un jour dit que lorsque nous sommes réellement prêts, la vie se charge de nous envoyer la bonne personne. Jamais je n’aurais pensé dire que dans mon cas, il avait raison, ce cher ami.

Tu es arrivé dans ma vie comme si quelqu’un avait secoué une baguette magique au-dessus de ma tête. Je t’ai tout de suite trouvé drôle, charmant, dévoué et presque naïf de vouloir t’embarquer là-dedans avec moi! Tu n’as pas d’enfants, mais tu ne m’as pas montré une seule seconde que ça te faisait peur. Tu as chassé chacune de mes insécurités comme si tu lisais dans mes pensées. À ma grande surprise, je t’ai inclus dans notre petite vie à trois, tout naturellement, comme si tu étais le pion manquant dans nos vies. Les papillons dans mon ventre ont repris vie, un à la fois, et contre toute attente, j’ai dû admettre que j’étais de nouveau amoureuse.

Prenez soin de vous les mamans, soyez vraies, soyez patientes et AIMEZ-VOUS! La vie se chargera du reste.

Stéphanie Provost

 

Flusher son ex de Facebook

Je te flush de mon Facebook.

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Je te flush de mon Facebook.

Je te flush parce que je haïs ça te voir heureux. Pas que tu ne le mérites pas. Au contraire, je te souhaite sincèrement le meilleur. J’aimerais juste ça ne pas en connaître tous les détails.

Tu es mon premier vrai amour. Le premier avec qui je m’imaginais finir mes jours. J’écoutais « I wanna grow old with you » d’Adam Sandler, et j’étais certaine qu’on allait finir ensemble à se bercer durant nos vieux jours.

C’est moi qui t’ai laissé. Ça fait déjà plusieurs années de ça. Je pense encore que c’est ce qui était le mieux pour nous deux. Vraiment. C’est juste que j’aimerais ça savoir que des fois, tu penses à moi toi aussi. J’aimerais ça savoir que j’ai été spéciale et que même si on est marié et qu’on a des enfants chacun de notre bord, tu repenses à nous de temps en temps et que tu souris en coin. À la place, tout ce que je vois, c’est que tu t’amuses comme jamais dans une vie qui paraît enviable.

Je te flush parce que ça m’a fait de la peine à chaque fois que j’ai su que tu étais de retour en ville, mais que tu ne m’as pas appelée. C’est con : j’irais dans ta ville, je ne t’appellerais pas moi non plus. Et puis, je ne sais pas vraiment qu’est-ce que ça donnerait de se revoir.

Je te flush de mon Facebook parce que de toute façon, tu n’y vas même plus sur ton compte. Ça fait que je suis là, à écrire ton nom dans le moteur de recherche, puis à retomber sur les mêmes messages de bonne fête qui datent de plusieurs mois auxquels tu n’as même pas donné suite.

Je te flush parce que c’est tellement pas normal de pouvoir suivre la vie de son ex comme ça. D’avoir accès à tout ce qu’il vit de beau et d’extraordinaire en occultant tout défaut.

Je te flush parce que moi aussi, je suis heureuse et que j’ai envie de tourner la page une fois pour toutes. C’est comme si je sais que tu n’es pas le bon gars pour moi et je sais que je suis épanouie dans ma vie actuelle, mais que j’aurais juste envie que tu me confirmes que c’était vraiment spécial nous deux et que même si ça nous tuait à petit feu, ça reste une belle rencontre marquante dans ta vie.

J’aurais le goût de savoir que toi aussi, ça te fait un pincement au cœur de voir mon bonheur étalé sur les réseaux sociaux.

Ça se peut tu que notre âme sœur ne soit pas faite pour être notre amoureux?

Eva Staire

Le jour où tu as quitté le nid familial

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Il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. Tu es sortie de notre maison avec ta petite valise qui contenait toutes tes affaires. Tu tenais entre tes mains la peluche préférée que je t’avais achetée lorsque tu étais encore tout petit. J’y avais déposé une touche de parfum, et tu aimais prendre une « puff » de cette odeur qui allait te rappeler qui je suis.

À partir de ce moment où tu as déposé le pied dans la dernière marche de notre entrée, tu allais maintenant t’endormir loin de mes bras. Ce n’est pas quelque chose que j’avais planifié. Ce n’était pas un élément de ma vie que je croyais possible. Je ne croyais en rien de tout cela.

Je t’ai mis au monde un certain 14 septembre 2014. Tu es né 14 semaines d’avance. Tu voulais vivre, tout simplement. Je me souviendrai toujours de ton petit poids plume posé contre mon corps. Je tentais de te faire sentir ma présence du mieux que je pouvais. De nombreuses machines pour ta survie étaient bien placées, et chaque son appartenait à l’une d’entre elles. Je n’oublierai jamais ces sons. Ce n’est pas une douce musique. Ce sont des avertissements pour nous, pour le personnel soignant.

Quatre mois se sont écoulés et nous sommes entrés à la maison. Je me suis vite rendu compte que les petits changements t’affectaient énormément. Tu pleurais jour et nuit. Je voulais simplement te faire découvrir la nature, le soleil, le bonheur, les promenades en voiture, mais tu n’as jamais voulu. Évidemment, ce n’était pas de ta faute. N’oublie jamais que tu n’y es pour rien. Tu es un jeune garçon qui essayait de se faire comprendre.

Mais plus le temps passait, plus ton comportement était imposant et ton petit corps en souffrait. J’étais épuisé. Je n’en pouvais plus. Séparée de ton papa, je ne pouvais plus y arriver seule. Je ne pouvais plus vivre sachant que ton trouble de l’attachement allait nous nuire à tous les deux. Je devais prendre la décision de te laisser partir vivre chez ton père. Je savais qu’il allait pouvoir t’aider encore plus moi.

J’ai consulté. J’ai crié à l’aide. Mais personne n’y a cru et voilà qu’il y a bientôt deux ans, tu as quitté le nid familial. J’aurais aimé qu’on nous entende, mon amour. J’aurais aimé que l’on me dise : « T’en fais pas maman, tout ira bien, nous allons trouver une solution! », mais ce n’est jamais arrivé malgré mes nombreuses actions. C’était inimaginable pour moi. La dépression m’a amenée dans un bas fond et je ne voyais plus le bout. Je devais remonter la pente, sachant que pendant un certain temps, je n’aurais plus la chance de te bercer, de t’endormir avec ma main dans tes doux cheveux. J’ai puisé une force je ne sais où. Je rêvais de te voir grandir épanoui et vivre comme un enfant doit le faire.

Je suis désolée de ne pas avoir été à la hauteur, mais sache que maman a tout fait pour te garder avec elle. Je suis désolée de ne pas avoir compris toute cette douleur que tu portais en toi.

Le temps s’est écoulé et nos retrouvailles sont merveilleuses. Le temps passé avec toi aujourd’hui me fait oublier ces souffrances que nous avons vécues tous les deux.

Je te vois sourire, profiter de la vie, découvrir chaque petite chose subtile de la nature. Rire aux éclats pour des petits riens. Mais mon dieu que cela m’apporte du velours à bien grosses doses dans mon cœur de mère.

Je n’ai peut-être pas été à la hauteur dans tes yeux d’enfant, mais il n’y a jamais personne qui a su t’aimer et qui t’aime comme une mère peut le faire.

Peut-être qu’un jour, tu m’en voudras. Peut-être qu’un jour, tu me jugeras, mais n’oublie jamais que j’ai juste fait de mon mieux.

 

Jessyca Brindle

Le retour des héros

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7 h 45. Vendredi matin, devant l’école. On entend couler sur le trottoir les larmes silencieuses des parents séparés et de leurs enfants. C’est l’heure des au revoir. Une séparation hebdomadaire d’un parent, qui permettra à la fin de la journée les retrouvailles avec l’autre parent. Celui qui vient de passer sept jours à s’ennuyer de ses trésors.

C’est le moment où le parent sort de la voiture pour ouvrir la portière de ses enfants. Pas parce que ces derniers sont incapables de le faire seuls. Non. Juste parce que c’est leur dernière chance de se donner un câlin, de se murmurer « je t’aime mon chaton ». Juste parce qu’une fois debout sur le trottoir, le parent pourra observer ses enfants marcher vers l’école jusqu’à la dernière seconde. Juste parce que ça lui permet, à lui aussi, de faire une transition entre sa vie de parent à sa semaine de non-gardien.

7 h 47. Clac. La portière s’est refermée. Les pas des enfants les ont menés jusque derrière les portes de l’école. 7 h 47 c’est l’heure pour le parent de ravaler une larme et de se dire qu’un jour, peut-être, le deuil du départ sera moins pire.

C’est aussi l’heure du bilan de la semaine et des bonnes résolutions. Le parent se juge de n’avoir pas su gérer la discipline ou les devoirs ou la chicane de la fratrie comme il se l’était promis. Il se félicite pour l’activité trippante qu’il a organisée ou pour la soirée complice qu’il a su créer. Et il se jure à lui-même que la prochaine fois, il sera un parent à la hauteur de ses enfants.

Vendredi après-midi. 16 h 32. On entend les cris des enfants qui retrouvent le parent qui leur a manqué toute la semaine. « Papa ! Euh… Maman ! » Quand ça fait une semaine qu’ils disent « papa » 123 fois par jour, la langue fourche. Ils débaptisent maman, sans faire exprès, sans vouloir lui faire de peine. Puis ils racontent leur semaine, les amis, la dernière idée fofolle du prof, le repas préféré ou la paire de mitaines rapiécée.

16 h 40, les enfants entrent dans leur maison, dans leur autre maison. Ils inspirent profondément pour envoyer le message à leur cerveau que l’environnement a changé. Ici, leur chambre est à droite, pas à gauche comme chez papa. Ils retrouvent leurs jouets, leurs amis de quartier, leurs habitudes « de chez maman ». Dont ils devront se défaire encore, dans sept jours.

Un peu plus tard ce même vendredi soir, un parent reviendra chez lui, dans sa maison, dans sa seule maison. Il y sera seul, dans cette maison. Ou peut-être accompagné d’un nouveau conjoint, d’amis, d’autres enfants. Il expirera longuement pour laisser s’échapper la peine du vide qu’il ressent. Il rangera le dernier livre lu par son enfant et déposé à toute vitesse sur le coin de la table devant l’appel du matin : « Il est 7 h 40, on doit partir pour l’école ! » Le parent laissé derrière refera les lits, replacera les toutous. Fera le lavage. Notera sur sa liste d’épicerie les ingrédients pour concocter les repas préférés de ses enfants.

Le vendredi suivant, quand ce sera son tour d’être accueilli comme un héros à la sortie de l’école, il veut que tout soit prêt à la maison, pour accueillir le retour triomphant de ses enfants.

 

Nathalie Courcy

Ces mots pour toi

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur l’idéaliste impétueux qui empoigne le drapeau de la liberté d’expression. Cette liberté et ce besoin d’authenticité que je souhaite à nos enfants. Qu’ils soient heureux, libres et vrais. J’ai appris que je dois être plus que prudent avec toi. J’ai appris dans cette guerre juridique inutile et encore sanglante, que tu as déclenchée il y a quatre ans, que mes gestes et mes mots peuvent se retourner contre moi. Les braises sournoises et puissantes, qui ont brulé à jamais les ailes de nos souvenirs, sont encore actives. Je dois calmer les vents. Je ne veux plus d’incendie ravageur. Trop perdu déjà. Mais ces mots sont les miens et ils me font du bien. J’aimerais tant te les dire, pas d’un ex à l’autre mais d’un humain à l’autre. Que tu les reçoives sans peur, sans reproches et sans blâmes. Pour s’écouter et mieux comprendre certaines blessures de part et d’autre et pour prendre de tes nouvelles. La vie est fragile et courte. Il faut prendre soin de soi.

Comment a été ta route depuis notre séparation? La mienne a été chaotique. On s’est fait si mal. Trouves‑tu aussi? Quand je repense à nous depuis, je vois un remake du classique Kramer contre Kramer. As-tu trouvé la résilience? Un jour ou l’autre, la route nous offre une panne ou pire encore, un accident. La résilience, c’est comme la carte CAA, quand ça va mal, tu la veux. Et on espère reprendre notre route et se dire « Wow, j’ai survécu ». Je n’ai pas de confirmation, mais je pense être désormais abonné à vie à la résilience. J’ai des cicatrices dans la tête et sur le cœur. Profondes et visibles à l’interne. Comme celle‑ci qui me rappelle ton indifférence devant ma peine profonde de ne pouvoir exercer mon rôle paternel comme je le souhaite, égal au tien. L’égalité, tout aussi vitale que la liberté. Ou encore celle‑là qui me rappelle ta surdité volontaire devant mes cris d’urgence pour remplir un peu plus ce vide familial en moi. Et que dire de cette autre causée par ton manque de compassion alors que tu me voyais m’engouffrer dans ce sable mouvant juridique. Crois‑moi, j’essaie de donner un sens à tout ca. As‑tu aussi des cicatrices? Je ne sais plus rien de toi.

Tu m’as aussi permis d’en apprendre plus sur le lâchez ‑prise. Sur le besoin de vivre au jour le jour. Sur le besoin de devoir accepter ce qui est difficile à accepter. Le résilient sait reconnaître ses limites. J’ai eu la chance d’en parler pour m’aider. Mon psy chérant et toutes ces personnes au cœur charitable. J’ai appris à vivre le moment présent. À valoriser la qualité faute de quantité. Mention spéciale à ces femmes, mères aussi, qui m’ont rassuré dans ma paternité, mais qui ne te comprenaient pas. Elles ne comprenaient pas ton intensité maternelle hors norme. Elles ne comprenaient pas ce que tu as fait de la femme en toi. Elles me confiaient à tour de rôle des remarques auxquelles je ne savais pas quoi répondre : « Elle n’a pas de chum? », « Elle n’a pas refait sa vie? », « Ça va changer quand elle aura un chum. Ça va être plus facile pour toi. Elle aura besoin d’avoir une vie bien à elle. »

Depuis notre séparation, je me demande si tu as une vie bien à toi, une vie en dehors de nos enfants. Nos enfants parlent. Il n’est jamais question d’un amoureux dans ta vie. Je me demande comment tu fais. Je ne sais pas. Ça te regarde, bien sûr. C’est ton choix. Je te souhaite de rencontrer l’amour et de retrouver l’équilibre femme-mère en toi. C’est si important et si beau. Je te souhaite de prendre soin de toi. Que quelqu’un prenne soin de la femme en toi. Et comme le disait si bien une amie sage : « Les enfants ne nous appartiennent pas. Un jour, ils feront leur vie et hop! On se retrouve seul dans une maison trop grande. » Je te souhaite de bien faire la tienne. Je te souhaite aussi des REER amoureux. Ça aide, dit‑on, pour les vieux jours.

Voilà, c’étaient mes mots pour toi.

 

Mes beaux sapins

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La première année d’un deuil, ce n’est pas jojo. Chaque fête, chaque anniversaire, chaque occasion de célébrer, en est une de se rappeler. Se rappeler ce qu’on a perdu, pleurer ce qu’on regrette. Imaginer la liste des « si » : et si ce n’était pas arrivé? Si je n’étais pas partie? Si la vie avait été différente?

La deuxième année d’un deuil, ce n’est pas tout le temps jojo non plus : une plaie qui se referme, ça gratte, ça pique, ça pétille, ça démange. Mais tout ça, c’est bon signe : ça guérit. Chaque fête, chaque anniversaire, chaque occasion de célébrer devient, petit train va loin, une occasion de célébrer nos progrès. Une larme en moins, un rire en plus, un souvenir plus serein, une étincelle dans le regard.

Novembre 2017 : moi, fraîchement déménagée après une séparation. Quatre enfants éplorés, déchirés entre deux maisons. Le chat un peu perdu au milieu des boîtes éventrées et de l’odeur du félin de l’ancienne propriétaire. Et Noël qui s’annonce… comment dire… pas très festif.

« Je suis vraiment désolée, les enfants. Cette année, je ne me sens pas la force de monter le sapin, de décorer pour Noël. On sera chez grand-maman le 24 de toute façon… »

Leur tristesse même pas dissimulée, mais exprimée doucement, sans reproches. Être si petits, et exprimer autant de compassion. L’écrire m’émeut autant que le vivre.

« Mais l’année prochaine, je vous le promets, ce sera différent. J’ai besoin de temps. Je suis tellement désolée… »

***

« Les enfants, je dois sortir ce soir, réunion de parents. Soyez sages! »

Ce soir-là, quand je suis revenue, ils avaient été très sages. Et très complices. Et très aimants.

J’ai ouvert la porte, doucement. La fée du sommeil était passée. Soulagement : je n’osais jamais les quitter depuis le déménagement. Je me trouvais déjà tellement dépouillée de mon temps avec eux…

J’ai ouvert la porte, doucement. J’ai entendu le silence. Et j’ai vu.

J’ai vu, au milieu du salon et des boîtes éventrées, un sapin. Tout monté, tout décoré. Magnifique. Rempli d’amour et de joie. La joie pure d’enfants et d’adolescents qui tenaient à vivre un Noël joyeux et « presque » comme d’habitude.

Le lendemain, ils m’ont raconté : à la seconde où ma voiture avait tourné le coin, ils s’étaient dépêchés de trouver les gigantesques boîtes contenant le sapin et les décorations. Ils avaient tout monté au rez-de-chaussée (ah! le travail d’équipe et la débrouillardise!). Ils avaient tout démêlé. Tout installé, en ordre de grandeur de branches et de couleurs de guirlandes. Ils avaient tout créé. Et ils avaient rangé tout le reste, « pour que maman n’en ait pas plus à faire ». Et ils s’étaient couchés en paix, heureux d’avoir respecté ma fatigue et leur désir d’être des enfants.

***

Alors cette année, j’ai attendu que le jour du Souvenir soit passé (par respect pour ceux qui se sacrifient pour préserver notre paix) et j’ai proposé :

« Gang! Ça vous tente? On met de la musique de Noël dans le piton et on décore le sapin! »

Ce à quoi ma plus vieille, qui avait tout orchestré l’an dernier, a répondu : « Ok, mais est-ce qu’on va pouvoir mettre la chanson ˝Noël, j’ai mal au cœur˝? » Et voilà, c’était parti : cinq enfants (je m’inclus là-dedans!) qui chantent à tue-tête en riant et en décorant le sapin.

Mon beau sapin, cette année, a une beauté tout aussi grande que celui de 2017, mais différente. Ces deux sapins trôneront dans mes souvenirs pour toujours, symboles du chemin parcouru et de l’amour partagé.

 

Nathalie Courcy

Quand devient-on un « ex »?

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’allait et ils se sont séparés. Pas la fin idéale en soi et personne ne souhaite que son histoire familiale connaisse cette fin. Est-ce qu’une séparation implique nécessairement deux adultes à couteaux tirés? Devenir « l’ex » avec tout le mépris que ce terme sous-entend, ça arrive quand au juste?

Aucun couple avec des enfants ne souhaite en venir à la séparation. Pourtant, ça arrive de plus en plus fréquemment de nos jours. Je ne vous apprends rien en disant que le principal lors d’une séparation est de garder le cap pour épargner les enfants le plus possible. La séparation sera difficile pour eux également, mais les adultes doivent agir avec assez de maturité (lorsque possible) pour que les enfants ne se sentent pas tiraillés entre les deux parents, qu’ils deviennent les messagers entre les deux ou pire, qu’ils entendent des méchancetés sur l’autre parent. Les enfants doivent être laissés en dehors des problèmes qui ont causé la séparation. Ils doivent être réconfortés sur le fait qu’ils ne sont aucunement la cause de la séparation.

Toutefois, quand nous discutons avec des amis qui sont séparés, on entend souvent les « ex » être traités comme des personnes totalement immatures, sans jugement ou sans intelligence. Pourtant, ces mêmes personnes, il n’y a pas si longtemps, étaient pour ces gens « l’être aimé ». Que s’est-il donc passé? Pourquoi soudainement la perception de l’autre a changé du tout au tout?

Selon ce que j’ai pu observer dans mon cercle de connaissances, souvent, la personne qui est au banc de l’accusé pour tous les torts est la première des deux personnes qui est de nouveau en couple. Soudainement, les décisions prises par cette personne, aux yeux de l’autre parent, sont teintées du jugement d’un autre homme ou d’une autre femme, une personne qui est venue prendre la place que l’on occupait il n’y a pas si longtemps. Une personne qui vient mettre son grain de sel dans les ententes que les parents avaient entre eux. C’est là que ça fait mal, c’est là que nous sentons que la vision de l’autre est altérée. On se sent, malgré nous, jugé par une personne qui ne connaît rien de nous, de notre passé, de notre vécu.

On dit souvent que le temps arrange les choses. Plus jeune, je détestais cette phrase, je l’avoue. Mais c’est vrai : le temps de faire le point, d’analyser ce qui s’est produit, pourquoi ça s’est produit et ce que l’on peut en tirer comme leçon pour ne pas répéter la même histoire lors d’une prochaine relation, est bénéfique. Du temps pour apprendre à se connaître soi-même aussi. Redécouvrir la personne que l’on était et celle que l’on est devenue, se donner de l’importance à soi-même. Être une personne à part entière et non pas uniquement « la maman de » ou « le papa de ». Il faut lâcher prise tout simplement.

Oui, l’histoire s’est mal terminée, mais il y a des petits êtres qui ont besoin de leurs parents, qu’ils soient ensemble ou séparés. Des enfants qui ont besoin de leurs parents comme phares pour ne pas perdre le nord. Les parents sont le roc auquel les enfants se rattachent pour être les plus équilibrés possible dans le chaos de la séparation. Il faut être fort, pour eux, mais aussi pour soi-même. On n’a peut-être pas réussi son couple, mais il est possible de réussir sa séparation sans tomber dans le cliché stéréotypé de « l’ex ».

Quand l’ex-conjoint(e) devient un(e) « ex »… un petit truc pour ne pas dire tout haut ce que l’on pense et risquer que de petites oreilles entendent et répètent le tout (comme il faut ou pire, tout croche) : écrire ce que l’on pense puis chiffonner la page de toutes nos forces, lancer la boule de papier que ça donne à l’autre bout de la pièce pour finalement la faire brûler dans l’évier de cuisine! La partie chiffonnage et lançage défoule assez bien, et la partie du « feu de joie », c’est pour éviter des petits yeux curieux qui pourraient tomber sur ladite feuille en cherchant des feuilles pour dessiner le lendemain matin! Pourquoi ne pas en profiter pour faire griller une guimauve en même temps, question de se faire plaisir? 😉

Dans les moments les plus difficiles, quand l’ex-conjoint est devenu ou deviendra, de manière temporaire ou permanente, « l’ex » avec tout ce que ça implique, il faut regarder nos enfants lorsqu’ils dorment et on se dit que deux êtres imparfaits qui n’étaient pas faits pour aller ensemble ont créé des petits êtres magnifiques qui nous aiment d’un amour sans bornes et tels que nous sommes!

Annie St-Onge

 

Tu te trompes! Texte: Eva Staire

Je suis partie, avec les p’tits. Bien ancrée dans mes envies de r

Je suis partie, avec les p’tits. Bien ancrée dans mes envies de réapprendre à vivre. Autrement, sans toi.

Sans TOI.

Quelle utopie m’a prise? Le « sans toi » est temporaire, toujours la distance à refaire. Les discussions d’enfer. Les disputes comme celle d’hier.

Hier, tu es allé trop loin, tu as fait pleurer ces petites âmes qui apprennent à grandir en calquant leurs parents. Hier, tu as crié au téléphone, si fort qu’ils ont tout entendu, qu’ils ont tout reçu.

Oh comme je m’en veux!

Je m’en veux de les avoir laissé être atteints. Par TOI.

Aujourd’hui, je t’ai écrit. Ultimement pour la dernière fois une explication pour arrêter une fois pour toutes tes actions poison. Je t’ai proposé une solution. Tu sembles avoir accepté. Mais encore là, de toi, je ne peux que douter, me méfier, car toujours tu finis par recommencer.

Ce n’est pas la première fois, ce n’est pas ta première crise, ce n’est PAS ma première lettre et mon premier PARDON.

Notre ancienne relation a eu de bons moments et de très souffrants. Si ce n’était des enfants, à mes yeux, tu n’existerais plus. Mais pour eux, je n’ai pas le choix. Je dois encore et toujours faire ce qu’il faut pour ne pas qu’ils te perdent.

Te perdre. Oui.

Car dans tes crises, tu menaces de ne plus les voir, de ne plus les prendre quelques heures aux deux semaines. Déjà que tu ne les appelles pas… Ils me racontent librement ce qu’ils pensent, vivent et ce qu’ils portent. Alors, sache que JE SAIS. Je sais tes mots. Je sais tes essais pour me rabaisser devant eux, devant tous et toutes. Je SAIS tes mensonges à mon endroit. Puis tu sais, ça ne m’atteint pas.

Pas comme tu le crois.

Je suis atteinte au moment où, dans les yeux de mes p’tits, je vois la déception face à leur père. Face à ces paroles mensongères sur le dos de leur mère. Mais tu n’as rien compris mon cher! Ne sais-tu pas qu’ils t’observent? Qu’ils se rendent bien compte, plus que tu ne le croiras jamais, à quel point tu essaies de manipuler les histoires que tu leur racontes?

Tu leur apprends à se méfier de toi. Tu leur démontres toutes les raisons qui ont fait que je suis partie. Tu me donnes raison.

Je n’ai jamais eu l’intention de te rabaisser à leurs yeux, même que souvent depuis notre rupture, j’ai essayé de te protéger contre toi‑même envers eux. Je t’ai trouvé comme dans le passé toutes les excuses imaginables. Je t’ai expliqué encore et encore les erreurs que tu faisais et qui nuisent à votre relation.

Mais toi, tu t’en fous, il n’y en a que pour toi.

TOI, TOI et RE-TOI

Mais cette lettre que je t’ai écrite, sache que c’est la dernière. J’en ai fini. Last call.

Dans l’avenir, je ne serai plus aussi conciliante, aussi patiente. Je n’accepterai plus aucune bavure. Tes mensonges seront tous mis au jour tôt ou tard et le plus beau de l’histoire, c’est que je n’y serai pour rien. Tu récolteras ce que tu auras semé, c’est aussi simple que ça.

Comprends‑moi bien : tu creuses toi-même le même fossé entre les enfants et toi que celui que tu as creusé entre nous.

Je te le dis une dernière fois : prends garde, ils sont intelligents, brillants, ils savent QUI et COMMENT est leur maman… ils apprennent qui tu es…

… à toi de décider ce que tu vas leur montrer. Mais n’oublie pas tu devras assumer.

 

Eva Staire

 

La porte bonheur (ou entre deux mondes)

Lorsque deux adultes se séparent, c’est généralement parce que

Lorsque deux adultes se séparent, c’est généralement parce que rien ne va plus dans le couple qu’ils formaient. Il est donc préférable qu’il en soit ainsi. Surtout si des enfants sont nés de cette union. Dans ce cas, la séparation permet aux deux adultes de continuer leur équipe parentale pour le mieux‑être des enfants. En tout cas, c’est l’idéal souhaité.

Sauf que parfois, pour ne pas dire trop souvent, après la séparation, rien ne va plus dans l’équipe parentale non plus. C’est généralement le cas au sortir d’une relation toxique ou de violence conjugale. Alors, les enfants se retrouvent à grandir dans deux univers séparés, où la communication entre les deux parents, lorsqu’elle existe, est sous tension. Mais la communication est généralement quasiment inexistante, voire impossible, lorsque l’on parle d’un contexte de violence psychologique. Les enfants n’ont alors aucune passerelle entre les deux univers à la dérive dans lesquels ils grandissent. Ils se retrouvent, dès lors, en conflit de loyauté et surtout, perturbés par ce manque d’arrimages entre leurs deux maisons. Là est le danger pour leur équilibre émotionnel et mental, ainsi que pour leur besoin de stabilité et de sécurité.

Comme il faut être deux pour construire un couple, il faut aussi être deux pour que la séparation se passe sans trop de heurts pour les enfants. Malheureusement, la maturité émotionnelle des parties concernées n’est pas toujours au rendez‑vous et souvent, les blessures narcissiques du passé prennent le dessus sur l’intérêt des enfants. La séparation devient alors une déclaration de guerre envers l’ex et l’occasion de lui faire payer l’échec du couple déchu. Il ne faut jamais sous‑estimer ce que quelqu’un qui a mal à l’ego est prêt à faire pour reporter ses souffrances sur l’autre.

Ces tristes histoires engraissent les avocats et engorgent les tribunaux. Triste à dire, bien que trop vrai.

Lorsque l’on entre dans ce cercle vicieux de règlements de compte post séparation, en oubliant où se situe l’intérêt des enfants dans ce chaos, c’est bien illusoire de croire que, soudainement, celui qui entretient cette relation malsaine par l’entremise des avocats, cessera d’agir ainsi et reviendra à la raison pour préserver l’intérêt des enfants. Car c’est plus fort que lui. C’est une question d’ego, de contrôle et de mainmise sur l’autre. Une façon de maintenir un lien avec l’ex, tout en privant les enfants de l’unité et d’une continuité familiale.

Alors, comment préserver les enfants dans ce genre de situation?

Il y a plusieurs petits gestes qui peuvent être posés par le parent conscient de l’impact de ce conflit sur ses enfants. Tout d’abord, éviter d’évoquer les histoires des parents devant eux. Rester à l’écoute des besoins et surtout du ressenti des enfants face à cette situation dont ils ne sont pas responsables, même s’ils en subissent les dommages collatéraux. Et si les enfants n’ont pas la permission de passer d’une maison à l’autre avec leurs jouets, doudous ou quoi que ce soit qui leur permettrait de créer un pont entre leurs deux univers, dans ce cas, faites preuve d’imagination et de créativité pour établir un lien entre les deux résidences des enfants, sans avoir besoin du soutien ou de la collaboration de l’autre parent.

Pour ma part, voici une des solutions que j’ai privilégiées : mes enfants m’avaient indiqué qu’ils avaient une petite porte de fée chez leur père. J’ai donc décidé d’en construire une chez nous afin que les fées puissent se promener de chez le père à chez moi et veiller, en tout temps, sur les enfants. Ainsi leurs deux univers restent connectés, sans que cela dépende d’une entente entre les deux parents.

Cette petite porte leur permet de rester des enfants et de s’évader dans un imaginaire sans parents, sans tensions, sans violence, et sans conflits de loyauté. Un monde qui leur appartient et qui les sécurise. Une porte comme un phare dans l’océan du ciel. Une étoile où les rêves qui y font escale sont éternels. Cette deuxième étoile à droite, qui les guidera tout droit jusqu’au matin, vers de meilleurs lendemains, loin des histoires de grands.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

Partager un présent !

Et ils vécurent heureux… Vous refermez le livre, ils son

Et ils vécurent heureux… Vous refermez le livre, ils sont endormis.

Votre histoire est aussi terminée. Depuis trop longtemps, le cœur ne bat plus pour elle/lui ; mais vos autres amours sont toujours là ! À l’année, jour et nuit.

J’imagine que personne ne fait des enfants en y pensant. À ce moment, triste, voulu, libérateur où la décision est prise. Peu importe la raison. Après tout, les enfants subiraient bien pire si la relation se continuait encore dans l’indifférence. Dans l’amertume, le cynisme, l’absence de respect. Ou pire…

Ensuite, passer aux principes, aux modalités. Ce genre de contrat qu’il vous sera impossible, à l’un et l’autre, de respecter à la lettre. Évolution lente de la société. Du presque tout le temps  – ou la fin de semaine sur deux, selon votre sexe – vers une réalité vécue de plus en plus à l’amiable. Convaincu que l’Ex (NDLR : avec une majuscule, car c’est son nouveau nom) est tout aussi essentiel à leur développement.

La garde partagée !

Surtout le partage du vide, de l’absence, de l’ennui pour les deux parents. Voir désormais ceux que vous aimez inconditionnellement, uniquement qu’une semaine, sur deux. Leur dire adieu, déchiré par en dedans, chaque semaine. Ce que toutes vos fibres refusent intensément.

En plus de subir aussi leur passage dans la chambre de décompression. Celle de la décontamination. Les heures suivant leur arrivée de chez l’Ex. La transition obligatoire ! Même si les styles de vie sont plutôt semblables, les enfants doivent s’adapter. Ne serait-ce qu’à leur environnement physique. Vous, vous devrez entendre : « Chez papa on fait… » ou « Maman nous permet… » L’urticaire n’est jamais très loin !

Je vous rassure, sans doute ce n’est qu’invention. Après tout, les enfants, de tout temps, savent très bien jouer la carte du « diviser pour régner ». Même chez les couples les plus amoureusement unis.

Les plus chanceux vivront une harmonie presque plus grande qu’avant la séparation. Les activités en « famille ». Même, à la limite, incluant l’autre être aimé. Le nouveau, la nouvelle. Celui ou celle qui a la délicatesse d’utiliser votre prénom gentiment.

Certainement pas du vécu dans la plupart des cas. La blessure initiale est trop profonde, l’Ex sait très bien comment rouvrir la plaie. L’amertume, le cynisme, l’absence de respect n’est jamais très loin…

Pour la majorité, sans doute, ça restera alors un moment de stress. Discuter avec l’Ex pour un sujet ou l’autre qui concerne les enfants. Combien les prendront même alors en otage, pour continuer la domination ? Même insidieusement. La gangrène des petites actions qui veulent assouvir la vengeance.

Saviez-vous que certains font l’échange avec du linge souillé laissé en « cadeau » ? Que certains « oublient » de remettre la carte d’assurance-maladie… Qu’ils prennent, seuls, des décisions importantes. Que certains demanderont toujours des changements d’horaire, à leur seul avantage. Qu’ils préparent, sournoisement et en leur faveur, la décision de l’ado…

Ça, c’est sans même parler des aspects financiers. Le chantage le plus efficace, celui qui puise dans votre cœur.

Toutes ces voix autour de vous… « Fais-le pour les enfants, passe par-dessus ! » Sans doute les conseils de ceux et celles qui n’accepteraient rien de tout ça. Juste nous écouter sans vouloir tout régler, ça ne vous tente pas ?

Mais que la communication soit ouverte ou aussi fermée qu’avant, la réalité est là. Celle que toute parcelle raisonnable de vous accepte, mais que votre cœur rejette. Ils vous manquent terriblement quand ils ne sont pas avec vous !

Le paradoxe cruel de la garde partagée, pour l’amour à temps plein…

 

michel